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lant

siècle.

tout au moins dans le cours de ce

loyalement ne pouvoir se soustraire à la douce et périodique tyrannie du Livre et de sa rédaction indépendante.

Ne nous semble-t-il point qu'avec ces amis. inconnus nous ayons vieilli ensemble, mitonnant les mêmes ardeurs, couvant les mêmes

tendresses, arborant les mêmes sentiments, emprisonnant les mêmes illusions. De loin comme de près nous avons perçu leurs approbations, écouté leurs griefs, partagé leurs déboires, et, dans cette Bibliopolis intellectuelle fortifiée contre la profane, nous avons eu tour à tour des cris de victoire et de détresse où nos voix, par-dessus les âmes endormies, se mariaient mystiquement.

Cette communion d'idées et de principes s'est faite lentement dans la longue succes

Il nous est donc bien permis de venir saluer et complimenter ici nos lecteurs de la première heure, ceux-là mêmes qui sont restés fidèles à ce recueil d'histoire et de critique littéraire durant ce décennat, et qui, aujour- sion des mois, par l'expression des lignes d'hui, ont si intimement pris langue et amitié imprimées et surtout par l'inexprimable sens avec ce compagnon mensuel, qu'ils avouent

BIBL. MOD.

-XI

des au-delà qui s'évapore de l'entre-deux des

I

phrases d'écrivains familiers dont le lecteur se plaît à développer toute la pensée.

Nous pouvons, en face de ces amis dévoués qui n'ont pas craint de faire place dans leur logis aux dix-huit gros volumes de ce magistral périodique, parler librement des modifications que nous apportons aujourd'hui non point tant à sa rédaction qu'à l'ensemble de sa typographie et de son expression visuelle.

Sans changer en quoi que ce soit le nombre des pages du Livre, sans apporter de variations sensibles dans la partie des variétés et histoires littéraires, non plus que dans le département de la critique bibliographique, nous avons adopté un caractère typographique d'un œil plus fort, plus lisible, comme si nous avions senti qu'en vieillissant nous devions donner le change à nos yeux et ne point prendre encore le souci des lunettes.

La

La première partie, imprimée en petit texte, offrait, il nous semblait, un aspect serré, compact, assez peu engageant pour la vue effrayée à la juste sensation d'avoir à se faufiler dans ces noires cohortes lilliputiennes. De même, dans la seconde partie à deux colonnes, le petit texte chevauchait si finement, si lourdement même, que le regard n'y voyait point suffisamment d'air, de repos ni d'étapes. concentration, en un mot, était excessive dans. la forme typographiée et peut-être trop diffuse dans le style de la pensée. Nous avons en conséquence songé à accorder moins. de place aux parasites chaque jour plus nombreux des fictions romanesques et des recueils poétiques, et, nous promettant de signaler, sans mention aucune, la plupart des œuvres qui ne revêtiraient point une véritable expression d'originalité, nous avons donné à l'ensemble de notre revue critique une harmonie plus souriante et une allure plus débonnaire et moins sévèrement condensée.

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Au reste, on conviendra aujourd'hui que la critique aussi alerte, aussi diligente, aussi judicieuse qu'on la pourrait rêver, ne peut maintenir ses droits et son autorité devant la poussée chaque jour plus formidable et plus agressive des menues publications modernes. Quelque complaisance qu'on y apporte, quelque bravoure qu'on y déploie, quelque in

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Depuis neuf années nous luttons avec constance et conscience pour saluer au passage tous les talents et décourager les non doués; aujourd'hui, devant le défilé sans fin des publications, il nous est permis de penser que nos efforts pour nous tenir à jour sont superflus, et que nos lecteurs eux-mêmes nous sauront gré de nous voir plus dédaigneux et plus difficiles à l'avenir, ne signalant plus que les livres de premier ordre et nous contentant de cataloguer les ouvrages qui méritent seulement de fixer un instant leur attention.

Nous avons également supprimé les sommaires des périodiques trop arides et si sèchement nomenclaturés les uns contre les autres que la lecture n'en pouvait captiver que les écrivains cités ou les chercheurs de documents. Pour que personne ne pût se considérer comme lésé par cette suppression, nous nous sommes entendus avec le Bulletin des Sommaires qui paraît hebdomadairement, et nos abonnés trouveront avec régularité à l'avenir les quatre livraisons de ce journal encartées sous la couverture de notre revue.

