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Cette intensité des phénomènes chimiques chez les insectes s'accorde du reste très bien avec les belles expériences de REGNAULT et REISET, qui ont trouvé que les insectes consommaient, proportionnellement à leur poids, autant d'oxygène que les animaux supérieurs.

On a essayé aussi de mesurer la température de l'œuf pendant l'incubation. Comme il se passe dans l'œuf des phénomènes chimiques relativement assez intenses, il est probable qu'il y a simultanément dégagement d'une certaine quantité de chaleur, de sorte qu'un œuf de poulet stérile ou un œuf fécondé ne doivent pas, quoique étant soumis à une même température extérieure, se comporter exactement de même; l'œuf où est un fœtus vivant doit être plus chaud que l'autre; mais, à part une expérience de HUNTER, qui semble confirmer cette différence, je ne sache pas qu'il y ait d'observations précises sur ce point.

Température des végétaux.

Comme pour les animaux, la température des végétaux est fonction de trois variables; 1° la température ambiante; 2° l'évaporation d'eau; 3° les phénomènes chimiques interstitiels.

De fait, le plus souvent l'évaporation d'eau et les combustions chimiques ont assez peu d'intensité pour que les végétaux demeurent à peu près au même niveau thermique que le milieu ambiant. Il va de soi que, si l'évaporation et la transpiration sont deux phénomènes distincts au point de vue de leur mécanisme physiologique, au point de vue des effets thermiques le résultat est le même.

C'est surtout DUTROCHET, qui, à l'aide d'appareils thermo-électriques, a bien déterminé cette double influence de la vaporisation d'eau et de la combustion interstitielle. En supprimant l'évaporation, il a vu que constamment le végétal avait une température supérieure à celle du milieu. Il a fait aussi une expérience tout à fait analogue à celle que nous relations plus haut à propos des tortues mortes et vivantes. Prenant deux tiges du même végétal, après avoir chauffé l'une à 50o, ce qui détruit sa vitalité, il constata que la tige morte était constamment d'une température légèrement inférieure à celle de la tige vivante.

Toutefois les arbres et les plantes ont une évaporation assez active et des activités chimiques assez faibles pour qu'il y ait le plus souvent, comme l'a constaté SCHUBLER (cité par GAVARRET), un léger excès en faveur de l'air extérieur. Mais dans certains cas spéciaux la température peut s'accroître beaucoup,

Dans les tiges vivantes il semble, comme l'a vu DUTROCHET, que le dégagement de chaleur se fasse par paroxysmes quotidiens qui atteignent leur maximum aux environs de midi, pour décroître le reste de la journée et disparaître dans la nuit, afin de recommencer le lendemain. Cet excès de température a varié entre 0o,09 (Lactuca sativa) et 0o,34 (Euphorbia lathyris). Le phénomène est très intense chez les labiées qui, même pendant la nuit, ont encore un excédent thermique notable. DUTROCHET a constaté aussi sur les feuilles des excédents thermiques de 0°,03 (Sempervium tectorum) et 0o,25 (Sedum cotyledon). D'après DETMER (1890), les feuilles des crassulacées sont chaudes au toucher. Sur un cactus (Echinopsis multiplex), la température s'est élevée de 23o, à 40o, 5, et un autre jour à 45o,5, le milieu extérieur étant à 24o,5.

C'est surtout lorsque les phénomènes chimiques ont une grande intensité que la température des plantes s'élève, pendant la floraison, par exemple, et pendant la germination. Dans la floraison des Cucurbita pepo, TH. DE SAUSSURE a vu la température des fleurs mâles s'élever à 0°,5 de plus que le milieu ambiant, et les fleurs femelles de 0°,33. Sur l'Arum maculatum DuTROCHET a constaté un excès allant à 10o,40, au moment de l'épanouissement de la spathe. HUBER a constaté que l'Arum cordifolium acquiert une température supérieure de 25° à celle du milieu ambiant. VAN BECK et BERGOMA ont vu la température du spadice de Colocasia odora atteindre un maximum de 22°. GAVARRET, à qui j'emprunte ces citations, ajoute que ces élévations thermiques considérables sont vraiment quotidiennes paroxystiques, et surviennent périodiquement à de certaines heures de la journée.

