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13o Le règlement des comptes aura lieu dans le courant de ce mois et le paiement des sommes dues de l'une ou de l'autre part sera effectué dans les cinq jours qui suivront la signature du traité de paix définitif.

En foi de quoi, la présente Convention a été signée par les parties contractantes.

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Nous nous adressons encore à vous, à votre raison et à votre patriotisme, et nous espérons que nous serons écoutés.

Votre grande cité, qui ne peut vivre que par l'ordre, est profondément troublée dans quelques quartiers; et le trouble de ces quartiers, sans se propager dans les autres, suffit cependant pour y empêcher le retour du travail et de l'aisance.

Depuis quelque temps, des hommes malintentionnés, sous prétexte de résister aux Prussiens, qui ne sont plus dans vos murs, se sont constitué les maîtres d'une partie de la ville, y ont élevé des retranchements, y montent la garde, vous forcent à la monter avec eux, par ordre d'un comité occulte qui prétend commander seul à une partie de la garde nationale, méconnaît ainsi l'autorité du général d'Aurelles, si digne d'être à votre tête, et veut former un gouvernement en opposition au gouvernement légal, institué par le suffrage universel.

Ces hommes qui vous ont causé déjà tant de mal, que vous avez dispersés vous-mêmes au 31 octobre, affichent la prétention de vous défendre contre les Prussiens, qui n'ont fait que paraître dans vos murs et dont ces désordres retardent le départ définitif, braquent des canons qui, s'ils faisaient feu, ne foudroieraient que vos maisons, vos enfants et vous-mêmes; enfin, compromettent la République au lieu de la dé fendre; car, s'il s'établissait dans l'opinion de la France que la République est la compagne nécessaire du désordre, la République serait perdue. Ne les croyez pas, écoutez la vérité que nous vous disons en toute sincérité!

Le Gouvernement institué par la nation tout entière aurait déjà pu reprendre ces canons dérobés à l'État, et qui, en ce moment, ne menacent que vous, enlever ces retranchements ridicules qui n'arrêtent que le commerce, et mettre sous la main de la justice les criminels qui ne craindraient pas de faire succéder la guerre civile à la guerre étrangère; mais il a voulu donner aux hommes trompés le temps de se séparer de ceux qui les trompent.

Cependant le temps qu'on a accordé aux hommes de bonne foi pour se séparer des hommes de mauvaise foi est pris sur votre repos, sur votre bien-être; sur le bien-être de la France tout entière. Il faut donc ne pas le prolonger indéfiniment. Tant que dure cet état de choses, le commerce est arrêté, vos boutiques sont désertes, les commandes qui viendraient de toutes parts sont suspendues, vos bras sont oisifs, le crédit ne renaît pas, les capitaux dont le Gouvernement a besoin pour délivrer le territoire de la présence de l'ennemi, hésitent à se présenter. Dans votre intérêt même, dans celui de votre cité, comme dans celui de la France, le Gouvernement est résolu à agir. Les coupables qui ont prétendu instituer un gouvernement à eux vont être livrés à la justice régulière. Les canons dérobés à l'État vont être rétablis dans les arsenaux, et, pour exécuter cet acte urgent de justice et de raison, le Gouvernement compte sur votre concours. Que les bons citoyens se séparent des mauvais; qu'ils aident à la force publique au lieu de lui résister. Ils hâteront ainsi le retour de l'aisance dans la cité, et rendront service à la République elle-même, que le désordre ruinerait dans l'opinion de la France.

Parisiens, nous vous tenons ce langage parce que nous estimons votre bon sens, votre sagesse, votre patriotisme; mais, cet avertissement donné, vous nous approuverez de recourir à la force, car il faut à tout prix, et sans un jour de retard, que l'ordre, condition de votre bien-être, renaisse entier, immédiat, inaltérable.

Paris, le 17 mars 1871.

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Signé : THIERS,

Président du Conseil, chef du Pouvoir exécutif de la République.

DUFAURE, ministre de la justice; - PICARD, ministre de l'intérieur; POUYER-QUERTIER, ministre des finances; - JULES FAVRE, ministre des affaires étrangères; Général LE FLO, ministre de la guerre; - JULES SIMON, ministre de l'instruction publique; - DE LARCY, minisdes travaux publics; - LAMBRECHT, ministre du com

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N° 1167.

PROCLAMATION DE M. THIERS AUX GARDES NATIONALES DE PARIS.

Paris, le 48 mars 1874.

On répand le bruit absurde que le Gouvernement prépare un coup d'État.

Le Gouvernement de la République n'a et ne peut avoir d'autre but que le salut de la République. Les mesures qu'ila prises étaient indispensables au maintien de l'ordre; il a voulu et il veut en finir avec un comité insurrectionnel, dont les membres, presque tous inconnus à la population, ne représentent que les doctrines communistes, et mettraient Paris au pillage et la France au tombeau, si la garde nationale et l'armée ne se levaient pour défendre, d'un commun accord, la patrie et la République.

Signé THIERS, DUFAURE, ERNEST PICARD, JULES
FAVRE, JULES SIMON, POUYER-QUER-
TIER, général LE FLO, amiral Po-
thuau, Lambrecht, de Larcy.

N° 1168.

DISCOURS DE L'EMPEREUR GUILLAUME A L'OUVERTURE DU PREMIER REICHSTAG IMPÉRIAL.

