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Dégoût de sa position sociale... Désir de sesoustraire

à des poursuites judiciaires. -alexécution d'un

jugement.... -à des poursuites disciplinaires (milit.)...

-à des railleries.

-à la calomnie.

6 3

124

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des souffrances physiques. Dégoût de la vie. Melancolie.

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Dégout du service

militaire...

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Regret de quitter un

Alienation mentale.

1

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$396 86 28 40 46 40 59 55 56 56 30 32 38 22

272 155 26 22 23 37 55 52 66 36 32 35 17 28 21 9 3 4 1 4 4 4 1 >

A

CEREBRALER.

Monomanie.. Idiotisme, imbécil

4 4

lité... Fievre cérébrale (accés de)....

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Motifs inconnus..

309 56 28 20 29 29 33 44 49 35 30 30 24 16

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127 119 161 157 179 179 234 175 125 125 122 81 521 33 33 44 44 60 62 60 44 44 33 40 24

160 152 205 201 239 241 294 219 169 158 162 105

2,305

Les résultats de ce tableau méritent de fixer l'attention: sur 1,940 suicides dont les motifs sont indiqués, 367 ont eu pour cause la misère et les revers de fortune; 318, les chagrins domestiques; 108, la passion de l'amour; 152, l'inconduite et la débauche; 482, les contrariétés et le dégoût de la vie; enfin 513, les maladies cérébrales. Cette division générale des sources du suicide se reproduit à peu près, mais non avec une parfaite exactitude, dans les diverses contrées. C'est ainsi qu'à Genève, sur 133 suicides constatés en dix ans, 34 ont été attribués au dégoût de la vie, 24 aux maladies cérébrales, 19 à la misère, 15 aux chagrins domestiques, 10 à l'inconduite, 6 à des peines d'amour. Schoen, dans sa Statistique universelle, rapporte qu'à Saint-Pétersbourg on a constaté que 1/5 des suicides était dû aux passions amoureuses, 1/5 à la misère, 1/4 aux maladies et 1/6 à la mauvaise conduite.

Parmi ces différentes causes, quelques unes échappent à l'action de la société, qui ne peut, en les constatant, que gémir sur la fragilité de la raison humaine et sur les douleurs morales qui l'assiégent et la brisent. Tels sont les suicides qui sont la suite d'une aliénation morale. Il ne peut appartenir qu'à l'art d'en prévoir les accès et de les prévenir. La législation ne peut intervenir que pour prescrire des précautions qui, très-souvent, demeurent impuissantes. Il est remarquable, du reste, que les femmes, qui ne figurent pas pour un quart dans le nombre total des suicidés, forment plus de la moitié des personnes qui attentent à leurs jours par suite d'aliénation mentale.

Les passions et les affections qui conduisent au suicide sont également plus fortes que la puissance des lois. Comment imposer un frein à ces tourmentes qui bouleversent l'ame ou l'énervent? Comment s'interposer entre la passion qui ne veut plus de la vie et la mort qui lui

semble un refuge? La religion seule aurait ce pouvoir, si ses croyances avaient des racines dans ces ames agitées; mais, dans nos temps de tiédeur religieuse, la foi parle rarement au cœur de l'homme, et la raison égoïste et froide n'a ni la puissance ni la charité de la foi. Au surplus, les suicides qui puisent leur source dans les affections et surtout dans la passion de l'amour, sont en plus petit nombre qu'on ne le croit généralement : ceuxci ne comptent que pour 1/24 dans la totalité des suicides. Les femmes composent seules la moitié de cette caté gorie.

Les autres suicides prennent leur source, sinon dans les institutions humaines, du moins dans les faits sociaux qu'elles auraient peut-être le pouvoir de modifier d'une manière directe ou indirecte. C'est cette seconde classe de suicides qui doit surtout fixer les regards des publicistes. Nous y rangerons d'abord ceux qui sont motivés par la misère, les pertes du jeu, les revers de fortune; il est évident qu'en favorisant les moyens d'aisance générale, en supprimant les maisons de jeu, en aidant, par la stabilité, aux opérations de l'industrie et du com. merce, le pouvoir social exercera une action plus ou moins efficace sur le suicide; il en dessèchera les sources, il le détruira dans l'une de ses causes. Les hommes sont compris pour les 7/8 dans cette classe.

