entre tous, ont la plus grande importance sont susceptibles d'évaluations numériques. Les conséquences que nous émettons sont d'ailleurs en général les résultats de nos propres calculs et appréciations; nous avons pris les diverses expériences que nous avons pu rassembler pour les comparer entre elles et avec nos propres déterminations, et pour en tirer les conclusions qui nous ont paru justes, indépendamment des conclusions tirées par les auteurs de ces expériences. I.-Action du sel sur l'accroissement des jeunes animaux. Il n'a été fait jusqu'à présent d'expériences relatives à l'action exercée par l'usage du sel sur l'accroissement des jeunes animaux que pour la race bovine et la race ovine. Les premières sont dues à M. Boussingault1, les autres à M. Lequin 2; nous allons en présenter un tableau complet, quoique succinct. 1° Race bovine. M. Boussingault a choisi dans ses étables de Béchelbronn (Bas-Rhin) six jeunes taureaux ayant à peu près le même âge et le même poids; il les (1) Annales de chimie et de phys., 3a série, t. XIX, p. 117; t. XX, p. 113; t. XXII, p. 116. (2) Brochure publiée à Neufchâteau en déc. 1847. a répartis en deux lots qui ont été soumis au même régime alimentaire, à cette différence près que l'un a reçu du sel et que l'autre n'a eu que le sel naturellement contenu dans la ration alimentaire solide et dans l'eau des boissons. L'expérience a duré du 1er octobre 1846 au 31 octobre 1847, c'est-à-dire durant 13 mois ou 395 jours. Les taureaux étaient âgés de 7 à 10 mois à l'origine de l'expérimentation. Ils ont été pesés à plusieurs reprises, et on a tenu compte également du poids des fourrages et de l'eau consommés. Le lot soumis au régime salé recevait par jour 102 grammes de sel, soit par tête 34 grammes. Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant. Tableau des accroissements successifs des deux lots. 452 111.1 Accr. total de poids vif. Id. p. 100 de poids init. Différence pour 100 de poids initial en faveur On voit qu'en s'en rapportant à ces chiffres on ne peut pas mettre immédiatement en évidence l'influence, peu marquée, il est vrai, numériquement parlant, qu'exerce le sel sur l'accroissement des jeunes taureaux. Il faut, pour le rendre bien sensible par des chiffres, prolonger les expériences au moins six mois; à partir d'une telle durée, elle reste manifeste. Mais en employant la méthode graphique, à laquelle on a recours trop rarement dans les recherches de cette nature, on arrive à mettre bien plus nettement en évidence le phénomène étudié; en outre, on a l'avantage d'embrasser toutes ses variations dans un seul coup d'œil. Ainsi les courbes M N pour le lot recevant du sel et P Q pour le lot ne recevant pas de sel (fig. 1), construites en portant sur la droite A B des longueurs pro- L'intervention du sel dans l'alimentation ayant évidemment été favorable, cela est démontré désormais, à l'accroissement des jeunes taureaux, il reste à rechercher le prix du service rendu. La consommation des deux lots a été réduite en foin par M. Boussingault, pour la facilité des comparaisons; elle s'est ainsi répartie : Les 7,178 kilogr. de foin consommés par le premier lot ont fourni 516 kilogr. de poids vif, soit 7.19 pour 100 kilogr. de foin. Les 6,615 kilogr. de foin consommés par le deuxième lot ont servi à créer 452 kilogr. de poids vif, soit 6.84 de poids pour 100 kilogr. de foin. Dans le cas de l'emploi du sel, il y a donc eu un excès de poids vif de 350 grammes produit par la consommation d'une même quantité de fourrage. Il est vrai qu'à raison de 102 gr. de chlorure de sodium par jour, le lot soumis au régime |