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même parfois nous font-ils nous esclaffer à gueule bée comme la fente d'un royal pourpoint. Et quelle plantureuse moisson de vives et enjouées illustrations! Tous les tenanciers du gentilhomme conteur-cabaretier se sont mis en frais de plume et de crayon pour enluminer le texte, page à page, corps à corps, avec la jouvence et l'esprit du maistre adorneur d'anecdotes pimenteuses et hardies.

Un conteur est né à la butte! - Nous le saluons par le cri de Montjoye-Montmartre ! et nous invitons nos doctes lecteurs et mignardes lectrices à se pourvoir de cettuy bouquin, proche cousin des Contes drôlatiques, en expectant le prochain recueil des Contes du printemps, qui florira avec la feuille nouvelle en la Librairie illustrée de la lunatique rue du Croissant, jouxte la rue Montmartre, aux entours de l'antique Cour des Miracles.

U.

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a rien de « sublime » dans cette analyse peu ragoûtante du cas de Jacques Soran, s'acheminant à la sodomie par un commerce de débauche avec une goule de trottoir, qui, comprenant que ce détraqué ne veut pas de ce qui est de la femme, lui « propose, avec une explicité complaisante, des baisers savants et experts d'une bouche se montrant horriblement édentée et baveuse, avec des lèvres lippues et tombantes, et... » Il est impossible de transcrire ici la fin de la phrase, non plus que d'indiquer même d'un trait léger par quelles déviations du sens génésique ce Soran délaisse sa jeune femme pour séduire un jeune homme rencontré au Hammam.

Toutefois, disons que M. d'Argis a su représenter avec une terrible force la torture d'inassouvissement de ce malheureux chercheur de sensations hors nature.

M. d'Argis nous promet un second volume intitulé Gomorrhe. Est-ce qu'il compte vouer son talent exclusivement aux analyses des déréglements génésiques? Nous devons charitablement le prévenir que, sur cette matière, les ouvrages solides des Moreau de Tours, des Martineau, des Mantegazza, sont autrement intéressants et plus fournis d'enseignements.

P. Z.

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Léon Bloy, le Caïn Marchenoir du curieux et puissant roman le Désespéré, ce livre chargé à dynamite qui n'a blessé personne, la presse ayant fait assez piteusement le vide autour de l'explosif, Léon Bloy, qui est devenu aujourd'hui le véritable derviche hurleur du Gil Blas, vient de publier récemment un livre-calvaire où il montre, hautains et superbes, trois contempteurs du bas public: Barbey d'Aurévilly, Ernest Hello et Verlaine, dont il recouvre les personnages des trois costumes symboliques et épithétiques suivants: l'enfant terrible,- le fou,- le lépreux.

Ces trois physionomies, ou plutôt ces trois eaux. fortes sont mordues largement et profondément, non point avec cet acide vitriolesque dont le por traitiste féroce sait d'ordinaire si bien enduire ses victimes (qu'on pourrait le nommer la veuve Gras de la littérature), — mais avec un perchlorure d'enthousiasme violent et sincère pour les œuvres de ces trois illustres bannis de gloire.

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Je me sentirais mal habile à analyser par le menu cette forte brochure, qui s'ouvre ainsi qu'un remarquable tryptique où les trois excommuniés apparaissent comme auréolisés et canonisés par le fulgurant talent de Léon Bloy, talent que Jules Barbey d'Aurévilly comparait naguère si pittoresquement, à de la ronde bosse peinte.

La manière de Bloy n'est point minutieuse,

patiente, analytique; elle est puissante et montre ses arètes vives, ses couleurs crues; il écrit comme sculptent les Caraïbes, avec le scalpel et l'emporte-pièce; il ne faut lui demander ni du ténu, ni du fignolage, mais les choses qu'il frappe et martelle sont largement signées de sa main sauvage et pesante.

