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« défaut ne leur aurait pas certainement nui, du moins dans la période récente « de leur existence. Ce ne sont pas toujours les peuples les plus intelligents qui « font le mieux leurs affaires, surtout en fait de politique extérieure. Faut-il « aller jusqu'en Grèce pour en chercher les preuves? Les affaires des Bulgares « ont été si bien menées, qu'on pourrait les féliciter d'en avoir laissé le soin et la conduite à ceux qui s'en sont chargés, et qu'ils ont suivis sans les discuter. << Peut-être n'est-ce pas, de même, un désavantage que de ne pas être trop gêné par un passé glorieux. Seulement, il faut en prendre son parti et ne pas « tomber dans les fautes des parvenus qui veulent se faire une généalogie ». Puis vient une discussion sur l'histoire, la géographie, la statistique des Bulgares. Nous n'entendons pas prendre parti, nous signalons une thèse bien présentée et que chacun aura profit à lire. Rapportons, en terminant, le programme formulé par M. Bikélas et qui serait, suivant lui, celui des politiques sages de son pays. Il ne s'agit plus de la « grande idée » de la résurrection de l'empire Grec, « qui peut bien encore enflammer quelques âmes généreuses, quelques imaginations ardentes qui trouvent plaisir à se nourrir des rêves du passé », mais qui n'inspire plus la politique nationale. « Ce à quoi nos efforts « et nos aspirations tendront toujours, c'est à la formation d'un Etat grec dont « la frontière septentrionale, partant d'un point de l'Adriatique au-dessus de « Corfou, irait aboutir dans la mer Egée au-delà de la Chalcidique, englobant « la partie grecque de la Macédoine. L'île de Crète formerait au midi la limite « de cet Etat. Une Albanie autonome ou réunie à la Grèce par les liens de cona fraternité nous séparerait du Montenegro agrandi. La Serbie élargie tou<«< cherait à nos frontières. Les deux Bulgaries réunies s'annexeraient les « contrées véritablement peuplées de Bulgares qui les avoisinent... Quant à la Turquie, abandonnant les provinces occidentales qui font sa faiblesse, elle se «< concentrerait en Thrace. S'appuyant sur l'Asie, libre des inquiétudes que lui «< causent les pays dont le traité de Berlin lui a encore laissé la possession, elle « pourrait se refaire à Constantinople une longue ère de prospérité.

"

L. R.

Histoire contemporaine d'Angleterre depuis l'avénement de la reine Victoria jusqu'aux élections générales de 1880, par Mac Carthy, membre de la Chambre des Communes, trad. de l'anglais, avec l'autorisation de l'auteur, par Léopold Goirand, 4 vol. in-8°, Paris 1885, librairie académique Didier, Emile Perrin.

Il ne faut pas chercher dans cette histoire, malgré son étendue relative, un récit minutieux des faits; c'est un large exposé de la vie politique anglaise pendant cette longue période qui va de 1837 à 1880. Ce n'en est que plus intéressant pour les étrangers qui tiennent surtout à se rendre compte de l'esprit des institutions, du caractère des hommes qui ont été chargés de les appliquer, des causes générales des changements qui se sont produits dans la marche des affaires publiques. L'auteur est depuis longtemps mêlé à la vie politique comme journaliste; depuis 1879, il fait partie de la Chambre des communes; c'est l'un des chefs du groupe irlandais qui obéit à la direction de M. Parnell. Malgré cette couleur polítique, les chapitres consacrés au mouvement irlandais de 1848, à l'agitation feniane ne sont pas seulement inspirés par l'esprit de parti; l'auteur répudie toute politique de violence ou d'intimidation et ne préconise que les moyens légaux pour arriver à son but, qui est pour l'Irlande un régime distinct analogue à celui qu'a le Canada. En ce qui touche la politique générale, spécialement la politique extérieure, M. Mac Carthy, tout en restant bien Anglais, ce dont on ne saurait lui faire de reproche, est généralement animé d'un grand sentiment de justice; on en verra un exemple dans le chapitre consacré à la guerre de l'opium. L'ouvrage se lira avec grand intérêt et nous croyons avec grand profit; il laisse une impression plus vivante de l'époque qu'il raconte qu'un livre bourré de chiffres, de dates et de faits. M. Goirand a

rendu grand service au public français en le traduisant et surtout en donnant à sa traduction une allure dégagée qui la fait lire avec grand charme. Il manque un cinquième volume pour terminer l'ouvrage; nous espérons qu'il nous le donnera bientôt et qu'il s'y trouvera une table analytique détaillée, indispensable pour faciliter les recherches.

Almanach de Gotha. Annuaire généalogique, diplomatique et statistique, 1886, Gotha, Justus Perthes.

