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son même de l'écoulement moindre, augmentera, et inversement. Le tableau ci-dessous réunit ces divers rapports de la pression et de la vitesse du sang dans les artères :

Variations concomitantes de la pression et de la vitesse du sang dans les artères, en fonction de l'origine cardiaque ou périphérique de ces varia

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Fig. 84. Tracés simultanés de la vitesse du sang V et de la pression P, dans la carotide du cheval (d'après Chauveau et Lortet). Des repères, 1, 2, 3, 4 servent à déterminer le synchronisme des différents éléments de ces courbes.

40 Phénomènes extérieurs de la circulation dans les artères.

De même que l'on considère, à côté des phénomènes intimes de la circulation dans le cœur (mouvement du sang dans les cavités cardiaques), des phénomènes extérieurs ou apparents (pulsation et bruits du cœur), de même la circulation dans les artères présente, outre les phénomènes intimes que nous venons d'étudier, relatifs au mouvement du sang dans le système artériel, des phénomènes extérieurs ou apparents: dilatation et locomotion des artères, pouls des artères et pouls des organes.

A. Dilatation des artères. Sous l'influence de l'ondée systolique, les grosses artères voisines du cœur subissent une dilatation,

puisqu'elles ont à loger la charge additionnelle de sang qui leur arrive. Nous avons vu comment cette distension met en jeu leur élasticité. Par le fait de l'incompressibilité des liquides, cette dilatation doit s'étendre de proche en proche dans tout le système artériel. Mais, en raison, d'une part, de la grande élasticité des troncs aortiques et, d'autre part, de la grande capacité du système artériel par rapport au volume de l'ondée systolique, le mouvement de dilatation des artères périphériques (radiale, fémorale par exemple) est extrèmement faible et non perceptible directement à la vue et au doigt.

Ce mouvement est rendu apparent par un artifice expérimental. On enferme une artère aa dans une boite étanche formée de deux parties ajustables KK, remplie de liquide et munie d'un tube de fin calibre (fig. 85). A chaque systole cardiaque, on voit le liquide monter dans le tube, ascension qui traduit la légère dilatation du segment artériel exploré.

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B. Locomotion des artères. Au cours d'une intervention chirur gicale, on peut observer des mouvements de locomotion d'une artère mise à nu, soit dans le sens de son axe longitudinal, soit dans le sens transversal. S'il s'agit d'une artère sectionnée, dans le cas d'une amputation, par exemple, ou après simple ligature, au cours d'une excision d'organe ou de tumeur, on voit le moignon artériel projeté rythmiquement dans le sens longitudinal, à chaque pulsation cardiaque. Le mouvement dans le sens transversal se produit dans le cas, non plus d'une excision, mais d'une dissection artérielle; le segment d'artère, libre de ses adhérences aponévrotiques et mobile latéralement tandis qu'il est retenu à ses extrémités, subit alors une projection en arc de cercle, à chaque pulsation cardiaque.

On donne parfois le nom de pouls à ce mouvement d'expansion artérielle; en réalité, il ne s'agit pas là du phénomène de Tonde pulsatile constituant le pouls, que nous allons bientôt étudier, mais d'un mouvement de masse même de l'artère. Mouvement de masse et onde pulsatile sont bien isochrones, ils sont bien dus tous deux à la systole cardiaque comme cause originelle; mais leur mécanisme est différent.

C. Pouls des artères. Le pouls est la sensation de choc ou soulèvement plus ou moins brusque éprouvée d'une façon rythmique par le doigt qui palpe la radiale ou toute autre artère superficielle située sur un plan résistant. Au point de vue de sa nature intime, c'est une onde liquide, née à l'origine du système artériel et se propageant régulièrement avec une vitesse propre dans tout le système. - L'étude du pouls comporte donc, d'une part, l'étude de sa manifestation objective, c'est-à-dire des conditions qui permettent de rendre sensible au doigt une onde liquide parcourant le système Physiologic.

GLEY.

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artériel; et, d'autre part, l'étude de la formation même de l'onde pulsatile, des éléments qui la composent, des facteurs qui déterminent l'amplitude et les caractères particuliers de chacun d'eux, de leur propagation enfin et de leurs altérations successives tout le long de l'arbre artériel.

a. CONDITIONS DE LA SENSATION DU POULS.

b

L'exploration d'une artère

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Fig. 85.

-

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Appareil de Poiseuille, pour démontrer la dilatation des artères.

superficielle (temporale, radiale, fémorale, etc.) par application simple du doigt, sans pression aucune, est insuffisante à déceler le pouls. Pour en avoir la sensation, il faut : 1o comprimer l'artère; 2o exercer cette compression, l'artère reposant et maintenue contre un plan résistant. Que signifient ces conditions nécessaires à la manifestation du pouls?

