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que pour en séparer la kreosote. Cela fait, on dissout de nouveau, dans la lessive de potasse, la kreosote obtenue, et l'on répète ce procédé jusqu'à ce que la kreosote ne contienne plus aucune trace d'eupion. La kreosote pure et parfaitement anhydre est un liquide incolore, transparent, un peu oléagineux, et qui réfléchit fortement la lumière; elle paraît faiblement grasse au contact et d'une odeur pénétrante, d'une saveur caustique, âcre, avec un arrière goût douceâtre, ne montre les propriétés ni des acides ni des alcalis, s'évapore facilement et est parfaitement soluble dans l'alcool et dans l'éther. On en prépare les atténuations à l'alcool.

MAGNESIA CARBONICA; Carbonas (sub) magnesia; Magnésie carbonatée, Carbonate (sous) de magnésie; Bittererde, Talkerde, Kohlensaure Talkerde. Dose usitée: 30.

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127. Ce sel est assez commun dans la nature, mais on le trouve plus fréquemment sous forme d'une masse blanche, terreuse, que cristallisé. On le prépare artificiellement, en décomposant le sulfate de magnésie, dissous dans l'eau, au moyen d'une solution de sous-carbonate de potasse, recueillant et lavant le précipité. Plus le sulfate de magnésie et le carbonate de potasse sont purs, les dilutions étendues, les lavages faits avec soin et la dessiccation rapide, plus la magnésie obtenue est blanche, légère, et a de valeur dans le commerce. La meilleure est celle qui nous vient d'Angleterre. Ce sel, ordinairement en gros pains cubiques d'un blanc mat, est doux au toucher, insipide et inodore; il adhère fortement à la langue, fait effervescence avec les acides; le feu le décompose, l'eau pure ne le dissout point, mais dans de l'eau carbonatée il se dissout presque entièrement. Souvent il est sophistiqué avec du carbonate de chaux, ce qui se décèle par le résidu insoluble qu'on obtiendra en le dissolvant dans de l'acide sulfurique faible. Pour préparer la magnésie employée en homœopathie, on prend une partie de la plus blanche et la plus légère, qu'on triture ensuite avec cent parties de sucre de lait. Ce sont les trois premières atténnations qui se préparent par la trituration.

MAGNESIA MURIATICA, Murias s. hydrochloras magnesiæ; Magnésie muriatée, Muriate ou hydrochlorate de magnésie ; Salzaure Talkerde. - Doses usitées: 12, 18, 30.

128. Ce sel se trouve dans plusieurs eaux minérales, dans quelques eaux salées et dans l'eau de mer, qui en contient 3,50 parties sur 30. Pour obtenir ce sel propre à l'usage homoeopathique, on prend de l'acide hydrochlorique pur et chaud, obtenu en distillant du sel marin avec un poids égal au sien d'acide phosphorique (fondu au feu et tombé ensuite à l'état de déliquescence oléagineuse); on y dissout autant de magnésie que la chose est possible, à 8o R.; on filtre la dissolution encore chaude, et on l'évapore jusqu'à siccité, en la tenant à une chaleur uniforme. Ce sel, qui est très-déliquescent, doit être conservé dans un flacon bouche; il est d'une saveur très-amère, fait effervescence avec les acides, se décompose par la chaleur, et est difficilement cristallisable. Les trois premières atténuations de cette substance se font par la trituration.

MAGNESIA SULFURICA, Sulfas magnesiæ, Sal anglicanum, Magnésie sulfatée, Sulfatée de magnésie, Sel d'Epsom; Sehwefelsaure Talkerde. Doses usitées ?

