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d'hui, prend l'une ou l'autre de ces apparences, selon la manière dont elle est éclairée sur le porte-objet ; le résultat varie aussi suivant le moment où le globule est soumis à l'observation.

Dans les mammifères, les globules rouges ont la même forme que chez l'homme, comme l'ont prouvé de nombreuses recherches faites sur les animaux de cette classe. Cependant il y a, selon Mandl (1), une exception pour la famille des caméliens, où ces globules sont ovalaires; observation confirmée par Milne Edwards, R. Owen, Gulliver, etc. Chez les oiseaux, les reptiles et les poissons, la forme des précédents globules est elliptique: Wagner (2) et Wharton Jones (3) affirment en avoir trouvé d'à peu près circulaires dans quelques espèces inférieures de poissons.

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S'il est admis que les globules rouges affectent toujours la même forme chez le même animal, il est également reconnu que, chez l'embryon, cette forme diffère de celle qu'on observe après la naissance. La plupart de ces globules, lors de la période embryonnaire, sont discoïdes et biconcaves; quelques-uns sont sphériques, d'autres ovoïdes; parfois on en trouve qui ont une disposition en bissac. Ch. Robin (4), qui a reproduit ces remarques chez des mammifères domestiques et des rats, fait aussi observer avec quelle facilité les globules du sang, à cette époque, se déforment par les pressions intra-vasculaires; c'est en raison de leur élasticité qu'on les voit reprendre promptement leur forme primitive. Cette souplesse ou cette élasticité, déjà signalée par Leeuwenhoek, est d'ailleurs une propriété générale des globules à toutes les périodes de leur durée. Il faut mentionner encore, comme un de leurs caractères, la rapidité assez grande avec laquelle ils s'altèrent sortis de l'organisme, ils se présentent bientôt comme plissés, avec une circonférence irrégulière, etc.

Un fait observé d'abord par Hewson (5), puis par Hodgkin et Lister (6) et par tous les micrographes contemporains, c'est la tendance qu'ont les globules rouges à se rapprocher les uns des autres comme des rouleaux de pièces de monnaie renversées. Cette disposition, très prononcée surtout dans le sang de l'homme, paraît ne pas exister chez les animaux dont les globules ont la forme elliptique. Ch. Robin (7), qui a dirigé particulièrement son attention sur ce phénomène, l'a attribué à l'exsudation d'une matière visqueuse qui se ferait à la surface des globules hors des vaisseaux ; il le regarde comme un commencement d'altération de ces petits corps.

La plupart des micrographes ont cherché à déterminer le volume des globules rouges parmi les nombreuses évaluations qu'ils ont données, nous nous bornerons à mentionner celles qui paraissent se rapprocher le plus de la réalité.

Prévost et Dumas (8) ont mesuré, chez l'homme, le diamètre de ces globules, et

(1) Ouvr. cit., p. 248.

(2) Nachträge zur vergl. Physiol. des Blutes, 1838, p. 13.

(3) The Blood Corpuscles considered in its Different Phases of Development (Philos. Transact., 1846, p. 63).

(4) Note sur quelques points de l'anat. et de la physiol. des globules rouges du sang (Journal de physiologie de l'homme et des animaux, t. I, p. 283).

(5) Ouvr. cit., p. 228.

(6) Notice of Some Microscopic Observations of the Blood, etc. (Philos. Magazine, 1827, t. V, p. 133).

(7) Rec. cit., p. 295.

(8) Annales de chimie et de physique, 1821, t. XVIII, p. 280.

