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deux éléments du problème simultanément et dans une même expérience pour chaque espèce animale soumise à leur observation. Après cet exposé des principes généraux qui servent de base aux recherches de Dulong et de M. Despretz, disons un mot des appareils qu'ils ont employés.

L'appareil de Dulong se compose d'un calorimètre à eau qui contient l'animal en observation et sert à mesurer la quantité de chaleur qu'il perd pendant l'expérience, et de deux gazomètres en communication avec ce calorimètre. L'un de ces gazomètres, rempli d'air, sert à entretenir la respiration de l'animal, tandis que l'autre, rempli d'eau au début de l'expérience, sert à recueillir les gaz expirés.

Le calorimètre se compose de deux enceintes concentriques (fig. 36). La première et la plus intérieure BB', destinée à contenir l'animal, est une boîte de fer blanc très mince munie d'un couvercle dont les rebords s'engagent dans deux rainures C, C' remplies de mercure pour intercepter toute communication. Cette boîte BB' communique à l'extérieur par deux colonnes creuses de ferblanc D,D', dont l'une D s'ouvre directement dans l'intérieur de la boîte, tandis que l'autre s'abouche avec l'extrémité E' d'un serpentin SS placé à la partie infé.rieure de la boîte et faisant corps avec elle. Ce serpentin, d'ailleurs, par son extrémité E, s'ouvre directement. dans l'intérieur de cette même boîte. L'animal, préalablement placé dans une cage très légère d'osier, est enfermé dans la boîte intérieure BB'.

La deuxième enceinte AA' du calorimètre est un vase

de fer-blanc à parois très minces, dans la cavité duquel est placée la boîte qui contient l'animal. Ces deux enceintes sont tenues à distance par des supports très légers, et l'espace qui les sépare est rempli d'eau, de manière

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que la boîte BB' en soit complétement recouverte. A travers le couvercle 00' de l'enceinte AA', on introduit des thermomètres Q, Q' et des agitateurs a, b, destinés à mesurer à chaque instant la température de l'eau et à maintenir son égale répartition.

Le poids de l'eau contenue dans le calorimètre est connu; on lui ajoute le poids de diverses pièces métal

liques et autres de l'appareil transformées en eau; on multiplie la somme par la variation de température qu'éprouve le liquide pendant l'expérience le produit représente la quantité de chaleur absorbée par le calorimètre ou cédée par l'animal dans l'espace de temps qu'a duré l'observation.

Pour entretenir la respiration de l'animal et recueillir les gaz expirés, la colonne D est mise en communication avec le gazomètre plein d'air, et la colonne D' avec le gazomètre plein d'eau. Le jeu des gazomètres détermine et entretient autour de l'animal un courant constant d'air incessamment renouvelé, qui peut être accéléré ou ralenti à volonté. A la sortie du premier gazomètre, l'air pur s'engage dans la cavité de la colonne D, de là passe, suivant la direction des flèches, dans la boîte BB', la traverse, sert à la respiration de l'animal, emporte avec lui tous les gaz expirés, et s'engage dans l'ouverture E du serpentin. Le mélange gazeux parcourt le serpentin tout éntier, se met en équilibre de température avec l'eau du calorimètre, s'échappe par la colonne D', et parvient ainsi au second gazomètre, où il remplace un égal volume d'eau qui s'échappe au dehors. De cette manière, l'animal vit dans un courant continuel d'air, et sa respiration s'exécute normalement. D'ailleurs, les gaz circulant dans des vases hermétiquement clos, rien ne peut être perdu; enfin, toute la chaleur enlevée à l'animal, soit par le rayonnement, soit par le contact des gaz, est absorbée par l'eau du calorimètre, puisque ces gaz sont eux-mêmes refroidis dans le serpentin. Cependant, l'air sortant du serpentin à une température plus

élevée à la fin qu'au début de l'expérience, il y avait à craindre qu'une certaine partie de la chaleur cédée par l'animal fût ainsi soustraite au calorimètre. Dulong avait paré à cette cause d'erreur en refroidissant l'eau du calorimètre, au commencement de l'observation, au-dessous de la température extérieure, d'un nombre de degrés égal à celui dont elle devait la dépasser à la fin. Il s'était mis ainsi à l'abri des effets du rayonnement et de l'influence exercée par la circulation du gaz qui s'échappait à des températures croissantes comme celles de l'eau ellemême.

Les gazomètres étaient exactement jaugés et munis de manomètres et de thermomètres, de manière qu'on pût déterminer exactement le volume réel des gaz qu'ils contenaient au commencement et à la fin de l'observation. Une analyse préliminaire avait fait connaitre la composition de l'air fourni à l'animal pour entretenir sa respiration; une seconde analyse, pratiquée à la fin de l'expérience, donnait la composition des gaz expirés contenus dans le second gazomètre. De cette manière Dulong déterminait :

1o La chaleur cédée par l'animal au calorimètre dans un temps donné;

2o La quantité totale de l'oxygène absorbé par l'animal dans le même temps;

3o La quantité de l'acide carbonique exhalé dans le même temps.

D'après les principes adoptés par Dulong, d'une part la totalité de l'acide carbonique exhalé était formée aux dépens de l'oxygène absorbé, d'autre part l'excès de

l'oxygène absorbé sur l'oxygène de l'acide carbonique exhalé avait dû s'unir à l'hydrogène pour faire de l'eau. Ces données expérimentales étaient donc suffisantes pour déterminer les quantités de carbone et d'hydrogène brûlés par l'animal.

Enfin, la quantité de chaleur développée par la respiration de l'animal pendant toute la durée de l'expérience était représentée par la somme des produits des poids respectifs du carbone et de l'hydrogène brûlés par leurs chaleurs de combustion.

Cependant, les produits de l'expiration contenant de l'acide carbonique, il y avait à craindre qu'une partie de ce gaz ne fût absorbée par l'eau du gazomètre destiné à les recevoir et perdue pour l'analyse. Dans le but de remédier à cette cause d'erreur, Dulong avait soin de placer dans ce gazomètre un flotteur circulaire de liége qui séparait les gaz du liquide et s'opposait ainsi à l'absorption.

L'appareil de M. Despretz est exactement calqué sur celui de Dulong. M. Despretz parle bien, à la fin de son mémoire (1), d'un perfectionnement notable qui consisterait à recevoir sur le mercure les gaz expirés, mais il ajoute lui-même : « Ce qui a retardé la publica>>tion de ce travail, c'est le désir que j'avais de refaire » les expériences principales avec ce grand appareil à » mercure, et de comparer les résultats précédents à ceux >> obtenus dans des expériences où l'on prendrait la cha>> leur dégagée dans la combustion du carbone et de

(1) Ann. de chim. et de phys., 2o série, t. XXVI, p. 362.

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