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la Monarchie austro-hongroise, description détaillée et illustrée de l'Autriche-Hongrie, publication de très longue haleine dont quelques volumes seulement ont paru (à Vienne, chez l'éditeur A. Holder) et dont le prince Rodolphe était à la fois l'inspirateur, le protecteur énergique et le collaborateur assidu. Le comité, après avoir placé l'œuvre sous les auspices de la princesse Stéphanie, veuve du prince Rodolphe, a résolu de remettre à plus tard la partie de l'édition hongroise qui devait, avec le comité de Pesth, contenir la description de Gödöllö, réservée par le prince Rodolphe, dont il n'avait pas remis le manuscrit. Le comité a résolu également en principe d'écrire une biographie très complète du prince, sans toutefois arrêter aucune époque pour ce travail. Il va de soi que la Monarchie austro-hongroise n'en marchera pas avec moins de régularité vers son achèvement.

« Nouveaux périodiques. La croisade prêchée contre l'esclavage par Mgr Lavigerie, et soutenue avec tant d'énergie par le gouvernement allemand, a son contre-coup dans le monde des lettres et fait sortir de terre des publications comme Die katholische Welt, revue bi-mensuelle rédigée par plusieurs membres du clergé archiepiscopal de Cologne et éditée par A. Riffarth, et Gott will es! (Dieu le veut!), bi-mensuel égament.

« Dans le domaine littéraire, une nouvelle revue intitulée Litterarische Correspondenz und kritische Rundschau, dirigée par H. Thoin, éditée par Armin Boumann, à Leipzig, se propose de renseigner ses lecteurs autant sur les hommes que sur les œuvres.

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« Enfin, parmi les publications de vulgarisation scientique, une revue mensuelle, Himmel und Erde, éditée avec un luxe de bon goût par Hermann Paetel, de Berlin, a pour rédacteur en chef depuis sa fondation, qui date à peine, M. Wilhelm Meyer, astronome distingué et président de la Société berlinoise Urania, dont la présente revue est l'organe officiel. L'Urania a pour objectif de populariser les sciences naturelles et de répandre dans la mesure de ses forces les jouissances que procure la connaissance de la nature »; ce programme s'applique naturellement à Himmel und Erde (Ciel et Terre) qui est un des moyens mis en œuvre par la Société pour arriver à son but. La rédaction est de premier choix, à en juger par la liste des collaborateurs, dont la plupart ont des noms bien connus du monde savant. Il ne reste qu'à souhaiter à ces honorables de ne point perdre de vue le côté de vulgarisation que doit avoir la publication, et qu'a su ménager avec beaucoup de tact leur rédacteur en chef,

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La maison Macmillan et Ci, de Londres, a publié, pendant le mois de février: Natural Inheritance, par Francis Galton, Neighbours on the Green, nouveau roman en trois volumes de Mrs. Oliphant, un choix d'études lues à la « Wordsworth Society >> par Mr. William Knight et réunies sous le titre de Wordsworthiana, the Critical Period in American History (1783-1789), par John Fiske, et le premier volume de la série que nous avons annoncée : English Men of Action. Ce volume est consacré, comme on le sait, au général Gordon, et dû au colonel sir William Butler. Il a été suivi de Henry the Fifth, par le révérend A. J. Church; en mai paraîtra Lord Laurence, par sir Richard Temple, et en juin Wellington, par Mr. George Hooper.

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FRANCE

Alfred de Musset inédit. Un professeur de Marseille a envoyé aux Annales un sonnet de Musset qu'il déclare absolument inédit. Il en tenait la copie de M. Pons, l'avant-dernier secrétaire de Sainte-Beuve. Le voici :

A George Sand.

Telle de l'Angelus la cloche matinale
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,
Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l'eau lustrale,
O George, a fait pousser de hideux aboiements.
Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pàle,
Tu n'as pas remué ses longs cheveux flottants :
Tu savais que Phébé, l'étoile virginale
Qui soulève les mers, fait baver les serpents.