l'ont estimé être de 1/130° de millimètre; Gulliver (1) l'a trouvé de 1/126°; Mandl (2) de 1/125. Donné (3), qui l'évalue à 1/120° ou à 1/125°, attribue les variations dans les mesures des observateurs à la différence naturelle de dimensions des globules du même sang. Ch. Robin (4), qui accorde à leur diamètre 0mm,007, dit que l'épaisseur du globule est parfois au-dessous de 0,002, mais qu'elle ne dépasse pas normalement cette mesure. Enfin Milne Edwards (5), réunissant en un tableau les observations micrométriques faites sur différentes espèces d'animaux par Gulliver, R. Wagner, J. Davy, etc., et y ajoutant les siennes propres, a cherché à établir la moyenne des variations dans les individus d'une même classe. Il a trouvé ainsi que, chez les mammifères, la moyenne du diamètre fournie par toutes les mesures serait de 1/168e de millimètre, par conséquent plus petite que chez l'homme. Chez les oiseaux, dont les globules rouges ont une forme elliptique, le grand diamètre a en moyenne 1/70°, et le petit 1/163 de millimètre. Chez les reptiles, les moyennes augmentent un peu, ainsi que chez les poissons cartilagineux, mais elles atteignent le chiffre le plus élevé dans la classe des batraciens de la grenouille au protée le grand diamètre s'élève de 1/43 à 1/16 de millimètre. Ces moyennes ne sauraient d'ailleurs avoir qu'une valeur approximative, attendu qu'elles reposent sur un nombre insuffisant d'observations.

Le volume des globules rouges est plus considérable dans l'embryon que chez l'animal adulte : Hewson, Prévost et Dumas, R. Wagner, Gulliver, J. Davy, etc., ont constaté ce fait chez la poule, la vipère, la chèvre, le lapin, le lézard, le chat, la chauve-souris, la grenouille, le squale. Bischoff (6) et Paget (7) ont reconnu ces mêmes différences chez l'homme; et Ch. Robin a trouvé que, dans l'embryon humain, tant que le corps n'a pas dépassé environ 25 millimètres, les globules rouges ont en général un diamètre de 11 millièmes de millimètre, et une épaisseur de 3 à 4 millièmes.

Il ne semble guère possible de tirer des conséquences physiologiques précises de la comparaison du volume des globules chez l'homme et chez les animaux. Il est pourtant permis de conclure d'abord qu'il n'y a aucun rapport absolu entre la taillé des espèces animales et la grandeur des globules de leur sang. De plus, avec Milne Edwards (8), nous ferons remarquer que, chez tous les animaux vertébrés, il y a une tendance à l'amoindrissement des globules sanguins à mesure que l'organisme se perfectionne, soit que ce perfectionnement s'effectue dans la constitution d'un même individu, par le progrès de son développement, soit qu'il se montre dans la série naturelle des espèces dérivées d'un même type zoologique. D'après le même observateur, il y aurait une relation intime entre le volume des globules sanguins et l'activité physiologique, en ce sens que généralement les globules les plus gros, et partant les moins nombreux sous un même volume, s'observeraient chez les animaux dont la respiration et la locomotion sont le moins actives, et réciproquement. Il existerait aussi une tendance à l'uniformité des globules dans les diverses espèces de beaucoup de groupes naturels.

(1) HEWSON'S Works complete. London, 1846.

(2) Anat. microscop., 1838.

(3) Cours de microscopie, 1844, p. 62.

(4) Mém. el Rec. cit.

(5) Leçons sur la physiol. et l'anat, comparée, 1857, t. I, p. 83.

(6) Traité du développement de l'homme et des mammifères, trad. française, p. 284.

(7) On the Blood Corpuscles of the Human Embryo (Lond. Med. Gaz., new Ser., 1849, t. VIII, p. 188).

(8) Ouvr. cit., t. I, p. 55 et 60.

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door ser com greetvat om co.....
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Il étaste, au contraire, un no au dans le gobble sanglin, chez Ferdayon de l'homme et des mammifères, comme chez les autres vertebrés Faget, Kölliker.etc.).

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zy Marvel de paguologie, trad, fring,, 2a elit. 1. I, p. 91. Paris, 1821.

(z) Aat, genérale, p. 484 'Encyclop, anat,, t. VI), tra.. franç, de Jourdan. (4) Oury, cit.

(5) Nucht, dye sur cergleichenden Phaol, des Blutes, 1938, p. 14.

(e) Bepertorium, 1937, 1. 11, p. 185.

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(*, lieber die bytu, elung der Blutory reher Wouts is Archie, 1933, p. 73.

