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littérature anglaise, y a donné un article sur l'Église en France qui rectifiera bien des idées fausses parmi les lecteurs anglais 1.. HISTOIRE LITTÉRAIRE, ART CHRÉTIEN ET ARCHÉOLOGIE. qui nous est strictement ménagé ne nous permet que de citer quelques articles qui concernent l'histoire littéraire ou les arts: en première ligne, un article du docteur Barry sur la Critique littéraire en Europe depuis Aristote jusqu'à Sainte-Beuve ; un autre sur la Critique de Shakespeare 3; Henry VIII considéré comme poète ; L'activitė littéraire de l'empereur Maximilien Iers; Les derniers critiques littéraires en France; Burns Jones, peintre récent d'un grand renom 7; Swinburne, poète et critique ; Hazlitt et Lamb 9; Les idées de Richard Wagner 10; Les romans exotiques en Angleterre 11; Lamennais 12; Schiller 13.

· L'article de H. Stuart Jones sur l'art sous les empereurs romains résume les derniers travaux sur ce sujet, et essaie de déterminer les influences classiques sur les origines de l'art chrétien 14; nous attirons volontiers l'attention sur un autre article plus spécialement consacré à ce sujet, d'autant qu'on y discute une théorie toute récente de Richter qui, si elle était admise, serait de nature à faire une petite révolution dans l'histoire de l'art chrétien primitif et de l'archéologie chrétienne; il ne s'agit de rien moins que de reporter la composition des principales mosaïques de Sainte-Marie Majeure au second siècle 15.

C'est au titre d'archéologie que nous citerons encore un article de M. Edmond Bishop sur l'autel chrétien, qu'un lecteur français n'irait pas apparemment dénicher dans la Downside. Review 16; on y retrouvera l'originalité d'idées et la finesse du savant liturgiste.

Nous signalons volontiers aussi l'article du Rev. Thurston sur les grandes antiennes de l'Avent 17.

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F. CABROL.

1 Dublin Review, p. 176. 2 Quarterly Review, juillet 1905. 3 lbid., p. 221. The Month, sept. 1905, p. 239. 5 American historical Review, oct. 1905. Quarterly Review, octobre 1905, p 359. 7 Church Quarterly Review, juillet 1905, p. 333. - Quarterly Review, octobre 1905, p. 525. - Même revue, janvier 1906, p. 162. 10 Même revue, juillet 1905, p. 73. -11 The romance of the Outlands, même revue, juillet 1905, p. 47. 12 American catholic Quarterly Review, janv. 1906. 13 Même revue, juillet 1905, p. 436. 14 Quarterly Review, janvier 1906, p. 111. 15 Classic Christian art: the Mosaics of S. Maria Maggiore, dans Church Quarterly Review, oct. 1905, p. 84. 16 Numéro de juillet 1905. L'article a, du reste, été tiré à part, et j'en reçois au dernier moment un deuxième tirage avec l'addition d'une riche bibliographie. 17 The Month, décembre 1905, The Great Antiphons herald of Christmas, p. 616. C'est par suite d'une petite erreur de traduction que l'auteur m'attribue d'avoir, dans un article sur l'Avent, reculé la composition de ces antiennes après le IXe siècle. En réalité, je réservais la question.

III. - PÉRIODIQUES ITALIENS

Les Babyloniens ont-ils connu le sabbat, et celui-ci leur a-t-il été emprunté par les Hébreux? M. Mellini montre les obscurités dont est encore enveloppée cette question, les différences qui existent entre les coutumes où l'on a cru voir un sabbat babylonien et l'observance hébraïque, l'incertitude du mot assyrien sha-bat-tim. Il conclut ainsi : «En tout cas, babylonien ou judaïque dans son origine, le sabbat des Hébreux a pris dans l'histoire des caractéristiques tout à fait siennes, et, comme toute autre institution élaborée par les Hébreux, a été purifié et tourné au culte de l'Éternel. Certainement, sans la persévérance du sabbat, l'esprit religieux se serait facilement dispersé ravivé, au contraire, dans les réunions hebdomadaires, il s'est maintenu dans le peuple à travers mille vicissitudes, et des Hébreux aux premiers chrétiens, transformé, méconnaissable, mais, au fond, toujours le même, il est venu jusqu'à nous. »

Le même assyriologue consacre un article très intéressant à établir, contre Delitzch, que les Babyloniens et les Assyriens apparaissent, dans l'histoire et dans la littérature, comme des peuples polythéistes; que tout au plus s'élevèrent-ils, à certaines époques, jusqu'à l'énothéisme, c'est-à-dire la prédominance d'un dieu sur les autres; mais qu'ils n'atteignirent jamais ce monothéisme absolu, auquel parvinrent les Hébreux.

Parmi les nombreux travaux auxquels a donné lieu depuis cinq ans l'incendie de Rome sous Néron (voir Revue, t. LXXIII, p. 341 et suiv.), l'un des plus courts, mais non des moins intéressants, a été publié par M. Ramundo 3. Il n'apporte point de lumières nouvelles sur une question qui demeurera toujours obscure; mais écartant, par des arguments dignes d'attention, l'hypothèse tant de fois réfutée de M. Pascal, et celle que vient de soutenir avec une si grande abondance d'érudition M. Profumo, il reconnaît «< comme claires et évidentes » l'innocence des chrétiens, celle de Néron, et la cause purement fortuite de l'incendie.

