tion cardiaque est plus rapide; à une détente lente du cœur correspond au contraire un dicrotisme peu marqué (fig. 92). Quand les variations de la tension artérielle sont d'origine périphérique (vaso-motrices), le dicrotisme est d'autant plus marqué que la pression artérielle est plus faible (vaso-dilatation), et d'autant moins qu'elle est plus forte (vaso-constriction).

Rapports du pouls avec la tension artérielle. On a coutume de considérer les variations de la pression constante et de la pression variable comme étant dans un rapport inverse (voy. p. 410). Le problème est complexe. On ne saurait fixer, en une formule aussi simple, les rapports qui existent en particulier entre la tension artérielle et les variations cardiaques de cette pression, autrement dit le pouls. L'amplitude de l'onde primaire, c'est-à-dire la force du pouls, est, on l'a vu, constamment une résultante de divers facteurs;

Fig. 92.

Influence de la vitesse de décontraction cardiaque sur le dicrotisme (V. Pachon).

Le sphygmogramme supérieur correspond à une détente rapide, le sphygmogramme nférieur à une détente lente de la poire cardiaque du schéma de circulation de Pachon.

la tension artérielle n'est que l'un de ces facteurs. Toute formule de variations de l'onde pulsatile, envisagée en fonction d'une seule variable, ne peut donc avoir de valeur, parce que chacun des éléments dont dépend l'onde pulsatile agit synergiquement avec tous les autres pour la déterminer et parce que les combinaisons possibles des variations simultanées de ces divers éléments sont multiples. En fait, la loi du pouls à forte et à faible tension, c'est-à-dire des rapports inverses de la tension variable et de la tension constante, comporte de nombreuses exceptions, à l'état physiologique aussi bien que pathologique. Les variations de la tension artérielle peuvent être dues, on l'a vu, à des modifications de l'impulsion cardiaque (origine centrale) ou de la résistance vasculaire (origine périphérique). Or, quand ces variations sont dues à des variations du débit systolique, le pouls et la tension artérielle croissent ou décroissent dans le même sens. Quand elles sont d'origine vaso-motrice, le pouls et la tension artérielle croissent ou décroissent en sens contraire. Influences modificatrices du pouls. Le pouls se modifie sous un grand nombre d'influences.

La température qui, en s'abaissant, provoque des phénomènes de vasoconstriction et, en s'élevant, des phénomènes de vaso-dilatation, donne lieu dans le premier cas à un pouls petit, à dicrotisme effacé et, dans le second

cas, à un pouls ample, à dicrotisme marqué. Ces variations s'expliquent par le tableau de la page 425.

Parmi les influences physiologiques, citons l'âge, la respiration, la digeslion et l'exercice musculaire.

L'âge, par les altérations qu'il apporte à l'elasticité artérielle, modifie considérablement le pouls. La figure 93 montre un pouls sénile, marqué par un plateau ascendant qui traduit la sclérose artérielle, par laquelle l'effort du cœur et la durée de l'évacuation ventriculaire sont augmentés. Aux deux temps de la respiration se produisent des modifications du pouls: pendant l'inspiration l'onde primaire est moins ample, le dicrotisme plus marqué; à l'expiration l'onde primaire est plus ample et le dicrotisme moins marqué; les deux ondes du pouls varient donc en sens inverse. Les variations de l'onde primaire tiennent à ce les de la pression artérielle : à une élévation de celle-ci (à l'inspiration, sous l'influence de l'accélération du rythme cardiaque), c'est-à-dire à une augmentation de la résistance vasculaire, correspond une décroissance de l'onde primaire; quant au dicrotisme, il croit, durant la phase de l'accélération cardiaque inspiratoire, comme la

Pouls sénile à plateau ascendant traduisant l'effort de l'évacuation ventriculaire.

vitesse de décontraction du cœur et, dans la phase de ralentissement cardiaque expiratoire, décroît comme cet élément (V. Pachon).

La digestion et l'exercice musculaire, qui déterminent des phénomènes de vaso-dilatation, c'est-à-dire le relâchement de nombreux vaisseaux, amènent une pulsation plus ample et un dicrotisme plus marqué, conséquences de la diminution des résistances périphériques.

En résumé, toutes les influences susceptibles de modifier la puissance de contraction du cœur, le débit systolique ou le calibre des vaisseaux, c'est-à-dire la résistance vasculaire, retentiront secondairement sur le pouls. Chaque élément exercera son action suivant le sens indiqué dans le tableau de la page 425.

D. Changements de volume des organes. Pouls des organes. La pénétration du sang ventriculaire dans une artère produit, on l'a vu, une dilatation de cette artère. La totalisation des dilatations de toutes les artères et artérioles d'un organe amène nécessairement une ampliation du volume de cet organe, au moment de la systole ventriculaire. Il y a donc un pouls total des organes1.

1. Ce pouls est considéré comme un pouls volumétrique (Volumpuls des Allemands), par opposition au pouls ordinaire, dit pouls de pression (Druckpuls des

Outre ces pulsations totalisées, variations rapides, synchrones à la pulsation artérielle, il peut se produire dans les organes d'autres changements de volume, dus, en dehors de toute intervention cardiaque, à des modifications du calibre des vaisseaux. Il ne s'agit plus ici du pouls total dépendant du Druckpuls, mais de changements de volume proprement dits.

a. PLETHYSMOGRAPHIE.