Ce livre est à lire et à conserver; Bloy y enregistre et y timbre pour la postérité trois des plus nobles figures d'artistes de ce temps. La préface, qui montre le souverain mépris dans lequel le catholicisme moderne détient l'art, forme un avant-propos digne de l'œuvre, et nous pouvons comprendre comment les trois catholiques, à divers titres et origines, qui font l'objet de ce brelan ont dû s'élever eux-mêmes, isolés dans les cryptes sonores de l'art, sans espérer jamais entendre les magnificat consolateurs des frères endormis dans le giron de l'Église.

U.

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Dans ce nouveau volume, qui forme la quatrième série du Romantisme des classiques, l'éminent professeur du Collège de France, étudie tour à tour Boileau, « le législateur du Parnasse »>, le défenseur des anciens dans la célèbre querelle des anciens et des modernes, de notre temps si violemment attaqué par les romantiques, et Charles Perrault, l'aimable auteur de Peau d'âne,

Si Peau d'âne m'étoit conté
J'y prendrais un plaisir extrême.

qui tenait, lui, pour les modernes, et pour lequel Victor Hugo et ses amis avaient certainement un faible. Rien que ce piquant contraste entre les deux écrivains donnerait déjà l'envie de le lire, ce volume, si l'on ne savait tout ce que les écrits de M. Émile Deschanel renferment d'esprit, de bon sens, et aussi d'aimable fantaisie. Ce n'est pas seulement sur leur titre qu'on les lit: on y apprend beaucoup, et l'on s'y plaît tout autant.

Que M. Émile Deschanel nous montre quels services Boileau a rendus aux lettres françaises par sa ferme raison, par sa haine et sa verve contre les méchants écrivains, comment il engagea définitivement le génie français dans la voie qui était vraiment la sienne, et dont l'auraient fait sortir les poètes maniérés ou alambiqués, boursoufflés ou grotesques qui, lorsqu'il parut, tenaient le haut du pavé en France, ce n'est pas là assurément que nous placerons l'originalité de son livre. Cette justice, d'autres que lui, et avant lui, même Sainte-Beuve (seconde

manière), même Victor Hugo - pas souvent il est vrai - l'ont rendue à Nicolas. Mais c'est la façon dont ce jugement est rendu, motivé, qui en fait ici le prix; c'est aussi le rapprochement très neuf et aussi très exact entre ces deux esprits novateurs que nous voyons également apparaître avec Boileau en 1660, et avec les romantiques en 1825. Ce n'est pas que M. Émile Deschanel

admire tout dans Boileau. Il fait ses réserves à son égard, comme aussi à l'égard des romantiques. Si les romantiques ont souvent péché par trop d'imagination, Boileau n'en eut pas assez. Ses invectives aussi dépassèrent quelquefois la mesure et dégénérèrent en injures adressées aux per

sonnes.

Plus douce, plus souriante nous apparaît la figure de Charles Perrault : poète fort médiocre assurément dans son poème du Siècle de Louis XIV, mais admirable conteur en prose. M. Émile Deschanel a des pages adorables sur les contes de fées, et l'on voit que le critique ne les apprécie pas moins aujourd'hui que l'enfant les aimait autrefois.

Si maintenant l'on veut se faire une idée du talent particulier de M. Emile Deschanel, il nous semble qu'il faut se le représenter comme un homme d'un goût très sûr, très fin, qui a lu prodigieusement, et qui aux rapprochements ingénieux, profonds que lui suggère cette vaste lecture, ajoute encore les aperçus que lui fournissent les autres arts: la peinture, la statuaire, la musique. M. Emile Deschanel nous apparaît volontiers comme un dilettante, achevé, qui transporte dans la littérature une foule d'idées, d'images, de préceptes empruntés aux autres arts. Sa critique est presque de l'art comparé. Mozart lui aidera à comprendre Racine, MichelAnge, à comprendre Corneille, « à peu près, dirat-il, comme Michel-Ange, pour étaler sa science anatomique en développant des musculatures excessives, donne à ses statues des postures parfois impossibles (exemple, celles du Jour et de la Nuit, au tombeau des Médicis à Florence) ainsi Corneille se plaît à inventer des situations inouïes, où puissent se déployer avec emphase les triomphes de la volonté, parfois uniquement pour elle-même, et saillir les muscles énormes de ses vers grands et tourmentés. » Ailleurs parlant de l'emphase littéraire, qui vient la plupart du temps, non de ce que l'écrivain est trop ému, mais de ce qu'il ne l'est pas assez, il dira excellemment : « L'écrivain alors essaye, en suppléant à la sensibilité par l'imagination, de tromper le public et lui-même; il se bat les flancs. Il emploie des figures qui dépassent les choses... Une ou deux notes de sentiment juste,

