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L'affirmation est par trop absolue! Mais l'auteur ajoute : « Le crime est le point culminant où convergent tous les penchants égoïstes ou grossiers de notre nature. Étudier cette forme du mal, c'est étudier les misères communes de l'humanité, c'est contempler les germes d'immoralité et d'injustice qui tendent à se développer en chacun de nous, qui s'y développent toujours plus ou moins, qui toujours contribuent à augmenter pour quelques-uns les périls de la contagion seulement, c'est les voir comme sous un verre grossissant ou dans l'une de ces projections qui font saillir à tous les yeux les mystères cachés de la nature... Le milieu du crime, c'est la société, autrement dit, c'est l'ensemble des affections, des sympathies, des encouragements et des concours, mais aussi des rivalités, des concurrences, des jalousies, des inimitiés et des haines qui constituent la vie commune de l'humanité. Toute réflexion, toute inspiration morale et tout effort émanent certainement de la conscience personnelle. Mais la société est comme ces milieux dans lesquels chaque son émis se redouble, se répercute et finalement se multiplie en mille échos. C'est dans la société que la pensée individuelle s'agrandit, se transforme et s'organise, et cela pour le mal comme pour le bien; mais partout elle amplifie, elle développe, elle propage et elle fait durer.

La mission des pouvoirs publics est donc de faire tout ce qui, en respectant la liberté individuelle, peut amener la propagation de ce qui est bien et empêcher la propagation de ce qui

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Il fallait s'y attendre, empiriste et utilitaire, l'auteur ne pouvait pas ne pas condamner l'œuvre des constituants de 1789; mais, c'était encore facile à prévoir, d'un esprit très sagace, très avisé, M. Th. Ferneuil ne pouvait pas, non plus, se contenter de rejeter comme « antiscientifiques >> les principes de la Déclaration des Droits. De la critique du préambule de la constitution de 1791 et de cette constitution elle-même, faisons donc deux parts, et distinguons entre les pages où il juge des doctrines philosophiques et celles

où il regarde à l'application de ces mêmes doctrines, étant donnée la France d'il y a cent ans avec les vieilles traditions et les besoins nouveaux que l'on sait. Certaines pages n'enchanteront que les seuls positivistes, mais les autres, elles méritent de fixer l'attention aussi bien des rationalistes de toute école que de ceux qui se recommandent de MM. Spencer et Espinas.

L'auteur, qui nomme les précurseurs de la Révolution française, qui rapporte et commente des passages de leurs écrits, s'en prend surtout à Jean-Jacques et à son Contrat social: Jean-Jacques a faussé les intelligences, le Contrat a fait tout le mal; le mot Contrat n'a pas de signification en sociologie et l'homme n'existe pas; il y a des hommes, il y avait des Français, que le logicien, habitué à jouer avec les mots, n'a jamais ni étudiés, ni devinés. M. Ferneuil entend un peu trop étroitement l'expression de Contrat, et il est injuste envers Rousseau, un penseur de qui Kant pouvait se plaire à lire les ouvrages, mais que de remarques justes et profondes! Nous ouvrons le livre à la page 35: « L'école de Rousseau considérait l'exécutif, non comme un rouage indispensable au mécanisme gouvernemental, non comme un associé et un collaborateur naturel des autres pouvoirs, mais comme une pièce secondaire et accessoire de la Constitution, comme un simple commis que le pouvoir législatif a le devoir de surveiller et de casser aux gages dès qu'il ose manifester une volonté propre. Cette défiance et ces arrière-pensées à l'égard de l'exécutif se trahissent, non seulement dans les rapports de l'assemblée législative avec le roi, mais dans la situation que la constitution de 1791 avait faite aux ministres de la royauté... L'article 2 de la section IV du chapitre 11 suffisait à paralyser le fonctionnement du régime que la constitution voulait établir..... Une masse, une cohue plus ou moins confuse de 700 représentants est radicalement impropre à l'office du gouvernement; elle en peut contrôler les actes, mais ne saurait l'exercer qu'indirectement en se groupant et se disciplinant sous la direction de ses chefs les plus autorisés, qu'elle désigne au choix du roi pour représenter au pouvoir ses idées et sa volonté... L'interdiction des fonctions ministérielles aux membres du Parlement supprime tout intermédiaire, tout trait d'union entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif... » Allons plus loin, à la page 43: « Les législatures à court terme présentent de multiples désavantages. D'abord, elles soumettent trop fréquemment le pays à l'agitation des crises électorales, et risquent de compromettre les intérêts matériels, la prospérité économique de la nation. De plus, le système des élections biennales met com

plètement le représentant sous la dépendance de l'électeur et ne lui laisse plus la liberté requise pour accomplir son mandat en conscience... >> Encore des pages pleines de sens à propos du chapitre v et de l'organisation du pouvoir judiciaire, touchant le titre VII et la procédure à suivre en cas de revision; nous ne pouvons que les signaler.

