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grandes crises, elles doivent être pour mon Gouvernement, et pour nous tous, l'objet de notre prédilection la plus chère.

Tel est, Messieurs les Sénateurs et les Députés, l'ensemble des projets qui seront soumis dans cette session à votre activité.

Leur objet est de confirmer et de développer graduellement la politique de résistance franche à la Révolution, de réorganisation prudente, mais incessante et économique, des adininistrations publiques, et d'harmonie entre les intérêts conservateurs politiques, que mes conseillers responsables ont proclamée en juillet 1866.

C'est un beau sujet d'admiration qu'offre un grand peuple qui conserve à travers les siècles les caractères essentiels de son individualité comme nation, qui garde avec persévérance la pureté de sa foi héréditaire et l'antique dépôt de son honneur et de sa renommée, sans refuser pourtant d'entrer et d'avancer dans les nouvelles lois que l'omnipotence divine ouvre incessamment à l'activité de l'homme et à l'accroissement de ses richesses, de sa prospérité.

C'est une insigne position que celle du Monarque chargé de conduire le Gouvernement d'un peuple engagé dans une telle entreprise; elle n'est pas moindre la gloire de ceux qui viennent en aide à leur Prince avec l'énergie de leur action, avec la force de leur constance, avec la fidélité austère de leurs conseils. Heureux si, en réunissant les forces dont chacun dispose, si en travaillant chaque jour à l'œuvre que nous devons tous réaliser, nous arrivons à mériter l'honneur impérissable de cette position et l'éclat digne d'envie de tant de gloire. La divine Providence nous accordera alors la plus précieuse de ses récompenses.

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Tournons enfin les yeux de l'âme vers celui qui est la cause et le maître de toute chose, pour lui demander d'éclairer notre esprit, de bénir nos desseins et de récompenser l'ardeur et la sincérité de notre patriotisme en accomplissant nos légitimes espérances.

PAYS-BAS.

Discours de clôture de la session législative des États-Généraux, prononcé par le Ministre de l'intérieur, le 27 décembre 1867.

Messieurs,

C'est avec l'entière appréciation d'un devoir impérieux, mais non sans regrets, que nous venons interrompre vos travaux législatifs.

L'accord qui, depuis le début de la session, régnait entre les Chambres et le Gouvernement promettait un autre résultat.

Les budgets avaient été examinés avec grand soin; des projets de loi annoncés dans le discours d'ouverture, bon nombre ont été examinés et discutés, d'autres sont en voie d'élaboration.

On était fondé d'espérer que l'achèvement des lois sur l'enseignement et l'amélioration des codes d'instruction criminelle et pénale se ferait dans le cours de la session; que les débats sur la question de l'enseignement primaire aurait conduit à un résultat; que l'amélioration de notre défense se serait continuée sans exiger de trop grands sacrifices de la nation; que la question coloniale aurait été résolue dans le sens du maintien de notre autorité et des ressources indispensables que nous retirons des Indes, sans pour cela perdre de vue le développement du commerce et de l'industrie et le bien-être des populations indigènes.

Un incident a déçu toutes ces espérances.

Trois questions internationales ont été résolues d'une manière favorable pour nos intérêts. Nos droits sur nos rivières ont été maintenus sans altérer la bonne entente avec nos voisins; le Limbourg est détaché définitivement de l'Allemagne; les Pays-Bas ont conservé leur neutralité dans des moments fort critiques, ils ont pris une part honorable à la conférence de Londres et coopéré à assurer le droit et la paix en Europe.

C'est précisément la gestion des affaires étrangères sur ces trois questions dont la Chambre a fait l'objet de ses attaques, ce qui a a amené le rejet du budget des affaires étrangères.

La question de Cabinet se trouvait ainsi posée d'elle-même.

On aurait complétement méconnu tout ce qu'il y a de salutaire dans le principe d'homogénéité du Gouvernement, d'indispensable même d'après l'esprit de la loi fondamentale, si quelques membres du Cabinet étaient restés indifférents à la désapprobation de faits que, dans leur intime conviction, ils avaient jugés favorables aux intérêts de la patrie.

