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métrique, au moyen de laquelle on la relève ou on l'abaisse, jusqu'à ce que le trait de repère coïncide avec le fil du microscope alors l'extrémité inférieure du cheveu se retrouve dans sa position primitive, et son allongement est donné par la quantité dont il a fallu élever ou abaisser son extrémité supérieure, quantité que la vis micrométrique mesure à moins d'un centième de millimètre près. Si donc l'allongement total du cheveu est de 5 ou 6 millimètres, comme dans l'hygromètre de M. Babinet, où il a om,25 de longueur, on pourra observer jusqu'aux cinq centièmes de l'échelle hygrométrique, c'est-à-dire, les cinquièmes des degrés ordinaires.

Pour déterminer les deux points extrêmes, on enveloppe d'un cylindre de verre la partie verticale de l'instrument qui contient le cheveu, et l'on introduit alternativement de l'eau et de l'acide sulfurique concentré dans le vase que renferme le pied de l'instrument. On ramène, dans les deux cas, le repère sur le fil du microscope, et l'on note les indications de la vis micrométrique; leur différence ou la quantité totale dont la vis a marché donne l'étendue de l'échelle hygrométrique, qu'on divise en cent parties égales pour avoir la longueur de chaque degré.

L'hygromètre, ainsi enveloppé d'un tube de verre, peut être vissé sur un appareil fermé dont on voudrait connaître l'humidité intérieure. Dans son usage le plus ordinaire, qui sera toujours d'observer les variations hygrométriques de l'air, on a soin, au contraire, de le débarrasser de son enveloppe.

M. Babinet a placé dans le même instrument trois che

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veux, attachés à la même pièce de cuivre que fait mouvoir la vis micrométrique, mais tendus par des poids séparés, et dont les allongemens sont ainsi tout-à-fait indépendans; en sorte qu'on a trois hygromètres dans un, qui se contrôlent mutuellement. Leurs indications comparées ne lui ont présenté que des différences d'un demi-degré, accord bien supérieur à celui des hygromètres ordinaires.

On peut adapter à cet appareil toute substance hygrométrique en fil ou tige mince, flexible ou non, et étudier commodément les dilatations que l'humidité lui fait éprouver. M. Babinet n'a encore examiné que les fils de cocon dont l'allongement est environ moitié moindre que celui des cheveux, mais qui ont sur ceux-ci l'avantage de varier d'une manière presque proportionnelle aux différens degrés de saturation, de ressentir plus promptement l'influence hygrométrique de l'air, et d'être moins affectés par les changemens de température.

Cet appareil simple et ingénieux, que M. Babinet présente seulement comme un perfectionnement de l'hygromètre de Saussure, facilitera beaucoup l'étude des propriétés hygrométriques des corps, et apportera un plus haut degré de précision dans les observations météorologiques. Nous pensons en conséquence qu'il mérite l'approbation de l'Académie.

EXAMEN CHIMIQUE d'un Fragment d'une masse saline considérable rejetée par le Vésuve dans l'éruption qui a eu lieu en 1822.

PAR M. LAUGIER.

M. JULES DE GAILLARD a fait don au Cabinet du Muséum d'Histoire naturelle d'un morceau du poids d'environ trente livres, détaché d'une masse saline de grosseur énorme, vomie par le Vésuve en 1822. Cette masse renferme une quantité de sel marin si abondante que les habitans pauvres de Naples et des environs se sont empressés d'en faire provision pour leurs usages domestiques.

L'Administration du Muséum, desirant connaître la composition de cette masse saline, m'a chargé d'en faire l'analyse.

Cette matière volcanique paraît, au premier coupd'œil, formée de deux substances faciles à distinguer : l'une, et c'est la plus abondante, car elle en compose plus des deux tiers, est blanche, cristalline, lamelleuse, friable; sa saveur est celle du sel marin avec un arrière-goût d'amertume légère; l'autre, d'un rouge brunâtre, d'une saveur un peu salée, est plus dure que la première, et contient visiblement une assez grande quantité d'oxide rouge de fer.

