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Histoire d'une fille de brasserie du quartier Latin atteinte d'une maladie vénérienne qui, bénigne au début, mais systématiquement négligée, devient incurable et ramène l'héroïne (!) au village d'où elle est partie pour y mourir en d'épouvantables tortures, objet de l'indiscible répulsion des siens. Tout l'effort littéraire de l'auteur s'est porté sur la description minutieuse et hideuse des ravages successifs exercés sur la misérable créature humaine par le progrès des accidents syphilitiques. Je ne crois pas que les contemporains de Dante qui s'épouvantaient naivement à la lecture de l'Enfer aient jamais éprouvé au centième l'horreur, les nausées, le frisson et la terreur qui nous gagnent à lire certaines pages de Virus d'amour. M. Adolphe Tabarant ne montre pas un moindre talent d'observation et de rendu dans l'étude des divers milieux où il conduit la fille Alphonsine. Puisse cet affreux livre inspirer quelque prudence au monde des filles et des étudiants pour lequel il été écrit et qu'il ne doit pas dépasser!

BIBL. MOD. - VIII.

FACÉTIES

La Mort, par le comte Léon TOLSTOï, traduit et précédé d'une Préface, par M. E. Halpérine. Un vol. in-18. Paris, 1886. Perrin et Cie.

M. E. Halpérine, ayant traduit une courte nouvelle du comte Tolstoi, la Mort d'Ivan Iliitch, a eu l'heureuse idée de compléter la matière d'un volume en faisant suivre ce récit d'un récit du même genre, antérieurement publié par l'auteur russe, et d'extraits divers de ses autres écrits, où sont également observés les phénomènes psychologiques de la mort.

En ce rapprochement de huit façons différentes de mourir, il est possible, en effet, de pénétrer la conception finale du grand romancier philosophe en face d'un des plus graves problèmes qui inquiètent l'humanité. Avant d'indiquer cette conception, disons que le procédé d'analyse minutieuse, familier à l'auteur et appliqué ici à la diversité des émotions qui assiègent le cœur de l'homme et des idées qui hantent son cerveau aux approches de sa fin, produit en un tel sujet une surprenante illusion de réalité, une sensation d'angoisse très semblable à l'obsession d'un cauchemar.

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M. Halpérine signale dans la préface l'opposition des affres qui accompagnent la mort chez les esprits cultivés mis en scène par Tolstoi avec la fin digne et sereine de ses hommes du peuple. La remarque est très juste.

Pour Tolstoi, plus l'être est près de la nature, plus il conserve devant les fatalités naturelles l'impassibilité morale qui manque si souvent aux intelligences faussées par les mensonges de la civilisation et le souci des convenances ». Nous voyons dans ce livre mourir un magistrat, une grande dame, un soldat sur le champ de bataille, un officier supérieur des suites d'une blessure, un bourgeois, un postillon de consomption, un vieux cheval sous le couteau de l'équarrisseur et un arbre sous la hache du paysan : c'est le vieux cheval et le pauvre moujik qui meurent le plus simplement, sans terreur; l'arbre, lui, y met plus de façons: il chancelle« avec effroi » sur ses racines. Mais qu'est-ce que ce moment d'effroi du jeune frêne, auprès de la peur hideuse et des lâchetés d'Ivan Iliitch et des autres moribonds des hautes classes!

C'est une autre remarque à faire chez Tolstoi cependant que chez tous, chez les plus affolés d'épouvante, chez les plus rageurs, les plus haineux, — il se fait à la dernière minute un grand apaisement, un calme soudain; ils se voient tous entrant dans la lumière. Il est vrai de dire que tous sont croyants ou, l'ayant été, reviennent à la foi de leur enfance.

Krotkaïa, l'Arbre de Noël, le Petit héros, nouvelles de Th. DOSTOIEVSKY, traduites du russe par E. Halpérine et par Mme Élise Fétissoff. Un vol. in-18. Paris, 1886. Librairie Plon.

La littérature russe s'est fait depuis quelque temps une belle place dans l'estime du public français. Le succès a été lent à déterminer, mais à peine le mouvement de l'opinion s'est-il dessiné en ce sens qu'il s'est étendu avec une rapidité singulière, et peut-être un peu précipitée, car il menace de se propager aveuglément à tous les noms en of et en sky. Les causes de ce succès ne sont pas toutes exclusivement litté raires; la nouveauté du milieu y est pour quelque chose, et pour beaucoup l'honnêteté des amours décrites ou tout au moins de leur description. Littérairement, ces romans russes ont le mérite essentiel aujourd'hui d'être d'exactes peintures de la réalité, mais d'une réalité à laquelle s'ajoute pour nous la poésie de l'éloignement.

