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il régna de la manière la plus sage pendant deux ans; au bout de ce temps il mourut.

10) Véli Mouhammed-Khan, frère du précédent (1606-1608). Parvenu au trône de Khan, il s'adonna à l'ivrognerie et à la débauche, et confia le gouvernement à Tourk-Hongoul-Tasch, ex-garde des deux fils du Khan Din-Mohammed. Imam Kouli l'aîné, ayant été proclamé généralissime de l'armée, à la suite d'une insurrection populaire, battit les Perses venus au secours de Véli-Khan, fit trancher la tête à ce dernier, et s'empara de la Boukharie.

11) Seïd-Imam-Khouli, Bégadir-Khan (1608-1644). Juste et sage autant que brave, ce Khan fut chéri de son peuple. Son règne fut une longue paix, qui ne fut interrompue que par une irruption qu'il fit contre les hordes sauvages, voisines de ses états. Privé de la lumière à la suite d'une maladie, il céda le trône à son frère, et se rendit en pèlerinage à la Mecque, où il mourut dans la 62°. année de son âge.

12) Seid-Nadir Mohammed, Bégadir-Khan (1644-1647), régna d'une manière toute opposée à celle de son frère; il fit gémir son peuple sous le joug le plus cruel, jusqu'à ce qu'enfin les visirs eussent remis le sceptre entre les mains de son fils ; le furieux Nadir se réfugia à Balk, où il s'empara du gouvernement avant que la nouvelle de sa destitution y fût parvenue; puis il s'adressa au grand Mogol pour solliciter des secours contre son fils; n'en ayant éprouvé que des perfidies, il eut recours au Shah de Perse, qui lui accorda un asile dans ses états, comme à un descendant d'Imam-Kouli. Enfin, il abdiqua luimême; et, selon la coutume des Mahométans, il partit pour la Mecque; mais il mourut en chemin dans l'année 1657.

13) Seïd-Abdoul-Azize 11. Mohammed Khan, fils du précédent (1547-1580). Il défendit long-temps la Boukharie contre les incursions des peuples du Khoarezme (les Khiviens), et enfin, d'après le conseil de ses seigneurs qui désiraient profiter de sa superstitieuse piété, il céda la couronne à son frère, et partit pour la Mecque, où il mourut à l'âge de 74 ans; il était. brave, magnanime, aimait les sciences et rassembla une bibliothèque composée des plus beaux manuscrits.

14) Seid-Soubkhan-Koul, Bégadir-Klan, frère du précédent (1680-1702). Sous son règne la Boukharie eut beaucoup à souf

G. TOME VI.

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frir des attaques d'Anouscha, Khan d'Ourgensk (éditeur d'Aboulgazi ). Son fils lui fit crever les yeux. Séïd aimait aussi les sciences, et il fonda une célèbre école à Boukhara, sa capitale, où il mourut.

15) Oubeid-Oullak 11, Bégadir-Khan, fils du précédent (1703-1705). Jeune encore il fut couronné par les Usbeks; son règne ne fut qu'une suite de differens avec ses sujets

16) Aboul-Feïze-Khan, dernier rejeton de la race de Tamerlan (1705-1740). Sous son règne, Nadir, Shah de Perse, s'étant emparé de la Boukharie, prit en ôtage le fils d'un chef Boukhare, nommé Mohammed-Rakhim - Bek, avec quelques milliers de soldats, et laissa Aboul-Féïze sur le trône.

17) Mohammed-Rakim-Khan (1740-1742). A son retour de la Perse, il occupa pendant neuf ans le rang d'Atalyk AboulFeize; puis ayant tué ce prince avec ses deux fils, il eu épousa la fille, afin d'appartenir à la famille de Tchinguis-Khan, et, souillé de tous ces crimes, il s'empara de la couronne.

18) Seid-Aboulhazi-Khan, descendant d'une des branches de la famille de Tchinguis-Khan (1752-1785). Trop faible pour régner par lui-même, il confia le gouvernement avec le titre d'Atalyk à Dangiakbeï-Uzbek, de la race de Mangop. A la mort de Dangiak, les affaires furent dirigées par le persan Devlet, autrefois esclave de Rakhim. Enfin, le fils du premier Schah-Mourat-Bey fit mourir Devlet, et devint régent souverain de Boukharie. On suppose qu'Aboulhazi mourut en 1785; mais cette opinion n'est point fondée, car il vivait en 1795: seulement il ne prenait plus aucune part au gouvernement.

