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une solution d'amidon, en ayant soin de bien agiter le tout. Au bout de quelques heures, l'iode se précipite à l'état d'iodure d'amidon, et en partie aussi à l'état d'extrême division. Après avoir séparé le précipité iodique du liquide surnageant, et l'avoir recueilli au moyen d'un filtre, on le lave à l'eau distillée; puis, sans le faire sécher, mais se bornant à en séparer le plus exactement possible l'eau interposée, on l'introduit dans une cornue de verre avec le huitième de son poids d'acide sulfurique. On adopte un ballon à la cornue, et, après : voir luté les jointures de l'appareil, on chauffe pour volatiliser l'iode, en ayant la précaution de maintenir le ballon qui sert de réci pient à une basse température, par le moyen de linges trempés dans l'eau glacée,

L'iode qui passe dans le récipient s'y dispose en belles lamelles et en paillettes, d'une belle couleur bleue, entièrement vaporisables à la température ordinaire quand on les place sur un papier blanc, colorant passagèrement celui-ci en jaune, se dissolvant, entièrement dans l'alcool, et ne retenant pas la moindre trace de chlore ni d'acides.

L'iode ainsi obtenu peut, en raison de sa parfaite pureté, être employée comme agent médicamenteux dans tous les cas où il est indiqué.

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Loisque l'opération a été conduite avec toutes les précautions nécessaires, on peut estimer que la quantité d'iode retirée représente la moitié de celle des iodures solubles qui avaient été introduits dans l'économie animale.

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En terminant, M. Righini appelle l'attention sur les deux points suivants : 1° Si l'on soumet, aux divers traitements qui viennent d'être décrits pour l'urine, la salive des individus auxquels on administre des préparations iodées, on en retire de l'iode très-pur. La salive de ces malades est liquide, lim pide, insipide, beaucoup plus chargée d'iodures que ne

l'urine et par conséquent susceptible de fournir de l'iode en plus grande proportion et plus pur. 2° Le mélange iodifère dans l'urine change de couleur lorsque l'iode est déposée avec l'amidon et soumis avec l'acide sulfurique concentré à l'action de la chaleur; la teinte bleue disparaît, et l'urine devient limpide, mais d'une couleur jaune obscure. L'iode, dans cette réaction, passe à l'état d'iodure; mais il suffit, pour décéler immédiatement sa présence, de verser dans la même urine de l'amidon divisé dans l'eau et de l'acide sulfurique concentré.

TOXICOLOGIE.

Note sur L'ÉTAT SPHÉROÏDAL ET SUR SON APPLICATION A L'ANA-
LYSE DES TACHES PRODUITES par l'appareil de MÅRSH ;
Par M. BOUTIGNY (d'Evreux).

Etant donnée une tache produite par l'appareil de Marsh, déterminer si elle est ou non arsenicale.

La solution de ce problème par les anciens procédés analytiques est à peu près impossible; mais en ayant recours à l'artifice qui suit, on peut facilement démontrer si la tache est due à de l'arsenic.

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On la circonscrit avec une baguette de verre, mouillée préalablement dans de l'eau contenant un centième d'acide nitrique pur, puis on fait tomber sur la tache une goutte de ce même acide au centième, de manière qu'elle ne soit en contact qu'àvec un milligramme environ d'acide réel. On chauffe légèrement, et quand la taché est arsenicale, elle disparaît presque immédiatement. Elle est alors transformée en acides arsenieux et arsénique. On laisse refroidir la capsule, puis on fait arriver sur la partie où se trouvait la tache un courant d'acide sulfhydrique provenant de la décomposition de l'eau sur le sulfure de fer par l'influence de l'acide sulfurique, et bie îtôt ap

paraît une tache jaune où se trouvait primitivement la tache miroitante, toujours dans la supposition que la tache était arsénicale.

Le dégagement de l'acide sulfhydrique du sulfure de fer est une condition sine quâ non du succès. Celui qui provient de la réaction du sulfure d'antimoine sur l'acide chlorbydrique laissant toujours déposer du soufre détruirait la netteté des réactions ultérieures.

La tache jaune obtenue, comme il a été dit ci-dessus, est dissoute dans un gramme d'ammoniaque liquide et bien pure; on fait rougir une capsule en platine, et on y verse goutte à goutte la solution ammoniacale incolore, qui passe à l'état sphéroïdal. Elle forme un sphéroïde très-aplati dont l'équateur va toujours en diminuant, son axe vertical restant invariable. Lorsque le sphéroïde s'est transformé en sphère et qu'il n'a plus que le volume d'un petit pois, on le touche avec un tube mouillé préalablement dans l'acide chlorhydrique.

