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perdu la mémoire des signes écrits; dans les cas purs, les autres formes du langage sont conservées (voy. p. 977).

La lésion qui détermine la cécité verbale se trouve dans le lobule pariétal supérieur avec ou sans participation du pli courbe.

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Flor de la paupière sup droit

droit interne drot.

nerf

lévogyre

gauche

centres

moteurs

corticaux

L'excitation électrique, chez les animaux, de l'écorce visuelle provoque des mouvements associés des paupières, des deux yeux et des deux pupilles; ces mouvements diffèrent suivant les points excités : l'excitation de la partie antérieure de cette région de l'écorce amène un mouvement des deux yeux en bas et du côté opposé à l'hémisphère excité, et la dilatation des deux pupilles, celle de la partie postérieure, un mouvement des deux yeux en haut et du côté opposé, la dilatation des deux pupilles et le soulèvement des deux paupières. Ce sont là des mouvements identiques à ceux que fait l'animal normal quand il fixe un objet dont l'image se produit sur le point rétinien correspondant au point de l'écorce excité (voy. ce qui a été dit plus haut de la projection de la rétine sur l'écorce occipitale). Ces excitations corticales sont donc équivalentes aux excitations rétiniennes elles-mêmes; l'animal y réagit de la même façon.

Fig. 245. Schéma du trajet des nerfs hémi oculomoteurs (dextrogyre et lévogyre) et de l'élévateur de la paupière (J. Grasset).

Il existe dans la zone sensitivo-motrice (voy. p. 995) des centres pour les muscles des yeux et des paupières (région oculo-motrice, voy. fig. 237, p. 997). Ce n'est pas sur ces centres qu'agissent les excitations de l'écorce occipitale qui provoquent les mouvements dont nous venons de parler (nous l'avons déjà fait remarquer p. 920 et 921).

En effet, l'excitation de la région oculo-motrice ne détermine de mouvements que dans l'œil opposé; celle de l'écorce occipitale détermine, nous l'avons remarqué, des mouvements associés des deux yeux. D'autre part, si l'on isole complètement par des sections appropriées la zone occipitale de la zone rolandique (section des fibres d'association), l'excitation de la

première n'en amène pas moins les réactions motrices habituelles. Enfin, alors que la région occipitale a cessé d'être excitable à la suite d'excitations trop répétées, l'excitation de la région rolandique peut encore provoquer des mouvements de l'œil opposé.

La zone occipitale est donc à la fois sensorielle et motrice. C'est qu'une fonction sensorielle ne peut s'exercer sans mouvements adap

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du lobe

parietal

paralysie de
l'élévation
des deux yeux

neurone cortical de l'élévaleur des yeux: nervus suspiciens

Fig. 246.

Schéma du trajet des élévateurs et des abaisseurs des deux yeux

(J. Grasset).

tés des organes moteurs annexés à l'organe récepteur des impressions spéciales. Et l'on voit ici, ce que nous avions déjà constaté dans la zone cutano-musculaire et dans la zone auditive, que la région de l'écorce où aboutissent ces impressions est la même que celle d'où partent les incitations qui mettent en mouvement l'appareil moteur

annexe.

Il doit conséquemment y avoir des relations plus ou moins directes entre le centre visuel et les noyaux des nerfs moteurs des muscles oculaires et des paupières. On peut se les représenter avec le schéma de la figure 244 (p. 1010) (relations de l'écorce visuelle avec les noyaux des nerfs iriens et palpébraux) et avec les schémas des figures 245 et 246 relations entre l'écorce visuelle et les noyaux des oculo-moteurs). Mais la détermination de ces fibres descendantes à partir de l'écorce occipitale n'a pas encore été faite. La connexion motrice entre cette région corticale et les nerfs oculaires n'en est pas moins physiologiquement certaine. Du reste, quelques observations anatomo-pathologiques montrent que la destruction de l'écorce occipitale est suivie de la dégénérescence secondaire des fibres les plus externes du pied du pédoncule cérébral. On a vu (p. 1002)

que là aussi se trouvent les fibres descendantes de la sphère auditive.

6.

-

La transmission des impressions kinésiques.

Les impressions qui servent à l'équilibration sont transmises aux centres par les voies tactiles, auditives et visuelles qui ont été étudiées précédemment et, en outre, par des voies spéciales, voies de la sensibilité musculaire ou plus brièvement voies kinésiques.

1o Les voies kinésiques médullo-bulbo-cérébelleuses
et cérébrales.

Quelles sont ces voies spéciales?

Du protoneurone sensitif (ganglion spinal), les fibres kinésiques arrivent à la moelle par les racines postérieures; les unes, en cheminant dans les cordons postérieurs (faisceaux de Goll et de Burdach), gagnent le corps du neurone de relais, les noyaux de Goll et de Burdach, puis s'entre-croisent dans le bulbe, mêlées aux fibres de sensibilité cutanée dont elles suivent ensuite le trajet dans le mésocéphale (pédoncule cérébral, capsule interne, etc.) et les autres, après s'être mises en rapport avec les cellules de la colonne de Clarke du même côté, constituent le faisceau cérébelleux direct, puis vont par le pédoncule cérébelleux inférieur au cervelet ; elles se terminent dans l'écorce de la partie supérieure du vermis supérieur, soit du même côté, soit surtout du côté opposé.

