l'importance de la bile, occupe la première place. Il a été analysé par M. Braconnot, MM. Frommherz et Gugert, et M. Boudet; le premier a opéré sur le foie de bœuf, les derniers ont travaillé sur le foie de l'homme. Voici l'analyse de M. Boudet, qui est la plus appropriée aux exigences actuelles de la science :

La quantité de cendres a été trouvée, par MM. Frommherz et Gugert, de 2.634 p. 100 de foie sec ou de 6.219 p. 1,000 de foie humide.

D'après Hensinger 1, le poids du foie est dans le chien les 0.027 et dans l'homme les 0.022 du poids total du corps. Le dernier nombre est 0.025, d'après les recherches de M. Schwann. D'après M. Rayer, le poids du foie n'est que les 0.014 du poids du mouton.

Nous ne trouvons dans les recherches qui ont été faites soit sur les reins, si importants à cause des sécrétions urinaires, soit sur la rate, dont le rôle n'est pas encore bien connu, soit sur les autres glandes sécrétant le suc pancréatique ou la salive, soit enfin sur les membranes

(1) Ueber den Bau und die Verrichtungen der Milz, p. 18.

séreuses et muqueuses qui sécrètent le mucus des conduits et réservoirs qu'elles tapissent, aucun renseignement qui présente de l'intérêt pour la question dont nous nous occupons. L'ensemble de ces organes formant une proportion assez forte du corps des divers animaux (8 à 10 pour 100), il serait important de les étudier en détail; les recherches seraient toutefois fort longues et fort pénibles. Nous n'avons pas été en position de les entreprendre, et nous ne pouvons que signaler une telle lacune.

IV.-Divers tissus et membranes.-De la peau.

Un certain nombre de tissus et membranes (tissus cellulaire, séreux, tendineux, jauneélastique) se distinguent des autres parties du corps des animaux, parce que l'eau bouillante en extrait de la gélatine; ces membranes et tissus se rapprochent plus ou moins de la peau qui mérite plus particulièrement notre attention. Un lambeau de peau fraîche débarrassé, à son côté interne, de la graisse et du tissu cellulaire, à son côté externe des poils et de l'épiderme, contient une grande quantité de liquides communs à toutes les parties molles du corps vivant et qui se trouvent placés dans les fibres fermant la base de son tissu propre mêlé de tissu cellulaire et de divers vaisseaux. Wienholt y a trouvé :

Eau..

Albumine.

576.0

15.4

Tissu cutané propr. dit (y com

pris tissu cellulaire et vaiss.).. 325.3 Matières extractives et sels...

84.3

1000.0

C'est le tissu cutané qui se réduit en colle par l'action des acides et des alcalis, ou par l'action prolongée de l'eau bouillante; c'est aussi avec lui que se combine le tannin dans la fabrication du cuir. 1,000 parties de peau donnent 7.63 de cendres d'après les analyses de M. Scherer. Ces cendres n'ont pas été analysées. La connaissance de leur composition aurait pourtant un intérêt particulier dans la question qui nous occupe.

Le corps papillaire, tissu mince, mou, extrêmement sensible, couvrant le côté externe de la peau proprement dite et se trouvant entre elle et l'épiderme est le siége du toucher; il est traversé par le conduit excréteur des glandes sudoripares situées dans le tissu graisseux souscutané.

L'épiderme, tissu corné, percé d'un grand nombre de trous (dans lesquels se trouvent les poils ou qui servent à la transpiration), les poils, la corne, les ongles paraissent avoir à peu près la même composition chimique. M. Scherer, en faisant l'analyse élémentaire (en carbone, hydrogène, azote, oxygène, etc.) de ces diverses productions animales dépouillées des graisses

par un lavage à l'éther et ensuite séchées à 100 degrés, a été conduit à déterminer accidentellement les quantités de cendres qu'elles contiennent; il a obtenu1:

CENDRES POUR 100 DE SUBSTANCE SÈCHE.

Tissu corné membraneux : épiderme de

la plante du pied.

1.00

Tissu corné compacte: poils de barbe.
cheveux blonds.

0.72

0.30

V.

Cerveau, moelle épinière, nerfs, liqueur spermatique.

D'après Vauquelin, qui, dès 1812, a publié un travail sur ces matières, la moelle épinière, la moelle allongée, les nerfs, ont une composition chimique analogue, sinon absolument identique à celle du cerveau.

D'après les recherches de Tiedemann, à la naissance de l'homme le poids de l'encéphale est compris entre les 0.194 et les 0.146 du poids total du corps; entre 30 et 60 ans, il est compris entre les 0.027 et les 0.023 ; c'est ce même rapport qu'a trouvé M. Schwann. D'après Carus, le rapport du poids du cerveau à celui du

(1) Revue scientifique, loco citato.

corps descend à 0.0028 dans la brebis; M. Rayer a trouvé 0.0031. Dans trois déterminations rapportées par M. Boussingault dans ses recherches sur la formation de la graisse que nous avons précédemment citées, on a trouvé que le cerveau était, dans un goret nouveau-né, les 0.0444 du poids du corps, les 0.0070 dans un porc de 8 mois, les 0.0018 dans un porc de 11 mois.

La substance du cerveau est formée de couches grises et de couches blanches qu'on a désignées sous le nom de substance corticale et de substance médullaire; elle ressemble à une sorte d'émulsion pénétrée d'une assez grande quantité d'eau tenant en dissolution les diverses matières qui se rencontrent dans l'eau de toutes les parties solides du corps. Cette émulsion est composée d'albumine et d'une matière grasse dont M. Frémy a fait connaître la nature et qui est un véritable savon à base de soude et de chaux. D'après les divers observateurs, l'analyse du cerveau humain donne :