Le sphéroïde, d'incolore qu'il était, se colore en jaune; on y ajoute une goutte d'ammoniaque, et il se décolore pour se colorer de nouveau en jaune si on le touche avec de l'acide chlorhydrique.

Ces alternatives de coloration et de décoloration peuvent se reproduire presqu'indéfiniment. C'est là un caractère qui appartient exclusivement au sulfure d'arsenic, qui a de l'analogie par la couleur avec le sulfure de cadmium. Mais ce dernier étant insoluble dans l'ammoniaque, les deux sulfures në 'sadraient être confondus, et l'erreur est impossible.

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Lorsque les réactions qui précèdent ont été nettement obtenues, on place dans le sphéroïde un petit cristal de carbonate de soude du poids de 0,05; on soustrait la capsule à l'action de la chaleur, et on la pose sur un plan de métal; sa température s'abaisse rapidement,et le sphéroïde s'étale presque

immédiatement sur la partie la plus déclive de sa surface. La petite masse saline qui en résulte est recueillie avec soin et placée au fond d'un tube scellé; on fait rougir la partie qui contient le sel en question en tenant le tube dans une position horizontale, et presque aussitôt apparaît, sur la paroi supérieure du tube, la tache qui existait primitivement sur la capsule.

Le tube étant refroidi, on le coupe de manière à isoler autant que possible la partie tachée; on la pulvérise dans un mortier d'agate, et on la projette sur un gros charbon en pleine combustion. On incline la tête au-dessus du charbon à 20 ou 30 cent., et on perçoit l'odeur alliacée de l'arsenic. Alors le doute n'est plus permis, la tache était arsénicale. -Cette dernière expérience doit être faite dans une pièce fermée, pour éviter les courants d'air qui feraient dévier la vapeur arsenicale.

J. Lorsqui s'agit de phénomènes de coloration et qu'on opère sur de petites quantités, l'état sphéroïdal présente d'incontestables avantages. En effet, la matière étant isolée de la capsule est comme suspendue dans l'air, et rien ne vient altérer sa couleur.

J'ai déjà fait précédemment une application de l'état sphéroïdal à l'analyse d'une tache microscopique de sang (1); M. Chambert en a fait une autre en employant l'eau à l'état sphéroïdal, pour brûler les matières organiques contenues dans les sels provenant de l'évaporation de l'urine. « Ce mode de combus⚫tion, dit-il, est très-prompt, et pour peu qu'on ait l'habitude « de le manier, on peut, en le joignant à l'opération faite comme je l'ai indiquée, avoir en une heure et demie les sels d'un liquide organique parfaitement dépouillés de leurs impuretés charbonneuses. » (Compte rendu de la séance de l'Académie du 2 juin 1845.)

(1) Annales d'hygiène et de médecine légale, août 1844.

Qu'il me soit permis de le dire ici : le jour où les chimistes entreront franchement dans cette voie, la science qu'ils cultivent fera de rapides progrès, et peut-être est-il réservé à l'état sphéroïdal d'enrichir la chimie, non-seulement de produits nombreux, mais de faits nouveaux sur les actions moléculaires qui permettront enfin de formuler une théorie générale de cette science, théorie que chacun de nous appelle de tous ses vœux, l'anarchie régnant aujourd'hui dans presque toutes les branches de cette partie des connaissances humaines.

EMBAUMEMENT. RÉCLAMATION.

Paris, le 11 décembre 1845.

Monsieur le Rédacteur,

Dans le dernier numéro du Journal de Chimie médicale, je trouve deux articles relatifs à l'embaumement par mon procédé ; l'un est la reproduction d'une lecture faite à l'académie des sciences de Rouen, le 14 mars 1845, par M. Morin, professeur de chimie à l'école de médecine, l'autre est un rapport adressé à M. Salvator, procureur général près la cour royale de Rouen, par MM. Avenel, docteur en médecine, et J. Girardin, professeur de chimie à l'école municipale de Rouen.

Les trois auteurs de ces deux pièces se sont proposés de constater la présence de l'arsenic dans les corps conservés par mon procédé d'embaumement.

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Les deux communications insérées dans votre journal allestent le parfait état de conservation des corps examinés. Je recueille avec bonheur ce premier témoignage des trois auteurs, parce que leur position élevée dans la ville de Rouen y donnera de l'autorité à leur déclaration.

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Je passe outre: Ces messieurs, toute analyse faite, trouvent, de l'arsenic dans les corps embaumés par mon procédé; cette

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