(a, Holland. Bestr. u, den Arat, unl Progeish., 1 545, p. 260.

(16, Motuse's Archen für Anut, und Pfysiol., 1995, p. 234.

(11) WMP's Handworterbuch der Popol., t. 11, p. 9o.

(12) Quarterly Journal of Microscopical Science, 1852, t. I, p. 145.

(13) Mikroscopische Anat,, t. II, p. 583.

Selon Ch Robin 1. presque tous les globules rouges présentent un noyau, depuis leur premiere aparitia jusqu'au moment où l'embryon humain atteint la longueur de 25 à 30 miltimètres. A partir de cette époque, le nombre des globules pourvus de noyau irait en diminuant, et l'on n'en trouverait plus après le quatrième mois de la vie intra-utérine. Dans l'état embryonnaire, le noyau est sphérique, bien imité, large de 3 à 5 millièmes de millimètre; il occupe le plus souvent le centre et quelquefois un des côtés du globule.

D'après ce qui précède, l'existence d'un noyau dans les globules sanguins semblerait donc constituer un caractère d'infériorité physiologique.

Pour s'éclairer sur la question de la structure des globules, les micrographes se sont souvent aides du secours des agents chimiques. Il nous suffira de mentionner les principaux faits qui résultent de ce mode d'investigation.— L'acide acétique, étendu, attaque les globules à l'exception du noyau, il dissout et fait disparaître leur partie périphérique Milne Edwards, J. Müller, Donué, etc.).-Les alcalis dissolvent rapidement et à la fois enveloppe et noyau. Quand, par l'action de l'eau, les globules, devenus de plus en plus transparents, semblent réduits à leur noyau, l'addition de la teinture d'iode les rend visibles de nouveau, et ils présentent l'apparence d'une vésicule colorée. Cette expérience, instituée par C. H. Schultz (2), sur le sang des grenouilles, conduit à la même conclusion que les précédentes. - Simon 3`, en étudiant l'action de la bile, a reconnu, comme l'avait déjà fait Hünefeld, que ce liquide dissout instantanément les globules, propriété qu'il doit au principe que les chimistes désignent sous le nom de bilme (cholate et choléate de soude. Mise en présence des globules, la biline leur fait perdre immédiatement leur enveloppe; puis leurs noyaux se gonflent, deviennent de plus en plus transparents et ne tardent pas à se réduire en un certain nombre de particules sphériques. Les observateurs ont aussi démontré que l'éther sulfurique détruit les globules; les noyaux restent intacts et visibles pendant longtemps, si l'on agit sur du sang de grenouille par exemple. — L'alcool faible n'altère point les globules et les sels neutres ne les dissolvent pas. Dumas (4), Bounet (5) ont fait aussi quelques expériences sur l'action de certains sels et d'autres substances. R. Owen 6), Martin Barry (7) et Mayer, etc. (8) en ont tenté d'analogues dans le but de s'éclairer sur la nature des noyaux.

Faut-il admettre que les globules rouges sont des vésicules remplies d'un fluide et logeant la matière colorante? J. Müller (9) notamment n'hésite pas à penser que la matière colorante liquide forme le contenu des enveloppes incolores propres à ces globules. Pour d'autres observateurs, le globule sanguin serait constitué par de la globuline (*), unie molécule à molécule à la matière colorante du sang (héma

(1) Kec. et Mém. cit., p. 287.

(2) Das System der Circulation, etc. Stuttgart, 1836, in-8, p. 19, tab. 1.

(3) Animal Chemestry, t. 1, p. 111.

(4) Recherches sur le sang (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences de Paris, 1846, t. XXII, p. 900).

(5) Gazette médicale, 1846, p. 668.

(6) On the Blood Disks of Siren Lacertina (Microscop. Journ., 1842, vol. II, p. 73).

(7) On the Corpuscles of the Blood (Philos. Transact., 1840-41).

(8) Das Phänomen der Dotterfurchung an den Blutsphären (FRORIEP'S Neue Notizen, 1846). (9) Manuel de physiologie, t. I, trad. franç., p. 93.

