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velles. Dans tous les cas, si on l'admet, il faut l'admettre dans toute son étendue, et alors conclure de l'homme aux animaux tout aussi bien que des bœufs aux moutons, ou à toute autre classe de bestiaux.

Or, l'efficacité du sel étant universellement reconnue pour l'alimentation de l'homme, on devrait rigoureusement en tirer la conséquence que l'emploi du sel doit exercer une heureuse influence sur tous les animaux domestiques, et même sur tous les êtres de la création, aussi bien à l'état de sauvagerie qu'à l'état de domestication.

:

Un fait bien connu de toute antiquité confirme pleinement cette conséquence c'est le plaisir incontestable que tous les animaux éprouvent à absorber les aliments salés. On n'aime pas ce qui est nuisible, à moins d'avoir les goûts dépravés; or, il nous paraît difficile d'admettre que le goût de tous les animaux qui peuplent notre planète soit perverti.

Toutefois une objection sérieuse a été faite par M. Gay-Lussac. Dans son premier Rapport à la Chambre des pairs (19 juin 1846), l'illustre chimiste s'est exprimé en ces termes : « On sait avec quelle appétence les animaux recherchent le sel. Cependant cette appétence n'est pas la preuve d'un besoin impérieux et essentiel à satisfaire pour l'exercice de leurs fonctions, car ils sont peut-être plus friands encore de

sucre, aussi bien les herbivores que les carnivores. » Le sel ne serait peut-être, si nous comprenons bien, qu'une sorte de friandise pour les animaux, de même que le sucre est une friandise pour l'homme. Mais le sucre, ainsi que cela est bien reconnu aujourd'hui par tous les chimistes et teus les physiologites,, n'est point une friandise inutile; en brûlant dans le travail de la respiration, il fournit un complément de chaleur nécessaire à la vie. L'appétence pour le sucre est donc ici le signe d'un besoin réel à satisfaire, et non pas un simple caprice d'estomac malade. Si le sucre devenait d'un prix assez peu élevé pour qu'on pût sans perte d'argent en donner aux bestiaux, il faudrait en assaisonner quelques-uns de leurs aliments. C'est avant tout une question d'économie, de balance pécuniaire, et cela n'ôte rien à la réalité du bon effet produit. Il est de certaines fonctions animales qui peuvent se remplir assez mal, sans que pour cela la vie s'arrête. On a bien de la marche devant soi, quand on donne aux animaux une nourriture insuffisante, avant d'avoir réduit la dose des aliments à la limite précise au-dessous de laquelle la mort serait imminente. Faut-il donc ne se nourrir qu'en supportant des privations qui, peu sensibles d'abord, amèneraient à la longue le dépérissement des races? Conclure de l'impossibilité actuelle de donner du sucre aux bestiaux à la possibilité de les pri

ver de sel nous semble un raisonnement vicieux. Aux paroles si vraies de M. Gay-Lussac : Appétit et digestion sont deux effets corrélatifs, il faut donc ajouter: Appétence et besoin sont deux phénomènes d'une connexité intime. Ainsi donc, avant toute étude, il est pour nous évident que l'emploi du sel est utile, nécessaire même, dans l'alimentation, et nous ne comprendrions pas que ses bons effets pussent être contestés. "Son emploi, a d'ailleurs dit M. Gay-Lussac, est trop préconisé et trop répandu pour qu'on doute de son utilité. »

L'analyse chimique a, du reste, mathématiquement démontré que le sel absorbé par l'homme ou par les animaux ne passe pas simplement à travers l'économie animale sans produire aucun effet, sans subir aucune décomposition; elle a prouvé que le sel est une condition de la vie.

Nous trouvons encore cette démonstration écrite dans le premier rapport de M. Gay-Lussac.

On ne peut contester, dit-il, que le sel ne soit utile à l'économie animale, dans ce sens qu'il pourrait, s'il n'en existait pas d'autres sources, lui fournir la soude qui existe dans le sang, la bile, la salive, les liquides albumineux, quoique en quantité très minime. La nécessité de cette base alcaline est même démontrée par sa présence constante dans beaucoup de sécrétions semblables chez des animaux très diffé

sucre, aussi bien les herbivores que les carnivores. » Le sel ne serait peut-être, si nous comprenons bien, qu'une sorte de friandise pour les animaux, de même que le sucre est une friandise pour l'homme. Mais le sucre, ainsi que cela est bien reconnu aujourd'hui par tous les chimistes et teus les physiologites, n'est point une friandise inutile; en brûlant dans le travail de la respiration, il fournit un complément de chaleur nécessaire à la vie. L'appétence pour le sucre est donc ici le signe d'un besoin réel à satisfaire, et non pas un simple caprice d'estomac malade. Si le sucre devenait d'un prix assez peu élevé pour qu'on pût sans perte d'argent en donner aux bestiaux, il faudrait en assaisonner quelques-uns de leurs aliments. C'est avant tout une question d'économie, de balance pécuniaire, et cela n'ôte rien à la réalité du bon effet produit. Il est de certaines fonctions animales qui peuvent se remplir assez mal, sans que pour cela la vie s'arrête. On a bien de la marche devant soi, quand on donne aux animaux une nourriture insuffisante, avant d'avoir réduit la dose des aliments à la limite précise au-dessous de laquelle la mort serait imminente. Faut-il donc ne se nourrir qu'en supportant des privations qui, peu sensibles d'abord, amèneraient à la longue le dépérissement des races? Conclure de l'impossibilité actuelle de donner du sucre aux bestiaux à la possibilité de les pri

ver de sel nous semble un raisonnement vicieux. Aux paroles si vraies de M. Gay-Lussac : Appétit et digestion sont deux effets corrélatifs, il faut donc ajouter: Appétence et besoin sont deux phénomènes d'une connexité intime.

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Ainsi donc, avant toute étude, il est pour nous évident que l'emploi du sel est utile, nécessaire même, dans l'alimentation, et nous ne comprendrions pas que ses bons effets pussent être contestés. « Son emploi, a d'ailleurs dit M. Gay-Lussac, est trop préconisé et trop répandu pour qu'on doute de son utilité. »

L'analyse chimique a, du reste, mathématiquement démontré que le sel absorbé par l'homme ou par les animaux ne passe pas simplement à travers l'économie animale sans produire aucun effet, sans subir aucune décomposition; elle a prouvé que le sel est une condition de la vie.

Nous trouvons encore cette démonstration écrite dans le premier rapport de M. Gay-Lussac. On ne peut contester, dit-il, que le sel ne soit utile à l'économie animale, dans ce sens qu'il pourrait, s'il n'en existait pas d'autres sources, lui fournir la soude qui existe dans le sang, la bile, la salive, les liquides albumineux, quoique en quantité très minime. La nécessité de cette base alcaline est même démontrée par sa présence constante dans beaucoup de sécrétions semblables chez des animaux très diffé

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