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L'ouvrage de M. Ch. Gidel, dont ce volume forme la première partie, se distingue de la classe commune des histoires de la littérature par la substantielle et sagace critique; le proviseur du lycée Louis-le-Grand, qui fut un excellent professeur de rhétorique, ne fait pas grand cas des opinions vulgaires; c'est un jugement raisonné, tiré de son goût éclairé, qu'il présente au lecteur, en le fondant sur des citations bien choisies. Il n'hésite ni à signaler les défaillances et les erreurs des talents en vogue, ni à relever le mérite de ceux que la mode dédaigne. Par exemple, il admire. Victor Hugo dans une juste mesure, et c'est à Victor Hugo lui-même qu'il emprunte l'éloge de Casimir Delavigne.

L'étude sur Scribe et son théâtre est très fine et fort sensée. Aujourd'hui il est presque obligatoire parmi les jeunes générations de mépriser la « formule » dramatique de l'auteur du Verre d'eau, de Valérie, et, des cent et quelques pièces de tout ordre et de tout genre qui forment le théâtre de Scribe. M. Gidel leur montre qu'il y a plus qu'on ne croit d'observation, et même d'audace, dans ces pièces, et qu'elles peuvent fort bien servir d'élément d'information pour reconstituer l'état d'esprit de la société dont elles charmaient les soirées.

M. Gidel ne dépense pas moins d'effort à réhabiliter Ponsard, non pas en prêchant, guindé sur des doctrines toujours attaquables au nom de doctrines contraires, mais en reprenant dans l'œuvre du poète pour le mettre en lumière le mérite réel et durable de la noble inspiration, et les qualités propres de son style « discret, précis, élevé et vigoureux, toujours approprié au caractère des personnes, toujours en harmonie avec le drame qui agit; il ne rêve jamais dans un délire lyrique ».

C'est à Ponsard que s'arrête la première partie de l'histoire littéraire de ce siècle : il marque la

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Ce volume est signé Un indiscret, et il ne contient pas de grandes indiscrétions! Il a un grand défaut, c'est de se tenir entre l'anecdote et l'histoire, de sorte qu'il n'est pas assez amusant pour le premier genre ni assez sérieux pour l'autre. Tout le monde sait que Jérôme Bonaparte fut un souverain léger et éphémère; s'il n'a pas fait de bien à la France, il ne lui a pas fait de mal, et il s'est battu en soldat à Waterloo. Il fut un instant héritier présomptif du trône, et aujourd'hui il est l'ascendant, père ou grand-père, des derniers représentants candidats de la dynastie napoléonienne. Aussi aurait-on désiré de lui une histoire plus complète.

The Secret drama of Shakespeare's Sonnets, by GERALD MASSEY.London, Kegan Paul, Trench et C, 1888. Un vol. petit in-4°; 1-vjjj, 482 pages.

Les sonnets de Shakespeare, ces gemmes d'une eau merveilleuse, taillées et serties par le plus merveilleux des artistes, ont été et sont encore, dans leur ensemble, une énigme pour beaucoup des admirateurs du poète. On a proposé bien des solutions: les uns y voient une sorte d'autobiographie, de confession poétique, où le poète, ne parlant que de lui, nous révèlerait un Shakespeare inattendu, plein de contradictions. et de trouble, et d'une moralité qui n'aurait pas fait rougir les mignons de Henri III. D'autres n'y veulent voir qu'une expression dramatique et impersonnelle de sentiments fictifs, ou appartenant à un de ses amis les plus chers, Southampton ou William Herbert. C'est la vieille école, presque sans adeptes aujourd'hui, tellement la critique a reconnu et signalé les impossibilités auxquelles elle se heurte. Un écrivain brillant, à qui ne manquent ni l'ardeur de l'enthousiasme pour les chefs-d'œuvre littéraires ni la connaissance intime de ces chefs-d'oeuvre, aliment

