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trique et intestinale. Nous allons voir que dans la circulation et dans les phénomènes de mutation des tissus son importance n'est pas moins considérable.

I.-Du sang.

Nous rappellerons en quelques mots les divers éléments dont se compose le sang, avant d'en donner la composition centésimale.

Le sang des mammifères pris dans les veines constitue une dissolution presque incolore, toujours alcaline dans l'état normal, dans laquelle nagent des particules circulaires, paraissant quelquefois gonflées, quelquefois aplaties vers le centre, renflées sur les bords et d'une couleur rouge-brun, et nommées globules sanguins. Le sang artériel est rouge vermeil. Quand on abandonne le sang à lui-même, au sortir soit des veines, soit des artères, il se coagule spontément au bout de quelques instants.

La partie coagulée constitue le caillot ou cruor; la partie restée liquide est le sérum.

Le caillot se compose de fibrine et des globules sanguins qui le colorent en rouge-brun.

Le sérum se compose d'eau, d'albumine, de diverses matières organiques extractives et grasses, de sels à base de soude, de potasse, d'ammoniaque, de chaux et de magnésie.

Les globules sont constitués par un tissu enveloppant nommé globuline, qui renferme un

mélange de matières albuminoïdes et de la substance colorante ferrugineuse nommée hématosine.

La composition du sang peut être envisagée sous deux points de vue; on peut donner sa composition élémentaire en carbone, hydrogène, azote, oxygène, fer, etc., ou bien l'on peut indiquer dans quelles proportions se trouvent ses diverses substances constituantes, fibrine, albumine, globules, sels, etc. Cette dernière manière de présenter les choses est la seule qui puisse rendre compte des différences existant dans le sang d'un animal aux divers âges ou dans divers états pathologiques, ou bien encore dans le sang de divers animaux. Dans ce système, quand on connaît, d'ailleurs, la composition de la fibrine et de l'albumine, ainsi que celle de l'hématosine, on peut toujours facilement trouver la composition élémentaire du sang envisagée sous le premier aspect. C'est la marche que nous allons suivre.

Voici d'abord la composition de la fibrine, de l'albumine et de l'hématosine, d'après les analyses de MM. Dumas, Cahours et Mulder:

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Comme exemple de la composition du sang et de la chair, et afin de montrer l'identité élémentaire de ces deux substances, si différentes pourtant au point de vue des propriétés physiques; pour faire voir, en outre, que le sang n'est pas autre chose que de la chair en dissolution, nous placerons ici les nombres comparatifs qui expriment la composition de la chair musculaire et du sang du bœuf desséchés d'après les analyses de MM. Playfair et Boeckmann:

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Mais, nous le répétons, pour les besoins de la science économique et de la pratique, ce n'est pas ainsi qu'il faut envisager la composition du sang; il faut montrer les proportions de globules, de fibrine, d'albumine, de chlorure de sodium et des autres substances qui s'y trouvent contenues.

Pour faire l'analyse constitutive du sang, il est très commode de suivre le procédé suivant donné par M. Dumas; nous le plaçons ici, parce que les agriculteurs rendraient d'importants services à la science en l'enrichissant d'expériences qu'ils pourraient trouver souvent l'occasion de faire, et sans lesquelles nos connaissances sur les animaux domestiques resteront toujours très bornées.

Comme le sang s'appauvrit à la fin des saignées, il est convenable de le recevoir dans deux vases d'égale capacité, arrangés de façon à ce qu'on puisse, assez exactement, recevoir dans l'un le premier et le quatrième quart, dans l'autre le second et le troisième. On abandonne le sang du premier vase à lui-même; on bat celui du second, au sortir de la veine, afin de coaguler rapidement la fibrine en en chassant les globules sanguins.

1° On prend la portion battue du sang dans laquelle la fibrine s'est séparée et coagulée, on la jette sur une toile serrée et on lave cette fibrine jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement blau

che; on la dessèche d'abord à l'étuve et ensuite au bain-marie, jusqu'à ce que son poids ne varie plus.

2o On sépare, avec beaucoup de soin, le sérum du caillot dans le premier vase; on dessèche le sérum et on pèse le résidu.

3o On prend le caillot, le découpe en tranches minces, le dessèche et le pèse.

On obtient par ce procédé :

1o Le poids de la fibrine sèche, par la détermination directe;

2o Le poids des matériaux solides du sérum et le poids de l'eau qu'il renferme ; si on a une assez grande quantité de matériaux solides, on peut faire leur analyse pour déterminer les graisses, le sel, etc.

3o Connaissant la quantité d'eau et de matériaux solides du sérum, la perte que le caillot subit donne le poids du sérum qu'il emprisonnait et dont la composition est connue; on calcule la quantité de matériaux secs laissés dans le caillot par ce sérum; on retranche ce poids du poids total du caillot sec; on en retranche aussi celui de la fibrine, calculée par rapport au poids total du sang coagulé; le reste représente le poids des globules.

Cette méthode d'analyse ne fait bien rigoureusement que la part de trois ordres de matières distinctes plutôt au point de vue physique qu'au point de vue chimique que le sang ren

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