Après la critique des principes de 1789, l'exposé des doctrines professées par l'auteur en matière d'organisation politique et sociale. Des principes encore, induits ceux-là ; ils se trouvent formulés dans les quatre premiers chapitres de la seconde partie: De la science et de l'art en sociologie, nature et fin de la Société, nature et fin de l'État, de la notion du droit et de ses conséquences pratiques. Les quatre derniers chapitres ont pour objet certains points de la science également; il s'agit de la propriété du travail, du rôle de la société et de l'Etat en matière d'enseignement, des rapports de l'Église et de l'État.

Dans les chapitres intermédiaires, des considérations sur celles des questions d'organisation qui relèvent de l'art : du régime représentatif, du rôle des individus et des groupes sous ce régime, des élections, du rôle des assemblées, du rôle de l'exécutif. Nous n'adhérons pas à la doctrine développée dans les premiers chapitres. L'auteur, qui répète ce jugement de M. Herbert Spencer : Il y a dans l'organisme social comme dans l'organisme individuel une vie de l'ensemble qui ne ressemble point à celle des unités, encore qu'elle en soit le produit, n'admet pas, avec le philosophe anglais, que la société existe pour le profit de ses membres; s'il repousse les théories de l'école communiste ou collectiviste, il rejette tout aussi bien les conclusions de l'ouvrage : l'Individu contre l'État. Pour lui, l'idée de l'autonomie de la personne humaine est une pure hypothèse métaphysique, et M. Ferneuil, faisant du moi le centre de l'idéale liberté, méconnaît, tout comme Kant, les données de l'expérience. « C'est du désir de poursuivre ses fins particulières, de réaliser les conditions de son bien-être individuel, par conséquent de l'égoïsme, que procède la notion originelle du droit ; mais la constitution même de la société transforme aussitôt cet égoïsme en altruisme. En effet, ces activités naturelles que l'homme sent le besoin d'exercer, il est instinctivement poussé à en faire jouir les autres membres du groupe social.

La sympathie réciproque constitue le second élément de la notion du droit. » Le droit n'est pas antérieur à l'action sociale, comme disent les spiritualistes »; il n'est pas consécutif à cette cation, comme disent les naturalistes »; il est

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concomitant à l'état même de la société. N'insistons pas. La doctrine touchant la propriété et le travail nous plaît infiniment. M. Ferneuil n'érige pas en dogmes les notions courantes, mais il ne voit pas non plus qu'ils soient bien certains les avantages que se promettent les socialistes, la révolution qu'ils rêvent ayant abouti. Tout ce qui a trait au régime parlementaire est excellent.

On ferait une étude intéressante à rapprocher, de plusieurs des remarques et réflexions de notre auteur touchant ce régime et touchant les élections, les réflexions et propositions qu'émettait récemment M. Paul Laffitte.

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Nous avons parlé ici même d'un premier ouvrage de M. Paul Laffitte, et cet ouvrage, le Paradoxe de l'égalité, nous ne l'avons pas vanté sans formuler quelques réserves. Ce nouveau travail nous plaît mieux. Il est divisé en trois parties, et, dans la première : La politique des majorités, dans la dernière : La démocratie représentative, des jugements, qui ne sont pas, sans doute, la plupart, très originaux, mais qui tous devraient appeler les méditations de quiconque, se qualifiant de libéral, a souci de conserver intact l’héritage des constituants de 89. Signalons comme plus particulièrement dignes d'attention les chapitres de la première partie qui portent pour titres Substitution des groupes aux partis politiques; La confusion des pouvoirs; Avènement de la classe des politiciens, et ceux de la troisième intitulés Les conflits parlementaires; Le besoin de stabilité; La vraie décentralisation.

