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chap.) celle rejetée avec les mucosités du nez et de la bouche; (§IV enfin) celle rendue avec les matières fécales. Eu rassemblant ici les diverses déterminations auxquelles ont concouru, comme on l'a vu, tant d'observateurs expérimentant à des époques fort éloignées, on obtient le tableau suivant, représentant le sel que l'homme excrète chaque jour par ces trois voies: urines, fèces, mucosités :

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On voit que la quantité de chlorure de sodium rejetée par les urines est tellement considérable et présente des variations telles que les proportions de ce sel, éliminées dans les autres excrétions, deviennent en quelque sorte négli-, geables par rapport à elle. Mais peut-on admettre que l'organisme ne perde pas de sel en proportion notable par d'autres voies? Faut-il regarder la quantité de chlorure de sodium qui s'en va par les larmes, les ongles, les cheveux, les poils, la sueur, comme de même ordre que celle qui s'échappe par les matières excrémentitielles et les mucosités nasales et buccales, et. comme ne formant, en conséquence, qu'une

minime fraction du sel éliminé journellement? Les déterminations faites avant nous, et que nous avons rapportées précédemment avec tout le soin possible, ne nous ont pas semblé répondre nettement à cette question. Aussi avonsnous pris le parti de chercher la solution du problème dans des expériences directes qui devaient d'ailleurs avoir encore pour but de vérifier toutes les supputations de notre travail.

Nos recherches sont exposées dans le chapitre suivant, où on trouvera résolue complétement la statique chimique du corps humain. Nous n'en placerons ici que ce qui est relatif à l'ingestion et à l'émission quotidiennes de chlorure de sodium.

Dans les cinq expériences que nous avons faites, la quantité de chlorure de sodium qui existait naturellement dans le bol alimentaire s'est trouvée être extrêmement faible et pour ainsi dire négligeable par rapport au sel d'assaisonnement. C'est ce que nous avons déjà constaté dans le chapitre précédent en examinant le sel contenu dans les diverses rations alimentaires. Ce fait est remarquable, parce qu'il explique pourquoi il faut toujours mettre du sel d'assaisonnement dans l'alimentation de l'homme, tandis que cette addition n'est pas toujours nécessaire pour les aliments des autres animaux où il en existe souvent de très fortes proportions.

Les rapports entre le sel naturel et le sel d'assaisonnement se sont trouvés être les suivants pour chaque jour moyen :

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Le tableau suivant montre comment le sel sorti chaque jour de l'organisme s'est trouvé réparti entre les deux principales évacuations:

N. d'ordre des experiences.

Chlorure de sodium

des aliments.

gr.

12.91

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5.33

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6.58

V.

de des non sorti l'urine. excrémeuts. évacuat. d. les évac. gr. gr. gr. 8.22 0.10 6.19 0.03 3.13 3.21 0.03 5.55 0.13 5.68 8.65 5.17

des

gr,

8.32 +4.59

6.22 -0.89

3.24

-0.11

+0.90

0.05 5.22

+3.43

Rapp. moy.100.00 77.43

0.92 78.35 21,65

D'après les détails que nous avons donnés précédemment sur l'analyse des sécrétions rejetées par le nez et la bouche, il faut évaluer à 0.62 p. 100 la quantité de chlorure de sodium qui sort moyennement par ces deux voies d'éli(1) § III du chap. V, p. 152.

mination; conséquemment, il y a 21.03 p. 100 ou environ un cinquième du sel qui n'est pas rejeté de l'organisme par les urines, les excréments et les mucosités nasales et buccales.

Cette quantité de sel n'a pu sortir du corps que par la transpiration cutanée, les larmes, etc. Cette voie d'élimination est donc bien autrement importante qu'on ne l'admet généralement.

Il est bien connu de tous que la sueur est notablement salée, mais on suppose que la quantité de sel nécessaire pour produire ce résultat doit être petite, le chlorure de sodium non volatil restant à la surface de la peau tandis que l'eau s'évapore insensiblement. Quelques personnes trouveront donc exagéré le rapport de sel transpiré au sel ingéré que nous avons trouvé, rapport égal à 1.40 sur 7.32 ou 21 p. 100. Nous nous contenterons de faire observer que d'après les détails que nous avons donnés précédemment (§ I du chap. V) sur la sueur humaine, 1,000 grammes de sueur contiennent 2 grammes de chlorure de sodium, s'il faut s'en rapporter aux déterminations d'Anselmino, de Piutti et de M. Berzélius.

1

Or, le poids de la quantité d'eau qui passe en 24 heures à travers la peau dans la transpiration cutanée s'élève généralement beaucoup au-dessus de 1,000 grammes, car M. Thénard2

(1) Voir p. 119.

(2) Rech, sur la sueur, Ann. de ch., t. LIX, p. 262.

a constaté qu'il était compris entre 840 grammes au minimum et 2442 grammes au maximum. D'autre part, il n'y a rien d'illogique à admettre que la sueur peut être parfois plus salée que ne l'ont trouvé les expérimentateurs que nous venons d'invoquer.

Il était extrêmement curieux de rechercher la statique du sel pour la femme, car nous avions vu que d'après les expériences de M. Lecanu1 sur les urines d'individus des deux sexes à différents âges, la quantité de chlorure de sodium rejetée quotidiennement par la femme était au moins dix fois moindre que celle rendue par l'homme adulte; un fait analogue se manifesterait pour les vieillards. Nous avons pensé qu'il était d'un certain intérêt d'éclairer du flambeau de l'expérience toutes ces questions, en ayant soin de faire intervenir la balance comme garantie de l'exactitude des observations.

Nos recherches n'ont pas vérifié les prévisions qui semblaient résulter des analyses de M. Lecanu. Cela est dû sans doute à ce que ce chimiste a opéré sur de l'urine qui n'était pas normale, mais qui provenait de quelques malades d'un hôpital. Quoi qu'il en soit, ce fait prouve combien il faut apporter de prudence dans les conclusions que l'on est toujours disposé à tirer de recherches qui ne comportent pas souvent une assez grande généralité.

(1) Voir precédemment, p. 135.

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