P. BERT a trouvé une différence entre la température de la tige de la sensitive et des renflements où paraît siéger la cause du mouvement.

L'étude des températures dans les arbres a été reprise avec beaucoup de soin par W. LOUGUININE (1896). Il a constaté un excédent notable de la température de ces arbres

sur celle du milieu ambiant. Mais ce qu'il a surtout essayé d'établir, c'est que des différences parfois considérables peuvent être constatées entre deux sortes d'arbres, pins et bouleaux, ce qui tiendrait à une différence dans la disposition des racines. Le pin avec sa racine plongeant profondément prend la température des parties inférieures du sol, tandis que le bouleau, avec ses racines qui sont superficielles, prend la température des couches les plus superficielles du sol. Dans un cas, la température du sapin a dépassé de 6o,9 celle du bouleau.

Dans la germination, la température s'élève constamment. GOEPPERT a vu que, dans un amas de blé et d'avoine en germination, le thermomètre s'était élevé en treize jours de 1o,26 à 18°,75 au-dessus du milieu ambiant. D'après DETMER on peut montrer facilement que des plantes en germination (Pisum triticum) dégagent de la chaleur en plaçant un thermomètre au milieu d'un amas en germination, on trouve un excédent de 2o sur le milieu ambiant. BONNIER (1880) a fait d'intéressantes expériences sur la quantité de chaleur dégagée par les processus chimiques de la germination, et il a placé dans un calorimètre des graines en germination de ricin, de lupin, de bois et de blé. Il a constaté que le nombre de calories dégagées par minute par kilogramme de graines, nombre qui varie dans les grandes proportions de 0 à 120, va d'abord en augmentant, passe par un maximum différent pour chaque espèce de graines, puis diminue peu à peu.

Plus tard G. BONNIER (1893), ne se contentant pas de prendre la température des plantes, a fait des mesures calorimétriques, pour la technique desquelles nous renvoyons à son mémoire. 1 kilo de grains de pois en germination a donné par minute 59, 62 et 57 microcalories; soit 60 en moyenne, ce qui fait par heure le chiffre considérable de 3 cal. 600, nombre qui se rapproche singulièrement de la quantité de chaleur dégagée par les animaux homéothermes. Des grains de blé ont donné trois fois moins de chaleur en germant.

Comme nous n'aurons pas à revenir sur la calorimétrie des végétaux, disons tout de suite que le chiffre obtenu est probablement encore au-dessous de la réalité (pour exprimer les combustions et les hydratations thermogènes). Car, parallèlement à ces processus qui font de la chaleur, il y a sans doute dans la plante même, quand elle germe, des phénomènes de réduction qui absorbent une certaine quantité de chaleur, de sorte qu'on ne peut constater qu'une différence. Il en est d'ailleurs tout à fait de même pour la calorimétrie des animaux. Nous ne constatons que la résultante finale, d'un conflit entre la chaleur dégagée et la chaleur absorbée par les réactions chimiques.

Enfin, entre autres détails, BONNIER a pu constater ce fait important, facile d'ailleurs à prévoir, qui relie la calorimétrie des végétaux à celle des animaux à sang froid, que, plus la température du milieu est élevée, plus la quantité de calories produites est considérable.

Les fermentations bactériennes dégagent aussi de notables quantités de chaleur : c'est un fait constaté de tout temps que la cuve où se produit la fermentation alcoolique est à une température plus élevée que le milieu atmosphérique. La fermentation acétique dégage aussi beaucoup de chaleur. Pourtant les chiffres positifs font défaut. DETMER dit seulement que, dans un ballon PASTEUR où fermente la levure, il y a une élévation de température de 1o à 2o. COнN a constaté ce fait remarquable (1890), que des graines d'orge, en germant, peuvent s'élever jusqu'à une température de 64o,5, ce qui tue les plantes. Or cette hyperthermie serait due à l'Aspergillus fumigatus, dont l'optimum de végétation est précisément voisin de 64°. Si par une solution de sulfate de cuivre on empêche le développement de l'Aspergillus sans nuire à la germination de l'orge, la température ne monte qu'à 40°. COHN explique cette production abondante de chaleur par les dédoublements et hydratations de l'amidon de la graine. Il a constaté en outre expérimentalement que le foin fraîchement coupé, arrosé avec du fumier, fermente, en dégageant beaucoup de chaleur; fait bien connu empiriquement, et il explique les combustions spontanées qu'on observe parfois sur la paille et le foin qui fermentent par la production de carbures d'hydrogène, capables de s'enflammer à l'air, tant la chaleur dégagée par la fermentation est considérable.

