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C'est ce principe que Marey a appliqué dans l'appareil représenté cicontre (fig. 78) et sur lequel divers autres physiologistes ont également construit des instruments plus ou moins pratiques. Dans tous les appareils de ce genre, on mesure la tension constante, c'est-à-dire la valeur minima au-dessous de laquelle ne descend pas la tension artérielle et au

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A, ampoule de caoutchouc, de forme ellipsoïde, composée de quatre secteurs collés les uns aux autres et dont trois doivent être résistants; le quatrième, B. destiné à être appliqué sur le trajet de l'artère, est de paroi mince, renforcée seulement vers les pôles. Un tube de transmission réunit l'ampoule à la cuvette d'un manomètre anéroïde, dont les divisions traduisent la pression en centimètres de mercure. R, robinet placé sur le trajet du tube et permettant de mettre l'appareil sous pression convenable (environ 3 centimètres) avant l'expérience, de façon que l'ampoule soit tendue suffisamment et ne risque pas de s'aplatir au moment de l'application.

dessus de laquelle oscille son élément variable, tandis que, dans les appa reils du premier genre, on obtient la valeur maxima de cet élément variable. On peut d'ailleurs, par cette méthode, connaître aussi la valeur de la pression maxima. Celle-ci est donnée par la valeur de la contre-pression juste suffisante pour obtenir l'extinction des pulsations. Cette méthode a été désignée par Pachon (1909) sous le nom générique de méthode des oscillations; pour son application correcte en sphygmomanométrie clinique il faut, comme l'a montré Pachon, que l'appareil utilisé comme indicateur ou inscripteur des pulsations ait une grande sensibilité, pour que l'on puisse saisir nettement les différences de ces pulsations et, en même temps, une sensibilité rigoureusement constante, aux divers régimes de pression auxquels sont comparées entre elles les pulsations. L'oscillomètre sphygmométrique de Pachon répond justement à ces exigences grâce au principe sur lequel il est établi et qui consiste à maintenir automatiquement au zéro, sous tous les régimes de pression, la capsule oscillométrique (voy. fig. 79).

3o Il existe encore une autre méthode, plus directe que les précédentes, car c'est la pression du sang elle-même qui élève la colonne

de mercure du manomètre à la hauteur de la pression artérielle.

Cette méthode, imaginée par Hürthle, consiste à anémier un membre au moyen de la bande d'Esmarch, puis à introduire le membre anémié dans un cylindre de verre rempli d'eau et relié à un manomètre à mercure (voy. fig. 80). On enlève la bande d'Esmarch; le sang pénètre dans le membre et en même temps élève la pres

M

MHg

Fig. 78.

Appareil de Marey pour la mesure de la pression sanguine chez l'homme. Le doigt est enfermé dans un nuanchon en verre M, rempli d'eau et relié, grâce à l'ajutage a, d'une part, à un appareil compresseur C et, d'autre part, à un manomètre à mercure MHg. En exerçant des compressions successives au moyen de l'appareil C, on arrive à une valeur pour laquelle on a un régime optimum de pulsations. Le chiffre obtenu indique la tension constante du vaisseau.

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sion dans l'appareil jusqu'à ce qu'elle soit égale à celle des artères du

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Fig. 79. Schéma de l'oscillomètre sphygmométrique, à sensibilité maximale constante. de V. Pachon.

«Dans une enceinte rigide (boîtier métallique) et parfaitement hermétique E est enfermée une cuvette anéroïde e. Boîtier E, capsule manométrique e et brassard B sont normalement en communication par les conduits f, b, a. Une pompe P permet d'établir toute pression voulue dans le système constitué par ces organes; le chiffre de pression est donné par le manomètre M; une valve d'échappement v permet de diminuer ad libitum là valeur du régime de pression préalablement établi.

Étant donné un régime quelconque de pression, veut-on faire une lecture, c'est-à-dire reconnaltre l'amplitude des pulsations artérielles à ce régime, il suffit alors d'agir sur un organe

membre. Le manomètre indique cette pression et ses variations qu'on peut inscrire au moyen d'un flotteur muni d'un style.

30 Phénomènes intimes de la circulation dans les artères (suite). La vitesse du sang dans les artères.

On peut rechercher quelle est la vitesse moyenne du cours du sang dans une artère et quelle est sa vitesse à chaque instant et par conséquent ses variations.

Le pro

A. Vitesse moyenne du sang dans les artères. blème à résoudre consiste à déterminer le temps que met une tranche de sang à parcourir une longueur donnée du vaisseau. Il faut évidemment pour cela recourir à des artifices.

M

C

B

Fig. 80.

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Appareil de Hürthle pour la mesure de la pression artérielle chez l'homme. C. cylindre de verre dans lequel est enfermé le bras; B, bande d'Esmarch posée sur le bras; M, manomètre.

Pour évaluer la vitesse moyenne du sang dans les gros vaisseaux, on a imaginé des appareils dont le principe consiste en la substitution à une certaine longueur d'une artère de fort calibre d'un tube de verre contenant un liquide alcalin; on détermine le temps qu'il faut au sang pour chasser du tube le liquide en question et, par suite, pour parcourir la longueur connue de ce canal artificiel. Cet appareil, dù à Volkmann1 (1850), constitue séparateur S, dont la manœuvre intercepte la communication entre le boîtier E, d'une part, et le système composé du brassard B et de la capsule manométrique e, d'autre part. A ce moment, les variations de pression, créées dans le brassard par les variations rythmiques de volume du segment de membre exploré (bras ou poignet), sont transmises exclusivement à la capsule manométrique, qui les traduit nécessairement avec une sensibilité constante et maxima, puisque ces variations de pression surprennent toujours la capsule manométrique dans un état de tension nulle, ses parois supportant à l'extérieur comme à l'intérieur la pression de régime à laquelle on fait la lecture, et donnée par le manomètre M. L'amplitude des oscillations est traduite par le déplacement sur un cadran d'une aiguille / reliée à la cuvette anéroïde par un système de commande approprié » (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 15 mai 1909, p. 777).