La portion blanche, mécaniquement séparée de la portion colorée, se dissout dans l'eau froide sans laisser de résidu. Sa dissolution précipite fortement en jaune par la dissolution d'hydrochlorate de platine, et trèslégèrement par les dissolutions d'oxalate d'ammoniaque

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et de nitrate de baryte. Ces deux expériences prouvent que la portion blanche est mêlée d'une assez grande quantité d'hydrochlorate de potasse et d'un peu de sulfate de chaux.

J'ai pulvérisé 100 parties d'une portion de la masse dans laquelle les substances blanches et rouges m'ont paru à-peu-près également mélangées; je les ai fait macérer dans de l'eau froide jusqu'à dissolution totale de la partie blanche; j'ai décanté l'eau et pulvérisé la partie rouge, que j'ai de nouveau laissée en contact avec de l'eau froide jusqu'à ce que celle-ci n'eût plus de saveur. J'ai jeté le résidu sur un filtre et je l'ai lavé à froid. Ce dernier, devenu insipide, a été séché et calciné; il représentait 23 parties, qui furent réduites à 21 parties deux dixièmes par leur digestion dans l'eau bouillante. Celleci précipitait légèrement par l'oxalate d'ammoniaque, et beaucoup plus abondamment par le nitrate de baryte. Il fallait donc que l'acide sulfurique fût combiné à une autre base que la chaux, et c'est ce qu'a démontré l'évaporation de l'eau qui a laissé pour résidu une demipartie de sulfate de chaux, et une partie deux dixièmes de sulfate de soude qui s'est effleuri à l'air et n'a pas donné de précipité par la dissolution d'hydrochlorate de platine.

Les 21 parties 2 dixièmes, insolubles dans l'eau, ont été fondues avec la potasse, délayées dans l'eau et redissoutes dans l'acide hydrochlorique en totalité. L'évaporation à siccité a fourni 11 parties et demie de silice. Le précipité que l'ammoniaque a formé dans la dissolution, après la séparation de la silice, traité par de l'hydrate de potasse liquide, a donné 4 parties 3 dixièmes

d'oxide de fer et 3 parties 5 dixièmes d'alumine. Enfin, l'oxalate d'ammoniaque a précipité de la dissolution privée du fer et de l'alumine, une quantité d'oxalate calcaire représentant une partie 3 dixièmes de chaux.

L'eau froide qui avait servi à traiter les 100 parties de la matière volcanique soumise à l'expérience a été évaporée à siccité; le résidu salin qu'elle a laissé s'est redis sous dans l'eau, à l'exception d'une demi-partie d'une substance floconneuse qui a présenté les caractères du sulfate de chaux. La dissolution saline, évaporée de nouveau, a donné 73 parties 9 dixièmes d'un hydrochlorate alcalin.

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Mais des essais faits antérieurement m'ayant démontré que l'hydrochlorate de soude enlevé par l'eau était mêlé d'hydrochlorate de potasse, il s'agissait de déterminer exactement la proportion dans laquelle ces deux sels se trouvaient. Pour y parvenir, j'ai pris 100 parties du sel marin de la portion blanche assez pure pour se dissoudre entièrement dans l'eau froide ; j'ai introduit peu à peu dans sa dissolution de petits cristaux d'acide tartrique; j'ai cessé d'en ajouter lorsqu'en se dissolvant ils ne précipitaient plus la dissolution. J'ai recueilli le précipité lavé à l'eau froide et desséché avec précaution: son poids équivalait à 35 parties. Cette quantité de surtartrate alcalin représente 9 parties de potasse qui exigent pour leur saturation 5 parties 2 dixièmes d'acide hydrochlorique. Ainsi 100 parties de l'hydrochlorate de soude provenant de la masse volcanique du Vésuve renferment 14 parties 2 dixièmes d'hydrochlorate de potasse, et il en résulte que les 73 parties 9 dixièmes d'hydrochlorate de soude, que j'ai trouvées dans 100 parties de la masse

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