Tu n'as pas répondu, même par un sourire,
A ceux qui s'épuisaient en tourments inconnus
Pour mettre un peu de fange autour de tes pieds nus.
Comme Desdemona, t'inclinant sur ta lyre,
Quand l'orage a passé, tu n'as pas écouté,
Et tes grands yeux rêveurs ne s'en sont pas douté!

D'un autre côté, le correspondant du journal anglais the Bookseller appelle notre attention sur une lettre signée « Thomas Delta» et insérée dans l'Athenæum du 9 mars, où l'auteur analyse succinctement un fragment dramatique de cent trente-quatre vers intitulé Derniers moments de François Ier, et enfoui dans le Keepsake français de 1831. Les extraits qu'il en .donne sont trop courts pour être d'un grand intérêt, et nous paraissent de plus défigurés par quelques fautes de transcription. Si le Keepsake français de 1831 nous tombe jamais sous la main, nous vérifierons pour nos lecteurs la trouvaille de Thomas Delta.

Un comité s'est décidément formé pour élever une statue au poète de Rolla et des Nuits. La souscription, ouverte par « la Jeunesse de France », se fait chez Lemerre, et paraît en bonne voie de succès. Une maquette de statue est déjà faite. Elle est l'oeuvre d'un artiste aussi épris des

lettres que de son art, et auquel nous souhaitons sincèrement de ne pas avoir à supporter la même déception que pour le monument de Balzac. Nous avons nommé M. Marquet de Vassclot.

- Une Société

Une nouvelle Société littéraire. ouverte aux hommes de lettres et aux artistes de la Bretagne, du Poitou, de l'Anjou et du Maine, vient de se fonder à Paris, sous le titre de Société artistique et littéraire de l'Ouest.

Son but est essentiellement philanthropique; elle se propose d'affecter les fonds qu'elle recueillera à encourager ses compatriotes qui, débutant dans la carrière des lettres et des arts, ne trouvent pas dans le travail des moyens d'existence suffisants. Elle servira également à établir des relations confraternelles entre les artistes et les littérateurs originaires des quatre provinces susdésignées.

Les membres fondateurs ont définitivement constitué leur bureau ainsi qu'il suit :

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L'AcadéUn concours poétique en province. mie des Muses santones vient de publier le programme de son concours poétique de 1889. Comme les années précédentes, l'Académie fera imprimer à ses frais le meilleur volume de vers qui lui sera présenté; l'auteur recevra gratuitement 350 exemplaires de son œuvre, et le prix offert par le Président de la République lui sera décerné. Ce prix consiste en une magnifique pièce de la Manufacture nationale de Sèvres. Il y aura plusieurs autres prix.

Le programme complet du concours est adressé à toute personne qui en fait la demande à M. Victor Billaud, secrétaire de l'Académie, à Royan (Charente-Inférieure).

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« Une grande solennité littéraire a eu lieu à Barcelone le 16 février. Il y avait cinquante ans qu'avait paru un recueil de belles poésies écrites dans une langue que l'on croyait morte, en catalan. Ces poésies, sous le titre Lo Gayter del Llobregat, furent d'abord publiées dans le Diario de Barcelone, sans porter le nom de leur auteur devenu célèbre depuis, Joaquin Rubio y Ors. Le succès de ces vers fut énorme.

« L'idiome habituel, l'idiome vulgaire dans lequel depuis si longtemps n'avait chanté aucun poète, servait tout à coup à exprimer dans un beau langage les pensées les plus élevées, les émotions les plus douces. Ce fut un événement plus grand encore que celui que produisit chez nous l'apparition de Mireille, où l'on voyait aussi un dialecte dédaigné redevenir une langue harmonieuse. Les années ont passé, mais l'œuvre de Rubio y Ors a conservé son prestige. C'est ce qu'a prouvé la glorieuse manifestation qui réunissait, dans la vaste salle du Congrès, une foule enthousiaste, heureuse de célébrer le cinquantième anniversaire de la renaissance littéraire de la Catalogne. De nombreuses poésies, dont plusieurs étaient adressées à Rubio y Ors, d'éloquents discours se succédèrent aux applaudissements du public qui assistait à cette fête, et à la grande émotion de celui en l'honneur de qui elle avait lieu.