Mais l'écorce du cervelet a des relations avec l'écorce cérébrale par le pédoncule cérébelleux supérieur; les fibres par lesquelles s'établissent ces relations sont interrompues dans le noyau rouge (amas de cellules situées dans la calotte du pédoncule cérébral); une partie gagne l'écorce cérébrale par le faisceau rubro-cortical, une autre partie passe par la couche optique, autre neurone de relais, et ne parvient à l'écorce que par le faisceau thalamo-cortical.

La figure 247 représente cet appareil nerveux de l'équilibration avec ses voies multiples et ses connexions compliquées.

Voici les principales preuves que l'on peut donner de cette systématisation. La section des cordons postérieurs diminue la sensibilité profonde; la marche de l'animal devient chancelante en raison même de l'affaiblissement du sens musculaire. Dans le tabes (lésion des cordons postérieurs), cette sensibilité musculaire est profondément altérée; et les troubles de la marche résultant de l'incoordination des mouvements s'observent même chez les tabétiques, chez lesquels on a pu voir la sensibilité cutanée conservée. Chez les malades qui présentent le syndrome de

Brown-Séquard, la sensibilité musculaire est abolie du côté de la lésion, c'est-à-dire du côté paralysé, alors que l'anesthésie cutanée est croisée. D'autre part, nous avons déjà eu l'occasion de dire qu'une hémisection de la moelle amène la dégénérescence ascendante des faisceaux cérébelleux

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substance grid

laderepostérieure antérieure
de la moelic

Schéma de l'appareil nerveux de l'orientation et de l'équilibre (J. Grasset).

direct et de Gowers (expériences sur le singe et sur le chien, voy. p. 990). Les preuves physiologiques du trajet des impressions kinésiques à partir du bulbe font défaut; ce trajet a été établi par la méthode anatomique (étude des dégénérescences secondaires).

En ce qui concerne l'appareil central de la sensibilité kinésique, on verra plus loin le rôle du cervelet. Le rôle de l'écorce cérébrale ressort de quelques observations de lésions, chez l'homme, de la deuxième circon

volution pariétale (gyrus supramarginalis), contre la pariétale ascendante, dans lesquelles on a constaté des troubles de la sensibilité kinésique, alors que la sensibilité cutanée restait normale. Ces cas, il est vrai, sont très rares et, en général, les centres kinésiques paraissent compris dans les centres sensitivo-moteurs.

2o Les voies kinésiques labyrinthiques.

On sait déjà (voy. p. 998) que le nerf vestibulaire ou ampullaire représente une portion du nerf auditif qui ne transmet pas des impressions auditives, mais des impressions kinésiques.

Le nerf vestibulaire appartient à un protoneurone sensitif qui est l'analogue des ganglions spinaux, c'est le ganglion de Scarpa. Au sortir de ce ganglion, il s'unit au nerf cochléaire pour former le tronc de la huitième paire, puis s'en détache et en devient la racine interne ou antérieure. Les fibres de cette racine font partie de neurones de relais dont les corps se trouvent dans le noyau de Deiters, le noyau dorsal interne et le noyau de Bechterew (continuation bulbaire de la substance grise postérieure de la moelle). Ces neurones sont en rapport avec le cervelet par le faisceau acoustico-cérébelleux (dans le pédoncule cérébelleux inférieur) et avec l'écorce cérébrale par des fibres qui se joignent au faisceau central du ruban de Reil.

Par ce que nous avons dit tout à l'heure du passage dans les pédoncules cérébelleux inférieurs des impressions kinésiques venues de la moelle et puisque les impressions labyrinthiques suivent aussi cette voie, on remarquera que la plupart des impressions servant à l'équilibration qui se rendent au cervelet y arrivent par ces pédoncules.

La section du nerf ampullaire détermine des troubles de l'équilibre analogues à ceux qu'amène la lésion des canaux semi-circulaires (voy. p. 933). Quant au trajet des fibres kinésiques labyrinthiques, il a été déterminé par la méthode des dégénérescences secondaires.

En étudiant le cervelet, nous aurons à reparler du pédoncule cérébelleux inférieur.

3o Les voies kinésiques oculaires.

Ces voies suivent sans doute les voies oculo-motrices. Il y a, en effet, des relations directes entre le nerf moteur oculaire externe et les noyaux de Deiters et de Bechterew (qui font partie de l'appareil nerveux labyrinthique) et des relations croisées entre le moteur oculaire commun et les mêmes noyaux (voy. p. 919 et voy. aussi la fig. 247, p. 1014).

D'autre part, il existe aussi des relations entre les centres de l'équilibration et les voies optiques. Ces communications ont lieu par

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