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renseignemens historiques et scientifiques sur les temps où le Talmud fut rédigé. (Revue encyclop., mai 1826, p. 565.)

91. SUR LA LITTÉRATURE DRAMATIQUE DES HINDOUS. (Mémoire la à la Société Asiatique de Calcutta, le 26 décemb. 1823.)

Il résulte de ce Mémoire que, sous les divers rapports de la peinture des caractères, et de la fertilité des incidens, de la couleur et de l'expression poétique, ces productions joignent l'agréable à l'utile. Les échantillons de la littérature dramatique des Hindous, qui ont paru jusqu'à ce jour, sont loin d'être assez étendus pour satisfaire la curiosité, ou pour donner des notions précises à l'égard de cette partie de la littérature à laquelle ils appartiennent. Ils offrent, toutefois, une grande variété sous ce rapport, et la pastorale mythologique de Sacontala, traduite par sir William Jones; la moralité métaphysique du Prabodha chandroday (lever de la lune de l'intelligence), traduite par le docteur Taylor, et le drame domestique Mricchalatica, ont évidemment une tendance et une construction très-différentes. Dans le fait, les auteurs qui, les premiers, ont écrit sur cette matière, ne comptent pas moins de 28 classes d'ouvrages dramatiques. Dans cette énumération, des espèces se trouvent, à la vérité, multipliées inutilement, et elle comprend plusieurs sortes de compositions, que nous considérerions à peine comme dramatiques; mais elle donne une idée de la richesse du fonds, et de la manière imparfaite dout il a été jusqu'à présent exploré Nous ne possédons pas encore une description exacte des variétés détaillées par les critiques hindous, et peut-être ne l'aurons-nous jamais, attendu la disparition des ouvrages originaux, dont l'étude et la conservation étaient négligées depuis plusieurs siècles au moins, et dont le plus grand nombre aura été détruit. Il en reste un petit nombre des plus célèbres; et l'on peut, d'après ceux-ci, se former une idée assez juste de l'ensemble. M. Wilson se propose de publier une traduction de ces derniers; mais, en attendant, peut-être sera-t-il agréable à la société de connaître quelques nouveaux exemples du mérite de la littérature dramatique des Hindous.

L'un des plus célèbres auteurs dramatiques hindous est Bharabhuti. Il vivait incontestablement avant le 12°. siècle de l'ère chrétienne, et très-probablement vers le huitième. M. Co

Jebrooke a donné, dans le 10e. volume des Recherches, sur le Malati-Madhasa, l'une des pièces dramatiques de cet auteur, une analyse succincte de laquelle il résulte évidemment que l'ouvrage méritait d'être plus particulièrement connu. Une autre de ses productions est l'Uttara Ram Charitra, histoire de la famille de Rama, postérieurement à sa reconquête de Sita, et à l'accroissement de Lanca, ainsi que ces événemens se trou vent détaillés dans le Ramayana.

Des sujets tirés de leur histoire mythologique, étaient natu rellement du plus haut intérêt pour les Hindous eux-mêmes. Ces sujets ont toutefois pour nous moins d'attrait, non-seulement en ce qu'ils nous font moins connaître les mœurs nationales de la société ordinaire; mais encore parce qu'ils exigent unecertaine connaissance préalable des personnes et des choses, à laquelle le simple lecteur européen n'est nullement préparé. Ces objections sont applicables au Sacontala; elles militent aussi, quoiqu'à un moindre degré, à l'égard de l'Uttara Ram Charitra c'est pourquoi ces productions offriront probablement moins d'intérêt général que n'en comportent d'autres pièces, bien qu'elles surpassent la plupart des drames hindous, sous le double rapport de la poésie, et de la peinture des passions.

