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de la Statistique du Zollverein, par M. Dieterici, il a été consommé en Prusse, pour cet objet :

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En moyenne annuelle. 3,707,000

D'après le recensement de 1840, la Prusse possédait en animaux domestiques :

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On voit que le rapport moyen entre les populations bestiales de France et de Prusse étant 2.34, la consommation saline pour les bestiaux qu'on peut raisonnablement espérer en France, d'ici à quelques années, d'après ce qui se passe en Prusse, est seulement de:

3,707,000 X 2.34 8,674,000 kilogr.

Cette consommation, avec l'impôt de 0.10 par kilogr., donnerait seulement au Trésor un revenu de 867,400 francs. Mais notons, en passant, qu'actuellement le prix du sel donné aux bestiaux est encore en France de 2 à 3 fois plus élevé qu'en Prusse.

M. Dieterici a calculé, sur les documents of

ficiels, que dans les différentes provinces de la Prusse il est consommé, par tête de gros bétail ou pour 10 brebis, les quantités annuelles de sel qui suivent:

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Ces chiffres sont une nouvelle vérification des principes que nous avons émis relativement aux variations que les doses du sel ajouté aux aliments doivent subir suivant les lieux et les circonstances. Ces variations ne sont pas le résultat de caprices agricoles; elles sont produites par la nature des choses qui conduit l'agriculteur, lorsqu'il n'est pas gêné par des entraves fiscales, à fournir l'alimentation la plus convenable à ses bestiaux.

Aussi, en résumé, nous pensons avoir démontré par l'étude chimique et physiologique la plus attentive, aussi bien que par les recherches statistiques et historiques, les théorèmes suivants :

I. Une certaine quantité de chlorure de sodium est chaque jour nécessaire à l'accomplissement des fonctions animales;

II. Chaque espèce exige une dose de sel pro

portionnelle à celle qui est contenue dans son organisme;

III. Cette dose doit être d'autant plus forte que la qualité des aliments devient plus mauvaise;

IV. La dose qui doit être ajoutée à la ration est en outre proportionnelle au poids de l'animal, et la quantité ainsi obtenue doit être diminuée de celle qui est naturellement contenue dans les substances alimentaires.

APPENDICE.

Instruction ministérielle sur l'emploi du sel en agriculture.

Au moment où nous terminons notre travail, M. Lanjuinais, ministre de l'agriculture et du commerce, adresse aux préfets la circulaire suivante sur l'emploi du sel en agriculture. M. le ministre annonce que l'administration se fait un devoir d'encourager les expériences qui seront tentées dans le but de préciser enfin les avantages ou les inconvénients que présente l'usage du sel soit pour l'alimentation des bestiaux, soit pour la culture des terres. Quelques personnes ont cru voir dans cette circulaire une sorte d'engagement de la part du gouvernement à ne pas demander, quant à présent du moins, le rétablissement de l'ancienne taxe. Nous acceptons

cet augure, mais nous devons prévenir les cultivateurs qu'il nous semble bien que, pour tenir cet engagement, le gouvernement entend que l'agriculture se servira assez abondamment du sel et qu'il sera démontré, d'ici à peu d'années, que l'emploi en a été avantageux. Il est donc bien important de constater tous les faits, de tenir une comptabilité saline bien en règle si quelque doute pouvait rester, si la consommation du sel ne prenait pas tout l'accroissement qu'on attend, il est probable que des efforts seraient faits pour obtenir le rétablissement de l'ancien impôt.

La circulaire ministérielle est du reste rédigée avec une prudence extrême, on pourrait dire prudence administrative; elle n'avance aucun fait qui ne soit bien connu, ne donne aucune indication qui ne soit déjà depuis longtemps dans le domaine public, ne trace aucun programme nouveau d'essai à tenter, et elle maintiendrait les cultivateurs dans des limites trop étroites et aussi un peu trop arbitrairement fixées, si ceux-ci devaient s'astreindre à la suivre à la lettre. Il faut espérer que, sans commettre d'imprudences, l'agriculture française aura au moins quelque initiative heu

reuse.

Paris, le 14 septembre 1849. Monsieur le préfet, l'abaissement de l'impôt du sel, décrété par l'Assemblée nationale le 28 dé

cembre 1848, en diminuant le prix de cette substance, l'a mise à la portée de l'agriculture. Il devient possible désormais, par des expériences nombreuses, variées, faites sur une échelle plus vaste, d'acquérir des notions plus précises sur les avantages ou les inconvénients que présente l'usage du sel. Les procédés qui jusqu'ici paraissent avoir donné les meilleurs résultats doivent être appliqués et étudiés avec soin; de nouveaux essais peuvent être tentés. L'administration se fait un devoir d'encourager ces recherches et de les diriger: il importe, en signalant aux agriculteurs les faits qui ont été constatés, de les prémunir soit contre une défiance excessive, soit contre des espérances exagérées, nécessairement suivies d'un fâcheux découragement; de leur éviter, autant que possible, les tâtonnements de l'expérimentation; de leur indiquer enfin certaines limites dans lesquelles leurs tentatives doivent probablement se restreindre pour être prudentes. En conséquence, l'administration, après s'être éclairée de l'avis des hommes les plus compétents, a réuni les indications suivantes, que je vous prie, monsieur le préfet, de porter à la connaissance des cultivateurs de votre département.

C'est surtout dans le régime hygiénique et alimentaire des animaux que le sel a été le plus généralement recommande et expérimenté. Depuis longues années, d'habiles nourrisseurs trouvaient dans son usage des bénéfices assez considérables pour n'être point arrêtés par le prix de revient du sel, bien supérieur à celui qui est fixé par la nouvelle loi; les ruminants en particulier paraissent en éprouver de bons effets. L'avidité des pigeons pour cette substance fait penser qu'on pourrait en donner aussi avec succès aux volailles; ce régime appliqué au cheval ne semble pas présenter les mêmes avantages.

Le sel paraît intervenir dans l'alimentation des animaux :

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