Le procédé de Dostoievsky dans Krotkaïa est le même que celui de Tolstoi dans la Mort d'Ivan Iliitch. C'est une accumulation de menus faits, une répétition incessante, infatigable des mêmes idées, d'un même mot frappant sans relâche au même point sur le cerveau du lecteur d'une façon lancinante, mais qui réussit à la longue à provoquer une intense émotion.

Dans Krotkaia, Dostoievsky analyse les impressions d'un mari en présence du cadavre de sa femme quelques heures après le suicide de celle-ci qui s'est jetée

par la tenêtre. L'homme est un hypocondriaque, il pense à haute voix. Dans un trouble extrême, il mar. che à travers l'appartement, s'efforce d'élucider cet événement, de concentrer sur ce point unique ses pensées en désordre. A la fin, la vérité apparaît au malheureux claire et précise. On a comparé, à juste raison, les allures à la fois réelles et fantastiques de ce récit à celles de certains contes d'Edgar Poë.

La note de l'Arbre de Noël est différente. L'auteur y raconte en quelques pages la fin pathetique d'un pauvre enfant de six ans mourant de froid, de faim et de peur, égaré dans les rues d'une grande ville pendant la nuit de Noël. « Et... tout à coup... Oh! quelle lumière! » Il se réveille dans le paradis. « Chez Jésus, ce jour-là, il y a toujours un arbre de Noël pour les petits enfants qui n'ont pas leur arbre à eux. » L'éveil de l'amour dans le cœur d'un enfant de onze ans fait l'objet de la troisième nouvelle, intitulée le Petit héros.

Erh-Tou-Mei ou les Pruniers merveilleux, roman chinois, traduit et accompagné de Notes philologiques, par A.-Théophile PIRY, du service des douanes impériales de Chine. Deux vol. in- 18. Paris, 1886. E. Leroux.

La littérature de fiction du Céleste Empire ne nous avait été jusqu'à présent révélée que par la traduction déjà ancienne de Deux jeunes filles lettrées et de Deux cousines que M. Abel de Rémusat et M. Stanislas Julien firent passer dans notre langue. Ces deux ouvrages, où l'action est circonscrite dans une classe particulière de la société chinoise, ne nous présentaient qu'un aspect très étroit de cette société, et par suite leur intérêt était singulièrement limité. Il l'était d'autant plus que ces romans sont composés, paraît-il, dans le goût de la classe lettrée dont ils dépeignent les mœurs et pour laquelle ils furent écrits, goût de pédants en somme qui se complaît et se délaye en d'interminables joutes poétiques distillant un mortel ennui. Erh-Tou-Mei est peut-être moins estimé par les immortels et par les universitaires de l'Empire du Milieu; par contre, il aura pour le lecteur européen ce prix inestimable qu'il est un roman chinois dans toute la force du terme, un de ceux qui se lisent universellement et sont populaires en Chine. Le cercle d'action y étant moins spécial, il donne une idée plus générale et plus exacte de la vie et des mœurs chinoises.

Le titre du livre signifie littéralement « les pruniers à double floraison », rare merveille accordée par le ciel, heureux présage de protection divine. Nous n'essayerons pas d'analyser Erh-Tou-Mei. C'est une sorte de roman de moralité. On y voit tracés et mis en pratique les préceptes de fidélité au souverain, de piété filiale, de fidélité conjugale, de devoirs entre les amis, qui sont le fondement du système philosophique et religieux de ce peuple. Erh-Tou-Mei est d'ailleurs agréable à lire. L'auteur a pris à tâche d'intéresser son lecteur et y réussit. L'intrigue est bien nouée, et il est rare que l'écrivain s'écarte du ton

d'un aimable conteur pour lancer quelque fusée poétique, rare aussi qu'il mêle le merveilleux ou une invraisemblance excessive à sa fiction où presque toutes les scènes de la vie chinoise se déroulent tour à tour sous nos yeux. S'il s'y rencontre çà et là quelques situations forcées, quelque abus des larmes, et ce qui nous paraît être des manques de goût, ne devons-nous pas faire la part de la différence des deux civilisations, pouvons-nous oublier que l'auteur n'a jamais songé à soumettre son œuvre au jugement des barbares occidentaux ?

