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des faits dont la série remonte jusqu'au commencement du XIIIe siècle, et qui finissent à l'n 1640 : l'auteur se borne à les rapporter simplement, sans y joindre de réflexions. Il existe de cet ouvrage une belle copie en 3 vol. in-folio, dans laquelle la série des faits a été continuée jusqu'à l'an 1714, époque de la destruction des franchises municipales de Barcelone.

Il faudrait lire cette compilation du syndic Bruniquer, pour avoir une idée exacte de la grande influence que la ville et la municipalité ont eue dans les affaires publiques de l'Espagne. On voit le conseil municipal, en 1329, exciter don Jacques II à la guerre contre les Génois, et insister sur les moyens de l'entreprendre; en 1589, faire valoir les représentations des cortès de Monzon; en 1414, se plaindre amèrement à don Ferdinand Ier., des ordres de sa cour, et lui rappeler que son père don Martin, dans les derniers jours de sa vie, avait recommandé son fils à la cité de Barcelone; en 1511, le conseil supplie le roi de suspendre son expédition contre l'Afrique. Le chap. 21 est tout rempli des discussions que la ville eut à soutenir pour la défense de ses priviléges, franchises et coutumes; priviléges que la cour tentait souvent de violer; cependant la vigilance des magistrats faisait immédiatement suivre de ses plaintes chaque violation, et ne cessait de réclamer jusqu'à ce que l'on eût redressé ses griefs. Au milieu de cette activité civique, les sciences et les lettres n'étaient pas oubliées. Le cardinal de Valence ayant envoyé en 1395, au conseil municipal, un Valère Maxime, traduit en langue vulgaire, ou comme on disait, alors en Espagne, dans le romance, le conseil fut si content, qu'il donna au porteur la somme de 50 florins, somme considérable pour le temps; en 1524, les magistrats instituèrent une chaire de politique, et en firent annoncer l'installation au prone; lorsqu'en 1391, un inquisiteur ignorant condamna l'ouvrage de Raimond Lulle, la municipalité de Barcelone fit plusieurs demarches pour faire révoquer cette sentence ridicule: on la voit encore en 1589, écrire à Rome, pour défendre les opinions de ce pauvre auteur. Depuis long-temps, Barcelone possédait des chaires de grammaire, philosophie, droit civil et canonique, et de médecine: cependant, lorsque le roi don Juan I. voulut établir, en 1598, une université composée de toutes les facultés, il rencontra beaucoup d'obstacles à Barcelone, soit qu'il cût froissé des intérêts particuliers, soit qu'il

eût touché à des priviléges municipaux : ce ne fut qu'en 1544, que l'université fut installée.

Voilà quelques-uns des objets traités dans la compilation du syndic Bruniquer; l'Europeo avait promis d'autres documens des archives barcelonaises; mais ce recueil ayant cessé, il est à craindre qu'on ne s'en occupe pas de sitòt. D-G.

25. MÉMOIRE SUR les Trouvères noRMANDS; par M. PLUQUET. (Mém, de la Société des antiquaires de la Normandie, tom. 1oг., 2o. partie, pag. 368 à 444.)

L'auteur de cette Biographie des trouvères normands, s'arrête d'abord à considérer l'influence de l'invasion des Normands sur les usages et la langue des anciens Neustriens. Ces Normands avaient leur idiome et leurs poëtes, leurs chants guerriers et leur Edda; mais leur conversion au christianisme, et leur mariage avec des femmes neustriennes, changèrent bientôt leurs coutumes nationales du Nord; on chanta encore en danois quelques hauts faits de l'illustre Rollon; mais bientôt la langue des vaincus domina. M. Pluquet examine les productions en vers qui nous sont venues de là, et il fait voir que les trouvères de son pays cultivèrent tous les genres alors connus. J'observerai en passant que M. Pluquet me semble abuser des mots langue romane; je ne crois pas que le langage des trou vères normands fût cette langue même, et il ne serait peutêtre pas inutile que les écrivains sur les anciens idi mes de la France, adoptassent enfin généralement une nomenclature fondamentale et justifiée par les faits de l'histoire et les productions écrites de ces temps-là: le langage des poésies norman des est le vieux français, c'est l'idiome des trouvères; le langage des poëtes d'au delà la Loire par rapport à Paris, est la langue romane et celle des troubadours; avec cette distinction nécessaire, on éviterait de confondre des choses analogues mais non pas semblables. A ces considérations générales, M. Pluquet ajoute la liste des poëtes normands dont les noms et les ouvrages sont connus, l'indication des manuscrits qui existent, de leurs ouvrages avec quelques citations du texte, les éditions qui en ont été faites, et il donne les mêmes notions sur les ouvrages anonymes, ou dont les auteurs ne sont point connus. Ce travail nous a paru bien fait, et l'on y trouvera un bon chapitre pour l'histoire littéraire de la France. C. F.