1 A W. Volkmann (1800-1877), physiologiste allemand, connu surtout par ses travaux d'hémodynamique et d'optique physiologique.

l'hémodromomètre1 (fig. 81); il se compose d'un tube de verre A, recourbé en fer à cheval, garni à chacune de ses extrémités d'un ajutage métal

Fig. 81.

A

1.

Hémodromomètre

de Volkmann.

lique muni d'un robinet et communiquant avec un tube métallique droit que l'on enchâsse dans les deux bouts de l'artère, a, a'. Le tube étant rempli de la liqueur alcaline et toute communication supprimée avec l'artère (fig. 81, no 1), grâce au jeu des robinets (à trois voies), de telle sorte que le sang suive le canal métallique, on tourne subitement les deux robinets: le sang s'engage nécessairement dans le tube de verre (fig. 81, n° 2) qu'il parcourt, en chassant devant lui la colonne de liquide incolore, pour gagner l'autre bout de l'artère.

Le Stromuhr ou compteur de Ludwig, qui mesure le débit moyen d'une artère en un temps donné, dérive du même principe que l'appareil

de Volkmann; c'est le plus connu des instruments de ce type.

La vitesse moyenne du sang a été estimée chez les grands Mammifères à 50 centimètres par seconde dans l'aorte, à 30-40 centimètres dans les grosses artères. Elle varie du reste, chez les divers animaux. Dans la carotide du chien elle a été trouvée de 20 à 30 centimètres par seconde; dans celle du lapin, de 10 à 20 centimètres.

B. Variations de la vitesse du sang dans les artères. Vitesse constante et vitesse variable.

- La vitesse du sang varie suivant les différentes phases de la révolution cardiaque. On peut mesurer ces variations au moyen d'appareils dont le principe, comme on va le voir par la description qui suit, est tout différent de celui des Fig. 82.- Hémotachomètre appareils servant à la mesure de la vitesse

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Le premier de ces appareils, l'hémotachomètre 2 de Vierordt (1858), consiste en une petite boîte transparente (fig. 82) que l'on substitue à une portion d'artère; dans cette boîte flotte un pendule que le courant dévie d'autant plus qu'il est plus rapide; on peut, d'après le degré de la déviation, calculer la vitesse du sang.

Chauveau a construit un hémodromomètre sur le même principe (1860). Une aiguille, enfoncée verticalement dans une artère, oscille autour d'un point fixe devant un cadran et s'incline d'un angle plus ou moins grand

1. De ziua, sang, Spóuo;, course, et pitpov, mesure. 2. De apa, sang, tao;, vitesse, et uitpov, mesure.

suivant la vitesse du courant; on lit sur le cadran les inclinaisons de l'aiguille (voy. fig. 83). Elle présente de plus des oscillations en rapport avec les contractions du cœur. On gradue l'appareil en y faisant passer des courants d'eau de vitesse connue et en notant la déviation de l'aiguille.

Dans des expériences avec Lortet, Chauveau a rendu inscripteur cet appareil, le transformant ainsi en hémodromographe.

T

Fig. 83.

Schéma de l'hémodromomètre de Chauveau.

T, tube introduit dans le carotide du cheval. La flèche indique le sens du courant sanguin qui fait dévier l'extrémité P en forme de palette de l'aiguille mobile A.

La vitesse du sang, ainsi étudiée, offre des rapports avec la pression artérielle. Comme celle-ci, elle n'a pas une valeur uniforme, mais présente un élément constant et un élément variable. Sous l'influence de chaque systole ventriculaire la vitesse du sang artériel présente un renforcement, variation cardiaque de la vitesse du sang, analogue à la variation cardiaque de la pression artérielle, et, d'autre part, même pendant le repos du cœur, elle conserve une certaine valeur. L'hémodromographe de Chauveau et Lortet permet d'enregistrer ce pouls de vitesse (Strompuls), dont le tracé de la figure 84 montre bien les rapports avec les variations cardiaques de la pression ou pouls de pression (Druckpuls).

Si la pression et la vitesse du sang dans les artères ont un élément cardiaque commun auquel elles doivent de subir des variations systoliques parallèles, elles sont toutefois, en dehors de cette relation, dans une indépendance respective qu'il importe de marquer. Tout d'abord la vitesse du sang ne dépend pas, comme on a parfois tendance à le croire, de la valeur absolue de la pression artérielle. Elle dépend, dans un territoire artériel considéré, de la différence de pression entre les deux points extrêmes de ce territoire et, en un point quelconque, de la différence de pression en amont et en aval de ce point. Toutes les fois que les variations de la pression sont d'origine cardiaque, toutes choses égales du côté des résistances vasculaires, la vitesse du sang dans le système artériel varie comme la pression; variations cardiaques de la vitesse et variations cardiaques de la pression se correspondent. Au contraire, toutes les fois que les variations de la pression artérielle sont d'origine périphérique, c'està-dire dues à des modifications du calibre des vaisseaux (vasoconstriction, vaso-dilatation) modifiant la résistance à l'écoulement du sang, vitesse et pression du sang dans les artères varient alors en sens contraire; si la résistance augmente, la vitesse devient moindre, toutes choses égales du côté du cœur, tandis que la pression, en rai

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