des tourteaux oléagineux, ou même avec plusieurs de ces aliments réunis. Il est utile de laisser fermenter ce mélange pendant deux ou trois jours. On peut distribuer le sel aux animaux chaque jour ou seulement deux ou trois fois par semaine. Il est évident que la quantité qui est ajoutée aux rations doit être d'autant plus considérable que la distribution en est moins fréquente; le mieux est peut-être d'en faire une par jour. Les encouragements accordés par l'administration à l'application de ces procédés ne seront pas seulement une impulsion salutaire donnée à une branche importante de notre industrie agricole; ils amèneront encore, il est permis de l'espérer, des résultats plus féconds et d'un intérêt plus général en effet, ce mode d'emploi du sel placera les agriculteurs dans l'obligation de peser, de mesurer, d'observer, de se rendre compte, en un mot, des frais de production. C'est seulement quand cet esprit d'ordre et de calcul se sera suffisamment étendu qu'il deviendra possible de comparer entre elles les diverses méthodes d'exploitation, de porter sur chacune un jugement raisonné, de choisir les plus avantageuses, d'arriver, en dernière analyse, au plus grand développement de la richesse publique, de l'esprit d'observation, du sens pratique dans la masse de la population. La régularité et l'intelligence avec lesquelles serait tenue dans chaque exploitation cette comptabilité dont nous venons d'indiquer les avantages pourraient être constatées par des enquêtes, honorées par des récompenses publiques. Dans quelques années, la centralisation de données nombreuses, suivies, en offrant des garanties sérieuses d'exactitude, fournirait, par zones ou par régions, des renseignements du plus haut intérêt. Quant à l'emploi direct du sel à la culture des terres, les faits d'expérience ne sont ni assez nombreux ni assez concluants pour qu'on puisse être bien fixé sur sa valeur; c'est du temps,des essais pratiques à venir qu'il faut attendre des éclaircissements sur cette question. L'état actuel des connaissances agricoles paraît cependant permettred'espérer de bons résultats, lorsque le sol ne renferme que des proportions insuffisantes de chlorure de sodium où de potassium, et que l'humidité, sans être excessive, est assez grande pour empêcher la solution saline de se concentrer au contact des jeunes plantes ou des graines en germination. On sent que, dans ce cas, il y aura double avantage à employer le sel mêlé à la nourriture des animaux, puisqu'il contribuera d'abord à entretenir leur santé et qu'il se trouvera ensuite dans les fumiers, propre à être utile aux végétaux. Au reste, pour que le sel conserve son effet utile, il ne faut pas, suivant de graves autorités, que la terre contienne plus de 0,001 de son poids de sel marin ou de chlorure de sodium et de potassium, ou d'autre composé alcalin. POST-SCRIPTUM. Expériences de M. Millon sur l'alimentation du lapin. Au moment de la mise sous presse de cette dernière feuille de notre ouvrage, nous entendons à l'Académie des sciences la lecture d'une note de M. Millon sur l'alimentation du lapin. Ce chimiste habile s'est chargé d'exécuter la contre-partie des recherches de MM. Regnault et Reiset sur la respiration des animaux en étudiant leur alimentation et leurs évacuations. M. Millon annonce que les anciens procédés d'analyse élémentaire appliqués à l'étude des liquides organisés donnant des résultats inexacts, il a imaginé des méthodes nouvelles. Si ces méthodes permettent d'abréger des analyses très longues et très délicates, M. Millon aura rendu un véritable service à la science; mais nous devons dire que des vérifications nombreuses nous ont montré que dans les cas les plus difficiles les erreurs commises avec les anciens procédés convenablement employés ne s'élèvent pas à plus de 1 p. 100. M. Millon a entrepris quelques expériences sur la statique d'un lapin nourri: 1o avec des choux; 2° avec des carottes; 3° avec une alimentation mixte de choux, de carottes et de pain. Il fait remarquer avec raison que la richesse en azote des différentes portions du chou et de la carotte peut varier du simple au double ou même au quadruple. Il constate enfin que si les excréments du lapin présentent une contenance constante en azote, il n'en est pas de même pour les urines qui ont une composition variable d'un jour à l'autre. M. Millon en conclut qu'il est difficile de fixer par cette méthode la statique chimique des animaux, et il termine ainsi : «Sans doute, au lieu de prendre la marche très lente que j'ai adoptée, il eût été plus simple d'admettre qu'à la suite d'un régime uniforme assez prolongé toutes les fonctions animales sont maintenues dans un état d'équilibre parfait; il eût été plus expéditif de se borner à une analyse de la carotte ou du chou, puis des excréments et de l'urine; mais on voit où conduit cette apparente simplicité. "Nous sommes tout à fait de l'avis de M. Millon; aussi avons-nous eu soin, dans nos recherches, de prolonger l'expérience durant quatre ou cinq jours, et de faire des analyses nombreuses de la totalité des excrétions et d'échantillons de tous les aliments. Lorsque l'expérience dure assez longtemps, on obtient l'état statique de vie animale; cette prolongation de l'expérience ne doit pas être confondue avec celle du régime antérieur,qui ne saurait suffire. FIN. ERRATA Page 30, ligne 2, au lieu de 36.66, lisez 39.66. 147, 148, 149 et 150, en titre courant, au lieu de urine du porc, lisez urine du mouton. 207, ligne 6, au lieu de au plus par tête, lisez en moyenne par 100 kil. 208, 209 et 210, en titre courant, au lieu de ration du bétail, lisez ration du porc. 253, ligne 2, au lieu de éléments, lisez aliments. 287, ligne 11, au lieu de du tiers au quart, lisez du tiers à la moitié. 325, ligne 17, au lieu de et par suite dans l'organisme, lisez et par conséquent dans l'organisme. 373, ligne 27, au lieu de l'autre, lisez les deux autres. 441, ligne 21, au lieu de 11.31, lisez 21.31. ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE Accroissement des jeunes animaux (effets du sel sur l'), - Alimentation de la race humaine (expériences sur l'), 246 à 267; du cheval, 295 à 302; - du mouton, 308 à 319; d'une vache laitière, 304 à 307. Aliments (sel naturel des), 168 à 182; - tion du sel sur la quotité des), 429 à 431. Azote des excréments de l'homme, 159; consommé consommé et évacué par les des urines augmenté par Bain (sel enlevé par un), 289. Bile (composition et rôle de la), 39 à 44; la), 100. (rôle de Bovine (dose du sel nécessaire à la race), 496 à 513; (poids moyen des diverses races), 61. Carbone chez l'homme (consommation du), 267 à 270. Cerveau (poids et composition du), 94 à 95. Chair (composition de la), 47;-chlorure de sodium de - |