Imágenes de páginas
PDF
EPUB

La favorite du zéphir,

La reine du printems, le chef-d'œuvre de Flore.

De son éclat le poëte ravi,
S'approche et lui chante ceci:

Rose, viens près de ma maîtresse,
» Viens briller sur un sein charmant;
» Plus heureuse que son amant,

>>

Jusqu'à la mort suis-la sans cesse.

» Ah! sur ce joli sein, quand pourrai-je à mon tour,

>> Mourir de plaisir et d'amour!

» Le teint frais de ma bien-aimée
» Va faire pâlir tes couleurs,

>> Un air plus doux que tes odeurs

>> Sort de sa bouche parfumée.

»Jalouse rose, ainsi nous mourrons four à tour,

» Toi de dépit, et moi d'amour! »

Cessez votre comparaison,

Répondit la rose en colère;

Pourquoi venez-vous, sans raison, Offenser une fleur qui doit vous être chère? Sans nos parfums, sans nos odeurs, Que feriez-vous, pauvres poëtes? C'est nous qui, d'aimables couleurs, Parons toutes vos chansonnettes.

Vous rencontrez dans nos boutons naissans,

To wither, envy, pine, and fade?

THE LADY AND THE WASP.

A FABLE.

W

HAT whispers must the beauty hear! What hourly non-sense haunts her ear! Where'er her eyes dispense their charms, Impertinence around her swarms.

Did not the tender nonsense strike,
Contempt and scorn might look dislike,
Forbidding airs might thin the place;
The slingtest slap a fly can chace.

But who can drive the num'rous breed?

Keep one, another would succeed.

Who knows a fool must know his brother;

One fop will recommend another;

And with this plague she's rightly curs'd,

Because she listen'd to the first.

Une allusion douce et fine;

Il n'est pas jusqu'à notre épine

Qui ne rende par fois vos couplets plus piquans. Mais pensez-vous que nous soyons écloses

Pour encenser la vanité?

Ne

peut-on chanter la beauté

Sans médire des roses?

LA DAME ET LE MOUCHERON.

OH! que

FABLE.

de galantes fadeurs

Assiègent sans cesse une belle !

Combien de sots adorateurs

Voltigent sans cesse autour d'elle!
Mais qu'avec des airs méprisans
La beauté reçoive l'encens
De l'élégant, du petit-maître,
On verra bientôt disparaître
Tous ces insectes bourdonnans.

Que dis-je! il n'est plus de remède :
Admettez l'un, l'autre succède.

N'allez donc pas, jeune beauté,

Vous montrer d'abord

trop facile :

Quand le premier est écouté,

On est bien sûr d'en avoir mille.

As Doris at her toilette's duty
Sat meditating on her beauty,
She now was pensive, now was gay,
And lull'd the sultry hours away.

As thus in indolence she lies,
A giddy Wasp around her flies;
He now advances, now retires,
Now to her neck and cheek aspires;
Her fan in vain defends her charms,
Swift he returns, again alarms;
For, by repulse, he bolder grew,
Perch'd on her lip, and sipt the dew.

She frowns, she frets : «< good Gods! she cries, « Protect me from the teazing flies!

» Of all the plagues that heav'n has sent, » A Wasp is most impertinent.

>>

The hov'ring insect thus complain'd:

« Am I, then, slighted, scorn'd, disdain'd?
>> Can such offence your anger wake?
>> 'Twas beauty caus'd the bold mistake.
>> Those cherry lips that breathe perfume,
>> That cheek so ripe with youthful bloom,
>> Make me with strong desire pursue
» The fairest peach that ever grew.

» Strike not him, Jenny, Doris cries;

Réfléchissant sur sa beauté,

Doris était à sa toilette;

Tour à tour l'humeur, la gaité,
Balottaient la jeune coquette.

Un étourdi de moucheron
Arrive alors à tire-d'aile;

Sur son cou, son nez, son menton,
II presse, il attaque la belle ;
De l'éventail et de la main,
Cent fois on le repousse en vain.
Sur sa bouche, enfin, il se pose
Et suce ses lèvres de rose.

Doris frémit, se trouve mal,
S'écrie, en tirant la sonnette:
« O ciel, venez, Marton, Lisette,

>> Chasser ce vilain animal! >>

D'une voix plaintive et soumise :
Pourquoi cette sévérité ?

[ocr errors]

Dit l'insecte, votre beauté

» A seule causé ma méprise:

>> Votre teint, des plus belles fleurs, » A les parfums et les couleurs, Et, sur cette bouche si fraîche, >> Je croyais sucer une pêche.

» Ah! ne l'écrasez pas, Marton,

« AnteriorContinuar »