nécessaire du feu dont il est enflammé, le professeur Dowden croit que Shakespeare doit s'ajouter à la longue liste des poètes allégoriques, et qu'en ses sonnets il continue la tradition de Guillaume de Lorris et de Chaucer chantant des abstractions telles que le Temps, la Beauté, la Bonté, la Poésie. Pour ingénieuses que soient ces explications, ce sont des hypothèses qui n'ont guère d'autre autorité que celle qui s'attache au nom de leurs auteurs, et qu'on adopte ou qu'on rejette suivant la tournure de son esprit ou l'impulsion de son tempérament.

Il y a déjà une vingtaine d'années que M. Gerald Massey a trouvé et offert le fil conducteur dans ce délale. Soit dédaigneuse inattention, soit confiance inébranlable en leur propre infaillibilité, soit tout autre motif aussi humain, mais moins avouable, beaucoup des leaders reconnus de la critique shakespearienne ont jugé bon d'ignorer les travaux de M. Massey. Lédition qu'il en vient de donner, sous un titre nouveau, tombant au milieu de l'excitation produite par la prétendue découverte d'Ignatius Donelly, ne passera pas inaperçue, il faut l'espérer. Je viens de parcourir ce gros livre, d'impression compacte, où le texte des sonnets est précédé et suivi d'une étude minutieuse, poussée aussi avant que possible dans tous les sens, et j'avoue être sorti de cette lecture convaincu. M. G. Massey expose nettement les opinions de ses adversaires et leurs preuves, quand ils en apportent; il les combat avec une véhémence de croyant, mais aussi avec des arguments positifs et propres à communiquer sa croyance. Il serait trop long de résumer ici cette polémique, et trop aride de donner, en une énumération toute nue, la liste des preuves qu'il a su tirer, avec une industrie et une puissance de dialectique bien remarquables, des sonnets mêmes, des autres œuvres de Shakespeare, de ce qu'on sait sur sa vie, des témoignages contemporains et de l'histoire générale de son temps. Il nous suffira de dire brièvement le résultat auquel il est arrivé. Pour lui, les sonnets de Shakespeare se divisent en sonnets personnels et en sonnets dramatiques. Les premiers ont des effusions lyriques où l'on reconnait l'âme sereine, profonde, du grand tragique, où toutes les âmes humaines se reflétaient sans la troubler. Les autres ont été composés pour quelques personnes de son entourage le plus intime, tantôt pour le comte de Southampton, tantôt pour Élisabeth Vernon, tantôt pour William Herbert, et le poète met dans la bouche de ces personnages les vers qu'il anime de leurs passions.

Je ne me porte pas garant de l'exactitude ab

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Ce ne sont que des fragments, nous annonce M. Bonnefoy; son dessein serait-il donc de les refondre dans un ouvrage plus considérable? La nécessité n'en est pas évidente.

Le premier fragment retrace une course à travers la création éternelle sous la conduite de Newton, qui engage un long colloque avec le siècle; puis nous retrouvons, dans un musée de divinités antiques, les dieux et déesses déchus pleurant leur culte abandonné; ensuite c'est Napoléon debout sur sa colonne, qui débite de médiocres petits vers pleins d'un orgueil très napoléonien. Les meilleurs passages, à notre goût, on les lira dans la partie intitulée la Vie est bonne, et tout particulièrement le fragment d'Un coin de fête; il s'en répand un air de calme bonheur, une illusion des douceurs de la vie qui

seraient capables de séduire pour un instant un adepte convaincu d'Arthur Schopenhauer. C'est bien un peu romance, ce que se disent Marcel et Bertha, mais quoi? Est-il si malheureux homme qui n'ait à certaine heure chanté au moins une fois la romance de l'amour, et, le bandeau sur les yeux, juré sincèrement à une femme :

Avant de te connaître,

A toutes ces splendeurs, j'étais indifférent; Mon cœur restait fermé, je vivais ignorant Des intimes rapports des choses à mon être.