Mais inutile d'insister davantage, n'est-il pas vrai, sur nos transformations? Le Livre exprimera mieux que nous ne le ferions sa nouvelle allure et son rajeunissement de dixième année; souhaitons qu'il plaise ainsi mieux encore que par le passé. On sait que nous ne sommes point donneurs de gababine et qu'il n'est point dans nos usages de parler pro domo nostrá; aussi ce petit avantpropos que nous venons d'écrire a-t-il été uniquement composé pro formâ.

Nos amis sauront nous bailler la vérité sur ce proverbe contestable, à savoir que le mieux est l'ennemi du bien. Nous pensons au contraire que le bien est toujours perfectible. Le mieux lui-même est encore méliorable.

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Nous le prouverons.

O. U.

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L'agonie, par JEAN LOMBARD. Un vol. in-18 jésus. | de joie jusqu'au familier de l'empereur, jusqu'à Paris, Albert Savine; 1888. - Prix: 3 fr. 50.

Pour tous ceux qui aiment les lettres, il y a toujours un passionnant attrait dans les tentatives artistiques et littéraires des périodes les plus attachantes de l'antiquité. Presque tous les grands écrivains ont été attirés par ce genre d'étude, avec cette âpre passion qui pousse l'homme vers les ruines, vers la mort, vers le mystère des disparitions. Chateaubriand a fait les Martyrs, Gustave Flaubert, cette merveille, Salammbo: Théophile Gautier, un bijou, le Roman de la momie, pour ne citer que les principaux. Même après ces grands noms, même après ces œuvres, nous pouvons parler aujourd'hui du livre d'un jeune, d'un débutant dans le roman, l'Agonie, par Jean Lombard.

Plein de scories, de concessions trop nombreuses à l'école décadente, bien que le sujet y fût peut-être favorable à certains points de vue, son livre est un des plus curieux, des plus saisissants et des plus forts que nous ayons lus depuis longtemps comme essai de reconstitution romaine. Il n'a pas craint de s'attaquer à cette figure énigmatique et terrible, Héliogabale ou Elagabale, de peindre son règne avec une franchise fougueuse, un art sincère, sans reculer devant aucune audace, sans châtrer cette histoire sans précédent, qui a laissé une tache de sang et de sanie dans la décadence romaine. Il l'a fait avec un rare bonheur, donnant réellement, par la magie emportée d'un style coloré et vivant, par le talent avec lequel il fait grouiller la populace et les soldats, par la science archéologique, une troublante image de Rome dans sa vie intime, dans son débordement de vices, dans la cohue de ses habitants de toute classe et de toute catégorie, depuis l'humble marchand de porc salé, depuis la fille

la famille du César, jusqu'au prêtre du Soleil luimême, l'adorateur de la Pierre noire, l'hommefemme Élagabale. Mêlés à l'impériale orgie qui roule à travers la vieille capitale comme un affolant torrent, les Chrétiens sont montrés essayant de détourner au profit du Christ la religion nouvelle que le Syrien vient d'apporter d'Emèse, et cela donne lieu, en ce livre remarquable, à des incidents d'un palpitant intérêt, d'une philosophie trop osée, au sujet des tentatives pour arriver à l'androgyne, à l'hermaphrodite, à l'union, à la confusion des deux sexes en un seul. C'est de l'histoire vivante, agissante, de l'histoire qui palpite, qui émeut, qui vous saisit dans ses replis comme si l'on se trouvait tout à coup transporté en plein milieu du règne d'Elagabale, entre ses courtisans, ses hommes de joie, ses prêtres, et c'est du roman, car tout y est peint, montré, mis en scène comme dans le roman moderne. Les descriptions de la ville, les paysages, les costumes, les remuements de peuple dans les fêtes et les émeutes, sont peints de main de maître; nous prédisons un réel succès de lettré à M. Jean Lombard pour ce brillant début qui fait si heureusement augurer de son avenir littéraire.

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deur de porcelaines, comme étant l'infortuné Louis XVII proscrit et mystérieusement caché pour échapper à la police de l'usurpateur LouisPhilippe. De là résulte une série de complications inattendues qui amènent la vieille folle à donner sa fortune au faux prince et à l'épouser morganatiquement devant un curé de village; puis le Denis Roulette se roule dans toutes les folies que peut procurer l'argent à un gaillard de son espèce et meurt dans le château de sa femme, où il est enterré sous le nom de Charles-Louis, duc de Normandie, ajoutant un nouveau Louis XVII à tous ceux qui dorment déjà sous cette épitaphe leur dernier sommeil.