26. LEHRBUCH DER DEUTSCHEN SPRACHE. -Grammaire allemande ; par le docteur C. F. MICHAELIS. I. partie, contenant l'orthoepie, l'orthographie et l'étymologie; in-8°. XXVIII et 374 pag. pr. 1 rthlr. 8 gr. Leipzig, 1825; Hartmann. (Beck's allg. Repertor. 1825; 2 vol. n°. 8. p. 113.)

Cet ouvrage est destiné aux personnes déjà familiarisées avec les élémens de la grammaire allemande. L'auteur s'est attaché à exposer d'une manière claire et précise le génie de la langue, dans ses différentes formes, et à développer les règles sur lesquelles se base l'usage aujourd'hui généralement adopte dans les classes cultivées. Les règles sont partout appuyées par des citations des meilleurs auteurs. Il paraît que l'auteur a heureusement traité son sujet. L. D. L.

27. EXAMEN DU DICTIONNAIRE DE LA LANGUE CASTILLANÉ, publié à Paris, en 1825; par D. M. Nuñez Taboada. (Ocios de Españoles emigrados, avril 1826, p. 347.)

L'auteur de cet examen dit qu'il se croit obligé comme Espagnol et comme membre de l'Académie espagnole, de démontrer que le dictionnaire de Taboada, publié à Paris en 1825, loin d'avoir rendu service à la langue castillane, tel que l'auteur s'en flatte dans sa préface, est plus propre à nuire à la pureté et à l'étude de cette belle langue. Il fait premièrement apercevoir une foule d'erreurs commises par Taboada, pour avoir voulu corriger un grand nombre d'articles du Dictionnaire de l'Académie. Il censure ensuite les nouveaux mots dont l'auteur du dictionnaire prétend avoir enrichi la langue, et il prouve que c'est aux dépens d'une grande quantité de mots du Dictionnaire de l'Académie que Taboada rejette sans en rendre raison; en effet, la plupart de ces derniers, qui appartiennent au discours familier et que l'usage a consacrés, sont en grande partie remplacés dans le nouveau dictionnaire, par des termes scientifiques et techniques communs à toutes les langues de l'Europe, et par des mots exotiques et même ridicules, plus préjudiciables à la pureté de la langue que propres à l'enrichir.

L'auteur de l'examen termine en annonçant qu'il vient d'achever un dictionnaire de la langue castillane, qui comprend plus de 24 mille articles qui ne sont pas dans le Dictionnaire

de l'académie. Dans ce nombre, on trouve une grande quantité de mots usités dans l'Amérique espagnole et dans les possessions espagnoles de l'Asie. Non-seulement ce dictionnaire sera plus complet qu'aucun autre publié jusqu'à ce jour, mais l'auteur croit pouvoir se flatter qu'il méritera surtout l'approbation des savans et des littérateurs par l'exactitude, la puretė et la précision du langage. G.

MYTHOLOGIE.

28. Curso de MITOLOGIA, etc.; par D. L. B. de V. In-18 de 7 feuil. plus des planches. Paris; Tournachon-Molin.

29. DE LA RELIGION DE BOUDH'HA, telle qu'elle se pratique dans le Nepaul, extrait d'un mémoire lu à la Société asiatique de Calcutta, par le secrétaire de cette société.

