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voyons. La preuve en est dans les avantages que la France en a recueillis déjà, comme de son côté l'Angleterre en a recueilli d'autres. Ajoutons que c'est une puérilité que de prétendre qu'un gouvernement quelconque trahirait dans de semblables négociations les intérêts du commerce national!

Nous parlons des résultats acquis depuis deux années. Si l'espace ne nous eut manqué pour placer dans ce volume tous les éclaircissements que comportait le plan sur lequel il a été conçu, nous aurions voulu consacrer une étude spéciale à l'examen de tous les chiffres de détail qu'a pu recueillir la statistique depuis que le traité avec l'Angleterre s'exécute. Qu'il suffise de rappeler qu'en 1857 nous avons importé, pour être consommés en France, 1872 millions de marchandises; 1562 en 1858; 1640 en 1850; 1897 en 1860; 2442 en 1861 et 2198 en 1862. L'exportation corrélative de notre commerce spécial a été de 1865 millions en 1857; de 1887 en 1858; de 2266 en 1859; de 2277 en 1860; de 1926 en 1861 et de 2242 en 1862. Certes ces résultats généraux sont excellents si l'on considère que depuis 1859 le commerce n'a pu reprendre encore l'essor des années précédentes et que, depuis deux ans notamment, la guerre d'Amérique est venue aggraver le mal. Mais si l'on considère seulement les chiffres du commerce fait entre nous et les Anglais, on trouve qu'en 1857 nous importons 321 millions de marchandises et en exportons 386; qu'en 1858, c'est 261 et 426; en 1859, 278 et 591; en 1860, 308 et 598; en 1861, 438 et 456 et en 1862, 525 et 619. On le voit, en 1861, notre importation s'élève et notre exportation décroît. Il n'en pouvait être autrement pour commencer, puisque le, but du traité est précisément de faire entrer en France les objets dont on a besoin, les matières premières surtout, ces matières premières qui figurent pour 393 millions sur les 525 de notre importation de l'année dernière, tandis que sur les 619 millions de notre exportation il y a 445 millions d'objets fabriqués. Tout l'avantage est donc pour nous. Ne nous en targuons pas, car l'Angleterre y trouve aussi son profit d'une autre manière, puisqu'il n'est pas de commerce libre qui ne soit utile des deux côtés; mais quel succès pour un tel traité que de voir au bout

d'une seule année les chiffres de notre trafic d'exportation reprendre leur cours ascensionnel! L'année 1863 qui s'achève n'aura pas été moins concluante. On connaît déjà les résultats des dix premiers mois. En les comparant aux résultats des dix premiers mois des deux années précédentes on a, à l'importation, les quantités de 2,004,452,516 fr. - 1,830,449,732. 1978,839,387 et, à l'exportation : 1570,647,502; 1815,225,427 et 2,163,900,234. Ce dernier chiffre est celui de cette année. Il est inutile de l'entourer de commentaires.

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La conclusion d'un traité de commerce avec l'Angleterre devait nécessairement être suivie de traités conclus avec les principaux peuples commerçants et industriels, car il n'est pas inutile de mettre de l'harmonie dans nos relations internationales, et, en outre, il faut éviter qu'un seul peuple devienne pour nous le commissaire général de tous les autres. De là les traités faits avec la Belgique, avec le Zollverein et avec l'Italie. Le premier est en vigueur; le second devrait l'être depuis un an déjà; le troisième est en ce moment même sanctionné par les chambres italiennes. Nous ne voulons pas raconter les intrigues de toute sorte qui empêchent jusqu'ici le traité francoprussien de recevoir son exécution; elles sont plutôt politiques que commerciales; mais comme il est possible que les résistances ne persistent pas et qu'un de ces jours, avec des modifications quelconques ou même sans modifications, ce traité devienne un fait, nous l'avons classé à sa place dans notre recueil. Les lenteurs diplomatiques n'ont retardé que trop longtemps notre publication, et nous n'aurions jamais pu paraître si nous avions voulu attendre la conclusion des traités qu'on négocie en ce moment avec la Hollande, la Suède, la Suisse et d'autres États encore. Tel qu'il est, notre livre contient exactement les textes des traités et conventions en vigueur au moment où commence l'année 1864. C'est précisément la date où les traités anglais et belges deviennent exécutables avec le plus réduit des tarifs qui les accompagnent. Nous paraissons donc au moment même où il fallait paraître.

L'ordre que nous avons suivi dans le classement des traités est celui de l'importance respective du commerce d'échanges

que nous faisons avec les divers pays du monde. Nous les avons seulement divisés en pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique et d'Asie.

16 Décembre 1863.

TRAITÉ DE COMMERCE

CONCLU ET SIGNÉ A PARIS LE 23 JANVIER 1860

RATIFIÉ LE 4 FÉVRIER

ENTRE

la France et l'Angleterre.

ART. 1er. Sa Majesté l'Empereur des Français s'engage à admettre les objets ci-après dénommés, d'origine et de manufacture britanniques, importés du Royaume-Uni en France, moyennant un droit qui ne devra, en aucun cas, dépasser trente pour cent de la valeur, les deux décimes additionnels compris.

Ces objets et marchandises sont les suivants :

Sucre raffiné;

Curcuma en poudre;

Cristal de roche ouvré;

Fer forgé en massiaux ou prismes;

Fils de laiton (cuivre allié de zinc), polis ou non polis, de toute sorte;
Produits chimiques dénommés ou non dénommés;

Extraits de bois de teinture;

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