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tervention des conservateurs du Louvre, que quelques soldats ont pénétré sous la colonnade. Les cours du Louvre n'ont même été ouvertes que pendant deux heures ; des officiers allemands s'y étant présentés à cheval, suivis de soldats armés, contrairement à la convention, les grilles ont été fermées et les soldats déjà entrés se sont retirés.

N° 1139.

M. JULES FERRY, MAIRE DE PARIS, A M. THIERS, A BORDEAUX.

(Télégramme.)

Paris, le 2 mars 1871, 2 heures.

La promenade si inutile des Prussiens au Louvre et l'obstination de l'occuper, malgré le vote de l'Assemblée, excitent dans la population une animation qu'on ne peut trouver condamnable.

Il y a beaucoup de troupes sur la place du Palais-Royal. Un officier de chasseurs été renversé de cheval.

La présence des Prussiens dans les cours du Carrousel et du Louvre est l'unique cause du tumulte; il faut convenir qu'elle est au plus haut degré inconvenante et non prévue par la convention.

Signé: JULES FERRY.

N° 1140.

PROCÈS-VERBAL D'ÉCHANGE DES RATIFICATIONS DU TRAITÉ DU 2 FÉVRIER 4874, ENTRE LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE, DRESSÉ A VERSAILLES LE 2 MARS 1871.

Les soussignés s'étant réunis pour procéder à l'échange des ratifications du Chef du Pouvoir exécutif de la République française et de S. M. l'empereur d'Allemagne, roi de Prusse, sur le Traité préliminaire de paix conclu à Versailles, le 26 février 1871, entre la France et l'Empire germanique, les instruments de ces ratifications ont été produits, et ayant été, après examen, trouvés en bonne et due forme, l'échange en a été opéré,

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En foi de quoi, les soussignés ont dressé le présent procès-verbal qu'ils ont revêtu de leurs cachets.

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(Télégramme.)

Versailles, le 2 mars 1874, 7 h. 50 matin.

Pour effectuer la ratification du Traité, il sera indispensable de dresser un acte authentique reproduisant le texte du Traité et revêtu des signatures de M. Thiers et des personnes que l'Assemblée nationale aura autorisées à signer pour elle.

Je vous prie de bien vouloir télégraphier au président du Pouvoir exécutif pour qu'il vous fasse tenir ce document et de me le remettre. Je tiens à votre disposition l'acte de ratification pareil, signé par S. M. l'Empereur.

Signé BISMARCK.

N° 1142.

M. JULES FAVRE AU COMTE DE BISMARCK.

(Télégramme.)

Paris, le 2 mars 1871, 10 h. 40 matin.

A midi et demi, j'aurai l'honneur de remettre à Votre Excellence le procès-verbal régulier de la ratification du Traité. Je la prie de vouloir bien me faire l'honneur de me recevoir.

Signé JULES Favre.

N° 1143.

LE COMTE DE BISMARCK A M. JULES FAVRE.

(Télégramme.)

Versailles, le 2 mars 1871.

Il est urgent de régler l'évacuation prévue dans le Traité préliminaire par une entente affable entre les autorités militaires respectives. Je prie, par conséquent, Votre Excellence de vouloir bien désigner sans retard des officiers français supérieurs qui aient à se mettre en rapport à cet effet avec l'état-major général de l'armée allemande. Je vous attends, conformément à votre télégramme d'aujourd'hui. Signé BISMARCK.

N° 1144.

PROCLAMATION DE M. ERNEST PICARD AUX HABITANTS DE PARIS, AU SUJET DE LA PRÉSENCE DES TROUPES PRUSSIENNES DANS L'INTÉRIEUR DE PARIS.

Paris, le 3 mars 1874.

L'armée allemande a évacué ce matin à onze heures les quartiers où elle avait pénétré. Pendant son séjour, la tenue de Paris a été audessus de tout éloge; partout, les lieux publics, les établissements industriels, les magasins des commerçants se sont fermés spontanément.

Des cordons de ligne et de garde nationale, soigneusement disposés, ont formé, entre les troupes allemandes et la population, des frontières provisoires qu'ils ont fait respecter.

Les occupants laissés à eux-mêmes, ont pu comprendre que, si le droit succombe parfois devant la force, il n'est pas si facile de dompter les âmes, et que la torture de la guerre ne domine pas seule le monde.

