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Mais l'influence du sel se précise encore davantage quand on examine la composition. même de la matière organique des urines et qu'on ne se borne pas à comparer simplement la totalité des doses rejetées quotidiennement. Voici d'abord qu'elle été, dans les trois expériences faites sur le mouton, la composition des urines:

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1,000.00 1,000.00 1,000.00

Quant à la matière organique sèche, elle avait la composition élémentaire suivante :

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100.00 100.00 100.00

Le fait très remarquable qui se présente ici consiste dans la plus forte proportion d'azote que contiennent les urines I et III correspondantes au régime alimentaire salé. Ce fait est non moins sensible quand on compare les quantités d'azote rendues journellement par les urines dans les trois cas. On obtient :

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On voit donc que l'emploi du chlorure de sodium dans l'alimentation a eu pour effet d'augmenter très notablement la quantité d'azote évacuée journellement par les urines.

Cette augmentation d'azote correspondait à une plus forte proportion d'urée et d'acide urique dans la matière organique sèche des urines, ainsi que le démontre le tableau suivant donnant la composition de cette matière pour nos trois expériences :

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Il n'est pas douteux pour nous que la physiologie et l'agriculture tireront un jour un parti important du fait que nous signalons pour la première fois. On savait déjà que le mode d'alimentation exerçait une influence marquée sur le rendement qualitatif et quantitatif des urines; mais cette connaissance était restée vague et indéterminée; dorénavant, le phénomène sera probablement étudié avec une plus grande attention,

X.- Effets du sel sur la conservation des forces
musculaires.

Les causes qui déterminent la grandeur des forces musculaires de chaque individu sont tellement multipliées, tellement variées qu'il se rait fort difficile de les énumérer toutes; elles se modifient en outre d'une telle façon les unes par les autres qu'on ne saurait, quant à présent du moins, les classer, même d'une manière générale, par ordre d'importance. On comprend alors qu'on hésite à examiner le rôle que peut jouer un régime salé dans un phénomène aussi complexe. Cependant la question a été soulevée par la Société centrale d'agriculture, et nous devons l'examiner au moins dans le but de rechercher comment il serait possible de la résoudre.

Les faits que nous avons rapportés dans le paragraphe précédent relativement à l'influence exercée par le sel sur le rendement des urines en matériaux solides et en azote acquièrent un grand intérêt quand on passe en revue les idées que l'on possède aujourd'hui sur la production des forces musculaires. Tous les mouvements spontanés ou involontaires, dit M. Liebig1, tous les effets mécaniques de l'économie dépendent

(1) Chimie organique appliquée à la physiologie animale, p. 225 et 250.

d'un changement particulier dans la forme et dans la composition de certaines parties vivantes, dont l'accroissement et le décroissement se trouvent en connexion intime avec la quantité de force consommée par ces mouvements. Une conséquence immédiate de la production d'un effet mécanique, c'est qu'une partie de la substance musculaire perd ses propriétés vitales et se dé tache de l'organe. . . La somme de force mécanique produite, pour un temps donné, dans l'organisme animal, est égale à la somme de force nécessaire, pour le même intervalle, à la production des mouvements spontanés et des mouvements involontaires, c'est-à-dire que toute la force employée par le cœur, les intestins, etc., pour leurs mouvements, est perdue pour les mouvements volontaires.

« La quantité de substance alimentaire azotée, indispensable pour rétablir l'équilibre entre la consommation et la réparation des pertes, est en raison directe de la quantité des tissus transmutés.

"La quantité de partie organisée qui quitte l'état de vie est, pour des températures égales, en raison directe des effets mécaniques produits dans le même temps.

« La quantité des tissus transmutés dans un la temps donné peut se mesurer par proportion d'azote contenue dans l'urine.

« La somme des effets mécaniques, produits

à la même température par deux individus, est proportionnelle à la quantité d'azote contenue dans leur urine, n'importe que la force mécanique ait servi aux mouvements spontanés ou aux mouvements involontaires, qu'elle ait été consommée par les membres ou par le cœur et les intestins. »

Ajoutons à ces généralités que tout animal rendant chaque jour à l'atmosphère une portion plus ou moins forte de l'azote des aliments, å l'exception du cas d'inanition où il en emprunterait au contraire à l'air extérieur d'après les recherches de MM. Regnault et Reizet, il en résulte que la dépense d'une plus ou moins grande quantité d'effets mécaniques doit diminuer la fraction de l'azote alimentaire qui ne sort pas par les urines et les excréments.

L'effet direct de l'emploi du chlorure de sodium dans l'alimentation étant de faire rendre par les urines une plus grande quantité d'azote, on voit qu'en admettant comme vrais les principes émis par M. Liebig, l'action la plus importante du sel serait d'augmenter fortement la somme des effets mécaniques, ou, pour employer un langage plus mathématique, la quantité d'action journalière que peuvent dépenser les animaux. Une pareille conséquence aurait besoin, nous nous hâtons de le dire, d'être vérifiée par des expériences directes et numériques, car il est tout à fait insuffisant d'invoquer

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