(*) La globuline semble n'être autre chose qu'une combinaison encore assez pen connue d'albumine et de fibrine. Insoluble dans le sérum ou dans la dissolution de certains sels, elle ne se rencontre que dans les globules sanguins.

tosine, et à quelques sels et matieres grasses, sans qu'il soit possible de démontrer qu'une enveloppe vésiculaire existe pour renfermer ces derniers principes. -De pareilles dissidences tendent à prouver que le problème concernant la structure des globules rouges n'est pas encore résolu. Toutefois l'existence d'une membrane utriculaire pour ces corpuscules parait probable: d'une part, on les gonfle en ajoutant un peu d'eau au sérum, et, d'autre part, surtout l'addition de la teinture d'iode, en les colorant en jaune, leur donne toute l'apparence d'une cellule qui serait pourvue d'une membrane enveloppante élastique.

S'il y a des doutes sur la structure de la portion périphérique des globules rouges, on n'est guère mieux fixé sur la constitution des nucléoles eux-mêmes. L'hématosine leur paraît étrangère. Aux yeux de quelques micrographes, chaque nucléole serait composé d'un certain nombre de particules ou granules sphériques contenus eux-mêmes dans une capsule spéciale.

Globules blancs. — C'est à J. Müller (1), Mandl (2, et Donné (3) que l'on doit les premières notions précises sur les globules blancs du sang. De nouvelles recherches sont venues donner à l'étude de ces éléments une importance qu'on ne saurait méconnaître aujourd'hui.

Les globules blancs, appelés aussi globules plasmiques, fibrineux, lymphatiques, ont pour caractère, qui les différencie tout d'abord des globules rouges, de ne pas appartenir exclusivement, comme ces derniers, au liquide sanguin. On les rencontre, dit Ch. Robin (4), dans divers fluides de l'organisme : dans la lymphe, le chyle, le liquide prostatique, le sperme, le colostrum, les liquides allantoidien et amniotique, céphalo-rachidien, la synovie, et dans tous les liquides qui se forment à la surface des muqueuses enflammées. Cet observateur, qui les a étudiés à ce point de vue général, fait remarquer qu'ils constituent presque à eux seuls l'élément principal dans le sérum du pus et la sérosité des vésicatoires, et que c'est à leur présence dans le mucus que les produits des muqueuses enflammées doivent leur teinte jaunâtre, etc. Enfin on les trouverait aussi dans la trame de certains tissus accidentels tels que: le tubercule anatomique, diverses tumeurs gélatiniformes du sein, les épithéliomas des muqueuses et de la peau. Il y aurait une identité parfaite entre ces globules, qu'on les étudie dans le pus, le sang ou la lymphe; ce seraient toujours des éléments anatomiques de la même espèce.

Les globules blancs du sang, infiniment moins nombreux que les rouges pour 400 globules rouges on trouve environ un globule blanc dans le sang normal), ont une forme sphérique, avec un bord net et une surface unie. Cette forme n'est pourtant pas toujours celle que présentent ces globules: peu de temps après que le sang a quitté les vaisseaux, elle est parfois irrégulière, mais cette irrégularité n'est que passagère. Au bout d'un certain temps, le globule reprend sa forme caractéristique, et ce n'est qu'exceptionnellement qu'on en voit un petit nombre continuer à se montrer plus ou moins allongés et irrégulièrement sphériques.

Ce fait n'a pas manqué de frapper l'attention des micrographes. Wharton Jones (5) signala les déformations des globules blancs dans le sang de la raie, de la

(1) Annales des sciences naturelles, 2a série, 1834, t. I, p. 344.

(2) Ouvr. cit.

(3) Cours de microscopie, 1844, p. 81.

(4) Sur quelques points de l'anat. et de la physiol. des leucocytes ou globules blancs du san g (Journal de physiologie de l'homme et des animaux, 1859, p. 41).

(5) The Blood Corpuscles considered. in its Different Phases of Development ( Philos. Transact., 1846).

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