Malgré les objections de Mgr Lugari, aucun érudit ne doute plus que le Vatican ait été le lieu du martyre de saint Pierre. Après le P. Grisar (voir Revue, t. LXXIX, p. 248), M. Marucchi vient de le dé

Il Sabato presso i Babilonesi, dans Rivista storico-critica delle Scienze teologiche, novembre 1905, janvier 1906. Il monoteismo nei cuneiformi, dans Rivista storico-critica delle Scienze teologiche, mars 1906. 3 Nerone e l'incendio di Roma, dans Archivio della Società romana di Storia patria, fasc. 3-4 de 1905.

montrer encore une fois. Son long article résume des preuves déjà acquises on lira surtout avec intérêt la dernière partie, dans laquelle il montre que la prétendue tradition du Janicule n'a pas d'attestation antérieure au xv° siècle, et que les meilleurs connaisseurs de la Rome chrétienne au XVIe et au XVII, Onofrio Panvinio, Antonio Bosio, Alfarano, Severano, Aringhi, Vignoli, Dionisio, le cardinal Borgia (auteur de la Vaticana confessio B. Petri) l'ont toujours combattue.

— M. Marucchi 2 étudie de nouveau la catacombe de Commodilla, sur la voie d'Ostie (voir Revue, t. LXXVIII, p. 311). Il s'efforce de dé montrer, contre Mgr Wilpert et le P. Bonvenia, que les martyrs Félix et Adauctus y reposèrent non seulement dans la même crypte, mais aussi dans le même tombeau, qui occupe le fond de la crypte. Le tombeau de martyr situé vers l'entrée de celle-ci et voisin d'une peinture représentant la traditio clavorum serait non, comme on l'a dit, celui d'Adauctus, mais celui de Nemesius. Ici M. Marucchi place une dissertation intéressante sur une inscription en l'honneur du martyr Nemesius, qu'il me parait démontrer par de bonnes raisons être le saint du cimetière de Commodilla, et non, comme l'avait pensé M. de Rossi, son homonyme de la voie Latine. Il recherche ensuite l'emplacement le plus probable du tombeau d'une autre martyre de la catacombe, sainte Emerita, et croit le voir au fond de la paroi même à laquelle il vient d'assigner les sépultures réunies de Félix et Adauctus. La fin de l'article est relative aux inscriptions découvertes dans les fouilles du cimetière de Commodilla, de novembre 1904 à mai 1905. Quelques-unes portent des dates consulaires: 361, 385, 386, 395. Plusieurs rappellent l'achat de l'emplacement sépulcral. L'une contient une phrase touchante, qui semble faire allusion au baptême ardemment désiré par une défunte : petivit a Domino.... (et gratiam per)cepit et ac(cepit).

Articles de Mgr Wilpert sur la découverte d'une balustrade de marbre dans le cimetière des Saints-Pierre et Marcellin (décrite naguère par Boldetti, mais attribuée par erreur au cimetière de Prétextat); de M. Bacci sur des notes manuscrites du XVIIe siècle, relatives à une fresque du Ive siècle (Orphée charmant les bêtes) encore existant dans la catacombe de Domitille; de M. Muñoz, sur un groupe de

La crocifissione di S. Pietro in Vaticano; dans Nuovo Bullettino di archeologia cristiana, 1905, p. 135-180. Ulteriori osservazioni sulle tombe dei martiri nel cimitero di Commodilla ed ultime scoperte ivi fatte, dans Nuovo Bullettino di archeologia cristiana, 1905, p. 5-66. Scoperta di un cancello marmoreo nel cimitero di SS. Marco e Marcellino, dans Nuovo Bull. di arch. crist, 1905, p. 66-70. Memorie relative ad un affresco del IV secolo nel cimitero di Domitilla; ibid., p. 71-78. 3 - Sarcophagi asiatici ? ibid., p. 79-102.

sarcophages très ornés, dans lesquels on a reconnu, sans preuves suffisantes, des œuvres d'Asie Mineure.

La basilique et le cimetière du martyr saint Valentin, sur la voie Flaminienne, ont été explorés en 1888 par M. Marucchi. Parmi les fragments d'inscriptions alors découverts, il y avait deux petits débris d'une inscription damasienne; un plus gros morceau a été découvert en 1905. M. Marucchi consacre à cette inscription une étude intéressante 1, dans laquelle il propose diverses restitutions, naturellement fort hypothétiques. Il publie ensuite plusieurs épitaphes retrouvées dans le cimetière non souterrain; quelques-unes portent des dates consulaires : 363, 371, 386, 447, peut-être 459. L'épitaphe de 363 est du mois de septembre, par conséquent postérieure à la mort de Julien l'Apostat; elle lui donne le titre de divus : DIVO IVLIA(no) III (et Sallustio c)ONSVLIBVS. Les chrétiens donnaient sans scrupule le titre de divus, qui avait perdu toute signification religieuse, aux empereurs morts, et ne refusaient pas de dater du règne de leurs persécuteurs. Voir un autre exemple, pour le règne de Julien, dans de Rossi, Inscr. christ., t. I, no 164, p. 90 2.