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Nombre d'hommes politiques, montre fort bien M. Laffitte, accusent trois tendances: faire des lois pour le plus grand nombre au lieu de les faire pour tous, se préoccuper plus du présent que de l'avenir, remplacer la politique des idées par la politique des intérêts; ils parlent et ils agissent au nom de la majorité; et, dans la deuxième partie de son livre Le droit de suffrage, M. Laffitte, en vue de parer à ce danger d'une restauration du pouvoir absolu, réclame la représentation des minorités; il revendique, pour elles, le « droit » de participer au gouvernement de la chose publique; il cite, en exemple de la reconnaissance d'un tel droit, les législations générales en vigueur dans divers pays. Sans doute, avec l'auteur, nous avons le regret de constater qu'au jugement de beaucoup, chez nous la formule : Si veut le roi, si veut la loi a encore toute sa valeur; au lieu : du roi, ils disent la majorité, la différence est

de peu d'importance; la Convention, le premier | prits. Le fond de pareille émotion n'est rien de et le deuxième empire bénéficièrent de notre longue éducation monarchique et l'on est bien près de rejeter le régime de la république parlementaire. Mais M. Laffitte peut-il bien affirmer que la représentation des minorités serait un remède, lui qui, regardant aux résultats des élections de 1881 et de 1885, établit qu'ils ne sont pas fondés à parler au nom de la majorité, ces autoritaires, ces hommes légèrs de comités anonymes qui représentent, au vrai, les 45 o/o, les 43 0/0 du nombre des électeurs, et qui n'ont encore obtenu ce nombre de voix que grâce au concours de libéraux qui, au deuxième tour, ne pouvaient ou ne voulaient voter pour un candidat monarchiste? Les minorités, mais elles ne sont que trop largement représentées. Il faudrait modifier nos lois électorales, nous l'accordons, mais les modifications que nous voudrions voir apporter ne sont pas celles que souhairerait M. Laffitte.

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Par lui même, à ce seul et rare titre d'ouvrage bien fait, soigneusement écrit par une plume en possession de son sujet, le livre que nous annonçons mérite l'attention et ne manquerait pas d'éveiller l'intérêt. En le lisant, nous avons vu flotter devant nos yeux, ces visions de la guerre russo-turque, puissamment évoquées par les tableaux de Vereschagine. On devine sans qu'il soit besoin même de les suggérer les entraînantes raisons d'actualité qui promettent des lecteurs nombreux à tout écrivain traitant, parmi nous, de la Russie. Présentement ce nom a un charme en France, il y est à la mode... Ce qui est tout dire. Sous un gouvernement dont le leader tira sa fortune politique d'un outrage à la Majesté... czarienne, on interdit au théâtre la représentation d'une pièce suspectée de façons un peu libres envers les altesses russes. Les romanciers du même pays viennent d'être, ces années dernières, l'objet d'un engouement général en France. Il n'est pas jusqu'aux emprunts, ornés de cette étiquette prestigieuse, dont le succès n'atteste la contagion, s'étendant jusqu'à l'impassible capital, de cette présente ivresse de nos es

plus que cet hommage accommodé selon les circonstances que l'on a vu rendre dans tous les temps à la Force, et à l'énigme de l'Inconnu. Il s'y mêle chez nous, dans l'état de notre politique et dans notre situation au regard du reste de l'Europe, une vertu d'illusion que je suis loin de vouloir diminuer. L'illusion produit autant de réalités qu'elle en dénature. Elle est une des faces de l'Imagination, la seule vérité noble de ce monde et la fontaine des sentiments exaltés. La nation russe est-elle pour comprendre et partager ce que nous lui offrons, ce que nous aimons à croire qu'elle accepte et nous rend? Il nous semble que cette grave demande trouvera je ne sais quelle réponse dans ce travail sur l'Armée russe et ses chefs en 1888, dont l'auteur étudie successivement le soldat et le moudjik, le tempérament offensif du soldat russe, l'ancienne et la nouvelle armée, l'école russè et les traditions de Souvaroff, les théâtres d'opérations d'une campagne austrorusse, les moyens de concentration de l'armée russe, les forces militaires de la Russie, les principaux chefs de l'armée russe, et, à leur tête, le général Gourko, dont le portrait décore le frontispice de ce volume.