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429. Ce sel se trouve fréquemment dans la nature, soit dans des eaux minérales, soit sous forme de cristaux, sur les Alpes, en Suisse, à Montmartre, etc. On le prépare artificiellement par l'évaporation et la distillation de l'eau amère, ou bien par divers autres procédés qui tous fournissent des préparations plus ou moins impures. La plus grande partie de celui du commerce vient d'Epsom en Angleterre, sous le nom de sel d'Epsom, les eaux minérales de Sedlitz, de Seidschütz et d'Egra en fournissent également une grande quantité; mais la qualité la plus pure est celle que l'on extrait des terres et des pierres de la montagne de la Garde, près de Gênes; cependant, ce dernier même est encore bien loin d'être entièrement pur. En général, aucune sorte de sulfate de magnésie que fournit le commerce n'est pure, et jamais on ne saurait en faire usage en homoeopathie, sans les avoir dépurés par des distillations et des cristallisations répétées. Pour le délivrer des sels alcalins ou terreux dont ce sel pourraît être sali, on le dissout dans un volume égal au sien d'eau bouillante, on filtre la solution encore chaude, et on dépose le produit pour le faire cristalliser. S'il contient des sels métalliques, on le dépure en le chauffant au rouge, ou bien en faisant bouillir sa solution aqueuse avec du sous-carbonate de magnésie, après quoi on la filtre encore bouillante, et on la laisse cristalliser. Si

l'on peut se procurer de la magnésite (pierre naturelle formée par le sous-carbonate de magnésie), on fera mieux encore de se préparer soi-même ce sel. A cet effet, on étendra de l'acide sulfurique de 2,3 parties de son volume d'eau, et l'on y ajoutera de la magnésite pulvérisée, tant qu'il y aura encore de l'acide en excès; de cette manière on obtient une masse de cristaux que, pour en faire séparer l'oxyde de fer qui se trouve ordinairement dans la magnésite, l'on expose pendant quelques jours à l'influence de l'air; ensuite on la dissout dans de l'eau, on la filtre et on la laisse cristalliser de nouveau. Les trois premières atténuations se font par la trituration.

MANGANUM CARBONICUM, Manganesium, Carbonas (sub) mangani; Manganèse carbonaté; Sous-carbonate de manganèse, Braunstein. Dose usitée: 30.

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130. Hahnemann indique l'acétate de manganèse, mais plusieurs homœopathes préfèrent le carbonate, dont les effets sont les mêmes que ceux de l'acétate, mais qui a l'avantage sur celui-ci de pouvoir être traité par la trituration, et de fournir ainsi des préparations plus inaltérables. Pour obtenir le carbonate, on broie bien ensemble parties égales en poids d'oxyde noir de manganèse et de sulfate de fer cristallisé, puis on ajoute un peu de sirop de sucre pour faire du tout une pâte, dont on forme des boules de la grosseur d'un œuf de poule, qu'on fait chauffer entre des charbons biens ardens, et qu'on tient pendant quelques minutes au rouge blanc. La dissolution qu'on opère ensuite de cette masse, dans l'eau distillée ou dans l'eau de pluie, contient du sulfate de manganèse, tandis que le dépôt se compose d'oxyde de manganese en excès, mêlé avec de l'oxyde de fer. On verse dans la liqueur du carbonate de soude, qui en précipite une poudre blanche, qu'on lave à plusieurs eaux et qu'on fait sècher. Cette poudre est du carbonate de manganèse, dont les trois premières attenuations se font par la trituration.

MERCURIUS VIVUS, Hydrargyrum vivum, Argentum vivum; Mercure vif, Vif argent; Merkur, Quecksilber. Doses usitécs 3. 12.30.

131. Ce métal se trouve sous les formes et dans les combinaisons les plus diverses, soit amalgamé avec l'argent, soit combiné avec le soufre, comme cinabre, etc.; il en existe des mines en

Hongrie, en Transylvanie, en Russie, en Espagne, au Pérou et aux Indes-Orientales. Dans le commerce, ce métal est souvent sophistiqué avec le plomb et le bismuth; on le débarrasse de ces métaux en faisant bouillir à sa surface une dissolution aqueuse de nitrate mercuriel, pendant une heure environ, en ayant soin de remplacer l'eau à mesure qu'elle s'évapore. Cette dissolution s'empare du plomb et du bismusth, en échange duquel elle abandonne son mercure qui s'ajoute à l'autre. Le mercure le plus pur paraît du reste s'obtenir par la distillation du cinabre artificiel avec de la limaille de fer ; il se forme du sulfure de fer et le mercure passe dans le récipient qui doit être rempli d'eau. Ce mercure est ensuite recueilli dans du cuir et soumis à l'action d'une presse pour être débarrassé de toute humidité. A l'état de parfaite pureté, le mercure est d'un blanc d'étain fort brillant, sans pellicule irisée, liquide à la température ordinaire, et s'évaporant facilement à l'air. Placé dans une cuillère et chauffé sur le feu, il ne doit point décrépiter, ni laisser de résidu en s'évaporant; l'eau avec laquelle on le broierait ou secouerait doit rester claire; le vinaigre mis en contact avec lui ne doit pas prendre de goût douceâtre, etc. Les trois premières atténuations se font par la trituration.