Henri Lavedan, avec son talent si particulier, a profité de cette fabulation ironiquement irrévérencieuse pour faire une des plus curieuses reconstitutions que l'on puisse imaginer. Il y a dans ce livre charmant une telle quantité de détails artistiques, un si ravissant bibelotage qu'on en reste ébloui comme au milieu d'un musée renfermant les merveilles choisies du temps où vivait la pimpante noblesse de Trianon; c'est un froufrou d'étoffes de soie, un cliquetis de tendres porcelaines, une caresse délicieuse de tout ce qu'il y avait de beau, de riche, d'élevé à la cour de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Tout cela s'allie d'une manière extrêmement comique avec la bourgeoisie fidèlement peinte et observée du roi-bourgeois Louis-Philippe. En dehors des recherches d'art vraiment considérables qu'un tel ouvrage a dû coûter à son auteur, il nous faut constater la réussite complète de cette amusante et piquante histoire, écrite avec une malicieuse bonhomie rembourrée d'aiguilles, une correction sereine du style et un humour bien français : c'est un effort heureux pour sortir du moule banal où coulent tant de romans.

Mondaine, par HECTOR MALOT. Un vol. in-18 jésus. Paris, G. Charpentier et Cie; 1888. Prix: 3 fr. 50.

Le nouveau roman d'Hector Malot, Mondaine, a une saveur particulière, grâce surtout à la manière en dehors de l'ordinaire dont il a été construit, étudié et combiné. Une double action s'y passe, se déroulant en même temps sans jamais se contrarier et finissant par s'emboîter exactement pour former un tout absolument homogène. La fable, excessivement intéressante, met en contraste la vie si pure, si haute de l'artiste, quelle que soit son origine, et celle, absolument vide, creuse et inutile du mondain, de la Mondaine. Comment le comte Geoffroy de Canoël a divisé sa vie en partie double, consacrant l'une à ses

devoirs d'homme du monde, l'autre à ses goûts d'artiste; comment il fait la connaissance d'une pauvre enfant abandonnée, admirablement douée pour les arts; comment la petite Lotieu deviendra sa compagne, après avoir été son apprentie et son élève; comment la comtesse de Canoël, née Leparquois, rendra la vie insupportable à son mari en devenant le type effrayant, poussé jusqu'au crime, de la Mondaine : c'est un secret que nous laisserons le soin au romancier de conter par le menu au lecteur. Il nous suffira de constater que Mondaine est l'un des livres les plus attachants et les plus variés de l'écrivain si connu, qui ne se lasse pas plus de produire que le public ne se lasse et ne se lassera de lire ses romans, et nous terminerons en enregistrant avec un vif plaisir ce nouveau succès ajouté à sa brillante collection.

Secret amour, par ADOLPHE CHENEVIÈRE. Un vol. in-18 jésus. Paris, A. Lemerre; 1889. - Prix : 3 fr: 50.

Le Secret amour, que M. Adolphe Chenevière étudie dans son roman, est celui d'un homme de quarante ans pour une jeune fille; c'est une délicate analyse du coeur humain faite avec une rare distinction de style, quelque chose de fin et d'élevé qui donne un véritable charme à cette situation si souvent traitée. Nous croyons que les lecteurs et les lectrices s'intéresseront très vivement à ce Secret amour du « vieil ami » Jean Norac pour la fille de son ami, Edmée de Résy, et aux péripéties pénibles qui le traversent. Les paysages d'Évian, où se passe une partie de l'action, sont joliment peints et donnent un cadre attrayant à cette gracieuse et touchante histoire d'amour.

G. T.

DERNIÈRES PUBLICATIONS

OUVRAGES SIGNALÉS

Modèles d'artistes, par Paul Dollfus. Paris, Marpon et Flammarion. In-18. Prix 3 fr. 50. Les Chasseurs d'esclaves, par Louis Jacolliot. Paris, Marpon et Flammarion. In-18. Prix : 3 fr. 50. Paula, roman parisien, par Charles Chincholle. Paris, Joseph Ducher. In-18. — Prix : 3 fr. 5o. Petit Bleu, par Gyp. Paris, Calmann Lévy. In-18. - Prix: 3 fr. 50.

L'Homme au diamant, par P. Coquelle. Paris, P. Ollendorff. In-18.- Prix: 3 fr. 5o.

Une Mère d'actrice, par Alph. et Stephen Lemonnier. Paris, Marpon et Flammarion. In-18. Prix 3 fr. 50.

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