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ont appliqué la méthode des analyses qualitatives à l'étude de la respiration de l'homme. Nous croyons devoir consigner ici les résultats auxquels ils sont par

venus.

Dans une première série de trente-quatre expériences, sur des hommes dont l'âge était compris entre trentetrois et cinquante-trois ans, Valentin et Brunner ont trouvé que le gaz expiré contient moyennement 4,380 d'acide carbonique pour 100 en volume, et 6,546 pour 100 en poids; ces moyennes sont déduites de nombres très différents les uns des autres. D'après d'autres expériences de Valentin portant sur des hommes dont l'âge a varié de dix-neuf à cinquante-trois ans, le gaz expiré contenait moyennement 4,160 d'acide carbonique pour 100 en volume. Enfin, des résultats fournis par leur procédé le plus exact dans dix-huit expériences faites sur des hommes dont l'àge a varié entre dix-neuf et quarante sept ans, Valentin et Brunner ont déduit que le gaz expiré contient 4,050 d'acide carbonique pour 100, et que l'oxygène absorbé s'élève à 4,781 pour 100 en

volume.

Vierordt a conclu, de six cents observations faites sur lui-même, que le gaz expiré contient moyennement 4,334 d'acide carbonique pour 100 en volume, quand les inspirations ont leur rhythme et leur développement normaux. Les limites très étendues des variations de ce rapport moyen sont 3,358 et 6,220. D'après le même observateur, sous l'influence d'inspirations profondes et trop développées, la proportion de l'acide carbonique dans le gaz expiré tombe à 2,480 pour 100 en volume.

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Les expériences de M. Doyère fixent, à 4,400 pour 100 en volume, la proportion de l'acide carbonique contenu dans le gaz expiré par un homme adulte en santé.

Du reste, le plus grand désaccord existe entre les divers auteurs qui ont employé la méthode des analyses qualitatives; cela résulte, d'une manière évidente, de l'examen du tableau suivant, emprunté à la Physiologic de Valentin.

La proportion d'acide carbonique contenue dans 100 volumes de gaz expiré par l'homme adulte est :

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Conclusion. En résumé, nous avons vu que, selon les âges, la puissance de calorification varie notablement chez les animaux; nous avons vu aussi que la femme résiste moins énergiquement que l'homme aux causes

extérieures de refroidissement. L'analyse des expériences nombreuses, dont la science s'est enrichie depuis Lavoisier, nous a montré que l'influence de l'âge et du sexe sur l'intensité des phénomènes physico-chimiques de la respiration agit dans le même sens. Il est donc démontré que, depuis leur naissance jusqu'à leur mort, l'action de l'oxygène sur les matériaux du sang se modifie de telle manière que la quantité de chaleur produite reste toujours en rapport avec l'élévation de la température propre des animaux.

ARTICLE IV.

DE LA VEILLE ET DU SOMMEIL.

L'animal, pour se livrer au sommeil, se retire derrière des abris qui le garantissent contre les variations de la température extérieure; l'homme lui-même prend, toutes choses égales d'ailleurs, bien plus de précautions la nuit que le jour pour se préserver du refroidissement. Pendant le sommeil, toutes les fonctions s'allanguissent, la résistance à l'action des agents extérieurs est moindre; l'animal se refroidit plus facilement. Hunter (1) dịt que la température de l'homme endormi s'abaisse de 0°,83 au-dessous de ce qu'elle est pendant la veille. Il résulte aussi des recherches de Martin (2) que la température de l'homme baisse sensiblement pendant le sommeil, et remonte très rapidement à son type normal immédiatement après son réveil.

(1) Loc. cit., t. I, p. 330, et t. IV, p. 217. (2) Journ. de phys., 1773, t. II, p. 292.

M. Chossat, dans son Mémoire sur l'inanition (1), a fait trois cents observations de température, dont cent cinquante sur des pigeons éveillés, et l'autre moitié sur des pigeons endormis; les animaux, d'ailleurs, étaient placés dans des conditions semblables de température extérieure et soumis à leur régime alimentaire habituel. A midi, dans l'état de veille, leur température était de 42o,22; à minuit, pendant le sommeil, elle n'était plus que de 41°,48. L'oscillation quotidienne moyenne a donc été, chez ces animaux, de 0°,74. Le travail de M. Chossat nous fournit un autre résultat parfaitement en harmonie avec ce que nous dirons plus tard de la diminution qu'éprouve, en été, la faculté, dont jouissent les animaux, de résister aux causes extérieures de refroidissement. L'oscillation quotidienne de la température des pigeons fut moyennement, pour toute l'année, de 0°,74; en hiver, elle s'abaissa à 0°,70, et, en été, elle s'éleva à 0°,90. Ces résultats, déduits d'un nombre considérable d'expériences bien faites, rapprochés des observations de Hunter et de Martin, et de cette circonstance, bien connue des hygiénistes, que l'homme endormi ne s'expose pas, sans danger, à subir l'influence de températures qu'éveillé, il braverait impunément, démontrent que, même chez les animaux à température constante, le refroidissement est plus facile et la production de chaleur moins considérable dans l'état de sommeil que dans l'état de veille.

En même temps qu'il étudiait la température des pi

(1) Mém. de l'Acad. des sciences, savants étrangers, 1843, p. 540.

geons, M. Chossat tenait note du nombre des inspirations exécutées par ces animaux. Il résulte de deux cent trentedeux observations, faites en nombre égal pendant le sommeil et dans l'état de veille, que :

A midi, les pigeons exécutaient.... 37 inspirations par minute. A minuit, les pigeons exécutaient... ... 33 inspirations par minute.

Les mouvements respiratoires ont donc éprouvé une oscillation quotidienne qui a marché dans le même sens que celle de la température.

a

Prout a trouvé (1) la combustion du carbone plus forte le jour que la nuit. D'après cet habile observateur, les gaz expirés à midi contiennent 4,1 pour 100 d'acide carbonique; à minuit, ils n'en contiennent plus que 3,3 pour 100 en volume. M. Scharling (2), dans le Mémoire dont nous avons déjà eu occasion de parler, constaté que les quantités de carbone brûlé par l'homme endormi et l'homme éveillé sont dans le rapport de 1 à 1,237. M. Boussingault (3) a aussi étudié les produits de la respiration des animaux dans l'état de veille et dans l'état de sommeil; ses observations portent sur deux tourterelles :

gr.

La 1** tourterelle brûlait par heure éveillée... 0,255 de carbone.

Là 2o tourterelle brûlait par heure

endormie.. 0,162

éveillée... 0,205
endormie.. 0,145

Dans son travail sur la respiration des insectes, New

(1) Mém. de Chossat, p. 545.

(2) Ann. de chim. et de phys., 3 série, t. VIII, p. 488.

(3) Ann. de chim. et de phys., 3o série, t. XI, p. 433.

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