Pourtant, malgré ces diverses données, il n'existe encore que peu de documents sur la thermométrie ou la calorimétrie des liquides en voie de fermentation.

Température des animaux après la mort. C'est BUSCH, en 1819 (cité par Niderkorn, 1872), qui aurait le premier observé une certaine élévation thermique après la mort. Beaucoup de constatations analogues ont été faites depuis lors par des physiologistes et surtout des médecins pour établir ce fait important.

WUNDERLICH, ayant constaté une température de 44°,75, pendant la vie, sur un tétanique, a vu, après la mort, cette température s'élever à 45o,37. Une heure et demie après la mort, la température était encore à 44°,9. Le même auteur, dans une méningite tuberculeuse, alors qu'au moment de la mort la température était de 43o,78, a trouvé sur le cadavre, trois quarts d'heure après, une température de 44°,16. TOURDES a constaté, au mois de février 1870, c'est-à-dire par une température assez basse, dans un cas de méningite tuberculeuse, les chiffres suivants :

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PARINAUD a vu, dans une série d'attaques épileptiformes, 42°,2, deux heures avant la mort; 43°,3, un quart d'heure après. LANDOUZY a vu, dans un cas de rage, la température, qui était de 43° au moment de la mort, s'élever à 43o,2 vingt minutes après, pour être encore à 43° cinquante minutes après la mort.

GUILLEMOT rapporte de nombreuses observations où l'ascension thermique, tout au moins la persistance d'une température organique élevée, prolongée longtemps après que la vie a cessé, sont des plus nettes.

Dans les précieuses observations de NIDERKORN on retrouve le même phénomène. Il est donc évident que, dans un certain nombre de cas, la température s'élève après la mort - II et nous en donnerons tout à l'heure la démonstration expérimentale. nous reste à savoir dans quels cas se produit cette hyperthermie post mortem, et quelle est la durée du refroidissement normal du cadavre.

Pour GUILLEMOT, qui a étudié spécialement la question, la durée du refroidissement est évaluée à 30 heures environ pour une température extérieure de 20°, à 44 heures pour une température de 10°; à 50 heures pour une température de 5o. TAYLOR et WILCK admettent une moyenne de 23 heures, avec un minimum de 16 et un maximum de 38 heures.

De là peut se déduire une moyenne générale. Si nous supposons une température extérieure voisine de 18°, une température organique voisine de 38°, la durée sera de 24 heures pour le refroidissement total, et le refroidissement du cadavre humain sera en moyenne de 0°,8 par heure.

Peu d'expériences ont été faites sur le refroidissement du cadavre des animaux. Je noterai seulement le fait suivant que j'ai pu observer. Sur un chien de 15 kilogrammes, après injection de vératrine et respiration artificielle, la température monte à 44°,5, prise dans le foie à 7 h. 5, au moment de la mort. A 8 heures, elle est encore de 44°,45. Le lendemain, à deux heures, elle est de 21°,7, alors que la température de l'eau d'un flacon bouché, pris comme témoin, est de 10o. A 6 h. 10, la température du foie est encore de 17o, tandis que celle de l'eau est de 10°. Cela fait un refroidissement de 1o,2 par heure. Il est vrai que la température initiale était très forte, et la température extérieure assez basse.

Voici, d'après LISKA (cité par TEREG, 1892, 154), les ascensions thermiques post mortem de deux chevaux : l'un (A) mort de rage, l'autre (B) mort de tétanos traumatique.