E. C.

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Levolume actuel, Aquarelles, romaines, contient deux jolies nouvelles qui ont pour théâtre la ville et la campagne de Rome.

Dans le Carnaval de Rome, l'histoire par trop romanesque des amours du jeune duca et sa mort tragique n'a malheureusement rien de bien original; nous préférons de beaucoup la description du carnaval même, prise sur le vif et racontée avec entrain.

Quant à la seconde nouvelle que contient le volume, la Signora, c'est l'histoire d'une jeune fille de la campagne de Rome et dont ses parents veulent faire une grande dame; après quelques péripéties, elle finit par épouser l'homme qu'elle aime, un ancien contrebandier. Cette petite nouvelle, mouvementée et bien contée, nous initie une fois de plus à la vie du paysan des environs de Rome, sujet devenu quelque peu banal depuis que chaque nouvelliste qui n'a fait qu'entrevoir la ville éternelle croit devoir traiter ce sujet rabattu.

Trois contes chinois, par S.-S. ROBERT. Illustrations par H. Scott, H. Valentin, etc. Un vol. in-8°. Paris, Ch. Delagrave. Prix 90 centimes.

La librairie Delagrave est entrée dans une voie où elle mérite d'être soutenue. Elle publie, coup sur coup, depuis quelque temps, des livres de vulgarisation, en beau format de bibliothèque, bien fabriqués et d'un extrême bon marché. Le texte ne dépare pas les qualités matérielles que je viens d'énumérer. On n'a qu'à se rappeler l'Histoire de la typographie, de M. Auguste Vitu, qui fait partie de la collection, pour s'en convaincre. Le volume que j'ai à signaler ici, et qui a pour titre Trois contes chinois, nous raconte dans trois petits drames mouvementés la naissance des trois plus importantes industries de la Chine : la soie, le thé et la porcelaine. L'auteur trouve en même temps l'occasion de donner d'intéressants détails sur les mœurs et les usages de cette contrée, si peu connue encore, et qu'il importe tant à nos commerçants

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Roman bâti d'après le vieux jeu il s'agit d'un enlèvement, d'une séquestration de Mlle de Coëtquen, dans les oubliettes du château même de son père; elle est sauvée au moment de la mort par l'intelligence de sa levrette, qui la rejoint et rapporte au vieux marquis la cravate de soie marquée aux initiales de sa fille, preuve qu'il est toujours prudent de marquer son linge. Et Mlle Maclovie de Coëtquen épouse finalement Claude Raoul, qui l'adore, après que Mme de La Fayette, abbesse d'un couvent où séjourna la fiancée, leur a dit : « Allez et aimez!»

Mais que d'aventures pour arriver à cette conclusion. M. Robidon les a multipliées sans compter. La scène se passe en Bretagne à une époque indéterminée, et le style est de la même époque. Le volume contient une jolie eau-forte, la Vallée de Mirelou, par Max Mayeur.

PZ.

Nos patriotes, Contes et Nouvelles, par L. LACERTIE. Illustrations par P. Kauffmann. Un vol. in-8°. Paris, Charavay frères et C; 1886. - Prix: 2 fr. 5o.

Le livre est pour nos enfants. Les récits, au nombre de dix, les intéresseront vivement. Ne s'agitil pas d'actes de dévouement, d'héroïsme ?

Le style est peut-être bien trop enfantin. L'avantdernière nouvelle, le Renégat, rappelle certain Conte du lundi, de M. Alphonse Daudet: le boutiquier de M. Lacertie, qui n'a pas opté pour la France, a des cauchemars; le magistrat de Colmar se voyait, en rêve, enterré en grande pompe allemande, et sur sa tombe l'on déposait, à la place d'une couronne, son rond de molesquine verte; mais M. Lacertie n'écrit ni ne compose comme M. Daudet.

Il aurait le talent du grand romancier que les enfants n'y feraient guère attention. Nous le croyons; regrettons seulement alors qu'il n'ait pas au moins les qualités d'écrivain de M. Siebecker.

F. G.

Les Microbes humains, par LOUISE MICHEL. Un vol. in-12. Paris, E. Dentu, 1886. - Prix: 3 francs.

