Nous devons cependant encore ajouter un mot. M. Regnault (3), dont l'autorité est si grande en pareille matière, a vu un thermomètre, maintenu au milieu d'un grand nombre de hannetons renfermés dans un sac à claire-voie, monter à une température supérieure de 2o à celle de l'air environnánt. Parmi les faits contenus dans le tableau précédent et empruntés à Valentin, nous devons faire remarquer celui qui se rapporte à une Maja squinado portant des œufs; nous nous demanderons avec cet habile physiologiste, si l'élévation de la température (1) Loc. cit., t. IV, p. 220.

(2) Répert. d'anat. et de phys., 1839, t. IV, p. 359. Dans ces observations de Valentin, la température de l'animal est comparée à celle de l'eau de la mer.

(3) Ann. de chim. et de phys., 3a série, t. XXVI, p. 517.

propre, dans ce cas, ne traduit pas une influence particulière exercée par l'état physiologique de l'animal sur sa faculté de produire de la chaleur.

S III.

Température des mollusques et des zoophytes.

Mollusques.

Les observations bien faites ne manquent pas non plus pour démontrer que les mollusques, dans les circonstances habituelles de leur existence et de leur développement, produisent de la chaleur. Pour ne pas nous exposer à répéter continuellement les mêmes choses, nous devons nous contenter de réunir ici, dans un tableau, les principaux résultats de la comparaison de la température de ces animaux avec celle du milieu ambiant que nous avons trouvés dans les meilleurs recueils d'observations.

(i) Mémoires sur la respiration.

(2) OEuvres complètes, t. III, p. 384, et t. IV, p. 220-221.

(3) Loc. cit.

(4) Loc. cit., p. 332.

(5) Répert: d'anat, et de physiol., 1839, t. IV, p. 359. Dans les

Zoophytes. Valentin a publié, en 1839, un travail très étendu sur la température propre des zoophytes. Nous donnons, dans le tableau suivant, les résultats de ses importantes recherches.

(1) Répert. d'anat. et de physiol., 1839, t. IV, p. 359.

Partant de ce fait que l'immersion dans l'eau supprime toute évaporation, M. Dutrochet a cru devoir révoquer en doute l'exactitude de quelques observations dans lesquelles Valentin a trouvé que certains mollusques et certains zoophytes ont, dans l'air, une température propre supérieure à celle dont ils jouissent sous l'eau. Ce résultat ne nous paraît nullement être de nature à diminuer la confiance que méritent des expériences instituées par un physiologiste aussi éminent; car, d'une part, au contact, le pouvoir refroidissant de l'eau est beaucoup plus grand

que celui de l'air, et, d'autre part, il est tout naturel que, sous l'influence directe de l'air, la production de chaleur soit activée, chez ces animaux, en même temps que l'énergie des phénomènes physico-chimiques dont elle dépend.

Il résulte aussi d'expériences entreprises par M. Martins sur 48 oursins pêchés dans les mers du Nord (1), que la température de ces animaux est sensiblement supérieure à celle de l'eau dans laquelle ils vivent.

Valentin résume ainsi qu'il suit ses recherches personnelles sur les animaux inférieurs. Moyennement, la température propre est :

Ces observations de Valentin démontrent donc que la température propre des animaux, et par suite leur faculté de produire de la chaleur, est d'autant plus considérable que leur organisation est plus parfaite et qu'ils occupent une place plus élevée dans l'échelle zoologique.

S IV.

Température des animaux inférieurs dans quelques cas exceptionnels,

Jusqu'ici nous ne nous sommes occupé que des observations dont les résultats traduisent nettement un excès

(1) Ann. d'hist. nat., 3a série, Zoologic, 1846, t. V, p. 187.