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Pour ce motif, le Cabinet a offert collectivement sa démission. Dans sa haute sagesse, le Roi s'est réservé de prendre une décision dès que les lois de crédit pour assurer la marche de l'administration seraient votées.

Après cela Sa Majesté a daigné déclarer que sa confiance dans les conseillers de la Couronne n'ayant subi aucune altération, Elle n'acceptait pas leur démission.

La conséquence inévitable de cette décision sera un nouvel appel du Roi à son peuple fidèle.

Au nom du Roi, nous témoignons aux États-Généraux ses remer

cîments du bien réalisé avec leur coopération, et nous déclarons close la présente session.

ITALIE.

Circulaire de M. Cadorna, ministre de l'intérieur, aux Préfets, appelant leur attention sur la situation du Royaume et réclamant leur concours, en date de Florence, le 7 janvier 1868.

Messieurs,

La confiance du Roi m'a appelé, dans des temps difficiles, à la direction du Ministère de l'intérieur, et j'ai cru, sans trop cependant présumer de mes forces, qu'il était de mon devoir, dans les circonstances présentes, d'assumer cette silourde tâche. Entrant maintenant en possession de mes fonctions, j'éprouve le besoin d'ouvrir mon âme d'une façon particulière à MM. les Préfets.

La première et essentielle condition de la liberté de tous, c'est le respect et l'observation de la loi, et l'on ne peut atteindre ce but si le Gouvernement à qui incombe l'obligation d'exécuter scrupuleusement la loi et de la faire exécuter par tous, n'a pas et n'emploie pas l'énergie et l'autorité nécessaires.

Dans un État où il serait possible à peu ou beaucoup d'individus de faire obstacle à l'exécution de la loi, ou d'exercer une influence quelconque à son détriment et de se placer au-dessus d'elle, du Parlement et du Gouvernement, il n'y aurait que la liberté pour quelques-uns d'enlever la liberté à tous les autres; on consacrerait ainsi la négation de toutes les libertés, et l'on courrait directement ou à l'absolutisme ou à l'anarchie.

L'Italie n'a pas fait sa merveilleuse révolution pour la perpétuer et en recueillir ce fruit. Elle veut raffermir et faire fructifier ses précieuses conquêtes; elle veut la tranquillité et la sécurité, pour pouvoir déployer cette activité intérieure qui seule peut la rendre puissante, heureuse et respectée.

Elle est justement fière et jalouse de son unité et de sa liberté, et c'est précisément pour cela qu'elle réclame un Gouvernement qui, en observant la stricte légalité, la fasse aussi respecter de tous ; qui ne cède à aucune influence illégitime; qui prouve par le fait qu'il a la ferme volonté, l'autorité et la force de gouverner.

Il est besoin seulement, pour appuyer l'action du Gouvernement vers cette fin, qu'on fasse exécuter les lois qui existent. A cette con

dition seule, la liberté de tous peut être raffermie, garantie, et l'on ne pourra jamais autrement donner à l'unité de l'Italie ce couronnement auquel tous aspirent unanimement.

Pour que l'action du Gouvernement aît dans tout l'État, et conformément à la loi, de l'autorité, de l'énergie et de l'efficacité, le concours actif et confiant de MM. les Préfets est surtout nécessaire, et j'ose exprimer l'espoir que ma vie publique de vingt années pourra me le procurer, non-seulement dans les limites rigoureuses du devoir, mais encore avec cette ampleur et cette cordialité qu'inspire le désir de prêter le secours le plus utile et le plus efficace.

Quant à moi, je ne négligerai rien de ce qui est de nature à faciliter la poursuite d'une œuvre si importante pour la chose publique, et je tiens pour certain qu'il sera utile à telle fin de favoriser l'application de ces principes et de ces dispositions législatives dont j'ai déjà pris l'initiative au Parlement, dans le but, entre autres, de décentraliser en beaucoup de choses l'autorité du Gouvernement et d'étendre ainsi la sphère d'action et l'autorité des Préfets.

