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tie de leur chaleur. Ces corps passent ainsi à une température inférieure à celle de l'air qui les baigne. On peut voir, dans les Annales (tome v, page 183 et suiv.), quel heureux parti le Dr Wells a tiré de cette remarque pour expliquer les phénomènes de la

rosée.

M. Daniell a essayé durant trois années de déterminer, à l'aide d'un thermomètre à minimum, dont la boule était couverte de laine noire et qui reposait sur un gazon court, à combien se monte cet abaissement de température dans les différentes saisons. Voici les résul tats extrêmes :

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M. le capitaine Sabine a fait de semblables observations à Bahia. Le thermomètre reposait aussi sur le gazon, et la boule était recouverte de laine noire: ses abaissemens au-dessous de la température de l'air ont été comme il suit :

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A la Jamaïque, le même observateur a trouvé (le thermomètre étant supporté par des végétaux à 10 pouces

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Enfin, à 4000 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer, dans la même ile, les indications du thermomètre en contact avec le gazon étaient inférieures à celles d'un instrument semblable suspendu dans l'air :

Le 31 octobre.... de 70,8 (à 10 heures du soir). 1er novembre. de 10,0 (à 5 heures du matin). Idem...... de 7,2 (à 11 heures du soir). 2 novembre.. de 5,0 (à 5 heures du matin ). « D'après ces expériences, dit M. Daniell, consi» dérées dans leur ensemble, il paraît que la même » cause qui, dans l'atmosphère, arrête la chaleur rayon>>^<nante venant du soleil, s'oppose aussi au retour de > cette chaleur de notre globe dans l'espace, et que,

T. XXVI.

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» pour une température donnée, la radiation des corps >> terrestres est moindre entre les tropiques qu'à >> Londres. »

Mais attendu le petit nombre d'observations des tropiques et les grandes variations qu'elles présentent presque du jour au lendemain; attendu surtout, comme cela résulte des belles expériences du Dr Wells, que la clarté de l'air et la force du vent influent sur l'intensité du refroidissement nocturne, on pourra, ce me semble, et jusqu'à plus amples vérifications, se borner à déduire des observations qui précèdent, que, du 24 au 30 juillet, pendant le séjour de M. Sabine à Bahia, l'atmosphère y était moins calme ou moins pure que dans les jours du même mois où M. Daniell a trouvé, à Londres, un rayonnement nocturne de 8 à 9o centigrades.

Des différentes Manières dont les Corps agissent sur l'organe du goût.

PAR M. CHEVREUL.

DANS la persuasion où je suis que beaucoup de phénomènes ne nous paraissent compliqués que parce qu'ils sont le résultat de plusieurs causes qui agissent simultanément, j'ai pour principe, lorsque j'examine des phénomènes de ce genre, de chercher à démêler les différentes causés qui peuvent agir,, afin de rapporter à chacune d'elles les effets qui en dépendent. En envisageant sous ce point de vue les sensations si variées que nous

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percevons lorsque des corps sont introduits dans la bouche, je suis arrivé à faire une analyse satisfaisante de ces sensations en reconnaissant celles que nous percevons, 1o. par le tact de la langue; 2°. par le goût; 3o. par l'odorat. On reconnaît généralement que nous sommes susceptibles de percevoir ces trois ordres de modifications par l'introduction des corps dans la bouche; mais parce qu'aucun des physiologistes que j'ai consultés ne m'a indiqué les moyens de reconnaître les modifications spéciales à chacun des sens du tact, du goût et de l'odorat, je me suis déterminé à publier les résultats suivans, qui font partie de mes Considérations générales sur l'analyse organique immédiate et sur les applications de cette branche de la chimie à l'histoire des étres organisés.

Il n'est pas possible de séparer l'action qu'une substance introduite dans la bouche exerce sur le tact, de l'action qu'elle exerce sur le goût; mais il est facile de distinguer les effets produits sur chacun de ces sens : pour cela on appréciera d'abord l'effet produit par la substance sur l'organe du tact, en appliquant cette même substance sur une partie de notre corps autre que la langue; ensuite on fera abstraction, par la pensée, de l'effet produit dans ce cas, de ceux qui le sont lorsqu'on met la substance dans la bouche, et on aura, par ce moyen, l'effet produit sur le goût : seulement, parce que la langue est plus sensible que la peau, la sensation du tact de la langue sera plus intense que celle du tact de la peau. Par exemple, si on presse du chlorure de calcium réduit en poudre sur la peau, l'eau de la transpiration sera solidifiée par ce composé, et

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l'on éprouvera une sensation de chaleur. Si l'on prend, au contraire, l'hydrochlorate de chaux cristallisé réduit en poudre, il se liquéfiera et on ressentira du froid. Il est évident maintenant que le chlorure de calcium mis dans la bouche produira de la chaleur, tandis que l'hydrochlorate de chaux y produira du froid, et que les effets seront plus marqués qu'à la surface du corps, puisque la langue est plus sensible et qu'elle est plus humide que la peau. Les corps qui se fondent ou qui s'évaporent à la surface du corps en produisant du froid, en produiront encore dans la bouche s'ils s'y fondent et s'ils s'y évaporent.

Mais comment séparera-t-on la sensation de l'odorat des sensations du tact de la langue et du goût proprement dit? d'une manière très-simple: il suffira de presser les deux narines l'une contre l'autre pour empêcher toute sensation de la part de l'odorat, parce qu'alors l'air qui s'est chargé plus ou moins dans la bouche des parties odorantes qu'une substance sapide et odorante a emises, ne pouvant plus être expiré par le nez, ne portera plus à la membrane pituitaire les molécules qui occasionent la sensation de l'odeur. Dans le cas où les narines sont pressées, il n'y a donc a donc que les sensations du tact de la langue et du goût qui sont perçues. On ne saurait se faire une idée des différences extrêmes qui existent entre les sensations qu'on perçoit d'une substance sapide et odorante, suivant que le passage de l'air expiré par le nez est libre ou interrompu.

Je suis parvenu à établir quatre classes de corps, relativement aux sensations qu'ils excitent en nous lors

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