Le libertinage et la débauche, qui fournissent chaque an⚫ née 150 victimes au suicide, appellent les mêmes réflexions. La cause du crime n'est point née dans le cœur de l'homme; elle est dans ses mœurs, dans ses habitudes vicieuses, dans une corruption qu'il a puisée dans la société elle-même. Cet homme, que l'abrutissement ou la débauche entraînent à se détruire, n'a-t-il, dans sa dernière pensée, aucun reproche contre cette société qui n'a pas su lui prêter un

appui et le sauver de lui-même ? N'est-il pas permis de croire qu'une instruction moins avare eût imprimé à sa vie une autre direction? que des institutions bienfaisantes auraient pu le détourner de son funeste dessein? La fondation des caisses d'épargnes, source féconde de moralisation, est un premier pas dans cette voie; les sociétés de tempérance auraient exercé une action non moins puissante, si nos mœurs les avaient adoptées.

Enfin, viennent, comme la dernière, mais non la moins puissante des causes du suicide, toutes ces maladies morales qui n'ont pas même de noms: le dégoût de la vie, l'ennui de la position sociale, la mélancolie sans cause, la faiblesse que le poids des jours accable, l'ambition que ses calculs ont déçue. Toutes les maladies de l'ame, qui n'ont point trouvé de remèdes dans une existence qui n'avait plus de saveur, viennent se réfugier dans le suicide comme dans un port. Cette classe est nombreuse; elle comprend presque le quart de la totalité des suicides. Il y a trop de personnes, en effet, qui n'ont que leur faiblesse et leur désespoir à opposer aux amertumes de la vie. Le suicide a pris place comme une dernière ressource dans les combinaisons de leur existence : cette image s'attache à leur pensée, les suit, les persécute, et se lève comme un spectre à leurs yeux, dès qu'un nuage vient à projeter son ombre sur leur ame. Le retentissement de quelque suicide accompli devient un fatal avertissement qui les pousse à l'imiter.

Ce serait une grave question que de savoir si la loi pénale doit intervenir, comme dans l'ancienne législation, pour flétrir publiquement le suicide. La loi romaine ne punissait cet acte que dans un seul cas, lorsque l'agent, accusé d'un crime, avait prévenu sa condamnation par une mort volontaire; ses biens étaient confisqués: eorum

bona fisco vindicantur qui conscientia delati admissique criminis, metuque futuræ sententiæ, manus sibi intulerunt (1). Mais la jurisprudence canonique changea cette disposition: le suicide fut considéré comme un homicide, et la sépulture chrétienne lui fut refusée (2). Ce principe, confirmé par les Capitulaires (3) et les Établissements de saint Louis (4), passa dans le droit coutumier: on condamnait les cadavres à être traînés sur une claie, la face contre terre, et ensuite à être pendus par les pieds; les biens du condamné étaient confisqués. Toutefois ces peines ne s'appliquaient qu'à ceux qui s'étaient tués avec un usage complet de la raison. Nous ne possédons aucun document qui puisse nous faire apprécier l'effet moral de ces peines; nous ignorons même si les suicides étaient autrefois moins nombreux qu'aujourd'hui. Ce nombre fût-il moins grand, il ne faudrait pas se hâter de prononcer en faveur de la loi pénale, car les croyances religieuses avaient plus d'empire, et l'imagination était moins abandonnée à son capricieux et vague essor que dans nos temps actuels. Le seul avantage qui pût résulter de la classification du suicide au nombre des crimes, serait d'édicter une haute leçon, un avertissement salutaire pour les peuples: en flétrissant cet acte, la loi détournerait peut-être quelques esprits de le commettre. Mais il ne faudrait pas s'exagérer les effets d'une telle prescription; ils seraient nécessairement fort restreints. Celui sur qui la vie pèse s'inquiète peu de la tache qu'il imprime à sa mémoire ; et puis une peine qui ne consisterait que dans une flétris

fit.

(1) L. 5, Dig. De bonis corum qui mortem sibi consciverunt. L. 1, C. eod.

(2) Can. 10, 11 et 15, Caus. si non licet.

(3) Capit., liv. VI, chap. 70.

(4) Année 1270, ch. 88.

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