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Storia universale della Chiesa (del card. G. Hergenrother). Quarta edizione rifusa da Mgr G. P. KIRSCH, traduzione italiana del P. ENRICO ROSA, S. J. Volume III. Firenze, libreria editrice Florentina, 1905, in-8 de xx-413 p.

L'œuvre historique si pénétrante et si consciencieuse de feu le cardinal Hergenrother n'a rien perdu de sa valeur; les additions ou perfectionnements apportés par Mgr Kirsch et le traducteur italien en ont fait un ouvrage vraiment adapté aux exigences actuelles. Ce volume embrasse la période du moyen âge, de la fin du VI au milieu du x1° siècle, nous présentant d'abord le spectacle de l'union de l'Église avec la nouvelle société en Occident, puis les tristes malentendus qui amenèrent la rupture complète avec l'Orient. C'est donc, d'une part, l'aliiance de la papauté et des Carolingiens, la fondation de l'État ecclésiastique, l'œuvre génėreuse de la réforme religieuse et la conversion des Saxons et des Slaves, bref, l'époque brillante de l'interven tion de l'Église dans la vie morale des peuples d'Occident. Mais c'est, hélas! aussi, dès la fin du Xe siècle, la décadence de la vie chrétienne sur le même théâtre où elle était naguère si brillante, les factions impies de la noblesse à Rome, l'ingérence de l'empereur Henri II et de ses successeurs dans les affaires de l'Église et, conséquemment, une ne recrudescence de barbarie, fruit naturel de la faiblesse des derniers Carolingiens et des troubles tant politiques que religieux dont l'Angleterre et l'Italie furent, de leur côté, ensanglantées. Le désastre le plus déplorable fut encore le schisme de Photius, accompagné des terribles conséquences dont se ressentit tout l'Orient. Le volume se

complète par de savants aperçus sur la condition de la papauté et le gouvernement central de l'Église, et enfin par une étude de la science ecclésiastique en Occident, suivie d'un substantiel exposé du culte divin, des sacrements, de la vie ecclésiastique et de l'art religieux pendant cette période. La décadence de la discipline cléricale, ainsi que de la vie morale et religieuse du peuple, désolait néanmoins l'Église du Christ, et il fallait une réforme profonde, que l'ordre de Cluny vint heureusement accomplir. C'est sur l'œuvre régénératrice des nouveaux ordres religieux en Occident que se clôt ce troisième volume de l'Histoire universelle de l'Église.

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ric. Ces documents sont pour la plupart en français; on y trouve cependant des pièces en latin, par exemple les actes du synode maronite de 1580; en italien, en portugais, en arabe et en karchouni, c'est-à-dire en arabe écrit en caractères syriaques. La plus ancienne est l'instruction secrète donnée par le cardinal Caraffa aux PP. Reggio et Eliano, envoyés comme nonces au synode que les Maronites allaient tenir au Liban (1578); la plus récente est un état des missions de la Compagnie de Jésus qui subsistaient encore en 1773.

Comme provenance, ces documents sont tirés des archives du Vatican, de celles de la Compagnie de Jésus et de celles de la maison de Saint-Benoît à Constantinople (aujourd'hui aux Lazaristes, mais autrefois aux Jésuites). Des emprunts ont aussi été faits aux dépôts publics de Paris (Bibliothèque nationale, Archives nationales, archives des affaires étrangères, archives de la marine). Le récit du curieux voyage du P. Chapart en Éthiopie a été découvert dans un manuscrit de la bibliothèque de Grenoble.

Ce volume est fort intéressant et il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste pour y trouver agrément et profit.

P. PISANI.

Essais d'histoire diplomatique américaine, par Achille VIALLATE. Paris, librairie orientale et américaine, E. Guilmoto, s. d. [1905], in-8 de iv-307 p.

En dépit des leçons de l'époque contemporaine, nos historiens ont une tendance beaucoup trop marquée à se préoccuper exclusivement, aujourd'hui encore, de la politique européenne et à négliger ce qui se passe au delà des murs, soit en Extrême

Orient, soit au Nouveau Monde. Que de problèmes cependant, et de problèmes capitaux, se posent dans ces deux régions, sur lesquels nous aurions grand besoin d'être renseignés, et non pas seulement par des auteurs étrangers, mais par des Français qui, tout en examinant les faits avec une méthode rigoureuse et une sereine impartialité, ne cesseraient de se préoccuper de leurs conséquences et de leur répercussion à notre point de vue national!