En outre, toujours prêt à couvrir de ma responsabilité tous les actes qui auront servi à l'exécution d'un devoir, et maintenu le respect à la loi ainsi qu'aux principes moraux, je ne tolérerai jamais qu'en pareil cas lé ferme appui du Gouvernement vienne à leur manquer, et je regarderai en toute occasion comme de mon devoir de faire naître et de raffermir la confiance qu'ils mettent en moi.

Je prie MM. les Préfets de faire savoir aux fonctionnaires et aux employés qui sont sous leur dépendance que si, d'un côté, j'exige rigoureusement de tous l'exécution ponctuelle de leurs devoirs et je réprime tout abus, ne tenant compte que des intérêts de l'État, je tâcherai, de l'autre, d'user, sans acception de personnes, des meilleurs procédés envers ceux que MM. les Préfets, pour les informations de qui j'aurai la plus grande déférence, me signaleront comme s'étant distingués dans le service public.

Que MM. les Préfets veuillent donc être certains que ma reconnaissance à leur égard n'aura d'autre cause ni d'autre mesure que le concours que j'attends d'eux, et qu'ils veuillent bien tous, sans aucune distinction, compter sur la justice qui guidera uniquement toutes mes déterminations.

Ferme dans ces sentiments, j'ai la pleine confiance que le patriotisme de MM. les Préfets m'assurera, aù milieu des circonstances difficiles où se trouve le pays, leur coopération la plus efficace et la plus cordiale.

Le Ministre, Signé : C. CADORNA.

ROUMANIE.

Discours du prince Charles à l'ouverture des Chambres
le 15 janvier 1868.

Messieurs les Sénateurs,

Messieurs les Députés,

Le désir que j'ai eu de me trouver au milieu des représentants dé la nation dès les premiers jours de l'année, m'à porté à réclamer dè vous comme sacrifice l'abandon de vos foyers à cette époque de l'année où chacun désire s'entourer de sa famille. Votre empressement à répondre à mon appel m'est un garant du zèle qui vous anime à l'égard de la patrie.

Vous avez prouvé par là qué vous êtes pénétrés de vos devoirs, qué vous avez compris la nécessité qu'il y a dans les circonstances actuelles que les pouvoirs de l'État se constituent un moment plus tôt, afin d'être à même de donner satisfaction aux exigences impérieuses des intérêts nationaux.

Je me félicite donc, Messieurs les Sénateurs, Messieurs les Députés, d'avoir à vous adresser pour premières paroles l'expression de mes vœux ardents pour la prospérité et le développement de notre pays bien-aimé, auquel j'ai été heureux de consacrer ma vie et pour lequel nul sacrifice ne me paraîtra jamais trop grand.

Les devoirs de cœur remplis envers le pays et envers vous, Messieurs, il nous reste un autre devoir impérieux: celui de vous exposer la situation du pays en général, et de vous édiffer sur l'administration de mon Gouvernement en particulier.

Ce n'est que lorsque la nation et ses représentants connaîtront bien l'état actuel des affaires que nous pourrons marcher avec sécurité vers l'avenir; ce n'est que lorsque vous connaîtrez bien la ligne dé conduite, les intentions de mon Gouvernement, les voies qu'il compte suivre, que vous saurez si vous devez l'appuyer fortement dans ces voies ou lui en indiquer d'autres.

Le désaccord qui s'était manifesté entre les assemblées précédentes et mon Gouvernement ne pouvant se prolonger sans préjudice pour les intérêts les plus vitaux de la nation, j'ai usé de la prérogative qui m'est donnée par la Constitution, en faisant appel au pays.

Appelé au trône de la Roumanie par le libre suffrage de la nation tout entière, je n'oublierai jamais la source de mon pouvoir: en toute circonstance grave, je compte m'adresser constamment à la nation,

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