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BADE.

Discours du Grand-Duc à la clôture des Chambres législatives, le 15 février 1868.

Nobles messieurs et chers amis !

Je vous ai souhaité la bienvenue avec joie et confiance lorsque vous vous êtes réunis pour l'accomplissement de tâches particulièrement importantes; je joins avec plaisir aux paroles d'adieu l'expression de ma reconnaissance pour la sagesse et l'activité infatigable avec lesquelles vous avez appuyé les tendances de mon Gouvernement.

Je suis heureux que vous ayez réussi à améliorer sous des rapports essentiels la législation politique du pays, et à donner par la loi sur la responsabilité des ministres une nouvelle garantie à l'inviolabilité de la Constitution. Mes sympathies sont pleinement acquises aux lois sur l'instruction populaire. Conçues dans un sens bienveillant, avec calme et mesure, puissent-elles devenir pour mon peuple une source abondante de vraie culture, de piété véritable et de bonnes mœurs! C'est là mon vœu et ma confiance.

Pour le bien-être matériel du pays, ce sera avant tout la loi sur les chaussées qui aura des effets bienfaisants. La justice compensatrice qui en fait le fond aura des résultats plus utiles que le régime d'une simple appréciation.

Les extensions du réseau des chemins de fer que vous avez approuvées contribueront essentiellement à augmenter la prospérité des contrées qu'elles concernent.

Des tâches plus grandes et plus importantes étaient à résoudre sur le terrain de la politique nationale. Je le dis avec une grande satisfaction je ne me suis pas trompé dans l'attente que mon peuple me suivrait dans la voie d'une union nationale solide. Vous, les représentants du pays, avez par vos actes prouvé l'accord de celui-ci avec les buts les plus élevés de mon Gouvernement.

Je vous remercie de la sagesse patriotique et du dévouement courageux par lesquels vous avez augmenté, en votant les lois militaires, la force défensive. du pays, dans l'intérêt national, et vous avez rendu possibles, en accordant des moyens plus abondants, des dépenses plus considérables sans ébranler le crédit bien fondé du pays.

Je sais que mon peuple, appréciant dignement le grand but en vue duquel ces sacrifices doivent être faits, les supportera volontiers. Il sera heureux de pouvoir se placer à titre égal à côté des membres de

la Confédération, dans l'accomplissement honnête du traité d'alliance que vous avez approuvé. Il reconnaîtra que dans ces sacrifices est la garantie de la réalisation du but national par un développement pacifique.

L'extension et la réorganisation du Zollverein sur une base parlementaire, où vous avez vu l'accomplissement d'un vœu depuis longtemps formé par mon Gouvernement, sont un heureux commencement de l'union de l'Allemagne sur le terrain des intérêts matériels.

La constitution du Zollverein, qui vient d'entrer en vigueur, rend possible un progrès régulier de sa législation; et la réunion des représentants de tous ses membres, d'abord à l'effet de cultiver en commun des intérêts économiques déterminés, forme un degré significatif dans le développement général de l'Allemagne.

Nobles messieurs et chers amis, nous tendons par un travail sérieux à un grand but: un État libre et vigoureux à l'intérieur, complété et soutenu par la liaison nationale intime avec les autres États allemands. Par une action résolue, nous nous sommes rapprochés de ce but; par une ferme persévérance nous l'atteindrons. Je vous remercie de l'appui que vous m'avez prêté. Implorez avec moi la bénédiction du ciel pour les succès ultérieurs.

TURQUIE.

Dépêche de Fuad pacha à Photiadès bey, envoyé extraordinaire de Turquie à Athènes, pour engager le gouvernement de la Grèce à ne pas entraver le retour des émigrés crétois dans leur patrie, en date de Constantinople, le 19 février 1868.

Monsieur l'envoyé,

Je vous transmets ci-jointe, en copie et traduction, une requête portant plus de cinq cents signatures que les délégués de la population chrétienne de l'île de Crète viennent de faire parvenir à notre auguste souverain.

Comme vous le verrez par la lecture de cette pièce, les chefs de familles crétoises transportées en Grèce, confiants dans les intentions généreuses de S. M. I. le Sultan, implorent le rapatriement de leurs familles.

Vous savez bien, monsieur l'envoyé, qu'à toutes les représentations de la légation impériale, provoquées par les sollicitations mêmes de

ces familles, le cabinet d'Athènes avait toujours prétendu qu'elles ne voulaient pas se rapatrier, sans jamais pouvoir justifier ces assertions par des preuves, comme il l'a soutenu à plusieurs reprises.

Le caractère spontané et la forme de la demande catégorique des Crétois chefs ou parents de ces 'familles, nous autorisent suffisamment à y donner suite, sans avoir même besoin de consulter ceux de leurs membres transportés en Grèce. Le but du Gouvernement impérial, en demandant le rapatriement de ces familles, n'est point de soulever par là une question politique, mais de remplir un devoir de souveraineté.