L. D.

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Ce volume est mieux qu'un volume de circonstances, et il survivra à l'agitation électorale au milieu de laquelle il s'est produit. M. Jules Simon est un charmeur dont la baguette magique embellit tout ce qu'elle touche. Nous n'avons pas à faire de politique ici, et nos lecteurs nous sauraient mauvais gré d'aller sur les brisées des journaux quotidiens. Nous ne parlerons donc que des qualités merveilleuses de clarté, d'agrément, de finesse, que l'auteur a développées dans ce livre, qui se divise en trois parties : « M. Boulanger et ses apôtres. Le programme. Paix ou guerre. » Nous y trouvons aussi quelques chapitres qui appartiennent plus à l'histoire qu'à la polémique, et qu'il convient par là de signaler: tel celui sur les événements de 1848, et d'autres où M. Jules Simon traite avec une grande hauteur de vue ces grandes questions de paix ou de guerre, qui n'agitent pas seulement la France, mais l'Europe tout entière, depuis que l'existence au milieu d'elle d'une nation perpétuellement armée en guerre fait dépendre du caprice ou de la passion d'un seul homme le sort de tant de millions d'existences.

E. A.

BIBL. MOD.

- X1.

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Cet ouvrage prend place dans l'excellente Bibliothèque des professions industrielles, commerciales et agricoles: il renferme les notions essentielles des arts manuels: c'est un guide sérieux, pratique, rédigé de telle sorte que l'ouvrier des petites villes et des campagnes, que l'amateur qui emploie ses loisirs à travailler de ses mains sans fréquenter les ateliers, puissent être initiés aux découvertes de l'industrie et aux procédés des ateliers et des manufactures des grandes villes. Comme les procédés de l'industrie ne sont que l'application des principes de la science, M. Houzé a sagement fait précéder les renseignements techniques de notions scientifiques succinctes et claires, qui permettent au lecteur d'apercevoir au moins la raison d'être des procédés préconisés. Cinq planches hors texte comprenant un certain nombre de figures d'outils ou de constructions géométriques ou mécaniques aident à l'intelligence du texte.

L'éducation bourgeoise laisse trop à l'écart les connaissances usuelles; nous l'avons maintes fois regretté, en constatant l'impuissance des jeunes gens, intelligents et bien instruits du reste, en face de la moindre difficulté de travail manuel. Combien est-il de jeunes gens qui puissent seulement démonter et replacer une serrure? Combien qui sachent distinguer dans une charpente d'un chevron l'arêtier?

Et pourtant de quelle utilité ne serait-il pas de les initier en passant, à l'occasion, sans les condamner à en faire une étude spéciale, aux notions élémentaires du cubage des bois, par exemple, des termes techniques employés dans la construction; et puisque la mode est aux bains de mer, de profiter du séjour sur la plage pour leur apprendre les premiers principes du droit maritime, de la construction navale, etc.!

Dans ce but nous recommandons, dans cette Bibliothèque des professions industrielles, commerciales et agricoles, le Guide pratique du constructeur, de Pernot, refondu par Camille Tron

con

quon et Ch. Baye; le Guide théorique et pratique du cubage des bois, par Louis Frochot, le Livre de poche du charpentier, par Merly; les Notions pratiques de droit maritime, par Alf. Doneaud; le Guide pratique d'architecture navale, par Gustave Bousquet; et aussi, l'ouvrage intéressant et instructif de Viollet-le-Duc, Comment on struit une maison, si rempli de sages conseils et 'd'utiles aperçus, encore que la maison que construit le jeune Paul sous la direction de son grand cousin soit déjà assez peu ordinaire, puisqu'il ne s'agit de rien moins que d'une résidence de campagne évaluée deux cent mille francs. Mais les principes fondamentaux sont aussi bons et efficaces s'il est question d'une moindre construction.

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Qu'est-ce que la vie? Qu'est-ce que la plante? Comment les définir? Ce sont les premières questions que se devait poser l'auteur et qu'il s'est posées en effet. Il a regardé aux définitions déjà proposées on ne distingue pas assez, montret-il, entre la vie et la mort quand on dit, et on le dit fréquemment, que vivre, c'est mourir incessamment; et l'on distingue trop entre la plante et l'animal, car vaines absolument sont les distinctions que l'on fonde ou sur la motilité, ou sur la nature des tissus, ou encore sur le mode de nutrition. Mais les définitions sont-elles si nécessaires à qui pense se contenter d'analyser et de décrire? Il est difficile de définir la vie, mais ne suffit-il pas de reconnaître « qu'elle est liée à une alternance d'analyse et de synthèse chimiques, morphologiques et physiologiques »? La question d'origine n'importe pas ici. Il est plus difficile de définir la plante, mais ne suffit-il pas d'admettre, et on l'admet, que la pierre de l'édifice vivant, c'est la cellule. La cellule vit, la cellule est une unité morphologique et biolo

gique à la fois. « Connaître la vie de la plante, c'est connaître la structure et les propriétés de la cellule, base commune de la vie des végétaux et des animaux; c'est connaître les caractères spéciaux que présente la cellule chez la plante. Point de propriétés fondamentales: la plante vit comme l'animal; mais quelques phénomènes secondaires impriment à l'élément végétal une allure qui l'oppose, dans la grande majorité des cas, à l'élément animal et justifie le nom de cellule végétale. »