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Il y a dans le refroidissement total du cadavre une première période, qui est de deux heures à peu près, et pendant laquelle il y a état stationnaire ou très faible descente. Une seconde période, plus longue, vient ensuite, où la vitesse du refroidissement est grande, et se fait conformément à la loi de NEWTON, d'autant plus rapide que la différence est plus considérable entre la température organique et le milieu ambiant.

Ainsi les cadavres, en se refroidissant, semblent se comporter, quelques heures après la mort, absolument comme les corps inorganiques, alors qu'au contraire, dans les premiers temps qui suivent la mort, les cellules étant vivantes encore, il y a continuation de la production de chaleur.

Quant aux cas dans lesquels on observe le plus nettement l'hyperthermie après la mort, c'est dans les fièvres infectieuses, dans les traumatismes du bulbe ou du cerveau. En un mot, c'est toutes les fois qu'il y a une excitation exagérée du système nerveux. L'excitation nerveuse continue et persiste, même quand la circulation a pris fin.

QUINCKE et BRIEGER ont noté que c'est surtout dans les cas de fièvres infectieuses, avec des hyperthermies de 42°, que s'observe cette élévation anormale après la mort. Au contraire, comme l'ont indiqué NIDERKORN et GUILLEMOT, dans les maladies chroniques lentes, dans les morts par épuisement, la température s'abaisse régulièrement dès que la vie a cessé.

Ainsi donc, il existe un contraste frappant entre ces deux sortes de mort, celles qui prennent l'individu en voie d'excitation nerveuse, et celles qui le prennent en voie de dépression. La mort ne change pas immédiatement l'état d'activité ou de paralysie des cellules qui a précédé la mort; de sorte que soit l'excitation, soit la dépression, continuent après que la circulation ne se fait plus.

L'expérimentation physiologique confirme ces observations médicales. On peut facilement déterminer des cas d'ascension thermique après la mort. Il faut pour cela exciter violemment le système nerveux: alors l'excitation semble se prolonger. Même quand le cœur ne bat plus, les phénomènes chimiques continuent à s'exercer dans l'intérieur des tissus de manière à dégager de la chaleur.

J'ai fait quelques expériences sur le refroidissement cadavérique dans les différents genres de mort, et j'ai essayé, sur des lapins, de comparer aussi le refroidissement des cadavres à celui des animaux empoisonnés par une substance toxique qui abaisse la température avant d'entraîner la mort. J'ai ainsi trouvé que le genre de mort exerce une influence très appréciable. Un lapin empoisonné par certains poisons se refroidit pendant longtemps avant de mourir; de sorte qu'il se comporte, au point de vue de la chaleur, à peu près comme un cadavre. Il produit si peu d'actions chimiques que le milieu extérieur le refroidit très vite. La circulation même, qui détermine une régularisation relative de la température interne et de la température périphérique, contribue encore à accélérer le refroidissement.

Nous retrouvons, pour les lapins, ce que nous venons de voir pour les cadavres humains. Un animal frappé en pleine vie continue à produire des actions chimiques. Mais, si l'on empoisonne son système nerveux, les actions chimiques s'arrêtent, tout autant, sinon plus, que quand on fait cesser la circulation. On ne peut pas dire que l'animal soit mort; car le cœur bat encore; la respiration amène de l'oxygène dans le sang; mais les actions chimiques, par suite de l'empoisonnement du système nerveux central, n'en sont pas moins arrêtées. Au contraire, sur un animal mort par écrasement du bulbe, le cœur ne bat plus, l'oxygène ne pénètre plus dans le sang; mais les cellules ont encore conservé toute leur intégrité vitale, et, si le système nerveux ne peut plus alors, étant

DICT. DE PHYSIOLOGIE.

TOME III.

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détruit, stimuler les cellules organiques, au moins faut-il attendre que ces cellules soient mortes, ce qui exige un certain temps pour qu'elles cessent de produire la chaleur.

Dans un cas, deux lapins sont tués, l'un par le chloroforme, l'autre par l'écrasement du bulbe. Quoique le lapin au bulbe écrasé eût été tué instantanément, la température resta stationnaire pendant douze minutes, tandis que le lapin chloroformé, vivant encore, eut un abaissement thermique de 1o,4 en quinze minutes.

