Imágenes de páginas
PDF
EPUB

DES PRINCIPAUX ARTICLES DE CE NUMÉRO.

Philologie, Ethnographie.

Exposé analytique du Pantcha-Tantra ; Wilson.

[ocr errors]

Bibliothéque indienne, vol. II; Schlegel. Dictionnaire persan,
coman et latin; Klaproth..

Journal en arabe, publié à Paris; Garcin de Tassy et Babinet.
Exercitationes Ethiopica; Hupfeld. Catéchisme turc.

[ocr errors]

Hellanici Lesbii fragmenta; Sturz. Platonis Menexenus; Loers.
Nicolaus Methonensis; Væmel.

Nonnus; Græfe.

-

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Antiquités de la vallée de la Moselle ; Rambour.

Terre-Nègre; Jouannet..

De pallio metropolitarum; Calcagno.

Antiquités de l'Irlande; Betham.

France; Vielcastel.

Médailles grecques, parthes et indiennes, trouvées dans l'Inde ;
Tod. .
Médailles de Trèves; Bohl. Monnaie arabe; Fraehn..

Médaille arabe inédite; Silvestre de Sacy.

Sur la magie, etc., Host. Mœurs et coutumes des nations;

[ocr errors]
[ocr errors]

Lois conjugales sous Charlemagne ; Boehmer. Sur les croisades.

Depping.

[ocr errors][merged small]

Italie. Athénée de Brescia.-Société royale de Copenhague. 85 à 87

[ocr errors]

DES SCIENCES HISTORIQUES,

ANTIQUITÉS, PHILOLOGIE.

PHILOLOGIE, ETHNOGRAPHIE ET LINGUISTIQUE.

123. ELEMENTOS DE LA GRAMMATICA UNIVERSAL aplicados à la lingua española; par D. Lamberto PELEGRIN. 2a. edicio. In-8°. de 11 feuilles. Marseille, 1826; imp. d'Achard.

124. ATLAS ETHNOGRAPHIQUE DU GLOBE, ou Classification des peuples anciens et modernes d'après leurs langues. Un vol. infolio, précédé d'une Introduction, et suivi d'un Tableau physique, moral et politique des cinq parties du monde, en 2 vol. in-8°.; par M. Adrien BALBI. Ouvrage dédié à S. M. l'empereur Alexandre. Prix du vol. in-folio et du 1or. vol. in-8°, 30 fr. Paris, 1826; Rey et Gravier. (Voy. Bull, d'oct. 1826, no. 218).

M. Balbi, convaincu de l'utilité incontestable d'un travail où seraient rassemblés, classés et comparés entre eux les documens authentiques recueillis sur des langues de tous les peuples du monde, anciens et modernes, a eu le courage de remplir une lacune immense incompatible avec l'état actuel de la science, mais que personne ne se sentait la force de combler.

Évoquer successivement devant sor tous les peuples du monde, demander à chacun d'eux un tribut levé sur sa langue respective, rechercher le type originaire, découvrir le carac tère fondamental de tous les idiomes anciens et modernes, démêler ce qui constitue l'essence d'un mot d'avec ce qui n'en est que l'accident; suivre les peuples dans toutes leurs migra tions aussi lointaines que multipliées; franchir avec les langues G. TOME VII

7

les temps et les lieux qu'elles ont traversés; reconnaître la liaison et l'affinité de celles entre lesquelles il existe des rapports de filiation et de fraternité; déterminer les causes prochaines et éloignées des altérations qu'elles ont subies par la suite des temps; montrer que, comme tout ce qui tient à l'homme, elles sont sujettes aux fluctuations et aux vicissitudes inhérentes à notre nature; interroger les monumens de tous les siècles; invoquer et peser le témoignage, tantôt suspect, tantôt irrécusable des contemporains et des voyageurs; se garantir des erreurs contre lesquelles il est souvent fort difficile de se prémunir dans une matière qui ouvre un champ aussi vaste aux conjectures et aux illusions; mettre enfin à contribution les hommes et les choses pour connaître la vérité toujours si prompte à nous échapper: tels sont le plan et l'objet de l'Atlas ethnographique; tel est l'esprit qui a présidé à la composition de ce bel ouvrage.

M Balbi, en relation avec les plus célèbres érudits de la capitale, et même de l'Europe, tels que MM. de Humboldt, Champollion, Klaproth, Saint-Martin, Abel Rémusat, MalteBrun, etc., en a obtenu les plus précieux documens sur des idiomes peu connus; le choix qu'il a fait de ses autorités, et l'attention scrupuleuse avec laquelle il rend à chacun ce qui lui appartient, prouvent chez lui autant de loyauté que de discernement. C'est ce qui se voit dans la savante introduction qui forme le premier volume de l'ouvrage, et en tête de laquelle se trouve un discours préliminaire assez étendu, où l'auteur traite des hautes questions de la linguistique, discute la valeur des témoignages qui peuvent lui être favorables ou contraires, cite les philologues anciens et modernes ses devanciers, dans les ouvrages desquels il a puisé une grande partie de ses matériaux. Parmi ces derniers on remarque Adelung, Hervas et l'impératrice Catherine II. On aime à voir cette grande princesse consacrer ses momens de loisir à comparer entre elles toutes les langues parlées dans son vaste empire, et celles-ci avec les idiomes des autres parties du globe. Les systèmes de Debrosses et de Court de Gébelin, où l'érudition a beaucoup moins de part que l'imagination, disparaissent pour toujours devant des faits positifs et revêtus de tous les caractères de l'évidence.

