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Le chevalier Nicolas Henri Joseph De Fassin, fils de Jean Jacques De Fassin et de Marie Catherine De Latour, naquit à Liége le 20 avril 1728.

Son père, descendant d'une famille patricienne, bourgmestre, échevin de Liége, premier ministre du prince-évêque Georges Louis de Berghes (1), destinait son fils à la haute magistrature. Il commença donc par exiger que le jeune Henri fit ses humanités, et l'envoya, à cet effet, dans un collége des Ardennes (2), plus renommé par la simplicité des mœurs que par l'habileté de son enseignement. Le jeune écolier ne prit aucun goût aux commentaires empesés qu'on lui faisait régulièrement sur Despautères; mais, comme il jouissait là d'une liberté locomotive beaucoup plus étendue qu'elle ne l'était d'ordinaire dans les colléges, il avait assez souvent l'occasion d'aller aux champs et prenait un plaisir, extraordinaire pour son âge, à parcourir les sites variés du pays, à contempler le coucher du soleil, à étudier ses divers effets de lumière, s'arrêtant avec intérêt devant les animaux qu'il rencontrait, ob

(1) Voyez Notice nécrologique sur Fassin, dans les opuscules de P. J. Henkart, 2° vol. des Loisirs des trois amis, page 119.

(2) A Laheys.

servant leurs formes, leurs mouvemens, leurs habitudes, et les charbonnant sur les murailles, les crayonnant sur les marges de son rudiment ou de ses cahiers qu'il étudiait très-mal et soignait fort peu. Comme il était, du reste, d'un caractère doux, on prit cet instinct méditatif et observateur de peintre, qui se révélait dès-lors en lui, à son insu et à celui de ses maîtres, pour une affection mélancolique qu'on essaya de dissiper en le rappelant à la maison paternelle. De retour à Liége, il dut suivre encore les classes de latin, et quoique la vivacité naturelle à cet âge se fût développée en lui, de manière à faire cesser les inquiétudes qu'on avait d'abord conçues pour sa santé, il faisait toujours très-peu de progrès dans ses études, parce qu'il rêvait sans cesse chevaux, ânes ou moutons, et les dessinait en dépit des remontrances et des férules. Son père, homme sage, obtint à la fin qu'il fit quelques efforts pour s'instruire, en faisant avec lui une sorte de transaction. Le jeune Fassin promit formellement d'étudier désormais pendant les heures de leçon et d'exercices, moyennant la permission qu'on lui donna d'avoir deux chèvres et quelques moutons, qu'il soignait et dessinait au sortir des classes. Voyant que ce moyen avait mieux réussi que les autres, et que le consciencieux enfant redoublait de zèle pour voir s'étendre la mesure des innocens plaisirs qu'on lui accordait en récompense, son père souffrit enfin qu'il allât passer ses heures de récréation et ses jours de congé chez le peintre Coclers, qui fut aussi depuis le premier maître de De France. D'après le jugement de De France (1), Coclers pressé de

(1) De France a laissé de nombreuses notes manuscrites pleines

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