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trouve, toujours est-il que, pour obtenir de bon charbon, quantité suffisante et au prix le moins élevé, il faut avoir réglé avec soin, par des marchés, les coupes nécessaires à la consommation. Lorsque, ce qui arrive le plus ordinairement, on n'est pas à la fois propriétaire des forges et des bois; lorsque, dans les forêts qui avoisinent ces établissements, il se trouve des essences de bois très différentes, le maître de forges doit faire ses marchés de manière à se procurer les quantités proportionnelles de chacune d'elles, qui procurent le mélange le plus convenable et le plus constamment semblable, les variations dans la nature du charbon pouvant influer très sensiblement sur la nature des fontes et du fer, ou sur leur prix, à cause de la consommation différente de combustible qui est faite dans leur traitement. C'est donc une chose très importante pour le maître de forges que d'avoir des affouages bien réglés, le sort de son établissement pouvant souvent dépendre des plus ou moins bonnes dispositions qu'il a prises à cet égard. Depuis que les forêts ont beaucoup diminué en France, les forges au charbon de bois éprouvent plus de difficulté à s'approvisionner quand elles se trouvent en grand nombre dans une localité peu étendue : la concurrence vient rendre plus difficile les marchés de bois, et je citerais facilement des maîtres de forges dont les affaires ont pris une tournure fâcheuse par la nature de ceux qu'ils ont été obligés de contracter pour luter contre des établissements plus puissants.

La fabrication du fer à la houille rend chaque jour moins avantageuse celle au charbon de bois. Tout ce qui peut tendre à diminuer encore le peu d'avantages que présente ce dernier genre de fabrication, mérite d'être pris en considération; et comme la fonte au charbon de bois présente des caractères différents de celle au coak, il est d'une grande importance que nos arts puissent toujours en rencontrer la quantité qui leur est nécessaire. H. GAULTIER DE CLAUBRY. AFFUT. (Mécanique.) Dans les pièces d'artillerie, l'affût joue le même rôle que le bois dans le fusil de munition et dans toutes les armes de jet.

C'est un assemblage de bois et de fer, qui sert à manœuvrer et à pointer.

L'affût a successivement changé de forme. Les changements ont d'abord porté sur des pièces accessoires destinées à la manœuvre; ensuite, on a modifié les parties essentielles.

Dans un affût il y a : le mécanisme au moyen duquel le canon peut avancer ou reculer sur le sol, et qui se compose de l'essieu et de ses roues; la charpente qui porte le canon, et qui se compose de deux flasques, porte-tourillons et d'entretoises qui lient entre eux ces deux flasques; d'un système destiné au pointage, et qui est formé par la semelle, la vis de pointage et son écrou; enfin de diverses pièces de fer servant à consolider la machine, à bien unir les diverses parties entre elles, et dont plusieurs, dans les anciens affûts, étaient destinées à manœuvrer la pièce au moyen de bricolles.

Maintenant, toutes les manœuvres se font à la prolonge.

Autrefois les pièces d'artillerie étaient manœuvrées, sur le champ de bataille, par les canonniers; c'était à bras d'hommes que les canons suivaient les manœuvres de l'infanterie, et pour cela faire, les canonniers portaient des bricolles qui s'accrochaient en certains points de l'affût pour avancer ou reculer à volonté.

Ce fut pendant les guerres de la république, que l'on commença à diviser l'artillerie en deux sections distinctes, artillerie à pied et artillerie à cheval. La première manœuvrait lentement, la seconde avec rapidité. Les modifications que l'on a apportées depuis 1818 au système, ont conduit à n'avoir, à proprement parler, qu'une seule espèce d'artillerie; car toutes les batteries, montées ou non montées, manœuvrent avec une égale rapidité, et qui est surprenante.

En 1790, dans la guerre de Finlande, les Suédois avaient des pièces de trois livres de balles, qui étaient manœuvrées par les canonniers, au moyen d'un système nommé anmarchebommar, dont l'emploi paraît avoir précédé celui des bricolles.

On joint ici un dessin pour que l'on puisse comparer avec ce qui existe maintenant, et apprécier les progrès que l'artillerie a faits en Suède dans l'espace de vingt-cinq ans ; car dès 1815 les Suédois avaient adopté le système anglais.

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Il y avait trois pièces par régiment. Sur le champ de bataille on manœuvrait sans chevaux; les pièces n'étant attelées que pour les marches.

L'un des leviers est placé au repos, l'autre, pour aller en avant. Lorsque l'on voulait reculer, l'extrémité du levier se plaçait au crochet inférieur; trois hommes faisaient effort à chaque levier.

Le coffret des munitions était entre les flasques et à demeure. Pour qu'un affût soit bon, il faut qu'il offre aux coups de l'ennemi le moins de surface possible; et comme les blessures provenant des éclats de bois, sont plus dangereuses que celles Occasionées par les morceaux de fer ou de fonte, il faut diminuer le plus possible le nombre des pièces de bois. Maintenant l'affût se compose d'une flèche enchâssée, en tête, entre deux petits flasques portant les tourillons du canon. Avec les roues, ce sont les seules pièces de bois qui entrent dans la composition de l'affût.