MERCURIUS SOLUBILIS HAHNEMANNI GRISEUS, Hydrargyrum oxydulatum nigrum; Mercure soluble de Hahnemann; Hahnemann's auflösliches Quecksilber.-Doses usitées : 3. 12. 30. 132. Cette préparation mercurielle n'est point un oxyde ou protoxyde de mercure, mais un sous-proto-nitrate ammoniacomercuriel, qui, parce qu'il se conserve mal et qu'il est très-susceptible de passer au maximum d'oxydation, ne doit être préparé qu'en très-petite quantité à la fois. Aussi Hahnemann lui-même a-t-il abandonné depuis long-temps cette préparation, lui préférant, dans tous les cas, celle du mercure métallique que nous venons de mentionner ci-dessus. Cependant, comme il y a encore bien des homœopathes qui s'imaginent que le mercure vif ne peut faire obtenir tout ce que l'on obtiendrait par la préparation incertaine du mercure soluble, nous allons leur indiquer la manière dont Hahnemann conseille de l'obtenir. Ayant purifié le mercure, comme il est dit ci-dessus, on le dissout à froid dans de l'acide nitrique ordinaire, ce qui exige plusieurs jours; on sèche le sel qui en résulte sur du papier jo

seph, et on le broie pendant une demi-heure dans un mortier de verre, en y ajoutant un quart en poids du meilleur alcool. On jette alors l'alcool qui s'est converti en éther, et on continue à broyer le sel mercuriel avec de nouvel alcool, une demi-heure chaque fois, jusqu'à ce que ce liquide n'ait plus du tout l'odeur d'éther. Cela fait, on décante l'alcool, et on fait sécher le sel sur du papier joseph, que l'on renouvelle de temps en temps. Ensuite on le broie pendant un quart d'heure, dans un mortier de verre, avec le double de son poids d'eau distillée; on décante le liquide clair, on lave encore le sel par une seconde trituration avec une nouvelle quantité d'eau, on réunit la liqueur claire à la précédente, et, de cette manière, on a la dissolution aqueuse de tout ce que la masse saline contenait de nitrate mercuriel réellement saturé. Le résidu se compose de sels mercuriels étrangers, de chlorure et de sulfate. Cette dissolution aqueuse précipite ensuite, par l'ammoniaque caustique, le soi-disant oxydule de mercure gris-noirâtre, dont les trois premières atténuations se font par la trituration.

MERCURIUS CORROSIVUS, Mercurius sublimatus, Deuto-chloretum hydrargyri, Hydrargyrum muriaticum corrosivum; Sublimé corrosif, Deuto-chlorure de mercure; Etz-Sublimat, Quecksilberchlorid. - Doses usitées : 15.30.

133. La manière la plus simple d'obtenir ce sel consiste à distiller ensemble, jusqu'à siccité, dans une cornue de verre, trois parties de mercure métallique pur et cinq parties d'acide sulfurique concentré; après quoi on broie la masse saline blanche qui reste, avec parties égales de sel commun, soumettant ensuite, dans un bain de sable, le tout à la sublimation. On peut aussi obtenir ce sel d'une manière très-simple, par la voie humide, en dissolvant du précipité rouge dans de l'acide hydro-chlorique et en faisant évaporer la dissolution, soit jusqu'à crystallisation, soit jusqu'à siccité. Le sublimé corrosif du commerce se prépare en grand dans des fabriques; celles de la Hollande nous l'envoient renfermé dans des boîtes de la grandeur des vases à sublimation; celui d'Angleterre nous arrive sous forme de pains pesant 6 à 8 kilogrammes chacun. Obtenu par la voie humide, ce sel est en aiguilles prismatiques très-allongées, d'un beau blanc et d'une grande pureté; obtenu par la voie sèche, il est en pains, d'un blanc mat au centre, transparens à la circonférence, convexes et

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