1° On sait que le sang est dans le système artériel sous pression. L'artère est done constamment dans un état de tension élastique, qui fait justement équilibre, on l'a vu, à la pression du sang, si bien que force élastique des artères, tension artérielle et pression du sang dans les artères sont synonymes. Or, l'étude expérimentale de l'élasticité artérielle montre que la résistance des artères à l'extension, c'est-à-dire leur force élastique, croit plus vite que leur dilatation (Marey). Quand les artères ont atteint une tension donnée, les variations de pression sanguine consécutives aux ondées systoliques (oscillations cardiaques de la pression) sont très vite équilibrées par une dilatation très faible des parois artérielles. Par suite, celle-ci, étant insignifiante, n'est pas ressentie. Mais si, par un artifice, on fait disparaître l'état préalable de tension artérielle, si on place la paroi de l'artère en position de repos, qu'arrivera-t-il? La même variation cardiaque de pression qui précédemment ne produisait qu'une faible dilatation artérielle, produira, maintenant qu'elle s'exerce contre une paroi inerte, non tendue, une dilatation suffisante pour être sentie. C'est ce qui se passe

quand on équilibre la pression constante qui s'exerce sur la face interne de l'artère par une contre-pression exactement égale sur sa face externe. La paroi artérielle, soumise alors de part et d'autre à des pressions égales, sera comme si elle n'était soumise à aucune; tandis que, pour une variation cardiaque donnée de la pression, elle subissait, tendue, une dilatation insensible, maintenant pour cette même variation de pression elle se trouve mise en état de répondre par une dilatation appréciable.

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20 D'autre part, il est évident que cette pression extérieure destinée à annibiler la pression intérieure du vaisseau ne saurait être efficace que si l'artère ne peut fuir sous le doigt qui la comprime, en d'autres termes. que si elle est appliquée contre un plan résistant.

b. L'ONDE ARTÉRIELLE PULSATILE ET SES ÉLÉMENTS. SPHYGMOGRAPHIE. - La pénétration brusque de l'ondée ventriculaire dans le système artériel crée à l'origine de ce système, dans la masse sanguine, un ébranlement ondulatoire qui s'étend progressivement tout le long des artères et va en s'atténuant peu à peu par suite des résistances vasculaires, pour disparaître tout à fait à la limite extrême des petits vaisseaux contractiles. C'est là l'onde pulsatile et c'est la cause de ce soulèvement de la paroi artérielle par lequel est constitué et se définit le pouls.

Ces soulèvements ou battements réguliers résultent, on le voit, des variations cardiaques de la pression ou tension artérielle. La sensation de choc, éprouvée par le doigt qui déprime une artère, tient à la distension subite de celle-ci lorsqu'une ondée sanguine, poussée par le ventricule dans le système artériel, vient augmenter tout d'un coup la pression du sang dans ce système. A ce moment, l'artère, qui est élastique, se laisse dilater par cette augmentation de pression.

Il faut prouver que ce phénomène résulte bien, non pas du passage dans l'artère explorée du flot sanguin poussé par la systole ventriculaire, mais seulement du choc que le sang sorti du ventricule a transmis successivement aux colonnes de liquide placées au-devant de lui. Rappelons d'abord la comparaison faite par E. H. Weber1 entre les ondes pulsatiles et les ondes formées à la surface de l'eau par la chute d'un corps. Quand un corps tombe dans une masse liquide, il détermine des ondes, visibles sous la forme de soulèvements désignés par le nom de vagues, qui progressent en s'éloignant du point où le corps est tombé; ces vagues ne sont nullement constituées par les portions liquides entrées en contact avec le corps en question et qui se seraient déplacées; elles consistent en la propagation, sous forme de cercles de rayon croissant, de l'ondulation produite au point de chute. Si le corps tombe dans un liquide en mouvement, les

1. E. H. Weber (1795-1878), célèbre physiologiste allemand, a fait de nombreux et très importants travaux sur la mécanique animale, sur la contraction muscu laire, sur les mouvements de l'iris, sur la nature du pouls, sur la sensibilité tactile, etc.

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ondes qu'il y produira se propageront indépendamment du mouvement du liquide. De même, l'onde pulsatile produite dans la colonne sanguine se propage du centre à la périphérie, indépendamment du mouvement du sang. En effet, sa vitesse est absolument différente (voy. p. 424) de celle du sang lui

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même précédemment déterminée (p. 414). Ce n'est donc pas l'ondée ventriculaire qui passe sous le doigt éprouvant l'impression de la distension artérielle, c'est bien l'onde, la vibration produite dans la colonne sanguine.

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L'instrument est appliqué sur le poignet, autour duquel il est fixé par un lacet. L'instrument est essentiellement constitué par un ressort et un levier. Le ressort très flexible, fixé par une de ses extrémités, porte à l'autre extrémité une petite plaque d'ivoire qui doit reposer sur l'artère et la déprimer. Chaque pulsation de l'artère communique à cette plaque de faibles mouvements qu'amplifie le levier très léger (en paille ou en aluminium), qui reçoit l'impulsion très près de son centre de mouvement.

La méthode graphique permet d'étudier dans le détail la forme et les divers accidents de l'onde pulsatile, dont le doigt ne donne qu'une connaissance très imparfaite.

Les appareils explorateurs du pouls sont appelés sphygmographes (de opuyuós, pouls et ypáqw, j'écris). Le sphygmographe le plus utilisé est celui de Marey, dont il existe deux modèles (sphygmographe direct [fig. 86 et 87], et sphygmographe à transmission [fig. 88]). Les deux appa

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