Mais depuis l'heure sainte où je t'ai rencontrée,
Tout est poétisé, tout est beau, gràce à toi.

Le dithyrambe alterné de Marcel et de Bertha, l'auteur le fait répéter par Pauline et Laurent dans le Chant de la jeunesse; mais il a eu tort de se fier à l'adage commun: bis repetita placent.

Le Poème du XIXe siècle n'est pas, à vrai dire, une œuvre sublime; mais, malgré les inégalités de l'inspiration et du style, c'est une œuvre honorable imprégnée d'une poésie qui console et encourage au bien.

P. Z.

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Avec une hardiesse et une témérité de vrai poète, envolé dans les espaces, c'est une vision purement poétique et sentimentale de la fameuse Marie-Madeleine que nous donne Jean Bertheroy. En ce poème, d'une séduisante allure, il nous peint une délicate et fine vision de l'amoureuse du Christ et non la courtisane affolée de passion, que nos idées modernes, que nos sens épris du positif voient de préférence dans la Marie de Magdala. Nous nous figurons une Orientale plus charnelle dans l'amour, plus soumise aux souffles voluptueux des pays chauds. Dans toutes les parties de son poème, l'auteur est resté dans les hautes régions de l'idéal, se refusant à salir son héroïne d'appétits réels, lui donnant sans doute ainsi un charme plus mystique, mais lui enlevant de la vie, de la passion terrestre, pour l'enfermer dans le cadre plus étroit, plus hiératique de la légende. N'est-ce pas là le défaut de cette belle œuvre pleine de vers sonores et gracieux? L'idée est certainement plus élevée, elle redonne comme une fleur de virginité à cette chair lassée de courtisane éprise de Jésus; mais, à notre sens, elle l'éloigne davantage de ce qu'elle a dû être, en la plaçant sur ce piédestal, en pleine lumière du ciel, loin des ardentes et enveloppantes effluves de la terre. Nos esprits seront

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Le vers de M. Grandmougin est ample et sonore, l'inspiration est généreuse; il n'est point. de ces orfèvres du mètre et de la rime pour qui la matière ne compte pas, pourvu que l'art soit raffiné. Il a souci d'évoquer de nobles sentiments, et ne se dépense pas à poursuivre l'expression rare, imprévue, ni la rime inattendue. Peut-être même ne les poursuit-il pas assez.

A pleines voiles signifie apparemment que M. Charles Grandmougin s'est abandonné au souffle de la Muse, et la Muse soufflant l'a guidé tour à tour vers les plus illustres du siècle dans la poésie, dans l'art et dans la science; alors M. Grandmougin a chanté en poète grandiloque Pasteur et Victor Hugo, Berlioz et Virgile; elle l'a conduit aussi en face des spectacles de la nature, et, devant les flots bleus, il a célébré l'Hymne à la mer, comme devant les coteaux dorés et les vignes vermeilles, les Vendanges en FrancheComté; la Muse enfin l'a enlevé jusqu'au Parthénon, et il a glorifié Pallas-Athéné, à l'instigation de l'Académie française.

Nous regrettons de manquer d'espace : les citations nous sont interdites, car on ne saurait sans préjudice les faire courtes; notons pourtant ce vers viril pour lequel M. Grandmougin mérite un turban d'honneur :

Poètes, rassemblez quelques femmes aimées!
Allez vers un rivage, etc...

P. Z.

Les Sonnets de Shakespeare, traduits en vers français par ALFRED COPIN. Un vol. in-16. Paris, A. Dupret; 1888. Prix 3 francs.

M. Alfred Copin ayant eu, par la traduction qu'en donna, en 1857, François-Victor Hugo, la révélation des sonnets de Shakespeare, en fut émerveillé et, dans l'élan de son enthousiasme, se mit à les traduire en vers français, et c'est ce travail, que l'on peut bien appeler un work of love, qu'il donne maintenant au public. En même temps que la traduction, il a fait la classification des Sonnets de Shakespeare, classification qu'avait déjà tentée François-Victor Hugo. Il les divise en cinq parties sous les titres suivants :

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