L'inscription du pouls des organes et des changements de volume constitue la plethysmographie.

Fig. 94. - Schéma d'un appareil pléthysmographique (d'après Morat et Doyon). AE, AE, ampoule exploratrice; E, enveloppe inextensible; Re, organe (rein), enfermé dans l'appareil; VN, vaisseaux et nerfs du rein; R, réservoir destiné à charger l'appareil; p, pince à pression; r, réservoir intercalé sur le trajet du tube de communication; T, tambour inscripteur.

Les plethysmographes ou oncographes 2 utilisés sur les animaux sont ordinairement des appareils à transmission liquide ou transmission mixte (liquide et aérienne). La figure 94 représente le dispositif général d'une expérience plethysmographique. Les mouvements d'expansion et de retrait de l'organe sont communiqués à l'ampoule exploratrice entre les valves élastiques de laquelle est emprisonné l'organe et, de là, parle système de

Allemands). En réalité les deux phénomènes comportent l'un et l'autre des variations associées de pression et de volume. Quant au pouls volumétrique ou total, il a en réalité sa cause dans le pouls proprement dit (Druckpuls).

1. De invopó;, accroissement, augmentation de volume, et påę, j'écris. 2. De xos, volume, et paz, j'écris.

M

B

M' M

B

transmission liquide et aérienne, à un tambour inscripteur ou à un manomètre à eau. Une telle transmission comporte un retard, qu'il est bon de déterminer préalablement. L'ampoule et ses valves exploratrices, ainsi que l'enveloppe rigide et exactement close qui enserre l'ampoule, doivent être adaptées à la forme de l'organe sur lequel on expriémente. De tels appareils ont été construits pour le rein, la rate, le foie, la glande thyroïde, le pénis. les membres, etc.

L'appareil de Hallion et Comte (fig. 95), employé sur l'homme, est un appareil du même type, à transmission aérienne. La figure 96 représente un graphique obtenu avec un instrument construit sur ce modèle.

ก

N

A

E

Pléthysmographe digital de Hallion et Comte.

ABC, doigt de gant en caoutchouc, relié à un tambour de Marey par le tube de caoutchouc DE;

Des appareils d'un autre type, auxquels il est regrettable qu'un nom différent et spécial n'ait pas été donné, sont constitués par des cavités closes à milieu liquide Fig. 95. ou aérien, dans lequel sont directement engagés les organes à explorer, et reliés soit à un manomètre à eau inscripteur, soit à un tube à déversement dont les débits variables influencent un système flottant inscripteur, soit à un tambour de Marey. Ces appareils, dont la figure 97 reproduit un modèle, ont été employés

chez l'homme.

b. VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES DU POULS ET DU VOLUME DES OR

MN, M'N', manchon inextensible en drap ou en cuir, à parois épaisses, assez résistantes par conséquent à la déformation, formant une enceinte dans laquelle est introduit le doigt.

La partie droite de la figure montre un doigt dans l'appareil; le pouls total et tous les changements de volume du doigt sont communiqués à l'ampoule élastique qui les transmet au tambour volume, il déprime la paroi BC de l'ampoule et inscripteur. Supposons que le doigt augmente de

par conséquent rétrécit la cavité de celle-ci ; qu'il vienne au contraire à diminuer de volume, la paroi BC, en vertu de son élasticité, le suit dans son mouvement et la cavité de l'ampoule se dilate.

GANES. Le pouls total des organes présente de grandes variations. La cause la plus importante de ces variations se trouve dans l'excitabilité, très différente suivant les ndividus, du système nerveux vaso-moteur. Nous retrouverons ici les mêmes influences modificatrices que celles qui agissent sur le pouls artériel.

La température modifie le pouls des organes; par l'effet de la vaso-constriction due au froid, la pulsation s'affaiblit jusqu'à devenir imperceptible, le dicrotisme s'atténue sensiblement; par l'effet de la vaso-dilatatien due à la chaleur, la pulsation devient ample et le dicrotisme aigu. C'est cette

action de la température qui rend compte de l'influence saisonnière sur le pouls des organes, affaibli en hiver, ample en été.

Fig. 96.

Tracé du pouls volumétrique d'un doigt (V. Pachon).

Le sujet (32 ans) présente très nettement l'accélération cardiaque inspiratoire. La phase de ralentissement correspond à l'expiration. Expérience faite en été.

L'influence de la respiration. celle de la digestion, celle de l'exercice musculaire s'exercent comme sur le pou s artériel et dans le même sens. L'activité psychique (excitations sensorielles, travail mental), par la mise en jeu de réactions vaso-motrices importantes, modifie notablement le pouls volumétrique des membres.

Les variations proprement dites du volume des organes ne sont pas moins importantes.

Le volume total d'un organe augmente sous trois influences : par augmentation de la pression artérielle d'origine cardiaque (accélération du rythme cardiaque ou augmentation du débit systolique) déterminant un apport plus grand de sang dans l'unité de temps: par augmentation de la pression veineuse déterminant une vitesse moindre dans l'évacuation du sang (gêne à l'écoulement du sang veineux); par vaso-dilatation agrandissant le calibre des vais