« Le livre qui, voilà un demi-siècle, produisit une si vive, si durable sensation, méritait bien de reparaître en une édition nouvelle: aussi vient-on de publier le premier volume d'une splendide réimpression du Gayter del Llobregat. Un seul tome eût été bien insuffisant, parce que les nombreux amis, les admirateurs que Rubio y Ors compte dans toute l'Europe, ont voulu s'associer aussi à la solennité commémorative de Barcelone en traduisant ses beaux vers dans leur langue. Le poète catalan a donc tour à tour été interprété par des poètes espagnols, français, provençaux, grecs, allemands, italiens, qui, de cette nouvelle édition, font réellement une édition polyglotte. »

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- Sous ce titre : Cotelle, Bedau, Bonnet, miniaturistes du XVIIe siècle, M. Jules Guiffrey donne à l'Art du 1er mars une belle et solide étude sur un manuscrit de la Bibliothèque nationale intitulé: Cartes des marches et mouvements et plans de tous les ports occupés par l'armée du Roy commandée par Sa Majesté en personne pendant les campagnes des années 1675, 1676, 1677 et 1678, contre les armées confédérées d'Espagne, de Hollande et de Lunebourg; cet ouvrage forme 4 volumes inscrits sous les n° 7891, 7892, 7893 et 7894 du fonds français (Réserve).

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On lira avec plaisir et profit, dans l'Instruction publique du 9 mars, une conférence de M. F. Brunetière sur Racine et Andromaque. On y apprendra que si les romantiques ont dénigré Racine à l'envi, c'est qu'il était trop réaliste, trop naturaliste pour eux, et que si ses contemporains l'ont tant discuté et finalement l'ont dégoûté du théâtre, c'est que, dans ses recherches de la société et de la nature, il s'éloignait trop des conventions scéniques de son temps.

- M. Victor Waille exhume, dans la Revue bleue du 2 mars, un poème inédit de Benjamin Constant, qui dormait ignoré dans les archives de la « Société d'agriculture, sciences et arts », de Poligny. Ce manuscrit contient plus de quatre mille vers de différentes mesures, formant un poème qui, sous ie titre de : le Siège de Soissons, roman du vio siècle, en vers libres, est un violent et curieux pamphlet contre Napoléon.

-La Revue de géographie, que dirige avec autorité M. Ludovic Drapeyron, publie, dans son numéro de mars, le commencement d'une étude très intéressante sur le marchand-voyageur Tavernier (1670-1689). M. Ch. Joret, l'auteur de ce travail, a trouvé un manuscrit provenant de la bibliothèque de Lamoignon, qui renferme des fragments des six voyages de Tavernier, avec des variantes nombreuses et importantes. Il a aussi eu à sa disposition des documents inédits qui lui permettent de redresser plusieurs erreurs cou. rantes, et de déterminer le lieu de la mort et de la sépulture de ce célèbre voyageur.

- La Revue des langues vivantes, à laquelle le professeur A. Wolfromm a su assurer le succès (Havre, 9, rue Casimir-Perier, un an: 12 fr.), publie, dans son numéro de mars, une remarquable étude sur Samuel Taylor Coleridge, par un des jeunes littérateurs français qui connaissent le mieux la littérature anglaise, M. Gabriel Sarrazin.

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Gazette de France (19 février). Le septième article de M. Clovis V. sur les questions universitaires, où il trace à grands traits et sans trop de parti pris une physiologie des professeurs de lycée.

- Gil Blas (6 mars). Une critique assez fine intitulée par M. Paul Ginisty les Pastels de M. Paul Bourget.

(8 mars). Monaco, capitale de l'Europe, où M. Paul Arène expose, avec une raillerie douce et non dénuée de sympathie, le rêve d'un certain capitaine Alberto Rovere qui voudrait faire du provençal la langue universelle, et de Monaco le siège de l'école normale où se formeraient les futurs professeurs de cet idiome commun.

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