Ces phénomènes secondaires, M. Vuillemin les indique, au passage, dans son Introduction; ils sont le groupement des cellules, la forme du corps, l'agencement et le fonctionnement des organes; et, découvrant le plan de son travail, il nous dit déjà que la plante, qui joue son rôle dans l'économie de la nature, ne saurait être seulement considérée en elle-mème : la plante a ses rivaux auxquels elle dispute la place et la nourriture nécessaires à son accroissement; elle a des armes défensives qui lui permettent de se soustraire même aux animaux et même à l'homme; plusieurs espèces ont des armes offensives et plusieurs dévorent leurs ennemis; une étude de la vie des plantes, pour être complète, doit forcément comprendre une étude de la vie cellulaire, une étude de la vie individuelle, une étude de la vie sociale.

M. Vuillemin, dans la première partie de son ouvrage, parle des cellules typiques, des cellules modifiées, celles-ci par réduction, celles-là par différenciation; de la cellule végétale et des caractères généraux qu'elle présente, des dérivés du protoplasma dans la cellule végétale. Dans la deuxième, il traite de l'agencement des cellules en corps végétal, des corps épithélial et vasculaire, des fonctions, des organes fixateurs, des organes de soutien à éléments mous et à éléments durs, des organes de protection, du travestissement, du mimétisme, du polymorphisme, des aliments et, d'une manière plus générale, de l'absorption; puis de l'excrétion, de la respiration, des transformations internes, des fonctions de la vie spécifique; enfin : rénovation ou naissance morphologique, multiplication ou naissance physiologique, fusion, conservation, dispersion. La troisième partie ne contient que deux chapitres seulement, l'un ayant pour titre : Relations entre individus d'une même espèce, et le second: Relations entre espèces distinctes.

L'auteur use et abuse du qualificatif merveilleux; c'est le seul reproche que nous pourrions lui faire. Le sujet est par lui fort bien ordonné, et toujours très simple, toujours très clair est son exposé des connaissances qui se peuvent

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Le livre de M. Badoureau, véritable synthèse des sciences expérimentales, est une partie de l'œuvre d'Auguste Comte, rajeunie et mise au courant des progrès les plus modernes de la Science. Ce volume comprend les cinq parties sui vantes : Introduction, État des corps, Phénomènes naturels, Conclusions, Industrie. Dans la seconde partie, l'auteur a introduit d'assez nombreuses idées personnelles qu'il soumet à l'appréciation des savants. Dans la troisième il a exposé sommairement la mécanique, la physique, la chimie, la biologie et la géologie, en insistant sur les phénomènes dont s'occupe la physique son, chaleur, électricité, magnétisme, énergie rayonnante, et en définissant avec le plus grand soin les diverses unités employées.

M. Badoureau croit avec Démocrite que la matière est formée d'atomes se mouvant dans l'espace, et il admet, faute de mieux, l'hypothèse de sir W. Thomson sur la constitution des atomes. Il regarde le mot électricité comme sy. nonyme du mot éther. Il est, comme M. Hirn, partisan de l'existence objective des forces et de l'existence des âmes humaines, animales ou végétales, et croit, avec l'école de Darwin, à la théorie transformiste. Enfin il laisse de côté les questions religieuses que la science ne peut résoudre et ne doit jamais aborder.

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Cet ouvrage est le vrai livre de vulgarisation tel qu'on doit le comprendre. Il n'est pas trop technique; les auteurs n'ont employé que des expressions à la portée de tous, et ont pu condenser en 320 pages un sujet très complexe. Prenant la houille au sortir de la mine, et sans entrer dans les détails de son extraction, ils ont successivement fait connaître la nature, la composition et la propriété de ce combustible, qui est le pain de l'industrie; puis ils ont indiqué les combustibles dérivés.

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