Qu'est-ce qu'une nation? se demande l'auteur, qui démontre que la solution de cette question complexe réside toute dans la

linguistique; le mot nation peut se prendre dans trois acceptions différentes, considéré sous le point de vue politique, géographique et ethnographique. Mais ce dernier aspect est le seul véritable, le seul essentiel, puisqu'il ne dépend ni de la volonté de l'homme, ni même des révolutions du globe. Viennent ensuite des observations fort judicieuses sur la permanence et le mélange des langues, sur la stabilité de la prononciation et de l'accent, et sur l'importance de l'ethnographie relativement à l'histoire et à la géographie. D'après ces dernières considérations, on ne peut douter que l'histoire des langues ne soit celle des peuples; car qui nierait l'extrême insuffisance des livres historiques sur l'origine des nations? Quelques faits épars, souvent peu anciens, plus souvent et plus malheureusement encore fabuleux ou incertains, ne sauraient nous guider sûrement dans des recherches de ce genre, où l'on entasse conjecture sur conjecture pour arriver à des probabilités. Mais le fil ethnographique en main, l'investigateur, d'un pas ferme et assuré, fait le tour du monde, pénètre dans l'obscurité des siècles, déchire le voile qui couvre les annales du genre humain, et arrache la vérité au temps, si envieux de nous la dérober.

M. Balbi, après avoir relevé quelques erreurs graves commises par plusieurs auteurs d'un mérite reconnu, tels que Claude Duret, Cluvier, Schultze et le profond Leibnitz, s'attache à faire sentir l'inconvénient de certaines dénominations collectives employées vulgairement pour désigner des peuples essentiellement différens. Ainsi, par exemple, on donne à tort le nom générique de Tatares aux Turcs, aux Mongols et aux Tongouses, races entièrement distinctes; les Mahometans appellent Francs tous les chrétiens européens, et par un abus aussi absurbe qu'inconcevable, on a compris sous la dénomination d'Indiens les peuples de l'Amérique et de l'Océanie, qui n'ont aucun rapport d'origine avec les habitans de la vaste contrée située entre l'Indus et le Gange. La même inexactitude se remarque dans l'extension arbitraire donnée aux noms de Bédouin, de Cafre, de Berbère, etc.

L'auteur expose ensuite les règles à suivre sur l'interprétatation des noms des peuples ;'il s'appuie de l'autorité de M. Salverte, qui a dit avec toute raison: << Jamais peuple ne s'est

No. 124. donné à lui-même un nom peu honorable: tant d'humilité où de sottise n'est pas dans la nature. » Quoi qu'il en soit, il faut poser en principe, que la plupart des noms nationaux nous sont inconnus, et qu'une partie de ceux de notre Europe même n'ont jamais franchi les limites des pays où ils sont en usage.

La méthode peu philosophique adoptée jusqu'à présent par les philologues, loin de contribuer en quoi que ce fût aux progrès de la science, tendait, au contraire, à la faire rétrograder. Mais les savans de nos jours, bien convaincus que la linguistique ne sortira jamais de l'enfance où leurs devanciers l'ont laissée, si l'on ne suit une autre marche, portent dans toutes leurs investigations le flambeau de la critique, nes 'arrêtent qu'à des faits constans, n'admettent que des conséquences nécessaires, et s'astreignent à une rigueur de raisonnement que ne désavouerait pas le plus sévère géomètre. M. Balbi appliqué ce procédé infaillible à des recherches d'u haut intérêt sur l'origine, le pays, la langue, la religion, l'astronomie, les migrations, etc., d'une multitude de peuples de toutes les parties du monde; ce morceau nous a paru à la fois un des plus importans et des mieux traités du discours préliminaire. On y trouve quantité de faits peu connus : nous citerons, entre autres, le séjour des Étrusques dans le canton des Grisons, l'identité des Skipetar et des anciens Illyriens, l'antériorité du bouddhisme sur le brahmanisme, l'adoption, par les principales nations de l'Asie, du cycle des Kirghis, l'origine persane du jeu des échecs, etc.

y

Il n'était pas indifférent de prouver aux détracteurs de la linguistique quels services cette science a rendus et peut rendre encore à l'histoire naturelle; bien des gens assurément ne se doutent nullement que l'ethnographie soit susceptible de nombreuses applications à l'étude des trois règnes de la nature. Aujourd'hui, les zoologues peuvent déterminer avec certitude Ja patrie du chameau, du bœuf sauvage, du lion, da tigre, du renne, etc.; il est démontré que le chien, le porc et le chat sont indigènes dans quelques parties de l'Océanie, tandis qu'ils sont étrangers dans d'autres. La botanique et la minéralogie peuvent également tirer de la linguistique des secours que ne doit pas négliger quiconque veut approfondir l'une ou l'autre de ces deux sciences.

« AnteriorContinuar »