"... Ce livre, froidement écrit, est l'esquisse des passions de notre époque... », ainsi s'exprime l'auteur dans un avant-propos dont quelques phrases se laissent comprendre, mais rien de moins réaliste que son roman. «Y avait des mecs, dit l'un des personnages, qui m'ont appelée pour un fourbi, qu'ils disaient que c'était un velours et v'là que c'était un hurse; y s'agissait de glisser un machabée au fil de la lansque. On devait avoir l'air de faire tranquillement la noce. Je m'ai sauvée, ils crient après moi, voyant que je donnais du pif dans l'anarche qui m'emballe,

et eux se tirent au large. Le machabée était resté au bord de l'eau. C'est sur moi qu'on farfouille le repic de relingue, et je peux dévider ce que je sais. » L'emploi de certains mots, de certaines expressions, ne fait pas le réalisme. Mlle Louise Michel a charpenté - froidement un drame plus que horrible et ne semble même pas avoir fait une grande dépense d'imagination. Dans les vieilles pièces de l'ancien boulevard du crime, un homme riche, puissant, considéré, commet un meurtre; un pauvre diable est poursuivi, condamné, envoyé au bagne; arrive le cinquième acte, on reconnaît l'innocence du forçat qui devient millionnaire. Mlle Louise Michel a composé son œuvre sur ce patron assez démodé; elle a amplifié la cruauté du traître, elle a fait de celui-ci un triple monstre qui tue, qui viole, parce que c'est sa volonté en même temps que son instinct; elle n'a pu amplifier l'innocence des innocents, elle a innocenté les simples, savants qui vivi-experimentent, anarchistes à la conquête d'immenses trésors, ô inconséquence des ennemis du capital! - filles de brasseries et mères attendries acculées à l'infanticide. Hantée par le souvenir des lectures qu'elle a faites des Misérables, de l'Homme qui rit, des Travailleurs de la mer, elle a entendu montrer des hommes en lutte avec les éléments, avec la société. Un àne, dans la Légende, eut pitié d'un crapaud; dans le roman de Mlle Louise Michel, c'est un vieux cheval qui, battu, torturé, ayant déjà donné involontairement plus de la moitié de son sang aux sangsues inconscientes - d'un odieux exploiteur, compatit à la misère de l'enfant que traquent d'odieux gendarmes.

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Le roman est une sorte de caricature; il n'y a pas jusqu'à la phrase d'Hugo qu'on ne puisse, avec un peu d'attention, retrouver sous la phrase de Mlle Louise Michel : « On a vu de ces choses! On sent toujours cela, le regard. - Comme si ce n'était pas toujours ce qui est injuste qui doit être... » Ce qui appartient en propre à Mile Louise Michel, qui fut institutrice, si nous nous rappelons bien, ce sont de nombreuses incorrections telles que celle-ci : « Des pierres sont placées comme pour s'asseoir. » N'insistons pas.

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<< Et les fenêtres se refermèrent, les bouches aussi. Le phalanstère s'éveillait... »

Le même gong, frappé du même nombre de coups mêmement mesurés, résonne souvent à travers le récit, et le même cri: Joie! répond au joyeux signal. C'est qu'ils sont de joyeux compagnons, ces étudiants de vingt ans qui étudient leur droit quelques heures chaque semaine.

Nous disons: récit et non roman; trois actions sont conduites à la fois : drame, idylle, grosse bouffonnerie; mais l'une ne doit pas plus qu'aucune des deux autres captiver l'intérêt du lecteur, et toutes sont pour permettre une peinture de la vie du quartier latin dans les dernières années de l'empire, vie déjà différente de la vie de bohème.

Les Copurchics! « Nom qui venait de pur, grand chapeau de feutre inventé par Rubens et fort cher aux étudiants, et de chic, qui aurait pu être abreviatif de chicane, finesses de procédure, parce que ces étudiants étaient généralement approchant de basoche, mais chic qu'il fallait entendre comme un synonyme de l'élégance des habits et des manières des membres de la bande, élégance dépendante de leur chapeau, ainsi que l'indiquait le préfixe en sens copulatif co, de cum, avec, comme si on avait dit que ceux de la bande étaient purs avec chic ou étaient doués d'un chic pur.»

La relation des dits et gestes des quatre étudiants est tout entière écrite de ce style, et c'est dommage; on éprouve quelque fatigue à entendre converser et à suivre de leur phalanstère à leur pension, de Procope à la Source, de Bullier au Vieux-Chêne, ces jeunes gens pourtant aimables qui vont siffler le professeur Tardiveau de la Faculté de médecine, qui fondent un journal, qui recueillent une fillette. Celle-ci, Nichonnette, dit à un certain moment, se penchant à l'oreille de celui qui l'a recueillie autrement que les autres : «Est-ce que je suis bien bête que, quelquefois, je ne comprends rien à ce que vous dites? — Ce n'est pas toi qui es bête, répondit Coqsigno, c'est nous qui avons trop d'esprit. » Oui, ils ont trop d'esprit, de cet esprit qui consiste à jouer avec les mots.

