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médical, mais seulement sous celui des règles qu'elle pose, des connaissances qu'elle procure et de l'utilité qu'elle offre dans ses applications; questions importantes, dignes de toute l'attention des industriels. Cette science a été trop négligée jusqu'à ce jour. Des idées erronées et souvent dangereuses sont encore répandues, même parmi les hommes les plus instruits, et c'est à les détruire ou à les rectifier que tendront nos efforts.

vue,

Les nombreux sujets que nous venons de passer en rene sont pas les seuls dont nous ayons à nous occuper. Les questions d'Economie politique et commerciale les dominent tous, les ramènent tous à un seul but, celui de l'intérêt de la société prise en masse et abstraction faite des intérêts individuels. Certes, ce n'était pas dans un ouvrage qui doit donner, sur l'état actuel des sciences appliquées aux arts, des notions étendues; qui doit envisager l'industrie agricole, manufacturière et commerciale, sous tous les points de vue qu'elle peut offrir; et qui doit enfin procurer aux savants, aux économistes, aux commerçants et aux industriels les renseignements qui peuvent leur être nécessaires; ce n'était pas, disons-nous, dans un ouvrage entrepris sur un si vaste plan, que ces graves questions devaient être négligées. Elles y seront traitées avec toute l'étendue dont elles sont susceptibles, et comprendront, entre autres objets importants, nos entrepôts, nos routes, nos canaux, nos chemins de fer, nos grands intérêts commerciaux, ces ressources multipliées, qui se créent comme par enchantement, et qui assurent à toutes les branches de l'industrie des débouchés certains; nos importations, notre commerce extérieur; et enfin l'étude et l'explication de notre législation commerciale, considérée autant dans l'application de

C

ses nombreux articles, que dans l'esprit qui a présidé à leur création.

Ainsi, rien ne nous aura coûté pour que l'on ait foi à cette publication, ni les études longues et approfondies, ni les expériences souvent répétées, ni les recherches pénibles. Produira-t-elle quelque bien à l'industrie, au commerce, à la science, au pays enfin? nous osons l'espérer ; au moins tel a été notre but, et tous nous aurons fait nos efforts pour y parvenir.

DE

L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE,

COMMERCIALE ET AGRICOLE.

A.

ABAT-JOUR. Lorsque, pour quelque circonstance particulière (par exemple, pour un jour de souffrance sur une propriété voisine), l'appui d'une croisée se trouve placé à une hauteur un peu considérable au-dessus du sol de la pièce qu'elle éclaire, on établit ordinairement la partie intérieure de cet appui en talus ou abat-jour, afin de favoriser l'introduction de la lumière.

Quelquefois le plafond de la croisée est également en abat-jour. On donne aussi ce nom à une espèce de coffre, ordinairement en planches, composé d'une devanture en talus et de deux côtés triangulaires, qu'on place au-devant et à l'extérieur d'une croisée dont on veut intercepter la vue, ainsi qu'on est souvent obligé de le faire dans certaines localités, par exemple, dans des prisons, etc. Mais cela n'a jamais lieu sans s'opposer plus ou moins à l'accès des rayons du soleil et à l'introduction de l'air, ni par conséquent sans plus ou moins d'inconvénients sous le rapport de la salubrité. Il est donc bon, autant que possible, d'éviter l'emploi de ce moyen ou de tout autre analogue, et d'y suppléer par une bonne disposition des lieux. Nous aurons probablement occasion de revenir sur ce sujet, particulièrement au mot PRISON. GOURLIER.

ABAT-SON ou ABAT-VENT. Les ouvertures, qu'on appelle aussi les ouïes des clochers, ont besoin d'être garnies de façon d'abord à empêcher l'introduction de la pluie ou de la

neige (qui détérioreraient les constructions intérieures et principalement la charpente du béfroi qui supporte les cloches), et ensuite de manière à rabattre le son, à diminuer son inutile propagation dans les régions supérieures de l'air, et à le concentrer autant que possible dans l'espace où il est utile qu'il soit entendu. Quelquefois on se contente de PERSIENNES (V. ce mot) à peu près semblables à celles qu'on place aux croisées pour intercepter la pluie, le soleil ou la vue; mais comme ces persiennes n'ont jamais que peu d'influence sur le son, le mieux est d'établir un certain nombre d'auvents, placés les uns audessus des autres, plus ou moins inclinés et prolongés, et construits au moyen d'une charpente légère, recouverte soit en ardoises, soit simplement en planches, soit enfin en métal.