C'est précisément ce que vient de faire M. Achille Viallate, professeur à l'École des sciences politiques, dans ses excellents Essais d'histoire diplomatique américaine. Trois études seu lement, de très inégal développement bien que d'une égale importance, composent ce volume, très clair et très bien écrit, et d'un passionnant intérêt. La première, la plus courte de beaucoup, consacrée au « développement territorial des Etats-Unis » (p. 3-56), montre comment, dans une brève période de moins d'un siècle et un quart, les États-Unis ont plus que quadruplé l'étendue de leur domaine territorial (2,143,000 kilomètres carrés en 1783, et 9,955,000 en 1904) et plus que vingtuplé le chiffre de leur population (3,919,000 habitants en 1790, et plus de 85 millions en 1904). Il y a là, comme le dit très justement l'auteur (p. II), un préambule na

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turel à l'exposé des événements qui ont amené les annexions récentes des États-Unis dans la mer des Antilles et dans le Pacifique, et jeté les fondements d'une « plus grande Amérique.

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Beaucoup plus considérable (p. 57206), et on le comprend de reste après avoir lu l'étude de M. Viallate,

est l'essai sur les États-Unis et le canal interocéanique. C'est que la

question du canal interocéanique constitue un des épisodes les plus importants de l'histoire diplomatique américaine par l'intérêt universel qu'offrait la question en jeu, par les démêlés auxquels il a donné lieu entre les puissances les plus immédiatement intéressées au futur canal, par les desseins successifs des États-Unis, variant avec leur situation politique, et par l'obstination avec laquelle ils ont poursuivi la réalisation de leur dernier idéal la construction d'un canal américain en territoire américain (p. 201). Pendant trois quarts de siècle, à dater du lendemain même de la libération de l'Amérique centrale du joug espagnol, la question du canal interocéanique a occupé la diplomatie et les hommes d'Etat de l'Union; elle a été (M. Viallate l'a montré avec une entière évidence), durant cinquante années, une cause fréquente d'embarras, de rivalité, presque de mésintelligence entre les Etats-Unis et l'Angleterre, et elle a donné lieu, à trois époques différentes (en 1850, en 1882, en 1900), à de laborieuses négociations entre deux puissances. Elle occupe donc une place éminente dans l'histoire diplomatique américaine, au travers de laquelle elle court sans cesse, et elle montre de la manière la plus nette les effets des changements considérables survenus au cours du dernier demi-siècle dans la puissance de l'Union ainsi s'explique parfaitement l'ampleur avec laquelle M. Viallate a traité la question du canal interocéanique.

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ces

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a cependant retenu moins longuement l'attention du savant historien. C'est que M Viallate ne cherchait pas tant à en retracer l'évolution qu'à étudier les causes immédiates de la guerre, à reconstituer les dernières phases de la lutte diplomatique entre les États-Unis et l'Espagne, à examiner si l'acquisition des Philippines a été préméditée, ou si elle n'a eté que le résultat imprévu d'une guerre entreprise pour délivrer les Cubains du joug espagnol. C'est d'ailleurs ce qu'indique avec précision le titre du dernier essai publié dans ce volume: « Les préliminaires de la guerre hispano-américaine et l'annexion des Philippines. »

En appendice (p. 283-303) sont publiés quelques documents diplomatiques d'une importance capitale et (p. 305-306) une bibliographie très sommaire des deux dernières questions traitées par M. Viallate. Nous avons regretté de n'y point trouver l'indication de quelques ouvrages aussi importants que la bibliographie du canal interocéanique dressée en 1900 par M. Hugh A. Morrison Jr. (List of Books and of Articles in Periodicals relating to Interoceanic Canal und Railway Routes...., with an Appendix: Bibliography of United States Public Documents. Washington, Government Printing Office, 1900, in-8 de 174 p.) ou le volume de M. James Morton Callahan Cuba and International Relations (Baltimore, the Johns Hopkins Press, 1899, in-8 de 503 p.). Nous avons également regretté, dans cet excellent ouvrage, l'absence d'une carte montrant par des hachures le développement territorial graduel des États-Unis. Ce sera une lacune à combler dans une prochaine édition, où M. Viallate fera bien aussi de donner le titre de l'ou

vrage de John W. Foster (cité pour la première fois à la note 1 de la p. 24) et de mettre d'accord les chiffres dif

II.

férents donnés aux pages 5 et 52 pour la superficie des États-Unis en 1783. HENRI FROIDEVAUX.

ANTIQUITÉS. ORIGINES CHRÉTIENNES

Manuel pour servir à l'étude de l'antiquité celtique, par Georges DOTTIN, professeur à l'Université de Rennes. Paris, Champion, 1906, in-12 de vi-407 p.