Des passages du livre sont vraiment agréables à lire; alors des situations qui font sourire, celle-ci entre autres un étudiant, un Méridional, amène sa maîtresse du moment chez Magny; entre, avec son père, sa mère, la fiancée du jeune homme; celui-ci court s'asseoir à une autre table, puis accepte l'invi tation des parents; on déjeunera ensemble, puisqu'on se rencontre, et, tandis qu'à sa fiancée qui a tout vu, elle, et qui lui reproche tout bas d'avoir été trouvé en pareille compagnie, il affirme ne pas connaître la jolie blonde, la jolie blonde invite un convive assis en un coin de la salle à venir prendre la place restée vide. A maintes pages, on reconnaît le talent de l'auteur de Cornebois.

F. G.

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Entretiens de science familière, par EUGÈNE MULLER, illustrés par Clément, Gilbert et Edmond Morin. Un vol. in-8°. Paris, 1886, Ch. Delagrave.

M. Eugène Müller, qui débutait dans les lettres, il y aura tout à l'heure trente ans, par un roman champêtre qui eut un grand retentissement dans la la presse, l'auteur de la Mionette, a, depuis, appliqué son honnête et fort talent à la littérature destinée à la jeunesse. Désertant le champ de l'imagination, il s'est fait une spécialité de la vulgarisation scientifique. Après deux volumes de Causeries, l'une sur les grandes découvertes, l'autre sur la nature et sur les sciences, il continue dans ces Entretiens de science familière son œuvre de démonstrations pratiques. Il y expose avec une parfaite clarté le résultat des explorations sous-marines opérées à de grandes profondeurs, de 1880 à 1883, par les navires de l'État, le Travailleur d'abord, puis le Talisman; c'est ce qu'il appelle « la découverte d'un nouveau monde ». Puis il entretient ses lecteurs du moteur solaire, du chemin de fer de Paris à Londres, de Linné, de l'envahissement des ruines du conseil d'État par la végétation, de la bijouterie électrique, des pronostics du temps, de l'observatoire du Puy-de-Dôme, du radiomètre, des gelées combattues par les nuages artificiels, du sol de la France, des corps explosifs, des plantes empoisonneuses, du télégraphe à l'armée, de l'horticulture, et finalement des pluies et poussières extraordinaires.

Le volume est suffisamment illustré.

roumains; aujourd'hui, c'est une collection de proverbes en dix langues qu'elle vient d'éditer chez MM. Elliot Stock.

Comme point de départ, l'auteur adopte un proverbe anglais et s'efforce d'en donner l'équivalent (ou à peu près) en latin, roumain, français italien, espagnol, portugais, allemand, danois et hollandais. L'idée est originale à coup sûr, et nous regrettons que, disposant d'un bagage polyglotte aussi considérable, l'auteur ait cru devoir exclure les proverbes russes, si caractéristiques pourtant. Rien de plus curieux d'ailleurs, en comparant les variantes de ces proverbes, que d'observer comment un même adage se transforme selon le génie, le genre de vie et les conditions topographiques de différents peuples.

Dans une centaine de pages, Mme Mawr a réuni cinq cents proverbes à peu près, mais il s'en faut qu'elle ait trouvé pour tous sans distinction les neuf autres équivalents; faut-il en conclure que ces équivalents n'existent pas ?

L'orthographe n'a pas toujours été respectée dans ce petit volume; celle des proverbes hollandais et danois notamment devra être sérieusement revisée pour une prochaine édition.

Cette petite critique faite, applaudissons à l'effort de l'auteur qui a rendu un signalé service à tous ceux, et ils sont plus nombreux que l'on ne croit, - qui s'occupent de l'étude comparée des proverbes de l'Europe.

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E. C.

Analogous proverbs in ten languages, by Mrs. E.-B. Mawr. Londres, Elliot Stock, 113 pages.

Mme E.-B. Mawr s'est déjà fait connaître aux ama. teurs de folk-lore en publiant un recueil de contes

Les Mois aux champs, par G. DE CHERVILLE, avec une préface de M. Jules Claretie. Un vol. in- 18. Paris, 1886. Librairie du journal le Temps et Marpon et Flammarion.

Depuis plusieurs années, de la Circoncision à la Saint-Sylvestre, le vendredi de chaque semaine,

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