Les principes de l'acoustique pourraient sans doute fournir des données utiles pour la disposition et l'établissement de ces auvents; mais je ne vois pas que jusqu'ici il ait été posé aucune règle à cet égard. Il paraît toutefois qu'on peut adopter, au moins comme données générales, les indications qui vont suivre.

Sous le rapport de la matière d'abord, indépendamment de ce que de simples planches sont peu durables, elles sont peu favorables à la répercussion du son; une couverture métallique est ce qu'il y de mieux à cet égard, et le métal le plus élastique sera le plus convenable; ainsi, le cuivre procurera plus de son que le plomb; le zinc a sur-tout été reconnu très convenable à cet emploi.

Quant aux dimensions, les auvents devront être d'autant plus prolongés que l'espace où le son devra être entendu sera plus grand, proportionnellement à la force de la sonnerie.

A l'égard de l'inclinaison, elle devra être d'autant plus rapide que le clocher sera plus élevé et la sonnerie plus faible, ou que l'on voudra concentrer le son dans un cercle moins étendu. Ainsi, au carillon de Dunkerque dans lequel les plus petites cloches se trouvaient placées au-dessus des plus fortes, M. Henri Lepaute, habile horloger auquel je dois en grande partie ces indications, a fait placer avec succès dans le haut, des lames dont la pente se rapproche plus de la verticale.

Au surplus, comme les résultats effectifs peuvent être fortement modifiés par diverses circonstances locales, le mieux est

de n'arrêter la disposition définitive des abat-vents qu'après avoir fait, sur place même, quelques essais; et l'on devra d'autant moins regretter la peine et la dépense qui pourraient en résulter que, lorsque l'on ne prend pas ce soin, il est rare qu'on ne soit pas ou forcé à des modifications, quelquefois plus coûteuses encore, ou réduit à des effets de son bien inférieurs à ceux qu'on aurait pu obtenir par une construction mieux calculée. GOURLIER.

ABATTAGE DES ANIMAUX. Mot employé par les administrateurs chargés de la police, pour exprimer la destruction des animaux errants et vagabonds, qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent devenir nuisibles aux habitants d'une ville ou d'un pays.

Dans une grande ville comme Paris, il n'est pas de jour qu'il ne se perde un grand nombre de chiens, soit qu'on les ait abandonnés sur la voie publique, pour s'en débarrasser, soit qu'ils aient perdu la trace de leurs maîtres ou de leurs conducteurs.

Que deviennent ces animaux ainsi abandonnés? On a craint pendant long-temps que les privations auxquelles on les croyait. soumis ne dévelopassent chez eux la rage, et que par leur état de vagabondage, ils ne fissent beaucoup plus de mal que ceux dont on pouvait suivre les traces: c'est pour cela qu'on les poursuivait, et qu'à certaines époques de l'année, particulièrement à l'approche des chaleurs, la police ordonnait un abattage de chiens errants. C'était à l'aide du poison et particulièrement de la noix vomique, que l'on se débarrassait de ces animaux; il en coûtait à chaque fois et pour chaque mesure dix à douze mille francs à l'administration.

A cette époque il était curieux de visiter les chantiers d'écarrissage : c'était avec des charrettes qu'on y apportait les chiens de toute taille et de toute grosseur, et pendant sept à huit jours tous les écarrisseurs n'étaient occupés qu'à travailler sur ce qu'ils appellent les petites bétes; ce moment était pour eux une véritable récolte très fructueuse et qu'ils attendaient toujours avec impatience. V. ÉCARRISSAGE.

Une longue expérience ayant démontré à l'administration que ce moyen dispendieux ne diminuait pas le nombre des chiens errants, que les accidents de l'hydrophobie, très rares à Paris,

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