Une pièce d'un intérêt plus universel, et dont la marche est entièrement exempte de mythologie, c'est le Mudra Racshasa (le Cachet ou Signature de Racshasa). Ce drame a été porté à la cor.naissance du public, par feu le colonel Wilford, attendu le rapport de cette pièce avec le Sandrocottos, ou, pour parler plus correctement, ainsi que l'ont découvert, et le même savant et Schlegel, le Sandrocoptos des Grecs, et le Chandragupta des Hindous, contemporain d'Alexandre et de Seleucus, par le dernier desquels Mégasthènes fut envoyé à Chandragupta, après son accession au tròne de Pataliputra ; c'est pourquoi cette pièce est d'un haut intérêt historique. Sa propre date est toutefois, suivant les apparences, comparativement moderne on n'en connaît pas précisément l'époque; mais il y a lieu de la placer vers le temps de la conquête mahométane de l'Inde supérieure, par Khootuboo-Deen. L'intrigue de la pièce repose néanmoins sur des traditions beaucoup plus anciennes; car la scène se passe dans plusieurs des Puranas, sinon dans toutes. A cet égard, la coïncidence des

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relations grecques et hindoues, est frappante et pleine d'inté rêt. (Orient. Magazine., févr. 1823, p. 250.)

92. LE PANTCHA-TANTRA, ou les Cinq Ruses, fables du brahme Vichnou-Sarma; aventures de Paramatra et autres contes le tout traduit pour la première fois sur les originaux indiens; par M. l'abbé J.-B. DUBOIS, ci-devant missionnaire dans le Meissour. In-8., Paris 1826; Merlin.

On voit par cette nouvelle production que le respectable missionnaire, dont le Bulletin a déjà fait connaître les utiles ouvrages sur l'Inde, ne ralentit nullement le zèle qu'il a montré dès son retour, pour communiquer à l'Europe les fruits variés de ses observations sur un peuple et sur un pays qui méritent et attirent à un si haut point l'attention générale, Le nouveau volume publié par M. l'abbé Dubois, se rapporte aux connaissances morales répandues dans l'Inde et sous la forme de l'apologue dont l'invention est communément attribuéc à cetteantique nation. Le Pantcha-Tantra ou les Cinq Ruses, est déjà connu par une traduction de Pétís de la Croix, faite d'après le persan; mais c'est d'après trois originaux, en tamoul, télougon et cannada, que M. l'abbé Dubois a fait sa version; il n'est donc pas étonnant que son recueil soit d'abord plus complet, et de plus sans lacune et dans un style plus voisin de l'original. Il y a toutefois sur cette dernière qualification donnée au Pantcha-Tantra, une question que M. l'abbé Dubois ne décide point. L'Hitt-Opadessa est aussi un recueil de contes moraux très-analogues à ceux du Pantcha-Tantra, qui est beaucoup plus étendu; celui-ci est-il une copie de l'autre, considérablement augmentée dans la suite des temps, ou bien l'Hitt-Opadessa, traduit littéralement en anglais par feu William Jones, n'est-il qu'un abrégé du Pantcha - Tantra? Cet abrégé est en vers samscretans, et l'autre est en prose et dans tous les idiomes du pays, ce livre étant du petit nombre de ceux dont les brahmes permettent la lecture au peuple. Quoi qu'il en soit, on ne peut nier l'antiquité ni l'origine indienne de ces fables, et la version persane remonte au VII. siècle de l'ère chrétienne. Le premier Tantra montre aux rois le danger qu'ils courent en livrant leur confiance aux hypocrites et aux fourbes, qui s'emploient avec un zèle trop connu pour faire écarter et pour perdre les meilleurs sujets des princes. Le se

