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BIBLIOTHÈQUE

DES MÉMOIRES

RELATIFS A L'HISTOIRE DE FRANCE

PENDANT LE 18me SIÈCLE,

AVEC AVANT-PROPOS ET NOTICES,

PAR M. Fs. BARRIÈRE.

TOME II.

IC

131 A 2 B58

PARIS,

TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, RUE JACOB,

56.

MÉMOIRES SECRETS

SUR

LE RÈGNE DE LOUIS XIV,

LA RÉGENCE

ET LE RÈGNE DE LOUIS XV,

PAR DUCLOS,

HISTORIOGRAPHE de france, membre de l'académie FRANÇAISE
ET DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

PARIS,

LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,

IMPRIMEURS DE L'institut,

RUE JACOB, 56.

1846.

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Denison Pourain 4-18-38 35759

INTRODUCTION.

Vous ne connaissez pas encore la régence. Préoccupée d'intérêts personnels, madame de Staal, dans ses charmants Mémoires, ne l'a représentée, pour ainsi dire, que de profil. L'inflexible sincérité, l'humeur indépendante, la curiosité maligne et la verve caustique de Duclos, la peindront tout entière, avec ses débats religieux toujours prêts à renaître de leurs cendres, avec sa politique sans dignité, ses malheurs domestiques, la banqueroute et la peste, ses prodigalités folles, ses conspirations avortées, et ses mœurs dissolues, entretenues par le système de Law.

Ce système est, à vrai dire, le grand événement de l'époque, tant il apporta de changements dans les idées, les fortunes et les habitudes en France, et surtout dans la capitale. Outre les piquants Mémoires qu'on va lire, Duclos avait commencé des Mémoires personnels, qui s'arrêtent malheureusement à sa jeunesse. Né en 1704, et mort âgé de soixantehuit ans, il avait vu les temps et les changements dont il parle. « Si les gens morts il y a soixante ans revenaient, ditil dans ses Mémoires particuliers, ils ne reconnaîtraient pas Paris à l'égard de la table, des habits, des meubles et des équipages. Il n'y avait par exemple, avant le régent, de cuisiniers que dans les maisons de la première classe; plus de la moitié de la magistrature ne se servaient que de cuisinières. bly a trente ans qu'on n'aurait pas vu à pied, dans les rues, un omme vêtu de velours; et M. de Caumartin, conseiller d'Émort en 1720, a été le premier homme de robe qui en magiorté. Je me rappelle, au sujet de la modestie de la haute trature d'autrefois, que le président à mortier de Nesmond f Tit le premier qui fit mettre sur sa porte le marbre

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