Un lapin chloroformé et un lapin strychnisé, dont la température initiale était de 39o,15, avaient au bout de 2 h. 40' tous deux une température de 26°,5. Cependant le lapin chloroformé vivait encore, tandis que le lapin strychnisé était mort depuis 2 h. 32'.

En comparant un lapin tué par une injection péritonéale de sublimé, et un lapin tué par écrasement bulbaire, j'ai vu le lapin au bulbe écrasé perdre 1o en vingt et une minutes, tandis que le lapin à l'injection mercurielle avait perdu dans le même temps 2o. D'ailleurs on a fait des observations thermométriques directes sur les muscles au moment où apparaît la rigidité cadavérique. FICK et DYBKOWSKI ont vu sur des muscles de grenouille la température monter au moment de la rigidification de 0°,07; et sur des muscles de lapins de 0°,23.

La conclusion générale de ces faits est que les cellules, après la mort de l'individu, continuent à vivre, pendant un certain temps, même sans circulation et sans oxygénation. De même que les cellules de la levure, sans oxygène et sans circulation, produisent des actions chimiques qui dégagent de la chaleur, de même les cellules d'un organisme animal continuent à faire les actions chimiques qu'elles faisaient pendant la vie; elles ne meurent que peu à peu; et, avant de mourir, elles ont effectué leurs actions chimiques coutumières, et par conséquent dégagé de la chaleur.

Température dans les intoxications. Nous n'entrerons pas dans le détail des variations thermiques qu'entraînent les diverses intoxications; car elles peuvent toutes se résumer en une proposition unique. Les substances toxiques agissent sur la température en l'élevant ou en l'abaissant, selon l'influence stimulante ou déprimante qu'elles exercent sur le système nerveux (et, médiatement, sur le système musculaire). La netteté des variations thermiques dues aux intoxications est telle que l'on peut, par la seule inspection thermométrique, juger de l'état du système nerveux, surtout quand il s'agit d'une intoxication un peu lente; car certains poisons foudroyants ne permettent pas à une variation thermique importante de se manifester. Il est clair, en effet, que, par exemple, l'injection de quelques gouttes de chloroforme dans la veine de l'oreille d'un lapin va le tuer instantanément, sans qu'on ait eu le temps de voir changer la température.

Mais, pour les intoxications durant un quart d'heure, une demi-heure ou davantage, le thermomètre indique rigoureusement l'état du système nerveux s'il y a ascension, il y a stimulation; s'il y a abaissement, il y a dépression. Si la température est stationnaire, c'est que l'intoxication (du système nerveux) n'est pas très profonde.

En principe, assurément, on ne peut pas affirmer que les variations thermométriques et les variations calorimétriques soient parallèles, et on peut concevoir que, dans certains cas, les courbes des deux phénomènes soient dissociées; mais, de fait, le plus souvent elles vont de pair, de sorte qu'une élévation thermométrique indique, presque toujours, une augmentation de la radiation calorique. Ce n'est pas très rigoureux; mais c'est tellement fréquent, tellement général, qu'on peut dire, presque à coup sûr, quand on voit monter le thermomètre, que la production de calorique augmente simultanément.

De fait, dans presque toutes les intoxications, si la température se modifie, c'est que la production de chaleur change parallèlement. Les poisons hypothermisants sont ceux qui diminuent la radiation calorique, tandis que les poisons hyperthermisants amènent une radiation calorique considérable.

A faible dose, quand ils ne produisent ni convulsions, ni paralysies, ni troubles respiratoires, les poisons ont des effets thermiques peu accentués. Il en est tout autrement quand l'intoxication est profonde.

Avec les poisons convulsifs l'ascension thermométrique est rapide et immédiate. Si la dose n'est pas suffisante pour amener la mort par asphyxie, ou si l'on remédie à l'asphyxie par la respiration artificielle, on voit le thermomètre monter à des hauteurs invraisemblables. J'ai observé, sur un chien empoisonné avec la vératrine, une tempéra

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