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hauteur des secousses croît avec l'intensité des excitations jusqu'à
un point déterminé (contraction maxima). La contraction des
muscles lisses a fréquemment la forme dite péristaltique, c'est-à-dire

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Fig. 282.

Contraction d'une bandelette musculaire d'Holothurie (Holoturia tubulosa)
(Jolyet et Sellier).

ec, période d'excitation latente; -S, sommet de la contraction; - T", temps en secondes
- S, signal de l'excitation.

que l'excitation, au lieu de rester localisée à la fibre excitée, se pro-
page directement aux fibres voisines et prend une forme vermiculaire

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Fig. 283 et 284.

Tétanos complet et presque complet de l'œsophage d'Aplysie (Aplysia
depilans) (F. Bottazzi).

(rappelant les gonflements successifs d'un ver qui se déplace). -
Le fétanos des muscles lisses s'observe quand les excitations
appliquées se succèdent avec une fréquence suffisante; on l'a con-
staté sur un grand nombre de muscles, rétracteur du pénis du chien,
estomac de la grenouille, œsophage de divers animaux, etc. (fig. 283

et 284). Le nombre des excitations nécessaires pour produire ce tétanos est très variable suivant les animaux.

Les mouvements spontanés des muscles lisses offrent souvent le caractère rythmique (voy. p. 741 et fig. 169, p. 742).

On possède peu de données sur les phénomènes physiques et chimiques de la contraction.

Le courant de repos est faible.

La production de chaleur serait plus faible que dans les muscles stries. La production de travail, à en juger par exemple par la force des contractions utérines, peut être considérable (voy. aussi ce qui a été dit de la contraction oesophagienne, p. 191). Quelques autres faits montrent quelle peut être la force de la contraction : le sphincter du cholédoque ne s'ouvre que pour une pression supérieure à 50 millimètres de mercure (675 millimètres d'eau); la contraction de la vessie d'un chien peut soulever une colonne d'eau à une hauteur de plus de 4 mètre.

La fatigue se produit comme dans les muscles striés. On a observé sur diverses préparations de muscles lisses, sous l'influence de la

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Fig. 285.- Ergogramme du muscle stomacal de grenouille (P. Schultz'). De bà c, et de d à e, phase de repos; - xy, ligne des abscisses.

On voit qu'à un moment les contractions se produisent au-dessous de la ligne xy, au-dessous de l'abscisse, ce qui indique la perte de la tonicité du muscle.

fatigue, non seulement la diminution de hauteur et l'allongement de la secousse, mais aussi un affaiblissement de la tonicité, comme le montre la figure 285.

La rigidité cadavérique se développe dans les muscles lisses.

On peut l'observer chez l'homme sur les muscles de la peau, sur les petits faisceaux annexés aux follicules pileux; elle donne lieu au phénomène de chair de poule post mortem; on l'a constatée de trois à sept heures après

la mort.

1. Physiologiste allemand contemporain.

III. MÉCANIQUE ANIMALE.

La mécanique animale est l'étude des principales attitudes et des principaux mouvements coordonnés des êtres vivants et spécialement, du moins dans ce livre, de l'homme.

1.

Mécanique du squelette et des muscles en général.

Les muscles sont en rapport avec d'autres organes pour produire un travail mécanique utile. Ils présentent, sous ce point de vue, deux dispositions différentes; ils opèrent par pression ou par traction.

Dans le premier cas (pression), les éléments musculaires sont .disposés sous forme d'anses ou d'anneaux, ou même de poches membraneuses, de façon à comprimer dans tous les sens les organes qu'ils circonscrivent. Sur ce type sont construits les sphincters, les canaux musculaires (pharynx, œsophage), le cœur, ainsi que tous les organes creux contractiles. La presque totalité des muscles de la vie organique (muscles lisses) présente cette disposition. Ils ont le plus souvent à faire progresser, dans l'intérieur des réservoirs et des canaux dont ils constituent les parois, des matières liquides ou du moins ramollies, et c'est en produisant dans ces réservoirs des inégalités de pression qu'ils remplissent leur rôle, les liquides tendant toujours à se déplacer dans le sens de la plus faible pression (voy. Mouvements de l'estomac, de l'intestin, de la vessie, de l'utérus, etc.). Dans le second cas, la fibre musculaire va s'insérer sur les organes qu'elle doit attirer, sur les leviers qu'elle doit mouvoir (os), par l'intermédiaire de cordes résistantes (tendons). A l'étude des os (et de leurs articulations) se rattache celle des ligaments; à l'étude des tendons et des muscles, celle des aponevroses. Les os, les cartilages articulaires, les ligaments, les tendons, les aponévroses, forment donc l'ensemble des organes passifs de la locomotion. Les organes actifs, les muscles, sont formés de fibres striées.

1o Rôle du tissu conjonctif.

Les tendons, les aponévroses, les ligaments et la gangue connective des organes forment le tissu conjonctif.

Ce tissu a les connexions les plus intimes avec les fibres musculaires, puisqu'en les enveloppant il les réunit en faisceaux et en corps charnus, de façon que les éléments contractiles puissent exercer une action d'ensemble.