19) Schah-Mourat-Bey et Massoumi-Hazi (1788-1801). Du vivant d'Aboulhazi, il épousa la veuve de Rakhim-Khan, afin d'appartenir à la famille de Tchinguis-Khan; et monta sur le trône de Boukharie en 1786, sous le nom de Massoumi-Hazi. Il réunit à la domination différentes tribus Usbekes, qui s'étaient rendues indépendantes et termina d'heureuses expéditions contre Taschkend, Rhodjand, Kokand et les Khiviens. Massoumi-Hazi est le premier des souverains Boukhares qui ait pris le titre d'Émiroul-Moumanine (chef des vrais-croyans.) I le prit à l'oc casion de la réduction des villes persanes de Merva, qui, eacore aujourd'hui, sont gouvernées par le frère du Khan des Boukhares.

29) Émir-Gaïder, Emiroul-Moumanine Séïd-Pavischakh, fils

du précédent et de la fille d'Aboul-Féïze, occupe depuis 1801 le trône de la Grande-Boukharie: il naquit en 1779; à l'âge de 16 ans (1795) il commandait un corps de 15,000 hommes, avec lequel il s'empara de 4 villes. En 1808 il remporta une autre victoire non-moins éclatante sur Iltazar, Khan des Khiviens, frère et prédécesseur de Rakhim-Khan, aujourd'hui régnant. Gaïder-Khan a encore deux frères, dont l'uu réside à Kokand et l'autre à Khiva. Il est père de 9 fils, dont le plus jeune est doué des plus rares qualités. Le peuple en fait le plus grand cas, parce qu'il descend de Mahomet par sa mère.

63. REGESTA SIVE RERUM BOICARUM AUTOGRAPHA, ad annum usque MCCC e regni scriniis fideliter in summas contracta juxtaque genuinam terræ stirpisque diversitatem in Bavarica, Alemanica et Franconica synchronistice disposita, curâ C. H. DE LANG; vol. III in-4°. VIII et 479 p., pr. 3 rthlr. 12 gr. Munich, 1825. (Beck's Allg. Repert. 1825; no. 1, p. 23.)

Ce volumé commence par les chartes de 1251, et se termine par celles de 1275. La disposition du plan est la même que dans les volumes précédens. Il paraît que les documens deviennent toujours plus nombreux et plus importans, soit sous le rapport de l'histoire spéciale des provinces allemandes, soit sous celui de l'histoire de la civilisation et de l'Église. Ils offrent même des matériaux du domaine de la linguistique, vu que plusieurs sont écrits en allemand. Le 2o. volume, qui comprendra les chartes de la fin du 13. siècle, et qui sera accompagné de supplémens, ne tardera pas à paraître. L. D. L.

64. MAGYAROK HISTORIAJA, MELLYET, CSÉTSÉNYI, SVASTICS, Ignatz, à Györi Püspökségnek, Mosonyi Esperestségében Szent Miklosi Plebanos íra.

C'est une histoire du royaume de Hongrie, écrite en hongrois avec une grande pureté de style. Cet ouvrage forme 3 v. avec pl.,prix 2 fl. 24 kr. mon. de conv. Presbourg, imprim. de Belnay. 65. RECUEIL HISTORIQUE, généalogique, chronologique, et nobiliaire des maisons et familles illustres et nobles du royaume, précédé de la généalogie historique de la maison royale des Pays-Bas, Nassau-Orange; par C. DE FRANQUEN, conseiller à la cour sup. de justice de Bruxelles, tom. 1er. gr. in-4o. avec 23armoiries coloriées et 15 tableaux, 30 f., Bruxelles, 1826,

66. NOTICE SUR LES VAUDOIS. In-4°. feuille. Paris, 1826; impr. de Fain.

67. HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L'ANGLETERRE PAR LES NORMANDS,

de ses causes et de ses suites, jusqu'à nos jours, en Angleterre, en Écosse, en Irlande et sur le continent; par Augustin THIERRY. 2o. édit. 4 vol. in-8°. avec atlas; prix, 28 fr. Paris, 1826; Sautelet.