Des peintures du vie au xe siècle ont été découvertes, à la fin de 1904, dans l'oratoire souterrain de Santa Maria in Via Lata. Elles sont l'objet d'une étude de M. Cavazzi3, qui les décrit et fixe leur date. Deux de ces peintures représentent les martyrs romains Jean et Paul; plusieurs autres ont trait au martyre de saint Érasme on ignore quel lien rattache le culte de ces saints à l'ancienne diaconie de Santa Maria in Via Lata.

Revenant à l'étude du cimetière de Commodilla, M. le baron Kanzler, secrétaire de la Commission d'archéologie sacrée, décrit un curieux tombeau, orné de fresques du vi" siècle, dans lequel il avait d'abord cru voir, contrairement à l'opinion de plusieurs de ses collègues, celui de la martyre Merita ou Emerita. Au sommet, dans une sorte de tympan, était peinte celle ci, en orante: la figure est surmontée de l'inscription Sca Merita. A droite et à gauche, sous cette figure, se trouvaient celles des saints Félix et Adauctus l'image du premier, avec son nom, est en partie conservée. Enfin, au-dessous, l'inscription.... cujus nomen Deus scit, semble contenir une allusion à saint Adauctus, dont le vrai nom, d'après sa légende, était resté inconnu. La tombe principale de cette muraille est in foro, comme disent les

1 Di una sconosciuta iscrizione Damasiana in onore del martire S. Valentino; ibid, p. 103-122 - * Voir mon Julien l'Apostat, t. III, p. 299, note 3. 3 S. Maria in Via Lala e le recenti scoperte nel suo antico oratorio, dans Nuovo Bull. di arch. crist., 1905, p. 123-134. Di un importante sepolcro dipinto nel cimitero di Commodilla; ibid., p. 181-190.

archéologues italiens, c'est-à-dire creusée en profondeur, et non horizontalement.

- Dans un cubiculum de la région souterraine qui s'étend entre la voie Appienne et la voie Ardéatine, et forme le prolongement du cimetière de Calliste, Mgr Wilpert avait reconnu la basilique sépulcrale du pape Damase. M. Marucchi expose les motifs qui l'empêchent d'accepter cette opinion, et aussi ceux qui ne lui permettent pas de voir, avec le savant prélat, dans une chambre voisine la sépulture des martyrs Marc et Marcellien. Il serait tenté de voir plutôt, dans ce dernier sanctuaire, le cubiculum des « martyrs grecs, »> dont M. de Rossi a publié les Actes au tome III de la Roma sotterranea et avait vainement cherché la sépulture.

Les inscriptions chrétiennes avec indications topographiques sont rares. M. G. Schneider étudie un fragment d'épitaphe où se lit la mention inter duos pontes, c'est-à-dire la mention de l'Ile sacrée du Tibre, et le rapproche d'autres épitaphes donnant aussi l'adresse du défunt. Sur la rue inter duos pontes, qui, entre la tête du pont Fabricius et la tête du pont Cestius, traversait l'île de part en part, voir M. Besnier, L'île Tibérine dans l'antiquité, p. 120.

La Passio SS. Marcelli, tribuni, Petri, militis, et aliorum martyrum a été considérée par plusieurs comme un document digne de foi. Elle était primitivement en grec; il n'en existe plus que la traduction latine, publiée dans les Acta SS. (au 13 août). M. Pio Franchi de' Cavalieri soumet cette pièce à la pénétrante analyse critique qui lui est habituelle, et démontre qu'elle est notablement postérieure aux persécutions, et ne contient que des lieux communs mêlés d'erreurs.

- M. G. Zattoni démontre sans peine le caractère fabuleux de la Passion de saint Apollinaire de Ravenne, œuvre de la dernière moitié du viie siècle. Il agrandit son sujet par l'étude de l'évangélisation de l'Italie septentrionale. Le christianisme s'y propagea tardivement. Mais les Romagnes tiennent une place intermédiaire entre l'Italie du nord, où l'épiscopat ne parait guère avant le Ie siècle, et l'Italie centrale et méridionale, où, bien avant cette époque, il est extrêmement répandu. On remarquera que ce n'est pas à Ravenne, mais dans son port, Classis, distant de cinq kilomètres, qu'il y a d'abord des

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1 Discussione critica sul luogo recentemente attributo ai sepolcri del papa Damaso e dei martiri Marco e Marcelliano presso la via Appia; ibid., p. 191-230. Di un frammento d'iscrizione cristiana con indicazione topografica; ibid. p. 231-235. - 3 Della « Passio SS. Marcelli tribuni, Petri militis, et aliorum mm.; ibid, p. 237-272. Il valore storico della Passio» di S. Apollinare e la fondazione dell' episcopato a Ravenna e in Romagna, dans Rivista storico-critica di Scienze leologiche, octobre 1905, mars 1906.

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