Les tendons et les ligaments, considérés en eux-mêmes, agissent

grâce à leurs propriétés physiques de flexibilité et d'élasticité. Leur rôle résulte de leur résistance. Les ligaments, remarquables par leur élasticité, comme les ligaments jaunes des lames vertébrales, sont formés de cette variété de tissu conjonctif qu'on appelle le tissu élastique; ces ligaments servent à ramener les pièces du squelette dans leurs positions primitives, quand elles en ont été écartées par l'action musculaire, d'où le nom de muscles passifs qu'on leur a parfois donné 1.

L'élasticité des fibres élastiques est une propriété purement physique, qui ne dépend nullement, comme celle des muscles, des actes de nutrition; elle n'est due qu'à la disposition physique des éléments constituants. Aussi, partout où cela est possible, le muscle se trouve-t-il remplacé par du tissu élastique, car cet élément, agissant comme un ressort, ne consomme pas comme le muscle; il en résulte une grande économie pour l'organisme; tel est le cas du grand ligament cervical des quadrupèdes à tête lourde, ligament qui va des apophyses épineuses du dos aux apophyses épineuses du cou et à l'occiput, et soutient ainsi la tête dont le poids fatiguerait trop les muscles (c'est avec ce ligament cervical qu'on fait ce qu'on appelle le nerf de bœuf); tel est le cas des ligaments jaunes des lames vertébrales; des ligaments jaunes de l'aile des oiseaux, de l'aile de la chauve-souris, etc.

Les tendons ne sont, au point de vue mécanique, que des apophyses molles et flexibles. Les apophyses osseuses ont pour but de multiplier la surface des os, afin de permettre à un grand nombre de fibres musculaires de s'y insérer. Là où une apophyse serait devenue trop longue et aurait, par sa consistance et sa position, compromis le mécanisme d'un membre, elle a été remplacée par un tendon. On voit certaines apophyses, l'apophyse styloïde par exemple, ètre tantôt osseuses et tantôt tendineuses; d'ailleurs ce qui est tendineux chez l'homme est souvent osseux chez certains animaux. Chez les Reptiles par exemple, la ligne blanche est devenue un os; les intersections des muscles droits sont représentées par autant d'os distincts. Chez les Oiseaux, les tendons sont représentés en certains points par des tiges osseuses placées le long des portions étendues des os principaux. L'existence et la longueur des tendons dépendent de la nature et de l'amplitude du mouvement; quand le mouvement doit être étendu et puissant, le tissu musculaire règne seul dans toute la longueur de l'appareil moteur et va directement s'insérer sur l'os. Là où les mouvements des parties osseuses sont limités, là où il suffit, pour les produire, de légers raccourcissements

1. Ce sont les mêmes fibres élastiques qui, dans les artères, sont toujours en eu pour assurer la continuité du cours du sang (voy. p. 398).

GLEY.

Physiologie.

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du muscle, les fibres de celui-ci sont courtes et viennent aboutir à un véritable tendon.

2o Rôle des os.

La mécanique des os considérés comme leviers.

Le rôle des os tient à leur rigidité (voy. p. 686).

Le squelette, en donnant aux autres organes un support rigide, soutient ces organes. Par ailleurs, les os forment autour de diverses cavités une charpente plus ou moins complète, destinée à les protéger; telles sont les côtes, tel est le bassin et telle, au plus haut degré, la boîte cranienne, dont les pièces sont immobiles les unes sur les autres et qui, par suite, ne sert qu'à constituer à la masse cérébrale une enveloppe incompressible.

Un rôle plus important encore des os est de servir de leviers rigides nécessaires aux mouvements.

Dans le jeu des muscles, des tendons et des os, il y a en effet des appareils mécaniques identiques aux leviers.

R

Le levier du premier genre se rencontre assez souvent dans l'économie. On pourrait chez l'homme l'appeler le levier de la station, car c'est dans l'équilibre de la station qu'on en rencontre les plus nombreux exemples, et il est assez rare de le voir employé dans les mouvements du corps. Lorsque la tête est en équilibre sur la colonne vertébrale, dans l'articulation occipito-atloïdienne (fig. 286), elle représente un levier du premier genre, dont le point d'appui est au niveau de son union avec la colonne vertébrale (en A); la résistance (poids de la tête) siège au centre de gravité de la tête, c'est-à-dire audessus et un peu en avant du centre des mouvements (en R); la puissance est représentée par les muscles de la nuque s'insérant à la moitié inférieure de l'occipital (en P). En réunissant ces divers points, on obtient un levier coudé du premier genre, qu'on peut facilement transformer en un levier droit. Il en est de même pour le maintien en équilibre du tronc sur les têtes des deux fémurs; les articulations coxo-fémorales forment le point d'appui d'un levier du premier genre dont la résistance (centre de gravité du tronc) est placée en arrière, et la puissance (muscles antérieurs de la cuisse) en avant. Semblable levier se trouve dans l'articulation de la cuisse avec la jambe, et de la jambe avec le pied (dans les mouvements d'équilibre de la station verticale).

Fig. 286.

Schéma de l'é quilibre de la tête sur la colonne vertébrale (Beaunis). Levier du premier genre: A, point fixe; R. résistance (centre de gravité de la tête);

P, puissance. Les le ches indiquent la direction dans laquelle agissent la puissance et la résistance.

Les deux autres genres de leviers se trouvent surtout réalisés non dans l'équilibre de station, mais dans les mouvements de locomotion.

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