Imágenes de páginas
PDF
EPUB

» s'élever, en un petit nombre de minutes, même de plu» sieurs degrés. Il suffit pour cela de troubler les habi>>tants, et par suite d'augmenter leur respiration. Ces >> phénomènes sont tellement intenses, il se développe » une si forte proportion de calorique, et une telle quantité » d'air est viciée, qu'il devient asphyxiant et nuisible pour » les abeilles. Aussi, bien que l'atmosphère soit trop » froide pour que, en général, elles s'aventurent au » dehors, un grand nombre d'entre elles s'élancent à » l'entrée de la ruche et commencent à ventiler labo>> rieusement l'intérieur au moyen des vibrations de » leurs ailes, comme cela se passe au milieu de l'été. La » quantité de chaleur libre est toujours d'autant plus » grande, dans la ruche, que les abeilles sont plus actives, » et d'autant plus faible qu'elles sont plus tranquilles. » M. Lassaigne (1) a fait des observations très intéressantes pour déterminer l'influence de l'exercice sur la respiration du cheval:

gr.

341,69 d'ac. carb.

Un 1er cheval exha- ( avant l'exercice. . . . . . . . .
lait par heure.. après 1/4 d'heure d'exerc. 745,90

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

D'après M. Lassaigne, l'exercice aurait été sans influence sur la quantité d'acide carbonique expiré par un cheval arabe pur sang qui, à l'état de repos, exhalait 852,42 d'acide carbonique par heure. La respiration de ce cheval était d'une intensité très remarquable.

(1) Journal de chimie médicale, 1849, t. V, p. 13.

Lehmann (1) a démontré que l'exercice musculaire a pour effet d'augmenter la proportion d'urée, et de diminuer la proportion d'acide urique des urines. Or, l'urée correspondant à un degré d'oxydation de la matière albuminoïde plus avancé que l'acide urique, l'augmentation de la proportion de la première de ces deux substances traduit nécessairement un accroissement correspondant dans l'activité des phénomènes physico-chimiques de la respiration. Les observations suivantes de M. Liebig (2) conduisent à des conclusions de même nature. L'urine des bestiaux et des chevaux qui travaillent renferme de l'acide benzoïque à 14 équivalents de carbone; lorsque ces animaux se reposent, on trouve l'acide benzoïque remplacé par l'acide hippurique à 18 équivalents de carbone. La chair des animaux sauvages est dépourvue de graisse; les animaux domestiques, au contraire, engraissent lorsqu'on les prive de mouvement. Un animal qui se meut librement et qui traîne des fardeaux perd peu à peu son embonpoint.

Ainsi, de quelque côté que cette question soit envisagée, la conclusion est toujours la même. Chez tous les animaux, la température propre, la résistance aux causes extérieures de refroidissement, la production de cha. leur et l'intensité des phénomènes physico-chimiques de la respiration éprouvent des variations simultanées et de même sens, quand ils passent de l'état de repos à l'état de mouvement.

(1) Journal de Schmidt, juin 1843.

(2) Chimie organique appliquée à la physiologie animale, p. 90.

ARTICLE VI.

DE L'INCUBATION.

Hunter (1) s'est occupé de la détermination de la température des poules pendant l'incubation. Ayant placé un thermomètre tantôt dans le rectum, tantôt sous le ventre d'une poule, pendant qu'elle était accroupie sur ses œufs, il trouva que la température variait entre 39°,44 et 40 degrés, absolument comme chez des poules qui ne couvaient pas. M. Valenciennes, dans un Mémoire lu devant l'Académie des sciences en 1841 (2), a annoncé des résultats bien différents: il dit que, dans ses expériences, le thermomètre placé sous le ventre de la poule, au milieu des œufs, a varié de 42 à 56 degrés. L'élévation de température est ici incontestable et très considérable. Mais la partie la plus intéressante de ce Mémoire est la relation des variations de la température d'une femelle de serpent python observée par M. Valenciennes, pendant qu'elle couvait ses propres œufs.

Cette femelle était conservée, à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, dans un coffre de bois, et se cachait habituellement sous des couvertures de laine. Le coffre, d'ailleurs, était chauffé par de l'eau chaude placée dans un double fond de la caisse. L'eau était renouvelée tous les matins; sa température, au moment de son maximum, ne dépassait pas 60 à 70 degrés. Cette eau, en se refroi

(1) OEuvres complètes, t. IV, p. 219.

(2) Comptes rendus des séances de l'Acad. des sciences, t. XIII, p. 127.

dissant, cédait sa chaleur au coffre; et la température de l'air dans lequel vivait le serpent était ainsi maintenue entre 20 et 25 degrés.

Le 6 mai, elle fit quinze œufs qu'elle réunit ellemême en tas sous les couvertures; puis elle enroula son corps en spirale autour du tas, de manière à former un cône qui cachait entièrement les œufs et se terminait par la tête de l'animal. M. Valenciennes constata d'abord, par le simple toucher, que la température de la mère était très supérieure à celle de la caisse et des couvertures sous lesquelles elle était cachée. Depuis le 6 mai jusqu'au 3 juillet, la femelle de python ne prit aucune nourriture et conserva invariablement la même position. Ce jour-là seulement elle consentit à manger, et elle abandonna complétement ses œufs, dont plusieurs commençaient à éclore. Le matin, avant le renouvellement de l'eau chaude de la caisse, M. Valenciennes mesurait la température de l'animal, celle de l'intérieur de la caisse. sous les couvertures et celle de la chambre où était placée la caisse. Les résultats de ses observations sont consignés dans le tableau suivant (1):

(1) Les résultats obtenus par un observateur aussi habile et aussi exact que M. Valenciennes se recommandent assez par cux-mêmes pour se passer de toute garantie étrangère. Cependant nous devons ajouter ici (M. Valenciennes lui-même l'a désiré), que ces expériences, instituées conformément aux conseils donnés par Gay-Lussac, ont été suivies assidûment et contrôlées par ce physicien éminent.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La ponte eut lieu le 6 mai. Jusqu'au 13, c'est-à-dire pendant sept jours, la mère conserva une température très élevée au-dessus de celle de l'air qui l'entourait im

« AnteriorContinuar »