Berlin, le 24 mars 1874.

Honorés Messieurs,

Après la lutte glorieuse, mais sanglante, que l'Allemagne a soutenue victorieusement pour son indépendance, je vois pour la première fois le Reichstag allemand réuni autour de moi. J'éprouve, avant tout, le vif désir d'exprimer ma reconnaissance envers Dieu pour les grands succès historiques par lesquels sa grâce a béni la fidèle concorde des confédérés allemands, l'héroïsme et la discipline de nos armées, ainsi que le dévouement absolu du peuple allemand.

Nous avons atteint le but auquel l'Allemagne a aspiré depuis le temps de nos aïeux : son unité et sa formation organique, la sécurité de ses frontières, l'indépendance de son développement national.

Bien qu'obscurcie, la conscience de son unité était toujours vivante dans le peuple allemand; mais elle s'est retrouvée dans l'enthousiasme avec lequel toute la nation s'est levée pour la défense de la patrie menacée et pour inscrire en lettres indélébiles sur les champs de bataille a volonté d'être un peuple uni et de le rester. L'esprit qui anime le peuple allemand et qui pénètre sa civilisation et ses mœurs, non moins que la constitution de l'empire et l'organisation militaire, préserveront l'Allemagne, au milieu de ses succès, de toute tentation d'abuser de la force acquise par son unité.

L'estime que l'Allemagne revendique pour sa propre indépendance elle la reconnaît volontiers aux autres peuples et États, petits et grands.

La nouvelle Allemagne, telle qu'elle est sortie de l'épreuve de la guerre actuelle, sera une garantie certaine de la paix européenne, parce que l'Allemagne est assez forte et confiante en elle-même pour sauvegarder, comme un héritage exclusif mais suffisant, le soin de ses propres affaires.

Ç'a été pour moi une satisfaction particulière, au milieu de la guerre sanglante que nous soutenions, de faire valoir la voix de l'Allemagne dans les négociations qui, à la Conférence de Londres, amenée par les efforts de mon ministre des affaires étrangères, ont abouti à une conclusion satisfaisante.

Les projets de loi qui vous seront soumis se rapportent, en conséquence, directement à une nouvelle organisation de l'Allemagne. Les stipulations constitutionnelles citées dans les traités de novembre 1870 seront réunies dans une rédaction nouvelle et régulière.

La participation des divers États aux affaires courantes de l'empire devra être réglée par voie législative.

Votre coopération vous sera demandée pour l'introduction des lois de l'Allemagne du Nord en Bavière (introduction projetée par le gouvernement bavarois).

L'emploi de l'indemnité de guerre à payer par la France sera fixé, avec votre approbation, selon les besoins de l'empire et les besoins de ses membres.

On vous tiendra compte des sommes employées pour la guerre aussi promptement que les circonstances le permettront.

Votre concours sera également demandé pour une loi sur les pensions des officiers et soldats de l'armée allemande et sur les mesures à prendre pour secourir leurs familles.

Que le rétablissement de l'empire allemand puisse être le symbole d'une nouvelle grandeur.

Puisse la guerre, que nous avons faite si glorieusement, être suivie d'une paix non moins glorieuse, et permettre au peuple allemand de se montrer dorénavant vainqueur dans la lutte pour les bienfaits de la paix.

Voici l'adresse du Reichstag allemand en réponse au discours du trône :

Sire,

Conduites par la grâce de Dieu, Votre Majesté et la nation réunie tout entière autour d'elle sont parvenues à réaliser ce qui était l'aspiration de nos devanciers et l'espérance de la génération présente. Sur des bases plus solides que jamais, l'empire allemand a été rétabli, et la nation est résolue à le maintenir dans la plénitude de sa force, à en poursuivre le développement dans les voies de la liberté et de la paix.

Que Votre Majesté daigne recevoir le remercîment qui est dû par la nation tout entière à l'auguste chef, à l'héroïsme et au dévouement de l'armée allemande, le remercîment pour les hauts faits accomplis, auxquels nous devrons, non-seulement que le danger présent ait été écarté, mais que l'avenir soit assuré contre le retour de semblables périls. Car la nouvelle force donnée à nos frontières, plus encore que les défaites essuyées par notre voisin, modérera celui-ci à notre égard et lui fera une loi de la prudence.

Les cruelles souffrances que la France supporte aujourd'hui, en outre les maux causés par la guerre, confirment cette vérité, souvent méconnue, jamais impunément pourtant, que, dans la société des peuples civilisés, la nation même la plus modérée ne peut rester sûrement à l'abri de graves perturbations qu'en se restreignant avec sagesse au complet développement de son existence intérieure. L'Allemagne, aussi elle, dans les siècles passés, lorsque ses souverains suivaient des traditions d'origine étrangère, — a trouvé les germes de sa ruine en s'immisçant dans la vie d'autres nations.

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Le nouvel empire est issu de l'esprit même du peuple, qui, n'étant armé que pour sa défense, est uniquement et toujours adonné aux œuvres de la paix. Dans ses relations avec les autres peuples, l'Allemagne ne demande rien de plus pour ses citoyens que le respect de ce que leur garantissent le droit et la coutume, et, sans se laisser égarer par l'antipathie ou l'amitié, elle accorde à toute nation de trouver, à sa manière, les voies de son unification, à tout État la

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