ÉCOLE FRANÇAISE. 0000000000 LE BRUN. .......... MUSÉE FRANÇAIS.

LA FAMILLE DE DARIUS

DEVANT ALEXANDRE.

Après la bataille d'Issus, Alexandre n'eut plus qu'à poursuivre ce prince dans les défilés de la Cilicie, et à ramasser ses trésors et les bagages de son armée dispersée. Le destin voulut encore que la mère, la femme et les enfans de ce monarque infortuné et fugitif tombassent également entre les mains du vainqueur.

Suivant le récit de Quinte-Curce, « Alexandre fit prévenir les prisonnières qu'il venait en personne les visiter; et, laissant derrière lui son escorte, il entra dans leur tente, accompagné d'Éphestion. Son âge était le même que celui d'Alexandre, mais sa taille beaucoup plus haute; aussi, le prenant pour le roi, les deux princesses l'honorèrent à la façon des Perses. Sysigambis, ayant connu son erreur, se jeta aux pieds d'Alexandre en le priant d'excuser sa méprise sur ce qu'elle ne l'avait jamais vu. Alors le roi lui tendit la main pour la relever en lui disant : « Mère, vous ne vous êtes pas trompée; celui-ci est un autre Alexandre. »

D

Telle est la scène représentée par Le Brun, qui exécuta ce tableau à Fontainebleau, en présence de Louis XIV, ce prince venant presque tous les jours voir travailler son peintre favori.

Parmi les chefs-d'œuvre de l'école française, la Famille de Darius sera toujours citée comme l'un des plus parfaits, pour la noblesse de la composition, ainsi que par la justesse et la vérité des expressions.

Ce tableau a été gravé par Gérard Edelinck.

Larg., 21 pieds 5 pouces; haut., 16 pieds.