CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS. COURS D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. 1837-38. LEÇONS SUR Le CAPITAL, l’IMPOT, la RENTE, la DIVISION du TRA- Recueillies et annotées par Ad. BLAISE (des V.) et Joseph GARNIER. TOME I. PARIS, CHEZ J. ANGÉ, ÉDITEUR, Rue Guénégaud, 19. 1838 SOMMAIRE. Progrès de l'Économie Politique.-Erreurs des anciens écohomistes. Supériorité de l'industrie sur l'agriculture. Comparaison entre les pays agricoles et ceux qui s'occupent d'industrie et de com merce. L'économie politique est la science de la médecine sociale; elle a son diagnostic et ses remèdes. Exemples d'apoplexie et de suicide industriels.-Services rendus par les économistes : ils ont démonétisé la guerre entre les peuples, et démontré que les ouvriers et les industriels perdaient plus que les propriétaires fonciers aux émeutes et aux troubles. Une réaction dans le sens industriel s'est opérée dans les esprits ; les dernières élections en ont été la preuve.- Pour s'occuper de ses intérêts, le pays n'en est pas devenu plus matérialiste.-Accroissement du mouvement industriel de 1824 à 1836 Routes, brevets d'invention, sucre, café, caisses d'épargne, houille, coton, soies, mûriers, fers et fontes, indigo, ccmpagnies d'assurances, sociétés anonymes, navigation à la vapeur, chemins de fer. L'engouement a fait place à la défiance; agiotage, abus des sociétés en commandite.-Importance des définitions.- Exemples de la division du travail; nous manquons de spécialités. Réductions du droit sur les houilles. Depuis que nous nous sommes séparés, la F 195 science, objet de nos études, a fait de notables progrès. Elle a cessé de demeurer dans la classe des utopies, et chaque jour davantage elle est entrée dans la pratique; elle a présidé à toutes les opérations qui ont été couronnées de succès, et c'est pour avoir méprisé ses conseils que quelques entreprises ont échoué. la Long-temps on a méconnu les principes que science économique dans son état actuel nous présente comme vrais. Ainsi, par exemple, la grandeur et la prospérité d'un pays ne s'accroissaient autrefois, suivant certains écrivains, que par la guerre et la destruction; d'un autre côté, la terre seule était regardée comme une source de richesses; tout le reste commerce, industrie, était stérile; les ouvriers des fabriques, les négociants et les marchands des villes, ne créaient aucune valeur, leurs travaux ne servaient qu'à remplacer sans aucun profit ce qu'ils avaient consommé en salaires, en denrées, en marchandises, etc.; en un mot ils n'ajoutaient rien aux richesses du pays. Ces doctrines étant généralement adoptées, la guerre resta long-temps à l'ordre du jour, et il n'y eut qu'une seule classe de personnes riches, celles qui étaient détenteurs du sol; toutes les autres : fabricants, écrivains, marchands et savants, étaient comme des parias, indignes de rien posséder. L'application complète de ce système vicieux d'économie politique fut du reste funeste à la terre et aux propriétaires fonciers; car de ce que l'on était persuadé que celle-là était seule créatrice de ri |