C'est pour la 123 fois que parait le célèbre almanach et il faut reconnaitre que ses rédacteurs ne négligent rien pour le rendre à la fois plus complet et plus commode à consulter. Nous n'insisterons pas sur le changement apporté dans la partie généalogique et qui n'a guère d'intérêt que pour les nombreuses familles princières allemandes. Des modifications plus importantes ont été nécessitées par des changements administratifs opérés dans certains pays, par des publications nouvelles sur la population, les finances, l'armée, etc; on a ainsi sur une foule de points les renseignements les plus sûrs et les plus récents. Nous noterons l'indication des territoires placés sous le protectorat de l'Empereur d'Allemagne (p. 434 et 435), la désignation de République sud-africaine substituée à celle de Transvaal, enfin l'introduction du Congo dans la famille des Etats. Les fondateurs du nouvel Etat, c'est-à-dire le roi Léopold II, le prince de Bismarck et Henry-M. Stanley, sont représentés par trois portraits en médaillon, encadrés entre une couronne royale et l'étoile emblématique. Nous reproduisons, du reste, à titre de curiosité, la notice consacrée à l'Etat qui vient de naitre:

Congo (l'Etat indépendant du). Créé par les dispositions de l'acte général qui a été signé par les plénipotentiaires à la Conférence du Congo de Berlin, le 26 février 1885, est placé en vertu des votes des corps législatifs belges du 28 et du 30 avril 1885 sous la souveraineté de S. M. Léopold II, roi des Belges, sur la base de l'union personnelle. Il s'est déclaré perpétuellement neutre, conformément au § III dudit acte général. Proclamation à Banana le 13 juillet 1885. Les frontières de l'Etat ont été déterminées par les traités conclus par l'Association internationale du Congo avec l'Allemagne, le 8 novembre 1884, avec la République française le 5 février 1883 et avec le Portugal le 14 février 1885.] Gouvernement central à Bruxelles. Département des affaires étrangères et de la justice. Administrateur général : E. Van Eetvelde.

Département des finances. Administrateur général : H. Van Neuss.
Département de l'intérieur. Administrateur général : M. Strauch.
Gouvernement au Congo.

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Administrateur général : sir Francis de Winton.

Vice-administrateur général : C. Janssen.

Administration: 78 agents blancs répartis sur différents points du territoire. Force publique: 2,000 noirs.

Marine: 4 vapeurs et 5 petites embarcations à vapeur.

Corps diplomatique. Amérique (Etats-Unis): W.-R. Tisdel, agent.

La superficie de l'Etat est évaluée par M. Stanley à 2,735,400 kil. carrés (1,036,200 sq. milles) avec 27 millions d'habitants. Le budget annuel se compose d'une dotation fixée par le Roi à 1 million et des recettes locales évaluées également à 1 million de francs.

Sur le territoire du bassin du Congo, le commerce est libre et les droits prélevés ne doivent pas dépasser ce qu'il faut pour entretenir les administrations et les établissements publics indispensables.

Les principaux articles d'exportation sont les amandes palmistes, les arachides, l'huile de palme, le café, les graines de sésame, le caoutchouc, le bois de teinture, le riz, le copal, la cire, le coprah, l'orseille, l'ivoire et les peaux. Les principaux articles d'importation sont les fusils, la poudre, les spiritueux, les tissus, la verroterie, etc.

Nouveau Manuel de droit ecclésiastique français, Textes et Commentaires, par Emile Ollivier, de l'Académie française, 1 gr. vol. in-12. Paris, 1885, Garnier frères.

L'auteur fait remarquer avec raison dans sa préface que les rapports de l'Eglise et de l'Etat sont l'objet de discussions journalières et que cependant il n'y a pas de recueil facilement accessible où l'on puissse trouver tout de suite les documents dont on a besoin. Il a voulu combler cette lacune et il a ainsi rendu un service signalé à ceux qui désirent ne pas se contenter de déclamations et d'injures, mais étudier les questions sérieusement. Son livre est une véritable encyclopédie facile à consulter. La premiere partie, qui ne comprend pas moins de 500 pages, nous donne, dans l'ordre chronologique, la série des textes de l'autorité civile ou ecclésiastique depuis la pragmatique sanction de Charles VII (7 juillet 1478) jusqu'à une lettre de Léon XIII, du 17 juin 1885, à l'archevêque de Paris; nous signalerons la Déclaration de 1682, le Concordat et les articles organiques, le syllabus avec les documents complémentaires; les dispositions éparses dans les constitutions, les Codes, les lois de finances, et qui intéressent les cultes ne sont pas négligées. La seconde partie est consacrée aux Commentaires où sont exposées et discutées avec un grand talent les principales questions soulevées par le Concordat et les articles organiques, le syllabus, la loi italienne des garanties. Quelque opinion qu'on ait sur ces divers problèmes, on ne pourra que profiter des vues de l'auteur, inspirées par un esprit large et scientifique. L. R.