En 1813, dans la campagne d'Allemagne, on avait essayé deux pièces dont les flasques longs à la grébeauval étaient remplacés par deux bras en fer et fixés sur l'essieu. Ces deux pièces firent un très bon service.

y a des affûts de formes différentes, suivant le service auquel la pièce est destinée et le lieu où elle doit manœuvrer. Ainsi, l'on a l'affût de campagne pour les pièces de 8 et de 12; l'affût de siége pour les pièces de 16 et 24; l'affût de place pour les pièces de 36 et 48 (Le nouvel affût de siége sert en même

temps de porte-corps dans les marches, et l'affût de place est combiné de telle sorte qu'il sert d'affût de côte), l'affût marin, pour le service de l'artillerie sur les vaisseaux; enfin, les affuts des mortiers et des pierriers. Si l'artillerie française est restée pendant quelque temps en arrière de celle de l'Angleterre, la cause en est aux guerres successives et sans interruption que l'on a été obligé de soutenir contre toute l'Europe. Les officiers ne pouvaient pas alors s'occuper d'améliorations, qui demandent beaucoup de réflexions, et sur-tout des expériences faites avec soin et suivies pendant un long temps pour être bien assuré que les changements proposés seront avantageux.

Maintenant l'artillerie française peut montrer son nouveau système à ses amis et à ses ennemis; il y a tout lieu de croire que les uns et les autres en seront également satisfaits.

Th. OLIVIER.

AFFUTAGE. V. AFFUTER. AFFUTAGES. (Technologie.) Se dit de tout outil dont le fer mobile doit être mis en rapport avec un bois qu'on nomme fút. Ainsi, ce mot comprend les varlopes, riflards, rabots, guillaumes, etc. Dans ce cas on se sert du mot affúter pour signifier mettre en fút, c'est-à-dire disposer le fer de manière à ce qu'il suive la ligne du bois ou fût qui doit lui servir de conducteur. PAULIN DESORMEAUX.

AFFUTER. (Technologie.) Rendre coupant : se dit des instruments plats. On dit plutôt aiguiser pour les instruments pointus, encore bien qu'on emploie parfois l'un pour l'autre. On affûte sur des grès posés à demeure, ou sur des meules en grès. L'affûtage à sec offre quelques dangers : 1o le grès extrêmement divisé qui s'élève, est aspiré par la respiration, et peut causer des hémorrhagies; 2° si on affûte à sec de petits outils, on court le risque de les détremper. Il vaut mieux affûter, le grès étant mouillé le fer est plus promptement usé, parce que les parcelles de fer et de grès détachées de l'instrument et de la meule, sont entraînées par l'eau, et ne font point crasse sur la pierre, comme cela a lieu lorsqu'on affûte à sec.

PAULIN DESORMEAUX. AGENTS DE CHANGE. (Commerce.) Les agents de change sont des officiers publics, nommés par le gouvernement pour

servir d'intermédiaires entre les commerçants et les non commerçants, en tout ce qui concerne la négociation des effets publics.

On entend par effets publics les rentes inscrites au grand livre de la dette publique, les bons royaux, les reconnaissances de liquidation, les rentes étrangères officiellement cotées à la bourse, les annuités, les actions de la banque de France, les obligations de la ville de Paris, et une foule d'autres titres dont il sera fait mention à l'article PUBLICS de ce Dictionnaire.

EFFETS

Il y a des agents de change dans toutes les villes qui ont une bourse de commerce. Le gouvernement qui les nomme a le droit d'en augmenter le nombre, puisque la loi lui accorde la faculté d'établir des bourses où il le juge convenable. Le nombre actuel des agents de change près la bourse de Paris est de soixante. Leur cautionnement est de 125,000 francs. La loi porte que nul ne pourra être agent de change, s'il ne jouit de la qualité de citoyen français, et s'il n'est âgé de vingt-cinq ans révolus. Elle exige aussi que tout candidat justifie avoir exercé la profession de négociant, ou avoir travaillé dans une maison de banque et de commerce pendant quatre années au moins.

L'institution des agents de change remonte à l'année 1572, où ils furent établis par un édit de Charles IX, sous le nom de courretiers de change. Un édit postérieur de Henri IV, rendu en 1595, défendit à toute personne l'exercice de cette profession sous des peines très graves. Dans le principe, les fonctions d'agents de change et celle des courtiers de marchandises, étaient absolument identiques; elles devinrent bientôt l'objet d'un trafic immense auquel il fallut mettre un terme, et c'est alors que les titres qui conféraient cette charge, furent convertis en commissions données par le roi, et scellées du grand sceau. Tel fut le but des arrêts du conseil, en date des 30 août 1 1720 et 24 septembre 1724. D'autres arrêts de 1781 et 1786, distinguèrent, d'une manière positive, les attributions des agents de change et celles des courtiers.

La loi du 17 mars 1791, en proclamant la liberté des professions, établit néanmoins une restriction qui enjoignait à toutes les personnes vouées au commerce, de se conformer aux

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