cond peint le tableau du bien que procure une amitié véritable et les avantages que trouvent les faibles à se soutenir mutuellement. Dans le troisième on voit à combien de maux s'expose celui qui se fie aux âmes viles, ou à ceux dont il n'a pas éprouvé les sentimens. Le quatrième montre tous les dangers des rel2tions avec les méchans; et le cinquième enfin, les suites funestes de l'imprudence. Selon l'habitude des Indiens et d'autres peuples de l'Orient, ces fables sont encadrées dans une sorte de drame : ici c'est le roi Souca-Daroucha, qui a trois fils nés avec des penchans vicieux; d'après les conseils de son fidèle ministre Amara-Satty, le roi convoque une assemblée de tous les brahmes Vitou-Vansa ou savans, et l'un des plus distingués d'entre eux, Vichnou-Sarma se charge de réformer les trois princes. Les cinq Tantra sont les instructions mêmes de ce sage. La morale de plusieurs des fables, prise séparément, ne paraîtrait pas fort pure, puisqu'elles enseignent les moyens de parvenir à son but par Ja ruse, et souvent par la fraude; mais, prises collectivement, la fin en paraît bonne au savant traducteur. On y remarque d'ailleurs les défauts communs aux compositions orientales, où les incidens et les épisodes allongent singulièrement la narration principale et y jettent quelque confusion, quoique l'écrivain revienne toujours à son sujet et le termine toujours. Quant aux aventures de Paramarta et autres petites compositions qui forment la seconde partie du volume que nous annonçons, ce sont des contes assez généralement connus dans la partie sud de la presqu'île. Les huit premiers furent composés et écrits en langue tamoule par le père Beschie, ancien missionnaire dans le Carnatique, et l'on a supposé même que ce père en était l'auteur, les ayant inventés dans l'intention de tourner en ridicule les brahmes et leurs usages. Mais M. l'abbé Dubois a retrouvé le fond de ces contes dans des pays où le nom ni les écrits du P. Beschie n'ont jamais pénétré ; il ne doute donc pas de l'origine indienne de ces contes, quoiqu'ils soient une satire assez fine contre les brahmes, et l'on sait par la relation même du missionnaire français, qu'il y a aussiparmi les misérables Parias, de malins philosophes qui se permettent de critiquer avec esprit, mais sous le voile de l'anonyme, les défauts et les vices de leurs vertueux brahmes. M. l'abbé Dubois a donc adopté le texte tamoul du P. Beschie, e l'on trouvera dans ces quatorze aventures un exemple de la

manière des Indiens de narrer dans le style familier, et une idée de leur talent dans le genre comique et bouffon, dans lequel quelques-uns ont excellé. L'infortune est quelquefois impuissante contre l'active vivacité de l'esprit, et ce n'est pas une des moins curieuses des observations que notre courageux missionnaire a si fidèlement recueillies dans l'Hindoustan. Tout ce qu'il en publie témoigne de sa bonue foi c'est un témoin qui parle de ce qu'il a vu, et bien vu, parce qu'il a voulu voir.Chaque nouvelle publication de sa part excitera de nouveaux témoignages de l'approbation et de la reconnaissance du monde savant. C. F. 93. EUGRAPHIA SINENSIS, ou l'Art d'écrire les caractères chinois. avec exactitude, contenu en 92 règles et exemples: précédé de quelques observations sur l'écriture chinoise; par Jons FRANCIS DAVIS, esq. etc. (Transactions of the royal asiatic Society; vol. I, p. 11, 324.)

Écrire nettement, correctement et avec élégance les caractères chinois, est un mérite nécessaire aux Lettres pour obtenir des grades; et il y a un grand nombre de livres élémen taires, qui traitent de la manière de tracer ces caractères avec habileté, et surtout avec exactitude. C'est un des ouvrages de ee genre que vient de traduire M. Davis, qui a déjà tant fait pour propager en Europe l'étude de la langue des Chinois et la connaissance de leur littérature. Il a fait précéder sa traduction de quelques réflexions sur l'écriture chinoise en général, sur l'importance qu'il y a de tracer les caractères avec élégance et exactitude, et sur les avantages qui en résultent. Il est impossible, suivant lui, de fixer dans sa mémoire un grand nombre de caractères chinois, si l'on n'a pas consacré une partie de son temps à s'étudier à les bien écrire.

Règle générale chaque caractère, tant dans l'impression que dans l'écriture, doit occuper à peu près le même espace dans la page; c'est-à-dire, qu'il doit être de la même taille que les autres, soit qu'il n'ait qu'un seul trait, soit qu'il en ait un plus grand nombre d'où il suit, que si les traits sont en petit nombre, ils doivent être grossis et allongés proportionnément;, que si au contraire, ils sont nombreux, on doit les diminuer et les serrer l'un contre l'autre.

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Tout caractère est composé de six sortes de traits ou lignes ; savoir l'horizontal, le perpendiculaire, l'oblique à gauche,

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