La Bulgarie, par Louis Leger, professeur au Collège de France, I vol. in-12. Paris, 1885, librairie Léopold Cerf.

Personne n'était mieux qualifié que M. Leger pour nous parler de la Bulgarie et nous éclairer sur les évènements qui viennent de se produire dans les Balkans. Il a pu nous faire un livre d'actualité en réunissant des études publiées pour la plupart bien avant la Révolution rouméliote; les vues qu'il exprimait, il y a quelques années, au sujet des Bulgares, n'ont été sur aucun point démenties par les évènements et nous expliquent au contraire ceux-ci; c'est la preuve d'une rare perspicacité. Les hommes politiques auraient peut-être été moins surpris par les évènements s'ils avaient plus consulté les études historiques, littéraires, philologiques, publiées par le savant professeur du Collège de France, qui est un érudit voyageur. Le présent volume contient les articles suivants: la renaissance littéraire des Bulgares, la Bulgarie sous Pasvan Oglou, la littérature bulgare contemporaine, les Bulgares de Macédoine (article écrit à la veille de la Révolution de Philippopoli), les deux Bulgaries (article postérieur à cette Révolution). Au commencement de 1884, M. Leger écrivait (1): « Vienne une crise quelconque en Orient et les trois tronçons imaginés par le traité de Berlin (la Bulgarié, la Roumélie et la Macédoine), profiteront de la première occasion pour chercher à se réunir. En ce qui me concerne, je ne doute pas que l'union ne se fasse au profit de la Bulgarie du Nord ». La conclusion de l'auteur est que « la Révolution qui s'est produite à Philippopoli, au mois de septembre 1885, a été l'explosion toute naturelle et légitime d'un sentiment national que la diplomatie européenne avait essayé vainement de comprimer. Elle est aussi légitime que les Révolutions analogues que nous avons vues éclater dans d'autres pays, et auxquelles des Etats constitués, tels que la Grèce, la Roumanie, l'Italie même, doivent leur existence ». Nous espérons en avoir dit assez pour montrer quel intérêt l'ouvrage de M. Leger présente pour ceux qui veulent se rendre compte de cette nouvelle crise Orientale. L. R.

(1) Dans son ouvrage La Save, le Danube et le Balkan, dont nous avons rendu compte, Archives, 1884, II, p. 124.

Mémoires d'un ancien ministre (1807-1869), par Lord Malmesbury, trad. de l'anglais, par M. A. B., Paris, 1885, Paul Ollendorff.

Il ne faut pas chercher dans ce livre des révélations historiques ou des vues politiques profondes. C'est le journal sans prétention, parfois même presque naïf, d'un homme qui, pendant un demi-siècle, a été mêlé à la vie politique de son pays, qui même a été plusieurs fois ministre des affaires étrangères. On y trouvera quelques anecdotes piquantes, des renseignements curieux sur la société anglaise, les hommes politiques les plus marquants, tels que Disraeli, lord Palmerston, lord Derby surtout, l'objet particulier de l'affection et de l'admiration de l'auteur. Lord Malmesbury avait eu occasion de connaître, soit en Italie, soit à Londres, celui qui est devenu Napoléon III; il en était résulté une quasi intimité, à laquelle nous devons ce qu'il y a peut-être de plus intéressant dans ces mémoires. L'auteur nous rapporte des conversations, des lettres qui éclairent certains faits de la vie de Napoléon III.

PAR ORDRE

CHRONOLOGIQUE

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1884

8 Belgique. Loi sur la pêche dans la mer du Nord.
9 Autriche-Hongrie France. Traité de navigation.
1 Saint-Siège Suisse. Convention pour régler la situa-
tion religieuse des paroisses du Tessin.
Saint-Siege Suisse. Convention relative à l'adminis-
tration du diocèse de Bâle.

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Pages

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71

5

261

262

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Suède et Norvège. Déclaration concernant la protection des œuvres littéraires et artistiques. 259

1885

15 Birmanie France. Convention complémentaire de

commerce

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7 Allemagne Espagne Grande-Bretagne. Protocole
relatif à l'Archipel de Sulu.

30

Commission du canal de Suez. Protocole n° 1.
Sous-commission du canal de Suez. Protocole n° 1.
Sous-commission du canal de Suez. Protocole n° 2.
Sous-commission du canal de Suez.

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Procès

verbal no 3.

Sous-commission du canal de Suez.

Procès

verbal no 4.

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20

22

27

Sous-commission du canal de Suez. Procès

verbal no 5.

Sous-commission du canal de Suez. Procès-
verbal no 6.

Sous-commission du canal de Suez. Procès

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Sous-commission du canal de Suez. Procès-
verbal no 8.

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29

Mai

1

Sous-commission du canal de Suez. Procès

verbal no 9.

181

4

Sous-commission du canal de Suez.

Procès

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9 Commission du canal de Suez. Protocole no 4.

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