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a aucune raison de croire que si sa modération avait rencontré une modération égale, il eût jamais franchi la ligne qu'il s'était tracée à lui-même. Mais nous craignons fort qu'à l'époque dont nous parlons la violence des inimitiés politiques, et religieuses ne rendît presque impossible un accord heureux et stable entre les divers partis. Si l'on prend en juste considération les circonstances du temps et les occasions d'agrandissement personnel qui se présentaient à Olivier, on trouvera qu'il ne perd pas à la comparaison quand on le place à côté de Washington et de Bolivar'. >>

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· Pe

Conspira

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tion. - Épreuves domestiques. — Mort de M. Rich. — Un fils et un père pieux. — Mort de lady Claypole. - Consolation. Fièvre. - Fox à Hampton-Court. - Discours de Cromwell sur son lit de mort. Assurance. - La tempête.

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Successeur. Prière. —Dernières paroles. - Mort. Douleur. — Les trente années d'après. - Portrait de Cromwell. Génie militaire. Caractère religieux.

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Olivier

et le pape. Amélioration de l'humanité. - Moyens évangéliques. Principes d'Olivier et du pape. — Deux hommes du dix-septième siècle. Conclusion.

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Le 26 juin 1657 Cromvell, après avoir refusé la royauté, fut de nouveau solennellement installé comme Protecteur. L'orateur du parlement lui remit successivement une robe de pourpre, une bible, un glaive et un sceptre d'or. Puis l'assemblée fut prorogée jusqu'au 20 janvier de l'année sui

vante.

Le parlement s'ouvrit alors avec deux chambres. Cromwell avait déclaré aux communes qu'il ne se chargerait pas du gouvernement à moins qu'il n'y eût quelques personnes qui, s'interposant entre lui et la chambre basse, eussent le pouvoir de tenir en bride les esprits remuants et séditieux. On le lui avait accordé. Ce pouvoir modérateur, une

fois trouvé, Cromwell crut devoir révoquer la mesure exceptionnelle par laquelle il l'avait remplacé lors de la convocation des communes. Cette chambre fut augmentée des cent membres qui avaient été exclus, ce qui était sans doute une hardie et dangereuse concession. L'autre chambre (on appelait ainsi celle des lords) fut composée de soixante-trois membres héréditaires, nommés par le Protecteur, et parmi lesquels se trouvaient ses deux fils et ses deux gendres.

Cromwell ouvrit ce nouveau parlement le 20 janvier 1658, en s'adressant à ses membres dans les termes usités sous la royauté : « Mylords et messieurs de la chambre des communes. » Le Protecteur rendit grâces à Dieu de ses faveurs, et à leur premier rang il plaça la paix et les bénédictions de la paix, savoir la possession des libertés civiles et spirituelles. Comme la religion était toujours pour lui le premier des intérêts, Cromwell, en parlant de cette puissance qui est la force des nations, rappela que « l'Angleterre avait un ministère (ou

clergé) pieux, un ministère éclairé, un mi<«< nistère tel, dit-il, que l'on pouvait dire sans << vanité que le monde n'en avait pas de semblable. « Si Dieu, ajoutait-il en finissant, vous bénit dans « l'œuvre que vous avez à faire, les générations « à venir vous béniront'. »

Ce parlement ne répondit point à l'attente de Cromwell les communes ne voulaient pas 'de l'autre chambre. Un républicain, Haselrig, avait

1 Lettres et Discours, III, 399.

refusé de devenir pair, et siégeait dans la chambre des communes. Cromwell chercha à élever les pensées des membres du parlement au-dessus de toutes ces petitesses, et à les porter sur les grandes questions qui intéressaient l'Angleterre.

Ayant convoqué les deux chambres pour le 25 janvier :

« Le bien-être, leur dit le Protecteur, et même << l'existence de ces nations sont en danger. Voyez << les choses du dehors. La grande affaire, celle << en comparaison de laquelle toutes les autres « ne sont rien, c'est de savoir si le monde chré<< tien doit être tout entier soumis à la papauté. << N'est-il pas vrai que la cause protestante est, hors « de l'Angleterre, foulée aux pieds? L'argent que << vous avez si noblement offert, la justice que vous << avez si chrétiennement montrée aux pauvres << Vaudois du Piémont, prouvent suffisamment quelle est votre conviction, savoir, que si tous << les protestants de l'Europe n'avaient eu qu'une « seule tête, et que les Vaudois fussent cette tête, « elle eût êté tranchée d'un seul coup; et ainsi << tout eût été fini.

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<< Mais n'y a-t-il que cette affaire du Piémont? « Non, regardez à la maison d'Autriche, dans les << deux parties de la chrétienté, en Autriche et << en Espagne, et vous la verrez armée de toutes « pièces, et toute prête à détruire la cause protes<< tante2. >>

Lettres et Discours, III, 403.

2 Lettres et Discours, III, 405.

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Cromwell prouve sa thèse; puis il continue: Mais voyez aussi celui qui s'appelle lui-même « leur tête, leur chef, le pape! Il cherche à in<< fluencer tous les pouvoirs, tous les princes de << l'Europe, pour accomplir cette œuvre de des<< truction; en sorte que partout en Europe il n'y << a maintenant qu'un accord, qu'une action de << tous les pouvoirs papistes, pour supprimer << tout ce qui s'oppose à eux. » Tout cela était parfaitement vrai. Les hommes du pouvoir en Angleterre ne se faisaient pas alors de funestes illusions. Le Protecteur avait des oreilles dre et des yeux pour voir.

pour enten

Cromwell, après avoir signalé les dangers du dehors, examina ensuite quels étaient ceux du dedans; il rechercha quels étaient les biens qu'il fallait garder, et comment il fallait s'y prendre. Toutes ses pensées étaient dirigées sur le bonheur de son peuple.

« Nous avons, dit-il, deux biens, la paix et l'Évangile'! Soyons un cœur et une âme pour « les conserver. Soyons-le pour maintenir les justes « droits de cette nation. Si vous vous jetez dans un << nouveau déluge de guerre et de sang, ce peuple «< périra inévitablement et misérablement. Je vous <«< conjure au nom et en la présence de Dieu de << penser à ces choses. Si vous ne recherchez pas <«< la paix, en sorte que le fruit de la justice soit multiplié à ceux qui aiment la paix, alors, hélas! << on dira bientôt de cette pauvre nation: Actum

«

1 Lettres et Discours, III, 422.

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