L'auteur de ce livre rappelle dès les premières lignes l'Ethnogénie gauloise de Roget de Belloguet, et il en loue avec justice les mérites. C'était en même temps, chez ce dernier, acte de courage que de traiter un semblable sujet après Amédée Thierry et Jean Reynaud, et d'une façon contradictoire. Mais depuis un demisiècle, la philologie celtique s'est créée, et l'archéologie s'est développée; M. Dottin a eu l'ambition de refaire un tableau d'ensemble dans des études où beaucoup d'érudits ne considèrent que des parties isolées. Il a, du reste, une préparation philologique qui manquait malheureusement au baron de Belloguet. Telle est la genèse de ce livre que son auteur a très modestement intitule Manuel.

La préface donne déjà la meilleure impression, non seulement parce que M. Dottin rend pleine justice à tous ses prédécesseurs dans cet ordre d'études (à commencer par le baron de Belloguet, trop oublié depuis), mais aussi parce qu'il détermine nettement son programme. Je me suis surtout préoccupé, dit-il, de fournir aux érudits un répertoire classé des divers renseignements que l'on a pu recueillir sur les plus anciens Celtes. Les faits y tiennent une plus grande place que les hypothèses, quelque intéressantes que soient celles-ci. » Le terme de répertoire ne doit pas

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être pris dans son sens littéral, car ce sont des pages d'histoire, sobrement rédigées et sans inutiles fleurs de rhétorique, que l'on trouvera ici.

La confusion et l'incertitude de ce qu'on écrit sur les anciens Celtes viennent souvent de ce que des écrivains ambitieux n'hésitent pas à réunir dans un unique tableau des documents ou des hypothèses empruntés en même temps à l'histoire, à l'archéologie et à l'anthropologie. Or, il est difficile de superposer et de faire coïncider les résultats de ces trois ordres de recherches, parce que les armes et objets d'industrie trouvés dans la terre sont anonymes, et que les ossements le sont encore plus! Quoique, sur certains points, des coïncidences soient probables, on ne peut en conclure à une reconstruction d'ensemble et à un tableau sans lacunes, comme on ferait, par exemple, s'il s'agissait de notre propre moyen âge. Un grand mérite du livre de M. Dottin est d'avoir délimité nettement les cercles de ces différents ordres de recherches, quoique ces cercles se coupent et se pénètrent plusieurs fois l'un l'autre ; mais, cela fait, c'est à l'histoire et à la linguistique que l'auteur emprunte ses données. Il connait la civilisation dite des époques de Hallstatt et de la Tène (du nom de fouilles célèbres en archéologie), mais il passe outre.

Voici, du reste, le sommaire de son livre, dont le sujet s'étend du vie siècle avant notre ère jusqu'à la conquête de notre pays par les Romains :

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II. La langue. Ce chapitre, un des plus longs du volume (p. 52-109), avait paru précédemment dans la Revue des Etudes anciennes, numéro de janvier-mars 1905; il donne un résumé, précis et sûr, de ce que l'on sait aujourd'hui de la langue gauloise, de ses courtes et rares inscriptions, et des mots qui en ont survécu, très rares si l'on ne tient pas compte des noms de lieux, et ceux-ci encore sont comme des monnaies effacées.

Les chapitres et v traitent des personnes, c'est-à-dire de la vie matérielle, des coutumes (avec les armes, les sports, le commerce, etc.), de l'Etat, de la guerre, etc. Tout cela bien fragmentaire, puisque ce tableau est esquissé, et comme lenté, avec des fragments, avec des allusions ou des assertions incontrolables des écrivains classiques

Les chapitres v, La Religion, et VI, Les Druides, très étendus, car ils forment près de cent trente pages, sont comme un ouvrage intercalé dans ce volume, et il eût été convenable de prévenir le lecteur que le présent volume rend désormais inutile un autre ouvrage du même auteur qui e trouve en même temps en librai

S

rie, La Religion des Celtes, Paris, Bloud, 1904; et le volume de 1904 était déjà le développement d'un article publié dans la Revue de l'Histoire des Religions de septembre-octobre 1898, à propos d'un livre de M. A. Bertrand. Si nous révélons cette sorte de métempsycose du chapitre en question, c'est que de ces anciennes rédactions du texte de M. Dottin il est resté - bien inutilement! plusieurs pages où M. Dottin discute et réfute la théorie d'Alexandre Bertrand que les druides auraient formé des communautés analogues aux lamaseries du Thibet!

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