Nous devons un juste tribut de reconnaissance aux habitants des arrondissements qui ont supporté la présence de l'étranger; ils ont racheté leurs concitoyens, préservé la cité de malheurs imminents et conservé Belfort à la France.

Les municipalités du 8e, du 16° et du 17. arrondissement ont fait

leur devoir avec autant de zèle que d'abnégation. Paris n'aura jamais assez de respect pour ces magistrats dévoués, qu'il trouve auprès de lui à toutes les heures de danger et de douleur.

Le Gouvernement de la République les remercie; il comptera toujours sur eux, comme il compte sur la population, pour faire que Paris reste l'une des premières villes du monde.

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LE PRINCE DE METTERNICH AU COMTE DE BEUST, A BORDEAUX.

(Télégramme.)

Bordeaux, le 3 mars 1871.

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M. Thiers m'a donné à entendre, en termes fort courtois, qu'il serait charmé de me voir continuer à représenter notre auguste maître. Il est désolé de la démission de M. de Rémusat. Il m'a prié de faire. ses excuses à l'empereur et de vous dire qu'il s'occupe activement de nous envoyer un personnage digne des relations qu'il tient à éta

blir avec nous.

Signé: METTERNICH.

No 1146.

LE COMTE DE BEUST AU PRINCE DE METTERNICH, A BORDEAUX.

Vienne, le 3 mars 1874.

Le comte de Mosbourg m'a donné lecture d'une dépêche par laquelle il est chargé de notifier ici l'installation au pouvoir du gouvernement constitué en France par l'Assemblée réunie à Bordeaux.

J'avais déjà prévenu Votre Altesse, par ma dépêche du 20 février dernier, que nous voulions nous empresser de reconnaître le nouveau gouvernement afin de donner à la France une preuve de nos sympathies amicales.

Les événements qui se sont passés depuis ne font que nous confirmer dans cette résolution. Aussi, sans attendre l'arrivée à Vienne d'un représentant officiel de la République française, je vous envoie

dès à présent les lettres par lesquelles S. M. I. et R. Apostolique vous accrédite comme son ambassadeur extraordinaire auprès de la République française.

En remettant ces lettres au chef du Pouvoir exécutif, Votre Altesse voudra bien lui exprimer, en notre nom, combien l'empereur et roi, notre auguste maître, et son Gouvernement ont à cœur d'entretenir les relations les plus cordiales avec la France. Ce sentiment est loin d'être altéré par les circonstances actuelles. Nous tenons trop à ce que la France garde son rang accoutumé parmi les nations européennes, pour ne pas lui témoigner, dans un moment d'épreuve, des égards particuliers et une constante amitié.

Nous serons heureux d'aider, autant que cela sera en notre pouvoir, le nouveau Gouvernement de la France à réparer les maux qu'une guerre aussi désastreuse a causés au pays. Nous avons, de plus, le ferme espoir qu'une habile direction des affaires, jointe aux immenses richesses que possède le peuple francais, saura bientôt rendre à la nation la force et la prospérité que nous lui souhaitons.

En ce qui nous concerne, nous rechercherons, comme par le passé, à établir la meilleure entente avec la France dans les questions de politique européenne qui viendront à surgir. Nous nous félicitons de voir dès aujourd'hui un représentant de la France participer au règlement des affaires qui occupe la Conférence de Londres. Sans cette coopération, nous n'aurions pu regarder comme tout à fait satisfaisante l'œuvre des plénipotentiaires, et nous croyons que c'est un fait de bon augure pour l'avenir de voir l'importance qu'on attache, même maintenant, à s'assurer de l'assentiment de la France dans une pareille question.

M. Thiers, je le répète, peut donc entièrement compter sur les bonnes dispositions qui nous animent tant envers lui personnellement qu'envers le pays qu'il gouverne. Nous ne demandons pas mieux que de les prouver à l'occasion, et j'espère que le Gouvernement français, de son côté, nous témoignera la confiance que méritent nos sentiments.

Veuillez vous énoncer dans le sens de la présente dépêche, dont Votre Altesse pourra d'ailleurs donner lecture à M. Thiers ainsi qu'à M. Jules Favre.

Recevez, etc.

Signé: BEUST.

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