D'ailleurs, les assurances qui nous ont été données par le nouveau Cabinet hellénique me font espérer qu'aucun obstacle ne sera désormais apporté au retour de ces malheureux dans leurs foyers. Je dois néanmoins ajouter que toute nouvelle difficulté suscitée par les autorités royales nous mettra dans la pénible nécessité de croire que le Gouvernement hellénique veut opérer une séquestration sur nos propres sujets.

Je vous prie donc de vous expliquer franchement sur ce sujet avec M. Delyanis, afin que, par le concours des autorités locales, on puisse découvrir les endroits où se trouvent les familles réclamées par les pétitionnaires.

Vous aurez en même temps à vous entendre avec M. le Ministre des affaires étrangères sur les mesures à prendre pour le transport de ces familles, qui sera effectué aux frais du Gouvernement impérial. Agréez, etc.

Signé: FUAD.

Circulaire de S. A. Fuad pacha aux représentants de la Turquie en Europe, pour solliciter l'appui des Grandes Puissances, au sujet du retour des émigrés crétois dans leur patrie, en date de Constantinople, 19 février.

Monsieur,

Constantinople, 19 février 1868.

Je vous transmets ci-jointe, en traduction, une pétition portant plus de cinq cents signatures, que les délégués de la population chrétienne de l'ile de Crète viennent de faire parvenir à notre auguste souverain, pour implorer le rapatriement de leurs familles transportées en Grèce. Vous trouverez également ci-jointe la copie de la dépêche que j'ai écrite à ce sujet à Photiadès bey.

Vous savez, monsieur..., que dès le début du transport de ces familles, la Sublime Porte n'a pas pu rester indifférente. Elle en prévoyait toutes les conséquences, fit des protestations et a dû se résigner devant l'insistance des puissances. Une pareille mesure était expliquée par des considérations d'humanité qui ne pouvaient pas, d'ailleurs, trouver insensible le Gouvernement impérial.

Mais quelles ont été les conséquences de cette mesure? La situation des familles transportées en Grèce est la réponse la plus éloquente à cette question. Je n'ai pas besoin de m'appesantir sur cette situation, ni d'en dévoiler les misères. Elle a dû exciter les sentiments de pitié de MM. les représentants des puissances à Athènes, qui en sont les témoins oculaires.

Quoi qu'il en soit, nous aimons à croire qu'aujourd'hui, devant la demande spontanée des Crétois, pères ou parents de ces familles, les puissances protectrices de la Grèce voudront bien concourir à la réalisation du but humanitaire de la Sublime Porte, en usant de leur influence à Athènes pour le succès des démarches que Photiadès bey est chargé de faire auprès du Cabinet d'Athènes.

En vous priant de vous énoncer dans ce sens auprès de S. Exc. M. le Ministre des affaires étrangères de..., je saisis cette occasion, etc., etc. Signé FUAD.

WURTEMBERG.

Discours du Roi à la clôture des Chambres, le 20 février 1868.

Chers fidèles,

Depuis que je suis venu au milieu de vous, la dernière fois, notre patrie a subi de graves événements. Un lien qui unissait les peuples allemands a été dissous. Le bel empire qui jusque-là avait partagé ses destinées avec les nôtres a été séparé, et l'Allemagne s'est constituée à nouveau.

Ce que j'ai fait pour assurer au Wurtemberg, dans cette Allemagne reconstituée, la position à laquelle il a droit dans la guerre et la paix, vous l'avez approuvé. Résolu d'accomplir fidèlement et sincèrement les obligations contractées, je compte sur l'appui sans réserve de mon peuple. Espérons que ce que l'Allemagne a perdu trouvera sa compensation par la force d'attraction des mêmes mœurs et des mêmes intérêts.

Vous avez supporté avec un sentiment viril les sacrifices de la guerre ; vous m'avez assisté aussi pour assurer les bienfaits de la paix récupérée. Vous avez largement accordé les moyens propres à procurer à notre patrie une culture plus haute. Vous vous êtes entendus avec le Gouvernement sur une grande réforme de l'administration de la justice, depuis longtemps nécessaire. Vous avez accordé sur une grande échelle les crédits exigés pour le développement de notre vie commerciale.

Mon Gouvernement s'est uni à vous pour appeler tout le peuple wurtembergeois à participer à sa vie politique en donnant le suffrage universel et direct; il a confiance dans son bon sens, dans son amour de la patrie qui a été consolidé par une vie constitutionnelle de 400 ans.

Vous avez pris la responsabilité avec moi de demander au peuple des sacrifices qui le mettent à même, dans des temps difficiles, de protéger les fruits de la paix, de défendre la patrie au cas où elle serait menacée, avec force et dévouement.

Des oppositions tranchées se sont manifestées dans la lutte des opinions; elles se concilient dans l'amour non partagé de tous pour notre cher Wurtemberg, pour notre grande patrie.

Je vous remercie de vos travaux dévoués et déclare la session close.

F. AMYOT.

4818.

- Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.

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