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costal. Ce fait, d'ailleurs, est bien en rapport avec ce que l'on sait de la persistance des mouvements respiratoires chez les animaux dont le

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Fig. 129.

Inversion des mouvements respiratoires chez l'homme durant la veille et le sommeil (A. Mosso).

A et T, tracés des mouvements abdominaux (A) et thoraciques (T) pendant la veille et A' et T' pendant le sommeil.

Les tracés A et A' sont obtenus avec le levier du sphygmographe de Vierordt appliqué au voisinage de l'ombilic et les tracés T et T' avec le pneumographe de Marey.

diaphragme est paralysé (voy. p. 574). D'autre part, divers expérimentatateurs ont montré que les intercostaux externes participent normalement au mouvement d'inspiration.

Les muscles qui interviennent dans l'inspiration forcée n'ont pas d'insertions fixes sur la colonne vertébrale. Ils vont du thorax à la tète ou à la racine du membre supérieur, et ce n'est que dans des cas exceptionnels, la tête ou le membre supérieur étant fixés, qu'ils agissent sur les côtes, leur fonction plus ordinaire étant de prendre leur point fixe sur le thorax pour mouvoir l'épaule ou la tête. Tels sont le sterno-cléido-mastoidien, qui peut élever le sternum et, par suite, l'ensemble des côtes; le grand dentele, uniquement par ses digitations inférieures qui sont obliques de haut en bas et d'arrière en avant, du bord spinal de l'omoplate à la face externe des sixième, septième, huitième et neuvième côtes; le grand pectoral, seulement par ses faisceaux les plus inférieurs, à moins que le bras ne soit élevé et fixé dans cette attitude qui permet au muscle d'agir en élevant le thorax en masse, puisque toutes ses insertions thoraciques sont alors plus basses que ses insertions humérales; le petit pectoral, qui élève les troisième, quatrième et cinquième côtes; enfin le grand dorsal,

par les digitations qui prennent naissance sur la face externe des trois ou quatre dernières côtes.

Le jeu de tous ces muscles est facile à déterminer d'après la seule inspection anatomique. Il n'en est pas de même pour les intercostaux tant internes qu'externes, qui se croisent en

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sautoir. Toutes les opinions ont été sou- C tenues sur le mode d'action de ces muscles. On adınet généralement aujourd'hui que les intercostaux externes, étant élévateurs des côtes, sont inspirateurs, et que les internes, qui abaissent les côtes, sont expirateurs. En effet le schéma de la direction de ces muscles, dit schéma de Ilamberger (voy. fig. 130), montre que les points d'insertion des intercostaux externes s'éloignent quand les côtes s'abaissent (expiration) et se rapprochent quand elles s'élèvent (inspiration); l'inverse a lieu pour les intercostaux internes. D'ailleurs, on a constaté, grâce à l'emploi de la méthode graphique (expériences sur le chien et sur le chat), que la contraction des intercostaux externes se produit en même temps que celle du dia- internes tendus dans l'élévation (1),

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phragme et qu'elle alterne avec celle des internes.

Fig. 130.

Schéma du jeu des muscles intercostaux (Hamberger).

CC, DC', côtes élevées; CD, DD, côtes abaissées; - I, I', intercostaux

relâchés dans l'abaissement (1) des côtes; E, E, intercostaux externes : tendus dans l'abaissement (E'), relâchés dans l'élévation (E) des côtes.

On admet cependant que l'action respiratoire de ces muscles, en raison de leur très petit volume, doit être bien faible. Aussi serviraient-ils surtout à compléter la paroi thoracique en remplissant les espaces intercostaux, de telle sorte que, gràce à leur tension constante entre les côtes, ils empêcheraient les espaces intercostaux d'être déprimés de dehors en dedans par la pression atmosphérique pendant l'inspiration, ou de dedans en dehors pendant l'expiration.

En résumé, les diamètres transversal et antéro-postérieur de la poitrine sont augmentés par le jeu des arcs costaux, mis en mouvement par la contraction d'un grand nombre de muscles, les uns agissant normalement, les autres constituant des puissances accessoires utilisées seulement dans des cas exceptionnels. De plus, certains muscles servent à maintenir la forme des parois, tels sont surtout les intercostaux.

Diaphragme.

L'agrandissement du diamètre vertical du thorax se produit par le jeu du diaphragme. Ce muscle forme la base du

1. G. Erhard Hamberger (1697-1755), médecin allemand, un des principaux iatrophysiciens du xvir siècle.

cône thoracique, de sorte qu'en s'abaissant il modifie considérablement la capacité de ce cône. Comme il a la forme d'une voûte, en se contractant il redresse sa courbure; ainsi il augmente le diamètre vertical de la cavité dont il forme la base, base convexe vers le haut pendant le repos du muscle et presque plane pendant sa contraction. Il est cependant à remarquer que la courbure du diaphragme est moulée exactement sur celle des viscères abdominaux, et, par exemple, à droite sur celle du foie; donc, quand le muscle se contracte, il ne peut que faiblement modifier sa convexité, il la déplace plutôt de haut en bas, en refoulant les viscères devant lui dans le mème sens aussi voit-on les parois abdominales se soulever d'une manière synchrone à chaque dilatation inspiratrice du thorax. Le diaphragme forme donc en somme un piston de forme convexe qui se meut dans le corps de pompe constitué par la cage thoracique.