Les détails que donnent Kirkpatrick et Buchanan, de la religion de Nepaul paraissent loin d'être satisfaisans ou intelligibles. Ils n'établissent qu'un seul point, c'est qu'il existe dans ce pays 2 modes de croyance prédominans ainsi que 2 principales divisions de la nation, lesquelles se composent des Parbutyas ou Hindous des montagnes, qui adorent Siva el Vishnou, et des Newars qui, la plupart suivent les doctrines de Boudh'ha.

Quoique Buchanan ait éprouvé des difficultés à se procurer dans le Nepaul des renseignemens satifaisans sur les traditions. et les doctrines religieuses dominantes de ce pays, il n'en existe pas moins évidemment des moyens de les obtenir. Les seules sources authentiques de toutes informations de cette nature, sont les ouvrages dans lesquels se trouvent réunies et prescrites en un corps de doctrine les croyances et les pratiques religieuses d'une nation, et la Société a eu dans les fréquentes communications reçues de M. Hodgson, son zélé correspondant, pleinement occasion de se convaincre que de tels ouvrages sont à la fois en grand nombre et volumineux dans le Nepaul. Malheureusement, les manuscrits que ce dernier lui a envoyés jusqu'à ce jour, se sont trouvés être de peu d'utilité pour en ce qu'ils sont écrits dans des langues qui ne nous sont point encore familières; mais il a récemment transmis un livre dont on pourra tirer un plus grand parti. Le texte est sanscrit,

elle,

mêlé d'interprétations en langue newareese qui, bien que différant essentiellement de la première, sous le double rapport des principes fondamentaux et de la construction grammaticale, emprunte un si grand nombre de mots à cette dernière, que l'on peut rendre le sens de plusieurs passages sans avoir besoin de connaître la langue elle-même. Le volume présenté par M. Hodgson, comprend 3 traités intitulés Règles pour l'observance religieuse du 8e. jour de la quinzaine lunaire ; les 25 Stances propitiatoires des divinités de Nepaul, et les Louanges des 7 Boudh'has. Une analyse de ces traités ne présenterait aucun intérêt.

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Suivant des renseignemens fournis à M. Buchanan par un membre de leur secte, les Gots, ou jardiniers du Nepaul ont des instituteurs religieux et une forme de culte qui leur sont propres. Ce dernier consiste dans l'adoration des 10 youginis et de matrikas, ainsi que de leurs quatre instructeurs personifiés parlgots, qui 'boivent des liqueurs spiritueuses et le sang des animaux qui leur sont offerts à ces titres. Tous les 12 ans, dit-on, le Rajah offre un sacrifice solennel de plusieurs animaux vivans, accouplés, et deux hommes les crânes de ces derniers servent de coupes pour les libations du reliquaire. L'individu de qui Buchanan tient ces particularités, déclara avoir assisté à l'immolation de plusieurs victimes humaines; mais d'autres personnes nient qu'il ait été fait des sacrifices humains à cette cérémonie. Le fait allégué peut donc paraître douteux, bien qu'il soit évident, d'après l'ouvrage dont il s'agit, que le rituel du Tantras est rigoureusement observé. Les offrandes, appelées Bali et Mahabali, font partie de la cérémonie; et très-communément, elles admettent implicitement un sacrifice de vie animale, mais cette dernière condition n'est pas de rigueur les offrandes peuvent tout aussi-bien consister en substances alimentaires, telles que diverses espèces de grains, le lait caillé et le lait; et telles sont apparemment les offrandes du rituel en question; car, vers la fin de la cérémonie, le sacrificateur se déclare innocent de tout sang répandu de quelque manière que ce soit; il se défend aussi de l'usage des liqueurs fortes, ainsi que de celui du sel et de la viande, et prend l'engagement de continuer à s'abtenir de toutes ces pratiques pendant tout le cours du jour suivant; protestation qui contraste fortement avec l'imputation des sa

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