Les grands événemens qui ont entraîné la chute ou l'oppression d'un peuple sont ordinairement racontés et transmis à la postérité par les vainqueurs ou oppresseurs mêmes, tandis que les opprimés, oubliés et abandonnés, ne trouvent ni historiens, ni défenseurs. C'est ce qui est arrivé aussi à l'égard de l'Histoire de la conquête de l'Angleterre par les Normands, sous Guillaume le Bâtard. On ne s'est occupé dans les chroniques que des hauts faits des Normands, des institutions qu'ils ont apportées, des changemens qu'ils ont opérés, des familles qu'ils ont enrichies, des églises et des monastères qu'ils ont batis ou dotés. Le sort des peuples indigènes a presque échappé à leur attention. M. Thierry a cru devoir mettre, sår le premier plan de son grand tableau, les peuples subjugués. « Sans donner moins d'importance aux grands faits célèbres dans l'histoire moderne, dit-il, je me suis intéressé, je l'avoue, d'une affection toute particulière aux événemens locaux relatifs à ces populations négligées, comme si je m'étais cru moi-même dans l'obligation de réparer une injustice non méritée. Quoique forcé de raconter sommairement les révolutions qui leur sont propres, je l'ai fait avec chaleur, avec sympathie, avec une sorte de partialité. Peut-être qu'une tendance involontaire à trouver que la force et le hasard ont toujours tort, m'a entraîné vers différentes masses d'hommes à qui la formation des grands états a enlevé leur indépendance, leur nationalité, et jusqu'à leur nom de peuple, aujourd'hui remplacé par un nom étranger. »

Cet aveu nous fait connaître d'avance l'esprit dans lequel l'ouvrage de M. Thierry est rédigé. L'auteur ajoute qu'en envisageant toujours la lutte prolongée entre les Normands vainqueurs et les Anglo-Saxons opprimés, il a été amené à découvrir les effets de cette lutte dans des événemens postėrieurs, où les historiens ont vu toute autre chose. L'auteur

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signale d'avance parmi ces événemens la longue et funeste querelle du roi Henri II et de l'archevêque Thomas Becket, ainsi que la grande guerre civile qui désola l'Angleterré sous les règnes de Jean et Henri III, et qui lui paraît avoir été une querelle de race plutôt que de gouvernement. Cette manière de voir est toute nouvelle : elle étonne d'abord par sa singularité; mais elle cesse d'être étrange lorsqu'on suit attentivement l'auteur, qui ne perd point de vue et reconnaît partout cette lutte des deux peuples lors même que l'histoire a renoncé à s'en occuper. Voici maintenant le plan de l'ouvrage. L'auteur peint d'abord l'ancien état de l'île de Bretagne, d'après le peu de renseignemens fournis par les Romains, et d'après les chroniques galloises, qui pourtant sont bien fabuleuses. Depuis la soumission de la Bretagne par les Romains, les Saxons, peuple alors puissant, sont les premiers étrangers qui débarquent dans l'île ils y font des conquêtes; puis ilssont suivis par les Angles, qui s'établissent auprès des Saxons, et finissent par faire avec eux un seul peuple, que les prêtres convertissent au christianisme quoiqu'avec beaucoup de peine. Au huitième siècle, arrivent les pirates danois, qui font des conquêtes sur les Anglo-Saxons, et livrent fréquemment des combats à leurs rivaux. Plusieurs rois Anglo-Saxons se signalent à la fin les Danois sont expulsés de l'Angleterre ; mais. pendant ce temps les Normands, qui étaient aussi Danois en grande partie, s'établissent en France. Ils forment des alliances ou ont des démêlés avec les Anglo-Saxons. Guillaume le Bâtard, profitant d'un titre très-équivoque, se prépare à la conquête de la Grande-Bretagne. L'auteur fait voir que Guillaume était soutenu dans ce projet par le pape qui, ne recevant plus le pretendu denier de St.-Pierre, et étant très-mécontent des Anglo-Saxons peu disposés à se soumettre au Saint-Siége, ne demandait pas mieux que de soutenir un prince assez fort pour subjuguer l'Angleterre à son profit et à celui de l'Église. M. Thierry expose avec beaucoup de détails et un grand intérêt ce qui prépara et facilita la conquête de l'Angleterre et Ja soumission du peuple Anglo-Saxon.

C'est dans le 2o. volume que l'auteur raconte l'histoire de la descente en Angleterre, de la bataille où périt le dernier roi des Anglo-Saxons, et les événemens qui eurent lieu lorsque les Normands prirent possession du territoire anglais. Dès

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