Mais, en s'abaissant, il n'agit pas seulement sur le diamètre vertical du thorax. Qu'on se rappelle que par sa périphérie il s'insère sur les côtes, que celles-ci sont mobiles, et que, par suite, en même temps que le centre voûté du diaphragme se porte en bus, sa périphérie doit sensiblement monter. En d'autres termes, ce muscle, comme un grand nombre d'autres (comme par exemple les lombricaux de la main), n'a pas de points d'insertion réellement fixes, et ses fibres, en se contractant, prennent en même temps un point relativement fixe sur les côtes pour abaisser le centre phrénique et les viscères, et en même temps un point relativement fixe sur les viscères (centre phrénique) pour élever les côtes et le sternum. Par cette action, le diaphragme porte les côtes en avant et en dehors; il dilate par conséquent le thorax dans ses diamètres antéro-postérieur et transversal.

On peut donc dire que le diaphragme agit à la fois sur les trois diamètres de la poitrine. Aussi faut-il attribuer à ce muscle une grand part dans les mouvements de l'inspiration, surtout chez les jeunes sujets et chez l'homme 1. Les femmes, à partir de l'àge de puberté, font jusqu'à un certain point exception à cette règle, et chez elles le type respiratoire, au lieu d'ètre abdominal (diaphragmatique) ou costo-inférieur, se caractérise plutôt par une forme costo-supéricure; sans doute, cette absence du jeu diaphragmatique

1. La paralysie du diaphragme apporte les plus grands troubles dans toutes les fonctions qui ont pour condition le jeu complet de la cage thoracique. La phonation n'est pas perdue, mais la voix est très faible; la toux, l'éternuement provoquent une grande gène dans la respiration (Duchenne [de Boulogne ̧*).

G.-B. Duchenne (de Boulogne) (1806-1875), médecin français, un des principaux fondateurs de l'électropathologie et de l'électrothérapie. La première édition de son fameux ouvrage De l'électrisation localisée... est de 1835.

est en rapport avec les fonctions génitales; à l'époque de la gestation, le diaphragme ne peut sans inconvénient presser sur l'utérus gravide.

En résumé, dans l'inspiration, la dilatation thoracique a lieu dans tous les sens, et l'action du diaphragme parait prédominante pour produire cet effet ; une inspiration complète, nécessitée par un effort à accomplir, utilisera toutes les puissances inspiratrices et mettra en

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Fig. 131.

Diagramme des divers types respiratoires chez l'homme et chez la femme (d'après Hutchinson 1).

jeu toute la mobilité dont les côtes sont susceptibles; le sternum aussi pourra être élevé par les muscles qui s'insèrent à son extrémité supérieure. Mais dans les circonstances ordinaires, dans la respiration tranquille, spontanée, on peut observer que sur le mème individu certaines côtes jouissent d'une amplitude de mouvement remarquable, alors que d'autres se meuvent à peine, et que d'un sujet à

1. J. Hutchinson (1811-1861), médecin anglais.

l'autre, dans les mèmes conditions, ce ne sont point toujours les mêmes côtes qui ont les mouvements les plus étendus; dans certains cas aussi, toute la cage thoracique parait presque immobile, et aucune côte ne parait se mouvoir.

Cette observation a donné lieu à la création des trois types respiratoires (Beau et Maissiat 1), type abdominal, type costo-inférieur, type costo-supérieur. La respiration est abdominale chez l'enfant de l'un et de l'autre sexe (voy. plus haut); elle est costo-inférieure chez l'homme; elle est, chez la femme, le plus souvent, costo-supérieure ou pectorale. Cette distinction ne peut être considérée comme absolue. Le diaphragme, même lorsqu'il agit seul, élève manifestement les côtes inférieures; d'autre part, dans le type costo-supérieur, les côtes inférieures sont élevées aussi dans une certaine mesure, car le sternum ne saurait se mouvoir sans les entraîner dans son ascension. La figure 131 montre l'étendue des mouvements antéro-postérieurs du thorax dans les deux types extrêmes, respiration abdominale de l'homme et thoracique supérieure de la femme; dans cette figure le profil de la face antérieure du tronc est marqué par un long trait noir dont les deux bords indiquent les limites de l'inspiration et de l'expiration normales. On y a surajouté un profil en ligne pointillée qui répond à l'inspiration forte pendant laquelle la respiration de l'homme lui-même prend le type costosupérieur; enfin le contour même de chacune des silhouettes répond à l'expiration forcée.

b. EXPIRATION. Il n'a été question jusqu'ici que d'une moitié de l'acte respiratoire. A l'introduction de l'air, à l'inspiration, succède aussitôt l'expulsion de l'air par un courant de sens inverse, l'expiration.

Les forces expiratoires consistent dans la tension élastique que les mouvements inspiratoires ont développée dans les côtes et les cartilages costaux, dans les parois abdominales et surtout dans les poumons; elles comprennent aussi des actions musculaires.

La dilatation thoracique donne lieu solidairement, on l'a vu, à la distension pulmonaire. Celle-ci est en réalité une violence faite au poumon, qui éloigne de plus en plus cet organe de sa forme naturelle. Or, le poumon est un organe élastique. Dès lors se révèle le mécanisme principal de l'expiration. Dès que cesse la contraction des muscles inspirateurs, les poumons tendent à reprendre leur forme primitive; ils reviennent donc sur eux-mêmes et entrainent à leur tour solidairement la paroi thoracique. Il semble que dans ce cas le poumon soit actif, contrairement à ce qui se passe dans l'inspiration, et que la paroi thoracique soit passive; mais en réalité les deux organes sont passifs. Il en est de mème pour le diaphragme, que

1. J.-H.-S. Beau (1806-1865), médecin français, que ses travaux de physiologie pathologique, particulièrement sur le cœur, ont fait connaître. J.-H. Maissiat 1805-1878), médecin français.

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